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mercredi 27 juin 2012

Chroniques de Tchernobyl

Et si, tout simplement, on s'attardait un peu sur le titre pour commencer ? Chroniques de Tchernobyl. On comprend le Tchernobyl, puisque la ville est le cadre de l'action. Bon. Mais ensuite, comme on ne sait pas quoi inventer, on se contente d'un banal et mensonger Diaries en VO, ce qui donne Chroniques en VF. Or, dans ce film, point de chroniques, juste un épisode centré sur une bande de jeunes potes américains. Passé ceci, concentrons-nous sur le film en lui-même. On peut le découper en quatre parties inégales en durée. La première sert à nous présenter les protagonistes. Ces petits se retrouvent souvent et voyagent à travers le monde, surtout en Europe. Bon, on comprend très vite le but de la manœuvre, et on aimerait peut-être que ça aille plus vite. La seconde partie commence dès qu'ils embarquent dans le minibus, et va se prolonger jusqu'à la fin de leur visite dans la ville radioactive. Cette partie est excellente, et il est fort dommage qu'elle ne soit pas mieux encadrée, mieux mise en valeur. Si ça parait une idée simple, le fait de choisir Tchernobyl comme cadre au film est un sacré bon coup qui fonctionne à merveille. On se plait à être baladés dans cet univers dévasté et inquiétant, d'autant plus que l'on sait en entrant dans la salle qu'il y a quelque chose qui cloche. Les décors sont hyper bien foutus, et on s'y croirait vraiment. On est autant dans un film que dans un documentaire, et la manière un peu amateur dont le film est tourné renforce notre présence sur place. On est dans un mixe de Je suis une légende avec la ville déserte et Hostel avec les pays de l'Est friands de visiteurs américains à découper. Voici donc le début de la troisième partie, et le commencement d'une purge. La première grosse erreur est de faire mourir le seul personnage vraiment charismatique en premier. Et puis, le film tombe dans une succession de déjà-vus et se plait à éliminer un par un ses acteurs en faisant des références plus ou moins réussis à des grands films. En témoigne la scène de la cuisine qui fait écho à la fameuse scène des vélociraptors de Jurassic Park. Et puis, la dernière partie survient lorsqu'il ne reste que deux ou trois survivants et que la menace leur fait clairement face. Et puis vient la théorie du complot habituelle et très lassante... Il y avait une super base dans ce film, de super décors, une façon de filmer des plus intéressantes, et malgré tout on ressort la faim au ventre. Vraiment dommage...
MA NOTE : 1/4
 


jeudi 21 juin 2012

Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires

La bande-annonce laissait présager un gros navet façon Van Helsing. Je ne pouvais donc qu’être agréablement surpris en allant voir ce film. Quand les premières images défilent, le ressenti est bon alors que la mise en scène n'est pas trop lourde, que la 3D est agréable et utile et que les décors sont sympas. Et puis le récit démarre, et les points positifs affluent en plus grand nombre : le scénario, bien que banal, tient parfaitement la route (dans le cadre d'un film fantastique bien-entendu). Le film réussit à raccrocher subtilement la vraie histoire et le conte de façon à ce que je sois certain que les ados américains décérébrés croient vraiment que Lincoln a chassé les vampires avant de devenir président. Et puis tout ceci est rythmé de telle façon qu'on ne s'ennuie pas une minute. Les seuls reproches qu'on pourrait porter consistent dans le total manque d'infos sur les vampires eux-mêmes ; leurs coutumes, la façon dont la contamination se fait, ce qu'ils craignent (ils se baladent tous en plein jour avec des simples lunettes de Soleil)... Et puis, si l'acteur qui joue le personnage principal livre une bonne prestation, celui qui joue son mentor est vraiment too much. Autre bon point pour les combats à la hache, à la fois originaux et esthétiques. Très bonne surprise donc, et un bon moment de cinéma pour les amateurs de ce genre de films.

