Quatre ans après le remarqué Habemus Papam, Nanni Moretti laisse le monde politico-religieux de côté pour se focaliser à nouveau sur le noyau familial. Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain, interprété par un John Turturro qui incarne bien l'américain insupportable à la grosse tête, peut-être (sans doute ?) un poil trop stéréotypé. Alors que Margherita se tue au travail afin de mener son film à terme, sa mère se retrouve hospitalisée et est visiblement en fin de vie. Son frère, joué par Moretti lui-même, quitte son travail pour accompagner la mère, alors qu'elle même ne semble pas trop y donner d'importance. Le film commence très mollement, et devient franchement ennuyeux au bout d'une demi-heure. On peine à s'intéresser plus que ça à l'histoire, qui manque cruellement de rythme, de pêche. Le personnage principal ne sait pas où il en est de sa vie et comme une ombre, nous ne savons pas ce que nous faisons dans ce film. Le procédé du film dans le film est sur le papier intéressant, mais dans la réalité difficile à intégrer correctement à l'histoire, et il y a franchement des périodes de sérieux mou. Et puis, le deuxième tiers prend plus de substance. La mère sort de l'hôpital, la fille fait son apparition, c'est le bordel sur le plateau de tournage et on rit un peu. Aussi, la menace de la perte de la mère se fait plus concrète. C'est en arrivant à la fin du film, aux dernières vingt minutes, que l'on saisit que l'intensité du film est calquée sur la peur et la prise de conscience que Margherita a concernant la perte de sa mère. Ces dernières minutes sont magnifiques de beauté, de vérité, de dignité. Elles nous font quitter la salle la boule au ventre, conscient d'avoir assisté à quelque chose de fort, d'important, de beau qui nous fait oublier la pénible mise en route du film.
MA NOTE : 2/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=225672.html
lundi 22 février 2016
lundi 15 février 2016
Cinéma : le Top 10 de 2015
2015 avait fort à faire. En effet, il n'y a avait eu aucun 4 étoiles décerné en 2014. Le dernier, Le Loup de Wall Street, datait de décembre 2013. De ce côté-là, cette année civile a su relever le défi de justesse, avec un film qui obtient la notation maximum, mais je me dois de ponctuer cette bonne nouvelle en ajoutant que la qualité moyenne des films présents dans la sélection qui suit est inférieure à celle de ses ainées que vous trouverez sur ce site. Certes, j'ai vu bien moins de films en 2015 que les années précédentes, mais ceci ne saurait tout expliquer. Peu de créativité, peu de surprises, des studios qui s'acharnent à refaire ce qu'on a déjà vu mille fois... Il va falloir que des gens influents s'opposent à cette mouvance qui nuit à la qualité des films qui sortent. Sur ce, je vous laisse découvrir la liste des dix films qui sortent du lot pour Noir Amer.
Numéro 10 : La Loi du Marché
Ce film a beaucoup fait parler de lui, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il met en scène un excellent Vincent Lindon (d'ailleurs primé à Cannes pour sa superbe prestation) incarnant un chômeur longue durée qui évolue au sein d'un décor où tous les autres rôles sont joués par des femmes et des hommes qui ne sont pas acteurs professionnels, mais qui exercent dans la vie le métier ou la fonction qu'ils incarnent à l'écran. Il faut ajouter à cela le fait que Stéphane Brizé n'a donné que des lignes directrices à Vincent Lindon avant chaque scène, lui disant juste ce qu'il faut de contexte et de direction à prendre pour orienter le comédien, libre du choix du cheminement et de la tournure des évènements. Dès la séquence d'ouverture, ce chômeur nous confronte à la réalité de Pôle Emploi : les conseillers aussi ont des objectifs et doivent "vendre" des formations, ce qu'ils font même en sachant qu'elles n'auront aucun impact sur l'avenir des gens qu'ils suivent. Lindon finit par accepter un job dans la surveillance en grande distribution. Or, si réprimander les petits vieux qui volent un steak par manque d'argent s'avère fort difficile, s'attaquer à ses collègues qui volent des bons de réduction relève de la mission impossible, et remet en cause la dignité et les valeurs fondamentales de fraternité de l'individu chargé de rapporter cet acte au sommet de la pyramide hiérarchique. Le ton est grave, la caméra est neutre, donne presque dans le documentaire. On se rend compte que les petites phrases toutes faites ont la vie dure mais qu'elles cassent le moral et peuvent détruire un homme. Puissant et marquant, ce film laissera une trace et mérite d'être vu.
