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mardi 31 décembre 2013

Don Jon

Joseph Gordon-Levitt passe pour la première fois de sa vie derrière la caméra, et comme il ne voulait pas faire ça à moitié, il a décidé de maitriser toute la chaine du processus créatif ; scénariste, réalisateur et donc acteur, celui que l'on connaît comme un gringalet qui n’inquiéterait personne au croisement d'une ruelle sombre en pleine nuit a pris plus de cinq kilos de muscles préalablement au film pour se fondre dans son personnage. Jon est un jeune branleur qui consomme tout ce qu'il convoite, que ce soit les objets, les autres ou lui-même. Il flashe sur Barbara, jouée par une Scarlett Johansson méconnaissable et génialement transformée tant elle est vulgaire et bien moins attirante que ce que l'on a l'habitude de voir d'elle. Lui accro au porno et ne voyant sa copine que comme actrice X, elle ayant son plan de vie auquel elle ne veut déroger sous aucun prétexte, on se rend compte d'un mal qui ronge les jeunes couples d'aujourd'hui : les gens traitent les autres comme des objets, personne ne s'écoute, et l'effet est sans appel sur la qualité des rapports humains. Malheureusement, le personnage interprété par Julian Moore s'incorpore très mal au récit qui s'embourbe dans la seconde moitié. Mention spéciale à la jolie Brie Larson, omniprésente dans toutes les scènes familiales, mais qui n'a qu'une ligne de dialogue en toute fin de film pour ouvrir les yeux à ses proches. Plus la parole est rare, plus elle est chère et respectée. Un premier film intéressant mais pas totalement maitrisé, qui aurait pu être plus drôle et plus choquant.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203316.html


lundi 30 décembre 2013

Suzanne

Suzanne est déjà le troisième long-métrage de la jeune Katell Quillévéré. Le film retrace à travers presque trois décennies la vie d'un père et de ses deux filles. François Damiens joue juste et nous impressionne à travers les transformations physiques qui lui donnent un âge différent, qui sont essentiellement capillaires et parfois minimes, mais terriblement efficaces. Suzanne est interprétée par Sara Forestier, habituée des rôles de fofolle, et la très bonne Adèle Haenel prête ses traits à sa jeune sœur. Rapidement, on se rend compte que Suzanne a une propension à foutre sa vie en l'air sur des coups de tête, alors que sa sœur assume les responsabilités que la vie lui impose. Tout au long de sa vie, Suzanne accumule les mauvais choix, semblant incapable de s'éloigner du danger telle une droguée en manque d'emmerdes. Le film est un exemple parfait de ce que le non-dit peut prendre en terme d'importance au cinéma. Aucun des évènements marquants et tragiques du film n'est montré. On passe directement de la scène qui précède le drame à celle qui le suit. Astucieux et très intéressant stratagème, qui hélas se voit noyé dans la répétition à outrance du procédé. Car le film n'est pas exempt de tout reproche. Certes l'histoire ne laisse pas indifférent et comporte des pics d'intensité très touchants, mais il est très hétérogène et à force de multiplier les "up and down" émotionnels, il devient lassant. En somme, un film prometteur pour l'avenir de la réalisatrice, mais qui ne restera pas dans les annales.

