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samedi 28 mai 2016

Carol

Todd Haynes est un réalisateur qui aime accorde une place importante à l'esthétique, favorisant des focales courtes afin de jeter dans un flou intriguant les plans sur lesquels le point n'est pas fait. Cette astuce permet de donner une atmosphère particulière à ses films, dont Carol ne déroge pas. Et le fond se mêle à la forme car Carol, jouée par Rooney Mara, est une jeune femme qui se cherche, et que  Cate Blanchett trouve au moment où elle aussi vacille. L'attraction et la fascination mutuelle sont filmées avec beaucoup de grâce et de pudeur, et nous ne sommes que tolérés dans la vision de ces timides évènements. Les femmes se dévoilent peu, et lâchent du lest assez lentement, effrayées par la réaction que pourrait avoir l'autre. C'est assez beau et touchant, et le film est assez court pour que ça ne devienne pas ennuyeux. Les tabous de l'époque sont bien visibles, même si pas toujours finement abordés, en témoigne la caricature du mari beauf qui veut punir sa gouine de femme. A part ça, les performances des deux actrices sont remarquables, tout comme le travail fait sur l'image et la reconstitution des rues New-Yorkaises des années 50.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207734.html


mercredi 18 mai 2016

Creed - L'Héritage de Rocky Balboa

La saga des Rocky est intéressante. Le premier, sorti il y a 40 ans (déjà), avait remporté un Oscar controversé devant Taxi Driver ou Les Hommes du Président en 1977. Puis, il y eu des suites à la qualité doutable, sortis en gros tous les 3 ans jusqu'à 1990 et Rocky 5. Seize ans plus tard, en 2006, sortait Rocky Balboa, où Rocky avait pris sa retraite avant de revenir dessus, et où la qualité était déjà de retour. Dix années de plus se sont écoulées donc, et Rocky revient à l'écran en se montrant usé, à l'aise dans ses habitudes et son quartier et définitivement hors d'usage pour le ring, alors que le fils d'Appollo Creed, son ancien ami et adversaire de toujours, va venir chambouler cette routine. Joué par un convainquant Michael B. Jordan, le jeune n'a qu'une idée en tête : prendre la succession de son père, sportivement parlant. Pour se faire, il tient à ce que Rocky le forme, lui qui fait partie de l'histoire familiale. Le film a le mérite d'éviter beaucoup de déjà-vus, notamment comportementaux, en mettant en place des réactions crédibles, pas exagérées, avec des problématiques claires et intéressantes. Le parallèle qui existe entre le combat du gamin sur le ring et le combat de Rocky contre la maladie est gros mais traité avec dignité et sans lourdeur, dans une ambiance particulièrement bien travaillée. Les scènes de boxe sont belles, les acteurs sont bons et l'atmosphère enveloppante. Plus qu'une réussite, c'est à mon avis le meilleur film de la saga, qui peut tout à fait être vu sans en avoir vu d'autres.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=222968.html


Les Huit Salopards

Quand Tarantino sort un nouveau film, c'est toujours un évènement. Son dernier, Django Unchained, était une pure merveille qui avait été plébiscitée par Noir Amer. Ce nouveau film se passe quelques années après, une fois la guerre de sécession terminée. L'ambiance est donc tapissée d'un relan de racisme et d'aigreur de la part des protagonistes sudistes. Or, des sudistes, il y en a parmi ces 8 salopards. Tout commence dans une calèche traversant un paysage recouvert de neige et où le froid semble faire son office. A l'intérieur, on trouve Kurt Russel, chasseur de prime connu pour être sans pitié, et sa proie du moment, Daisy Domergue, une femme à qui on a retiré absolument tout charme et qui fait tout pour éviter l'empathie à son égard. Et puis, un troisième, suivi d'un quatrième personnage font leur apparence au milieu du froid et vont intégrer la calèche, dont un autre chasseur de prime, interprété par le chouchou de Tarantino, Samuel L Jackson, et celui qui s’auto-proclame comme le nouveau Shérif de la ville de destination. Puis, on passe d'un huis-clos à un autre quand tout se petit monde débarque dans une auberge pour passer la nuit, la tempête devenant trop forte. Là, on assiste à une montée en puissance jusqu'à la fin sanglante et tonitruante que l'on attend depuis le début. Le film est très bavard, comme d'habitude, mais avec moins d'action, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose, mais il y a quand même des longueurs, dont le flash-back dans l'auberge, absolument inutile selon moi. Ce film est une œuvre mineure du réalisateur, mais n'est pas dénuée d'intérêt, et je jubile personnellement toujours autant quand j'assiste aux tirades imagées des protagonistes, dont ici Jackson qui compte à un vétéran sudistes comment il a mis fin aux jours de son fils.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=225571.html