MA NOTE : 3/4
Numéro 9 : Dheepan
Il faut attendre en moyenne 3 ans et demi entre chaque film de Jacques Audiard. Le meilleur réalisateur français avait atteint le zénith en 2009 avec son chef-d’œuvre, Un Prophète, et son dernier film, De Rouille et d'Os, avait marqué les esprits. Dheepan commence comme un documentaire, d'ailleurs d'actualité, sur des Sri-lankais qui tentent de fuir leur pays en guerre pour rejoindre la France. Un homme s’unit à une femme qui n'est pas sa femme et à une fille qu'il n'a jamais vue non plus pour former une famille et ainsi augmenter leurs chances d'être acceptés en tant que réfugiés politiques dans cette situation plutôt que séparément. Le côté documentaire dure pendant la moitié du film, jusqu'à ce que la simili-soit installée dans une citée des plus déprimantes. L'homme est instauré concierge de la cité HLM et prend à cœur de bien faire son travail pour s'intégrer dans la société et tirer un trait sur son passé, quitte à accepter une situation que peu d'entre nous tolèreraient. La femme doute, s'essaie à l'assistance aux personnes, et parait peu solidaire de ses compagnons de voyage. Surtout, elle a peur. Cette peur qui ne la quitte pas est accentuée par sa rencontre avec le caïd de la cité, qui flirte gentiment avec elle et fait planer une menace de plus en plus palpable sur sa "famille". C'est que le mari est prêt à accepter beaucoup de choses, dont un travail humiliant, mais pas la violence quotidienne qui vient menacer la vie de ceux dont il a appris à prendre soin. Ces trois-là n'ont pas tout quitté à des milliers de kilomètres pour revivre la même situation en France. Et, alors que monsieur fait savoir à tous sa volonté de ne plus se faire marcher sur les pieds, le film prend une nouvelle tournure. De documentaire romancé, il devient polar. La transition est extrêmement courte et intervient comme un coup de feu qui secoue le spectateur sorti de la monotonie dans laquelle Audiard semble nous avoir mis volontairement. Comme pour faire mouche avec plus d'intensité. La pression est à son comble, les enjeux sont clairs, et l'incertitude quand à l'issue est la plus totale. Coup de maitre, coup de fouet, coup de cœur, l'homme au chapeau réussit ses coups. Certes, le film n'est pas aussi bon que les précédents car le rythme n'y est pas pendant toute la longueur, mais le film marque et laisse une trace, en nous offrant de vraies belles séquences. Et c'est bien ce qui compte, non ? Et puis, les acteurs sont remarquables, nous offrant des prestations de haute volée.
MA NOTE : 3/4
Numéro 8 : La Résistance de l'Air
Ce film est le premier long-métrage de Fred Grivois, qui bénéficie pour débuter d'un casting XXL avec les très talentueux Reda Kateb, Johan Heldenbergh et Ludivine Sagnier, tous excellents dans leur rôle. Le film nous montre, avec brio et à l'aide d'un timing parfaitement maitrisé, comment une personne possédant un talent hors du commun peut être poussé à l'utiliser pour faire le mal, alors qu'il est a priori quelqu’un de bien. Ce thème n'est évidemment pas novateur, mais il est ici fort bien traité, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut d'abord un contexte favorable, puis une sorte de gourou qui va faire le psy et s'avérer présent dans les moments difficiles, puis un appât, et enfin une mission. La dégringolade est également fort bien filmée, dans une atmosphère ni trop lourde ni trop quelconque, juste le milieu idéal pour qu'on sente un danger planant au dessus de la tête du personnage principal. Belle surprise, super premier film, et l'on attend la suite de ce nouveau réalisateur !