MA NOTE : 2/4

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dimanche 29 décembre 2013

Le Hobbit : La Désolation de Smaug

Un an après la sortie de Un Voyage Inattendu, voici le second volet de la trilogie du Hobbit, La Désolation de Smaug. "Qui est Smaug ?" me direz-vous. Et bien, si vous vous souvenez bien, il s'agit du dragon dont on voit l’œil s'ouvrir à la fin du premier volet. Voilà donc un titre qui promet du grabuge et de l'action à gogo, le cracheur de feu n'ayant pas l'air d'être un tendre. Je vous invite à relire ce que j'avais dit il y a un an sur les débuts de l'aventure (lien ici) et notamment sur le côté technique du film, car le second volet est sur ce plan là de qualité égale au premier. La première grosse différence entre les deux films est que ce dernier commence sur les chapeaux de roues, puisque la joyeuse compagnie que nous suivons est poursuivie par une horde d'orques et de créatures maléfiques en tout genre. La première demi-heure du film est très rythmée et nous replonge très vite dans l'ambiance, les paysages vastes, boisés, toujours magnifiques, aidant. De lisière de forêt en clairière, de plaines rocailleuses en collines verdoyantes, la troupe va passer un nouveau pallier quand elle atteindra une forêt maléfique peuplée de monstres à huit pattes velus. Or, le film aussi atteint un pallier à ce moment-là ; il commençait fort bien, et il va connaître par la suite un creux scénaristique d'une vingtaine de minutes longues comme tout, dans le repère des elfes, avec des tirades d'un ennui mortel entre un nain prisonnier et une elfe gardienne des clés. Ce coup de mou passé, le film ne cessera pas d'alterner entre temps forts et temps faibles, donnant un rendu global très hétérogène. Tous les décors sont magnifiques, il faut bien le dire, mais certaines séquences sont inutiles ou trop longues, comme la séquence Center Parcs du film où la bande échappe aux orques en navigant sur des rapides à bords de tonneaux. Cette séquence dénature l'esprit du Seigneur des Anneaux en donnant un côté trop puéril à mon goût au film. Les nouveaux personnages sont intéressants, bien que peu exploités, à l'image de l'homme-ours. Et puis vient la scène finale tant attendue de confrontation avec le dragon. Le trésor est somptueux, le monstre est magnifique, visuellement et oralement, la voix ayant bien été travaillée. Par contre, la confrontation entre Bilbot et le dragon est un peu molle du genou. Dans le même temps, Gandalf nous apporte des informations qui nous permettent de faire le lien entre cette nouvelle trilogie et celle du Seigneur des Anneaux, ce qui est fort appréciable. Bien entendu, le film se termine par une non-fin un peu frustrante, mais il faudra tenir son mal en patience pendant encore un an avant la sortie du dernier épisode.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=186918.html


vendredi 27 décembre 2013

All is Lost

All is Lost est de ces films de survie en milieu hostile qui nous rappelle étrangement les magnifiques écrits de Jack London, notamment Construire un Feu, que je conseille à tout le monde. Ici, Robert Redford en retraité que l'on sent fatigué des relations avec autrui prend du plaisir à découvrir le calme de la solitude en pleine mer, seul sur son bateau de plaisance. Seulement, les inconvénients inhérents aux avantages arrivent et lorsque l'incident imprévisible se produit et qu'on est livré à soi-même, il est nécessaire de vite réagir. Après avoir heurté un container à la dérive, Redford effectue des réparations de pacotille qui devraient tout juste lui permettre de rejoindre la terre ferme, mais au lieu de ça, le bougre décide de poursuivre l'aventure et se confronte rapidement à une tempête de grande envergure en pleine mer. Tout le bien-fondé du film réside dans l'inébranlable force de vie du seul maître à bord qui ne lâche rien face à la nature qui se déchaine et semble prête à tout pour le réduire à néant. L'acteur va tour à tour colmater le trou de la coque, se hisser au sommet du mat principal de son bateau, lutter contre les trombes d'eau et le vent violent de la tempête, survivre en créant de l'eau potable, et ce toujours sous nos yeux émerveillés devant tant de sang-froid et de ténacité. Le personnage semble dire au spectateur "je sais que tu n'attends que ça, mais je ne fléchirai pas". Et à un moment se produit l'inextricable : le point de non-retour ; il faut dire adieu au bateau et survivre comme on peut dans cet océan immense sur un radeau de survie. La population longtemps fuie devient le seul espoir pour continuer à vivre, mais elle est inexistante en ce lieu mystique. Chaque instant passé sur ce radeau est une pépite cinématographique. Ces scènes sont d'une force émotionnelle rare et d'une intensité qui profère à ce film un côté unique qui fait que l'on s'en souviendra longtemps.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=200956.html