MA NOTE : 2/4


http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=184552.html



mardi 19 juin 2012

Rock Forever

Quand vous allez au cinéma, naïvement, vous vous attendez à voir un film. Et bien détrompez-vous, ça ne marche pas à tous les coups. Non non, je ne parle pas de documentaire. Ce Rock of Ages n'est en fait qu'une interminable succession de séquences invraisemblables chantées (au play-back bourrin en dénué de toute conviction). Les dix premières minutes son assez effrayantes, et j'ai bien cru que je ne tiendrais jamais pendant tout le film, mais fort heureusement, Tom Cruise arrive et fait de son mieux pour rattraper le coup. Il confirme dans ce navet qu'il est un acteur fantastique, l'un des plus doués de sa génération. Il apparait ici vieilli, épuisé, alcoolique, et il exerce pourtant une force surhumaine qui provient bien de lui, et non du personnage qu'il incarne. Ce personnage est d'ailleurs la seule chose intéressante du film qui ne se contente pas de reprendre les clichés habituels sur le melon des stars et leur entourage douteux mais qui montre également ce sentiment de mélancolie, de toute puissance que seul Cruise parvient à transmettre. Mention bien également à Zeta-Jones, qui dans la vie privée est l'épouse du plus gros sexolique mondial connu et qui ici joue une catho révoltée par l’obscénité du Rock & Roll. Sinon, les deux jeunes ne servent à rien, et c'est pourtant sur eux que l'histoire est centrée... Ne vous méprenez pas, tout ceci est très long, ennuyeux, et pas drôle du tout. Autant aller passer la journée au Futuroscope, au moins vous verrez des architectures peu banales.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=141538.html


Les Dents de la Mer

Les Dents de la Mer, à l'instar d'autres classiques ces derniers temps, revient dans les salles. Je dis oui à cette démarche, tant que le film a été remastérisé CORRECTEMENT (n'est-ce pas George Lucas ?). C'est fort heureusement le cas ici, où la pellicule d'origine n'a pas été dénaturée d'un cheveu. On se fait un plaisir de replonger dans une atmosphère estivale polluée par la peur de l'eau et de ses dangers. Les attaques filmées du point de vue du requin, qui ont fait école depuis, gardent toute leur intensité. Le film n'a pas pris une ride : chaque moment de tension est toujours aussi saisissant. On sourit de se remémorer le nombre de fois où ce chef d’œuvre a été repompé dans des films au résultat plus ou moins heureux... Enfin, la virée en mer de la fin du film restera à jamais du très grand cinéma. En ce temps-la, Spielberg était un réalisateur de génie qui ne faisait que très peu de faux-pas. Je ne m'attarde pas sur le film en lui-même que tout le monde doit déjà connaitre. Je vous laisse juste avec cette réplique mythique "We're gonna need a bigger boat". Tu veux pécho ? Alors emmène ta conquête estivale devant l'écran et sois prêt à la rassurer. Et tiens, pour te la jouer BG du 7-9, propose-lui un bain de minuit après la séance, elle verra que t'en as dans le froc.
MA NOTE : 4/4
 


samedi 16 juin 2012

Red Tails

Un film produit par George Lucas peut-il être un film sans prétention ? Apparemment oui, semble dire Red Tails, qui est arrivé sur les écrans sans crier gare. L'intrigue est simple et le but du film aussi : lutter de manière grossière contre le racisme anti-noirs. Comment ? En montrant, deux heures durant, leurs actes d’héroïsme durant la seconde guerre mondiale à travers l'unité de pilotes d'avions de chasse. Plusieurs choses laissent perplexe. Le fond déjà. Pour réhabiliter les Noirs, est-il nécessaire de montrer qu'ils ont réalisé des actes héroïques ? Est-il nécessaire de plonger dans l’extrême inverse en sous-entendant qu'ils écrasaient systématiquement les Blancs dans les airs ? En faisant ça, vous ne réparez pas le problème, vous le déplacez, il me semble. Sur la forme, le film est un mix de Top Gun et de Pearl Harbor. Donc pas un chef d’œuvre... Mais on se laisse adoucir par le scénario téléguidé malgré tout, et les combats aériens sont bien filmés, malgré leur issue sans aucune surprise. On reste loin du très bon Indigènes, qui avait réussi là où Red Tails échoue : raconter une histoire avec des personnages humains et crédibles.
MA NOTE : 1/4
 