MA NOTE : 3/4
Numéro 7 : Mad Max : Fury Road
Peu importe que vous ayez vu ou non la première trilogie amorcée en 1979. Si vous l'avez vue, peu importe que vous l'ayez appréciée. Une pelleté de détraqueurs aurait sans aucun doute jailli pour fustiger le fait que le film soit bien différent de ses prédécesseurs s'il avait été le fruit d'un réalisateur différent, mais voilà, ce n'est pas le cas. C'est bien George Miller himself qui est aux commandes du quatrième volet de son œuvre. Il a eu la bonne idée d'adapter son propos à l'époque et de changer le ton de son histoire. D'ailleurs, l'histoire est réduite au minimum pour laisser place à une gigantesque course poursuite en plein milieu d'un désert de sable dans un monde post-apocalyptique hostile où les humains se battent pour avoir accès à l'eau. Chalize Theron, en leadeur de l'armée du tyran local, trahit son supérieur pour sauver les quelques femmes qu'il détient dans son harem ainsi que sa propre peau et se fait la malle à bord d'un long convoi. Bien évidemment, les méchants ne se laissent pas faire, et se lancent à la poursuite des femmes, avec la présence, malgré lui, de Mad Max, joué par un timide Tom Hardy, pas à son meilleur. Celui qui crève l'écran, en revanche, c'est Nicholas Hoult, absolument excellent dans son rôle de petit soldat kamikaze aveuglé par la soif de postérité. Le film est en fait un gigantesque spectacle de son et lumière, et en ça, il excelle. Les images sont splendides, les cascades sont spectaculaires, et toute cette chorégraphie esthétique se fait accompagnée de bonnes idées réparties ici et là, à l'image du joueur de guitare électrique, rythmant l'action comme le faisaient il y a des siècles les romains dans les galères, à l'aide de tambours. Magistral.
MA NOTE : 3/4
Numéro 6 : Broadway Therapy
Numéro 10 : La Loi du Marché
Ce film a beaucoup fait parler de lui, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il met en scène un excellent Vincent Lindon (d'ailleurs primé à Cannes pour sa superbe prestation) incarnant un chômeur longue durée qui évolue au sein d'un décor où tous les autres rôles sont joués par des femmes et des hommes qui ne sont pas acteurs professionnels, mais qui exercent dans la vie le métier ou la fonction qu'ils incarnent à l'écran. Il faut ajouter à cela le fait que Stéphane Brizé n'a donné que des lignes directrices à Vincent Lindon avant chaque scène, lui disant juste ce qu'il faut de contexte et de direction à prendre pour orienter le comédien, libre du choix du cheminement et de la tournure des évènements. Dès la séquence d'ouverture, ce chômeur nous confronte à la réalité de Pôle Emploi : les conseillers aussi ont des objectifs et doivent "vendre" des formations, ce qu'ils font même en sachant qu'elles n'auront aucun impact sur l'avenir des gens qu'ils suivent. Lindon finit par accepter un job dans la surveillance en grande distribution. Or, si réprimander les petits vieux qui volent un steak par manque d'argent s'avère fort difficile, s'attaquer à ses collègues qui volent des bons de réduction relève de la mission impossible, et remet en cause la dignité et les valeurs fondamentales de fraternité de l'individu chargé de rapporter cet acte au sommet de la pyramide hiérarchique. Le ton est grave, la caméra est neutre, donne presque dans le documentaire. On se rend compte que les petites phrases toutes faites ont la vie dure mais qu'elles cassent le moral et peuvent détruire un homme. Puissant et marquant, ce film laissera une trace et mérite d'être vu.
MA NOTE : 3/4
Numéro 9 : Dheepan
Il faut attendre en moyenne 3 ans et demi entre chaque film de Jacques Audiard. Le meilleur réalisateur français avait atteint le zénith en 2009 avec son chef-d’œuvre, Un Prophète, et son dernier film, De Rouille et d'Os, avait marqué les esprits. Dheepan commence comme un documentaire, d'ailleurs d'actualité, sur des Sri-lankais qui tentent de fuir leur pays en guerre pour rejoindre la France. Un homme s’unit à une femme qui n'est pas sa femme et à une fille qu'il n'a jamais vue non plus pour former une famille et ainsi augmenter leurs chances d'être acceptés en tant que réfugiés politiques dans cette situation plutôt que séparément. Le côté documentaire dure pendant la moitié du film, jusqu'à ce que la simili-soit installée dans une citée des plus déprimantes. L'homme est instauré concierge de la cité HLM et prend à cœur de bien faire son travail pour s'intégrer dans la société et tirer un trait sur son passé, quitte à accepter une situation que peu d'entre nous tolèreraient. La femme doute, s'essaie à l'assistance aux personnes, et parait peu solidaire de ses compagnons de voyage. Surtout, elle a peur. Cette peur qui ne la quitte pas est accentuée par sa rencontre avec le caïd de la cité, qui flirte gentiment avec elle et fait planer une menace de plus en plus palpable sur sa "famille". C'est que le mari est prêt à accepter beaucoup de choses, dont un travail humiliant, mais pas la violence quotidienne qui vient menacer la vie de ceux dont il a appris à prendre soin. Ces trois-là n'ont pas tout quitté à des milliers de kilomètres pour revivre la même situation en France. Et, alors que monsieur fait savoir à tous sa volonté de ne plus se faire marcher sur les pieds, le film prend une nouvelle tournure. De documentaire romancé, il devient polar. La transition est extrêmement courte et intervient comme un coup de feu qui secoue le spectateur sorti de la monotonie dans laquelle Audiard semble nous avoir mis volontairement. Comme pour faire mouche avec plus d'intensité. La pression est à son comble, les enjeux sont clairs, et l'incertitude quand à l'issue est la plus totale. Coup de maitre, coup de fouet, coup de cœur, l'homme au chapeau réussit ses coups. Certes, le film n'est pas aussi bon que les précédents car le rythme n'y est pas pendant toute la longueur, mais le film marque et laisse une trace, en nous offrant de vraies belles séquences. Et c'est bien ce qui compte, non ? Et puis, les acteurs sont remarquables, nous offrant des prestations de haute volée.