mardi 24 décembre 2013

Zulu

Le hasard a voulu que le film sorte au moment où Nelson Mandela rend l'âme. Alors que des millions de personnes sont en deuil pour saluer celui qui a tout fait pour réunir blancs et noirs en son pays, le film développe une intrigue autour d'une théorie du complot à grande échelle visant à éradiquer les hommes, femmes et enfants de couleur dans la nation arc-en-ciel qui n'aurait alors plus qu'une seule couleur à son arc. Dans les points positifs, on notera un Orlando Bloom méconnaissable en beau-gosse flic bad-boy, à l'opposé de l'asexué Legolas ou de l’efféminé pirate du dimanche qu'on lui connaissait. De plus, les décors somptueux et contrastés apportent une véritable atmosphère unique au film, qui nous fait visiter Le Cap, des quartiers chics aux townships, que l'on avait découvert dans le très bon District 9. Forest Whitaker n'est là que pour trainer sa frimousse médusée et pour apporter la caution noire au film. Son personnage handicapé à la suite d'une attaque étant enfant est d'un ridicule affligeant tant il n'est pas développé. De plus, c'est une copie honteuse du personnage joué par l'excellent Matthias Schoenaerts dans Bullhead. Pour ce qui est du développement de l'histoire, on oscille entre un joli téléfilm et un thriller d'entrée de gamme, tout de même plaisant à voir.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=190335.html


dimanche 22 décembre 2013

Casse-Tête Chinois

Il n'y avait eu que trois ans entre L'Auberge Espagnole et Les Poupées Russes, sorti en 2004. Cette fois-ci, neuf années se sont écoulées avant la sortie du troisième volet des aventures de Xavier. Entre temps, Klapisch a eu le loisir de montrer à l'envi qu'il était capable du meilleur (Les Poupées Russes) comme du pire, Ma Part du Gâteau. Duris, lui aussi, s'est embourbé dans quelques galères (L’Écume des Jours, Molière...) mais a participé à de beaux projets tels que De Battre Mon Cœur s'est Arrêté ou L'Arnacoeur. Dix ans après le dernier volet qui touchait les sommets, on retrouve nos anciens colocataires barcelonais proches de la quarantaine, et un peu esquintés par la vie. On retrouve avec plaisir les effets de mise en scène que l'on aimait auparavant chez Klapisch dès les premières secondes et le générique de début. Cette fois-ci, tout se passe dans la grosse pomme, avec quelques flash-back à Paris. Et, alors que le premier volet reposait sur son scénario et que le second misait gros sur la mise en scène, le troisième s'appuie sur les personnages que l'on connait bien désormais. Scénette après scénette, on nous invite à rire, parfois avec eux, parfois à leurs dépends, mais l'humour est plus présent que jamais et c'est un vrai plaisir pour le spectateur que d'assister à ce vent de fraicheur qui donne la patate. On pourra arguer que l'histoire est déconstruite, que les coups de sang de Romain Duris sont caricaturaux, ridicules et usants, ou encore que certains acteurs sont en dessous, à l'image de la très belle Kelly Reilly, il n'en reste pas moins que ce film respire la joie de vivre et la transmet à travers l'écran. Un petit plaisir coupable qu'il ne faut pas bouder !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=193911.html


