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lundi 16 juillet 2012

Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare

Il y a tout juste un an, on assistait à un Mélancholia qui nous laissait dans un état de choc, les pupilles dilatées, la bouche béante, le poux accéléré. En tout début 2012, on prenait une seconde claque en regardant le très bon Take Shelter.

Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare est le troisième film apocalyptique qui sort en un an, mais celui-ci propose un traitement très différent des deux précédents. Ceux-ci étaient fatalistes du début à la fin, très portés sur la forme, et avec une vision totalement pessimiste sur le comportement humain face à l’inévitable fin. Ici, on aborde le sujet par la comédie. Pas une comédie qui fait rire aux éclats, non, mais qui nous fait sourire et nous poser tout un tas de questions. Et tout dans ce film est crédible au plus haut point. Tout. C'est l'immense qualité du film. Son traitement nous laisse espérer une fin heureuse alors qu'on sait depuis le départ que la Terre vit ses dernières heures. Et pourtant, on se laisse avoir par cette légèreté. Que faire quand on sait que la Terre va disparaitre dans trois semaines ? Et bien, sensiblement la même chose ; tondre la pelouse, continuer d'aller au travail, faire le ménage... Car quoi faire sinon ? Nous serions perdus sans nos activités habituelles, semble nous dire Lorene Scafaria, la réalisatrice. Et je pense qu'elle a bien raison. Alors certes, les conneries se font un peu plus intensément ; on baise sans capotes, parce qu'à quoi bon se protéger quand on est certain de mourir dans la quinzaine ? Mais les gens restent attachés à leur mode de vie jusqu’à la fin. Le déroulement du film, du scénario, se fait avec une grande justesse. Le film prend son temps, comme pour laisser le spectateur penser que tout va bien. "There is no rush !" Il n'y a rien à faire, juste à attendre l'inévitable. Il faut aussi parler de Steve Carrell absolument éblouissant dans ce rôle, le meilleur de sa carrière. Il devrait y avoir dans les Oscars une nomination pour l'homme qui a le plus progressé, comme en sport, et il serait sûr de gagner celui là. Il éblouit l'écran lors de la séquence finale qui est d'une force innommable. Et alors que le générique de fin défile à l'écran, le film continue dans votre tête. Vous vous repassez les images, vous rendez compte du cheminement, vous demandez ce qui valait la peine d’être fait, ce que vous auriez fait. Assurément un film qui marque.

MA NOTE : 3/4






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