MA NOTE : 3/4
Numéro 8 : La Résistance de l'Air
Ce film est le premier long-métrage de Fred Grivois, qui bénéficie pour débuter d'un casting XXL avec les très talentueux Reda Kateb, Johan Heldenbergh et Ludivine Sagnier, tous excellents dans leur rôle. Le film nous montre, avec brio et à l'aide d'un timing parfaitement maitrisé, comment une personne possédant un talent hors du commun peut être poussé à l'utiliser pour faire le mal, alors qu'il est a priori quelqu’un de bien. Ce thème n'est évidemment pas novateur, mais il est ici fort bien traité, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut d'abord un contexte favorable, puis une sorte de gourou qui va faire le psy et s'avérer présent dans les moments difficiles, puis un appât, et enfin une mission. La dégringolade est également fort bien filmée, dans une atmosphère ni trop lourde ni trop quelconque, juste le milieu idéal pour qu'on sente un danger planant au dessus de la tête du personnage principal. Belle surprise, super premier film, et l'on attend la suite de ce nouveau réalisateur !
MA NOTE : 3/4
Numéro 7 : Mad Max : Fury Road
Peu importe que vous ayez vu ou non la première trilogie amorcée en 1979. Si vous l'avez vue, peu importe que vous l'ayez appréciée. Une pelleté de détraqueurs aurait sans aucun doute jailli pour fustiger le fait que le film soit bien différent de ses prédécesseurs s'il avait été le fruit d'un réalisateur différent, mais voilà, ce n'est pas le cas. C'est bien George Miller himself qui est aux commandes du quatrième volet de son œuvre. Il a eu la bonne idée d'adapter son propos à l'époque et de changer le ton de son histoire. D'ailleurs, l'histoire est réduite au minimum pour laisser place à une gigantesque course poursuite en plein milieu d'un désert de sable dans un monde post-apocalyptique hostile où les humains se battent pour avoir accès à l'eau. Chalize Theron, en leadeur de l'armée du tyran local, trahit son supérieur pour sauver les quelques femmes qu'il détient dans son harem ainsi que sa propre peau et se fait la malle à bord d'un long convoi. Bien évidemment, les méchants ne se laissent pas faire, et se lancent à la poursuite des femmes, avec la présence, malgré lui, de Mad Max, joué par un timide Tom Hardy, pas à son meilleur. Celui qui crève l'écran, en revanche, c'est Nicholas Hoult, absolument excellent dans son rôle de petit soldat kamikaze aveuglé par la soif de postérité. Le film est en fait un gigantesque spectacle de son et lumière, et en ça, il excelle. Les images sont splendides, les cascades sont spectaculaires, et toute cette chorégraphie esthétique se fait accompagnée de bonnes idées réparties ici et là, à l'image du joueur de guitare électrique, rythmant l'action comme le faisaient il y a des siècles les romains dans les galères, à l'aide de tambours. Magistral.
MA NOTE : 3/4
Numéro 6 : Broadway Therapy
Dix ans après sa dernière réalisation Peter Bogdanovich, un vieux de la
vieille, enfile de nouveau le tablier et nous propose un petite comédie à
l'ancienne, où les gags sont basés sur de l'humour que je qualifie de
"situationnel". Un humour international donc, et trans-générationnel,
qui fait aussi fi des religions et des appartenances ethniques ; idéal
pour rire en famille, avec son banquier juif et sa nounou portugaise.