lundi 16 décembre 2013

The Immigrant

Je l'ai déjà dit ici, James Gray est selon moi le meilleur cinéaste en activité au monde. En quatre films, il a réussi l'exploit d'être traité par ses pairs comme un réalisateur de génie, malheureusement peu reconnu par la presse spécialisée outre-atlantique et boudé par les spectateurs américains. Aussi, jusque là, chaque film qu'il réalisait était meilleur que le précédent, ce qui ajoutait au côté légendaire de la chose. Two Lovers, le dernier en date, est mon film préféré et j'étais curieux de voir comment James Gray allait s'en sortir pour continuer sur la même dynamique avec son nouveau film. The Immigrant se passe au début du siècle dernier, au cœur du système d'immigration américain et de l'endroit de transition obligatoire pour ceux qui débarquaient sur la côte Est, Ellis Island. Marion Cotillard joue le rôle d'une immigrée polonaise qui arrive aux USA avec sa sœur malade, laquelle se retrouve coincée sur l'île en attendant d'être soignée. Marion se retrouve seule, livrée à elle-même, dans un monde qu'elle ne connaît pas. Elle trouve alors une solution, moyennant sacrifice, auprès d'un personnage sombre et mystérieux, l'inévitable Joaquin Phoenix, qui lui propose son aide pour tirer sa sœur d'affaire. Évidemment, cette aide n'est pas gratuite, et la petite Polonaise devra vendre corps et âme pour sauver la seule personne de sa famille qui compte encore pour elle. Les deux acteurs principaux sont excellents ; Cotillard avec son accent polonais qu'elle a dû travailler énormément tant il paraît naturel, et Joaquin Phoenix tiraillé entre l'amour qu'il porte pour sa préférée et sa cupidité qui le pousse à la manipuler à ses propres fins. Vu du côté de Marion, on est fasciné par cette espèce de syndrome de Stockholm auquel elle fait face. Il faut dire que son proxénète est le seul à pouvoir l'aider et que malgré tout le mal qu'il lui fait, elle lui doit presque la vie. Celle qui ne sait même pas manger une banane en arrivant là où tout est possible se familiarisera très (trop) rapidement avec l'anatomie masculine pour sauver sa sœur. Jeremy Renner a un rôle de détonateur, peut-être moins crédible et moins évident que les deux autres, mais il parvient à s'en sortir tout à fait convenablement. Sur le plan visuel, le film est magnifique. Les couleurs, les plans, la lumière, offrent le meilleur du possible et sont un régal pour les yeux. Au final, ce film est à mon avis le moins bon de James Gray, mais il n'en reste pas un bon film pour autant.

MA NOTE : 3/4

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jeudi 12 décembre 2013

Hunger Games : L'Embrasement

Je le dis d'emblée, la chose la plus surprenante de ce film est l'affluence qu'il provoque et la difficulté que j'ai eu à trouver un siège de libre dans la salle. Incompréhensible, quand on connaît la médiocrité du premier volet et sa longueur. Le second volet est construit de manière identique, avec quelques défauts en plus et quelques points d'intérêt en moins. Tout d'abord, il n'y a plus la découverte du premier volet et la curiosité naturelle qui va avec. Ensuite, La première heure 15 est totalement inutile et ridicule. J'ai le sentiment que même les acteurs se font chier. Comme dans le premier, l'arrivée de la scène de baston dans l'arène est un soulagement de courte durée puisque toute l'action est bâclée. Les effets spéciaux sont franchement dépassés et graphiquement laids et il n'y a aucun suspense. Ce qui est très fort, c'est que là où les deux premiers volets auraient largement pu (et du) loger dans un film d'une heure trente, on en a fait deux de deux heures quinze. Le foutage de gueule est poussé à l'extrême dans ce dernier film qui se termine par une non-fin, prenant en otage le spectateur pour l'obliger à payer un troisième ticket dans quelques mois. C'est honteux, tout simplement, quoique conforme à ce que fait le film de bout en bout : du remplissage. D'abord on remplit le film de scènes insignifiantes, ensuite on se remplit les fouilles. Normal.

