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mardi 24 juillet 2012

The Dark Knight Rises

"There's a storm coming Mister Wayne". La bande annonce était quasiment muette, et cette phrase nous faisait lécher nos babines d'envie et d'impatience. Ces quelques minutes projetées dès fin 2011 nous laissaient percevoir une mise en scène léchée dans laquelle on apercevait les futurs personnages principaux dont Selina Kyle, aka Catwoman, auteur de cette phrase. L'attente promettait d’être interminable, et elle était rendue encore plus forte par l'attribution du titre de meilleure bande annonce de 2011 au dernier volet de la trilogie. Christopher Nolan est un des cinq "génies" quadragénaires de la réalisation américaine. Avec Batman Begins, il avait lancé la trilogie dans une sorte d'atmosphere mystique mais ancrée dans le réel, rompant complètement avec la vision de Tim Burton. Le second volet, le chef d’œuvre The Dark Knight, magnifié par la prestation époustouflante de Heath Ledger, nous offrait une vision ultra réaliste et noire de la société occidentale actuelle plongée dans l'individualisme, ce que le Joker tentait de faire imploser par des moyens plus vicieux les uns que les autres. Il était donc normal que les attentes des spectateurs soient dès lors très haut placées. Le début de ce troisième volet nous place immédiatement dans la continuité du précédent, avec les funérailles d'Harvey Dent, dont le grand public ne connait que le bon coté. L'inspecteur Gordon, joué par un très juste Gary Oldman, est un des plus intéressants et mieux réussis de cet opus, tiraillé entre la volonté de dire qui était vraiment celui qui était devenu Double-Face afin d'avouer son crime et le respect du défunt et de toute son œuvre positive. L'élément déclencheur du film est initié par Selina Kyle, la femme chat, qui est le personnage que l'on retiendra de ce film. Et c'est avec une surprise de taille que j'ai découvert une Anne Hataway qui crève l'écran et excelle dans ce rôle qui lui va comme un gant. Chacune de ses apparitions nous électrifie, et son personnage est sans cesse pris dans la balance entre intérêt personnel et culpabilité. C'est elle qui a le profil psychologique le plus creusé et le plus intéressant du film. Ses actes serviront donc l’intérêt de Bane dans un premier temps. Le gros balourd, nouvel ennemi de Batman, est interprété par le toujours très bon Tom Hardy, habitué des rôles de balèzes après Bronson et Warrior. On peut toutefois regretter ne pas voir sa montée en puissance être mise en place progressivement, le personnage nous étant livré un peu brutalement. Au final, il disparait comme il est apparu, et l'on aurait peut-être aimé une ou deux scène d'anthologie où Hardy aurait vraiment pu exprimer tout son talent, à l'instar du Joker. Marion Cotillard n'apporte que très peu au film, et son personnage était je pense dispensable. C'est le vrai point négatif du film. Bruce Wayne, lui, est incarné par Christian Bale, sans cesse meilleur dans ce rôle. Exténué, vivant reclus de la société, il ne tient debout que grâce à une canne et n'a plus aucune raison de vivre. Le temps du Batman infaillible semble à des années lumières. J'ai beaucoup apprécié l'auto-dérision dont il fait preuve, notamment avec Alfred au début du film. La page chauve-souris est définitivement tournée dans sa tête, et son corps est celui d'un vieillard. Ce n'est qu’après l'acte déclencheur de Catwoman qu'il va, après être supplié par Gordon et le futur Robin, consentir à revêtir son habit de cuir, non sans effort. Le mal est donc incarné une fois de plus par les pensionnaires de la secte de Al Ghul, méchant du premier opus. On peut d'ailleurs regretter que le film soit davantage la suite du premier volet que du second. L'enjeu est la mise à l’épreuve de la croyance des hommes de pouvoir (quel qu'il soit) dans le bien-fondé de leur action, dans l’intérêt de conserver la société telle qu'elle est et de se battre pour elle. En parlant de se battre, les combats paraissent un peu pénibles pour les acteurs, notamment ceux de Batman. Certes, il est censé ne plus avoir la même forme qu'avant, mais il est quand même super rigide... Tout cela n'est pas aussi explosif et noir que The Dark Knight, mais ça fonctionne tout de même très bien, entre autres grâce à une mise en scène parfaite et sobre de Nolan, qui éclipse d'un revers de main tous les films Marvel possibles et imaginables (seul Spiderman 2 pourrait éventuellement penser à rivaliser ?). La fin nous donne une ouverture que l'on attendait grosse comme une maison, aussi suis-je surpris du buzz qui enfle à son propos sur le net. Sans doute est-ce parce que les gens n'ont pas encore vu le film. Pour finir, je dirai que ce chapitre final est le plus long de la trilogie (2H45) et que pourtant, à aucun moment je ne me suis ennuyé. Bravo donc, et continuez à nous émerveiller monsieur Nolan !

MA NOTE : 3/4


http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=132874.html



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