samedi 9 juin 2012

Blanche-Neige et le Chasseur

Après une adaptation dont la simple bande-annonce donnait envie de vomir, et une Julia Roberts qui tentait un éternel come-back, voici une nouvelle version plus noire, plus violente, et plus prometteuse. Déjà, on retrouve en tête d'affiche deux des plus belles femmes du monde, ce qui, je dois l'avouer, est une source de motivation pour le public masculin. Et effectivement, tout au long du film, on s’émerveille devant la grâce et la beauté que dégage Kristen Stewart. Charlize Theron, elle, nous sort quelques plans copiés collés des pubs Dior. Autrement, le film est un peu décevant. Il ne remplit pas les promesses qu'il laisse entrevoir dans la bande-annonce. Le monstre que l'on y aperçoit ne fait qu'une apparition de 2 minutes totalement inutiles. Point non plus d’atmosphère à la Seigneur des Anneaux. Le film peine à trouver un rythme entrainant, et beaucoup de scènes sont assez répétitives. Les décors, eux aussi, sont lassants à la longue, et sous-exploités. Et je continue à dire que Chris Machin-chose est un piètre acteur sans charisme, et qu'il n'a rien à faire dans le cinéma. L'histoire, tout le monde la connait, et on peut regretter l'absence de prises de risques scénaristiques qui auraient donné un supplément d’âme au film. Ou tout simplement un réel intérêt, au lieu de baver sur la frimousse des sexe symboles en mâchouillant mollement les popcorns trouvés sur le sol.
MA NOTE : 1/4
 
 
 

jeudi 7 juin 2012

LOL (USA)

On ne l'attendait pas, mais il est quand même là : le remake américain du film français LOL. Mais si, vous savez, ce charmant long métrage nous faisant croire que les jeunes Français sont pétés de tunes, s'habillent en Calvin Klein, habitent les beaux quartiers parisiens et jouent du rock des années 70. Bon, allez, je suis un peu méchant et on va se concentrer sur l'adaptation américaine. La version française avait le mérite d’être crédible si l'on considérait justement qu'elle ne représentait qu'une partie très aisée de la population adolescente parisienne. Dans la copie américaine, on ne nous situe pas, ni géographiquement (on comprend au bout d'une heure de film que l'action se passe à Chicago) ni socialement (du moins pas aussi clairement que dans l'original). La famille de Lola est toujours friquée, elle. Dans ce sens, Demi Moore est parfaite pour remplacer Sophie Marceau. Mais les bons points s’arrêtent là. Miley Cyrus n'a aucun charme et est d'une telle vulgarité qu'elle retire toute profondeur et toute empathie envers le personnage principal. Et puis, je ne suis pas convaincu qu'il soit bon qu'un remake soit fait par le même réalisateur que l'original. Un nouveau réal signifie un nouveau regard, et des efforts pour mener le film à son terme. Ici, on a clairement l'impression qu'Azuelos se laisse aller et se contente de copier grossièrement la version française. "On va faire comme avant les gars, ça roule !". Bah non, ça roule pas. Il n'y a pas vraiment d’atmosphère, les rires sont assez artificiels et les acteurs bien moins tranchants, exceptée Demi Moore. Bref, un film que vous pourrez éventuellement voir lors d'une soirée arrosée, sur un canapé à côté d'une grognasse qui exigera de vous que vous aimiez ce film avant de consentir à vous prêter son vagin : LOL. Autrement, passez votre chemin.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=178506.html