MA NOTE : 0/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=196666.html


mercredi 11 décembre 2013

Last Vegas

Un peu à la manière du très bon, drôle et touchant Space Cowboys sorti en 2000, Last Vegas s'empare d'un genre de film a priori réservé aux acteurs jeunes et fringants et le met à sa sauce en les remplaçant par des acteurs mythiques plus très frais. Douglas, Freeman, De Niro et Kline incarnent quatre profils stéréotypés de septuagénaires (plus ou moins) ayant une dernière cartouche dans le chargeur et la ferme intention de l'utiliser. Si le contraste entre les acteurs choisis et les gens lourds qui pensent être originaux quand ils vous sortent en soirée chez votre ami André qui fête son anniversaire "what happens at Dédé's stays at Dédé's" est énorme, il n'est pas suffisant pour faire de Last Vegas un bon film. On ne voit pas assez la ville, puisque tout se passe au sein d'un casino. L'intrigue est trop limitée, pas assez intéressante et trop prévisible pour satisfaire notre attente, et l'humour n'est pas assez efficace pour nous emballer. Tout cela sent un peu le réchauffé à la version maison de retraite de Very Bad Trip en plus soft et moins drôle. En plus, deux acteurs d'un des pires films de 2012, Think Like a Man, sont présents, et ça n'ajoute rien de bon...

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=181122.html


lundi 9 décembre 2013

Capitaine Philipps

Nombreux sont ceux, et j'en faisais partie, qui craignaient que ce film soit trop patriotique et soit une nouvelle tentative de montrer aux yeux du reste du monde que les USA sont au-dessus de tout, lois comprises. C'est en effet ce que la campagne de communication promotionnelle laissait craindre. C'était sans compter sur le fait que le réalisateur, l'excellent Paul Greengrass, est britannique et n'a que faire de la bannière étoilée. Le réalisateur de deux épisodes remarqués de la saga Jason Bourne et du très bon Green Zone n'a pas l'habitude d'être tendre et de retenir sa vision critique du monde d'aujourd'hui. Il avait d'ailleurs été repéré par un large public avec Bloody Sunday, sorti en 2002, qui traitait du conflit politico-religieux en Irlande. Autrement dit, les situations de crises en tout genre, Greengrass connaît, et il maîtrise à la perfection. Dans Capitaine Philipps, il explore une nouvelle facette de la peur moderne ; après la guerre civile, l'infiltration liée à l'espionnage et la lutte contre le terrorisme arrive le problème de la piraterie et de la prise d'otage. Comme à son habitude, tout est filmé de manière très brut, caméra à l'épaule, de manière à ce que l'on ait l'impression d'assister à un documentaire. Tom Hanks livre une prestation exceptionnelle, de la même façon que le leader des pirates, Barkhad Abdi, nouvelle sensation hollywoodienne. Après un quart d'heure de film, l'action est lancée et le film vous tiendra en haleine pendant deux heures. C'est d'abord le stress naturel lié à la traversée d'une zone connue dangereuse qui s'empare de vous, puis la menace qui pointe le bout de son nez, puis l'attaque, la confrontation et la situation de cohabitation violente qui s'installe sur le bateau. Le duel entre les deux acteurs principaux est magistral et restera dans les annales. Scotché à l'écran, vous n'avez plus la notion du temps et êtes totalement investi émotionnellement avec les membres de l'équipage. Vous vous demandez comment vous réagiriez dans de telles circonstances, et vous vous rendez compte que le Capitaine Philipps fait vraiment du bon boulot. La situation dégénère, et plus elle est sensible, moins vous savez comment elle va évoluer, contrairement à une majorité de film où l'on sait très bien comment ça va se terminer. C'est assurément un des films forts de 2013, sans doute le meilleur film d'action, de suspense et qui devrait bien figurer aux prochains Oscar. A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=191696.html


