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lundi 29 octobre 2012

Skyfall

Quatre ans se sont écoulés depuis le mitigé Quantum of Solace, qui, je vous la dis, gagne à la revoyure. Quatre années durant lesquelles, pendant que la MGM se battait contre son surendettement, la maison de production nous a tenus en haleine en distillant au coup par coup des informations sur le 23ème épisode de James Bond. La première d'entre elle restera la plus importante : en 2009, MGM annonce donner les clés de la réalisation du prochain opus à Sam Mendes. On dirait qu'une page s'est tournée ces denrières années. Les studios ont compris qu'ils avaient intérêt à confier les grosses franchises à des réalisateurs au talent affirmé. Ainsi, nous avons eu les Spiderman de Sam Raimi, les Batman de Christopher Nolan et les Mission : Impossible de J.J. Abrams. 007 est donc pour le temps d'un épisode sous l'égide d'un réalisateur auréolé d'un Oscar pour son tout premier film, American Beauty, et dont les films suivants sont de très grande qualité (notamment le très sombre et marquant Les Noces Rebelles). Les semaines d'attente se transforment ensuite en mois puis en année, pendant que le titre et le casting du film nous sont fournis. Enfin, nous y sommes. Le film débute par une séquence d'un quart d'heure, tout comme les deux précédents, avec course poursuite de haute volée et effets spéciaux très réussis. La différence avec les prédécesseurs réside dans l'apparence de Daniel Craig, visiblement vieilli et abimé, qui n'a plus la force naturelle d'antan. Et puis l'accident arrive ; notre beau héros est victime d'un tir raté et disparaît. Le magnifique générique de début nous laissera tout juste le temps de digérer l'information et de nous demander si ce que l'on vient de voir est vraiment ce qui a été diffusé à l'écran ou si notre cerveau nous a joué des tours. Et puis l'action commence. Le MI6 est visé par des attaques de toutes sortes et de grandes envergures, qui menacent la sécurité intérieure du Royaume Uni, et surtout de ses agents secrets. Lorsqu'il voit ça, James sort de sa fausse mort pour sauver sa patrie, bien que bon pour la casse. C'est ici un thème très fréquemment abordé : la chute du héros qui perd son invulnérabilité. J'en reviens aux derniers Batman et Mission : Impossible où tout se cassait la gueule. Ces situations permettent de creuser les personnages et d'en apprendre plus à leur sujet. Et c'est le cas ici. Le gros point fort du film est là : la relation Bond - M est mise à plat. M, de manière générale, que l'on connaissait par bribes, se révèle être un personnage passionnant et tourmenté entre ses sentiments et le devoir qu'elle a de par sa fonction vis à vis de son pays. Javier Bardem nous offre un méchant jamais vu dans un James Bond. La scène de sa rencontre avec 007 est déjà culte, avec un monologue sur les rats qui nous fait penser à Heath Ledger en Joker et une dialogue plein de sous-entendus audacieux avec son ennemi iconique. Pendant tout le film, les références aux anciens épisodes se succèdent avec le meilleur goût possible et toujours sous forme de clin d’œil humoristique. C'est entre autre là que l'on se rend compte du talent du chef d'orchestre Sam Mendes. On le voit aussi sur la qualité graphique de l'image, sublime, surtout dans la dernière demi-heure campagnarde du film. Le réalisateur nous offre une image crépusculaire presque dorée qui pousse au maximum le côté surréaliste du dénouement. De manière générale, les presque 2h30 du film passent d'une traite. Pas une seconde de superflue. On ressort du film quelque peu troublé, mais enchanté d'avoir assisté à un spectacle de cette envergure et de cette qualité.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=145646.html


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