Prometheus

Ça y est, l'un des films les plus attendus de tous les temps est enfin à l'affiche. Des mois qu'on assiste à un marketing fait de teasers, de bandes-annonces et de buzz dans tous les sens. Le film débute et nous montre dès les premières images un étrange personnage ressemblant grossièrement à un être humain. On comprend que ses cellules sont à l'origine de la vie sur Terre. OK, cool, va pour une telle théorie, entre créationnisme et évolution à partir d'extra-terrestres. Mais, après cela, on se retrouve propulsé on ne sait trop comment et très rapidement dans l'espace à la recherche d'on ne sait quoi... Enfin, on sait, mais on a du mal à comprendre comment les personnages à l’écran, eux, le savent. Bon, admettons. Mais parlons-en des personnages. Charlize Theron n'est absolument pas exploitée. Naomie Rapace fait ce qu'elle peut mais fait honnêtement pâle figure face à Sigourney Weaver. Et on a trouvé un rôle pour Fassbender : un robot, ce qui justifie sa palette réduite d'expressions. Bien trouvé. Pour le reste, tous les personnages secondaires sont grandement sous-traités. Même chez les "héros", la personnalité n'est jamais creusée. On arrive sur la planète nouvelle, et on en prend plein les yeux, parce que oui, c'est graphiquement époustouflant. Mais quid du scenario ? Quel est le but de ce film ? Que veut-on nous montrer ? J'ai l'impression que Ridley Scott lui-même ne sait pas répondre à ces questions. On assiste tantôt à de pâles copies de scènes plus ou moins cultes de la trilogie Alien (oui, j'assume le mot "trilogie"), tantôt à un mélange de genres douteux. Aventure, horreur, SF, origines de la vie, amour... Les bebetes aussi sont assez ridicules comparées à leurs ainées de 40 ans. Et les extra-terrestres... Le film pose des questions qui ne sont pas vraiment passionnantes, et n'y répond pas. Entre temps, il ne nous offre ni histoire personnelle, ni nouveautés, au profit de réchauffés douteux. Au final, Ridley Scott se sent obligé de raccrocher de manière assez pathétique cette histoire à celle d'Alien. Et dans cette séquence finale apparait alors le problème majeur du film : à aucun moment il n'a su décider s'il voulait faire un préquel d'Alien ou un film à part. Il semble qu'il avait en tête quelques scènes qu'il a tenté de joindre comme il pouvait les unes aux autres. Reste l'une d'entre elles, absolument magnifique, d'auto-avortement, qui restera dans les mémoires. Pour le reste, tout n'est que déception...

MA NOTE : 2/4


mercredi 6 juin 2012

De Rouille et d'Os

Un nouveau film de Jacques Audiard, c'est toujours un évènement. Un film en compétition à Cannes pressenti pour remporter la palme d'or, c'est toujours excitant. Alors quand on rassemble ces deux critères, on est en droit de s'attendre à un chef d’œuvre. Depuis Sur mes lèvres, chacun des ses films était meilleur que le précédent, et Un Prophète touchait selon moi déjà l'excellence. Vous l'aurez compris, c'est donc l'eau à la bouche que je me suis installé dans la salle obscure. Le film commence, et déjà, Matthias Schoenaerts éblouit par son charisme, sa force naturelle, son jeu, sa présence. Pendant deux heures, le film repose, au sens propre comme au sens figuré, sur ses larges épaules. En deux longs métrages, cet acteur s'est imposé comme un très grand, et il faudra sans hésiter compter sur lui à l'avenir. Le mélange de bestialité, d’icône sexuelle et d'homme perturbé et paumé fonctionne à merveille et nous transporte dans la vie du personnage principal, imparfait et fascinant. Vient se greffer dessus une Marion Cotillard au meilleur de sa forme (au niveau du jeu), avec un personnage qui pimente le récit de notre baroudeur. On apprécie de passer vite fait sur son accident, puisque ce qui importe est ce qu'il en résulte et non la façon dont ça s'est passé. Toute la première moitié du film est passionnante, jusqu’à ce que nos deux cascadeurs couchent ensemble (scène remarquable par ailleurs). Après ça, le film plonge dans un méli-mélo d'histoires secondaires et semble ne pas savoir où s'attarder et quoi traiter : les conditions de travail des petites gens par l’intermédiaire de la sœur trahie par son frère, les difficultés pour un bonhomme de l'envergure de notre boxeur d’élever seul un enfant, la difficulté à entretenir une relation sentimentale quand elle a commencé par "potes de baise", le milieu de la boxe clandestine, la dépression post-accident quand on se retrouve handicape... On se perd dans cet océan d’idées. Dommage, car ça commençait fort bien. En fait, le personnage de Cotillard prend trop d'importance et nuit au récit qui devrait rester concentré sur le personnage de Matthias, largement suffisant pour tenir le film. On passe quand même un excellent moment, et il ne fait aucun doute que De Rouille et d'Os est un des films à voir de cette année.
MA NOTE : 3/4