dimanche 8 décembre 2013

Quai d'Orsay

Des fois, je suis sidéré par les décisions prises par les têtes pensantes du cinéma. Qu'on puisse se dire, en 2013, dans une boîte de production, que l'on va adapter au cinéma une B.D. de toilettes aux dessins atroces et à l'humour à demi souriant me laisse sans voix. Toujours est-il que le projet est financé et que des têtes d'affiche comme Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz et Niels Arestrup rejoignent le navire. Si les deux premiers ne sont pas exempts de critiques, le dernier sauve le film et éclabousse l'écran de tout son talent à chaque scène où il apparaît. Je reproche au film de trop s’attarder sur des gags futiles à l'humour potache et de ne pas s'ancrer suffisamment dans le réel. Car que nous apporte le film ? Un humour cheap, une vision tronquée, populo et stéréotypée de la politique et aucune intrigue qui nous tienne en haleine. Où va le film ? Que cherche-t-il à montrer ? Il semblerait que même Bertrand Tavernier, pourtant pas n'importe qui, ne sache y répondre. A l'opposé des choix de réalisations faits dans ce film, nous avions pu nous délecter il y a deux ans de l'excellent L'Exercice de l’État. Ici, malgré quelques sourires et des décors authentiques intéressants, on s'ennuie ferme et le film est stérile.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203464.html


lundi 2 décembre 2013

Les Garçons et Guillaume, à Table !

De Guillaume Gallienne, le grand public ne connaît peut-être que le visage, sans savoir l'associer à un nom. Gallienne, c'est cet extra-terrestre qui nous offrait des scénettes de deux minutes dans le Grand Journal il y a de cela cinq ans. Toujours intelligentes, ces pastilles acidulées n'avaient selon moi pas leur place au sein de cette grande machine qui supportait mal qu'un comédien puisse prendre son temps, même en 120 secondes, pour poser son histoire, là où les plus grandes stars de la planète n'en ont pas le dixième pour répondre à une question existentielle lorsqu'ils sont sur le plateau en prime-time. S'il s'agit là du fait d'arme le plus connu de Guillaume, il n'est certainement pas représentatif de l’œuvre de ce dernier, bien plus tourné vers le théâtre. En tant que membre de la Comédie Française, il arpente (aujourd'hui encore) les planches pour jouer dans des pièces de théâtre classique, mais s'adonne aussi au théâtre moderne et crée en 2008 une pièce autobiographique, dont le film éponyme est adapté par l'auteur et acteur principal aujourd'hui. Gallienne maitrise donc beaucoup de ficelles, car c'est son œuvre, et il ne s'agit pas de la trahir. Excellent acteur, on se délecte tout au long du film de sa double performance en tant que Guillaume mais aussi dans la peau de sa mère. Le montage a du être un travail monumental pour conjuguer les scènes où les deux personnages interviennent. Au delà de ces deux points positifs, c'est surtout le rythme qui est à souligner dans ce film ; il est brillamment instauré. Pas une once d'ennui, pas un moment de moins bien, on est de tous les instants au cœur de l'histoire, pourtant très diverse, mais toujours passionnante, entrainante. L'humour est distillé avec une précision chirurgicale qui fait mouche à chaque fois. Le film ne tombe pas non plus dans le sentimentalisme exacerbé. Tout est juste, bien dosé. Le thème du film, les préjugés sur l’homosexualité et sur l'apparente virilité et le lien qui existe entre ces deux notions pourrait faire craindre un film moralisateur et lourd, mais ce n'est pas le cas. Bravo Monsieur Gallienne pour cette magnifique touche de fraicheur. Voilà un OVNI qui fait plaisir à voir !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180103.html


dimanche 1 décembre 2013

Evasion

La présence des deux mastodontes du cinéma d'action des 80's est sans contexte l'argument marketing numéro 1 de ce film, qui sans cela ne serait jamais sorti au cinéma. En effet, il s'agit là d'un téléfilm correct, mais ni le scénario très convenu et sans surprise, ni les acteurs secondaires caricaturaux, ni la mise en scène inexistante ne permettent à ce long-métrage de décoller à aucun moment. Dans le duel d'acteurs qui les a toujours opposés, Schwarzenegger sort encore une fois vainqueur, réussissant à nous offrir une palette plus large dans son jeu que son concurrent de longue date. Passez donc votre chemin, vous aurez tout loisir de voir Évasion en deuxième partie de soirée sur la TNT dans quelques mois.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=135257.html