Très semblable aux comédies de Woody Allen, le film va même jusqu'à
avoir une simili Scarlett, qui n'a d'ailleurs rien à lui envier
(physiquement tout du moins), en la personne d'Imogen Poots, absolument
délicieuse. On rit, on est dépaysé, les acteurs sont bons et il n'y pas
de chute de rythme. Bref, un bon moment de détente et de plaisir.
MA NOTE : 3/4
Numéro 5 : Everest
Cette fin d'année nous propose le grand retour des "Survivals", ce genre
de films où le personnage principal doit survivre parmi un
environnement hostile. ici, ce n'est pas un mais des personnages que
nous suivons. Il s'agit d'une histoire vraie, mais la bonne chose réside
dans le fait que personne (ou presque) n'en connait les détails, et
donc le spectateur lambda conserve tout le suspense en entrant dans la
salle. Nous sommes en fait ici en présence d'un groupe de touristes et
de leur guide alpiniste qui partent en expédition au sommet de
l'Everest. Tous sont entrainés, tous ont leurs raisons qui les poussent à
l'exploit, et tous ont payé cher pour participer à cette aventure
inoubliable. Après une demi-heure de présentation des personnages un peu
longuette, avec des portraits un tantinet stéréotypés, on entre dans le
vif du sujet. Le casting est XXL, avec notamment des prestations à
souligner de la part de Jason Clarke, Josh Brolin et John Hawkes.
Certains reprochent au film le côté lisse et moutons bien élevés des
touristes ; je loue en revanche le scénario de nous épargner de
traditionnels épisodes de rébellion. Le film n'en a à mon avis pas
besoin. Le paysage magnifique, saisissant, bien épaulé par les effets
spéciaux très justes, nous plonge dans l'atmosphère. Nous sommes avec
eux et partageons leur vertige et le froid ambiant. Et puis, alors que
les difficultés vont croissant, nous ne pouvons que contempler la beauté
que représente la solidarité, la fraternité et la détermination à se
battre de ces alpinistes confirmés. Je prends pour exemple ce personnage
qui, après avoir atteint le sommet et entamé sa descente vers le
campement, est le seul à capter le signal de détresse de deux camarades
coincés plus hauts. Il sait qu'il risque sa vie s'il remonte, sans
aucune garantie de sauver les camarades en question, alors que le
campement est tout à fait atteignable, et qu'il y sera en sécurité. Tous
ces moments font chaud au cœur, et contrastent avec l'austérité
ambiante. C'est beau, c'est fort, c'est marquant et ça fait du bien. Une
vraie réussite.
MA NOTE : 3/4
Numéro 4 : Dope
Inglewood est l'un des quartiers les plus chauds de Los Angeles, et donc
des USA. Il sert de cadre au film qui met en avant trois jeunes amis
lycéens afro-américains confrontés au quotidien de la vie là-bas, qui
n'a rien de banale pour le spectateur français. Le film nous offre un
subtil mélange des meilleurs choses qui filtrent de ce genre de
quartiers, avec la crème de la crème du HIP HOP, représentée ici par le
meilleur rappeur de ces 5 dernières années, A$AP Rocky, qui
interprète un dealer au cœur tendre par qui l'intrigue va se présenter à
Malcolm, personnage principal ; l'on trouve aussi des styles qui
pourraient sortir tout droit de GQ, de l'humour qui fait mouche
et une atmosphère bien particulière qui donne la patate et nous fait
sortir de la salle en ayant à l'esprit que tout est possible. Aussi, le
long-métrage tord le cou à certains préjugés, au travers de situations
plus originales et ubuesques que l'on pourrait imaginer. C'est LE vent
de fraicheur de 2015, LE film qui fait du bien, à faire tourner en
boucle dans les soirées décontractées entre amis.
MA NOTE : 3/4
Numéro 3 : Le Pont des Espions
Il nous aura fallu attendre trois ans entre Lincoln, dernier film de
Spielberg, et celui-ci. Trois longues années dont le réalisateur le plus
connu au monde avait sans doute besoin pour souffler, lui qui avait
enchainé les navets entre Tintin, Indiana Jones ou Cheval de Guerre.
Il a donc eu le temps de préparer son retour, et le fait avec un film
sur la guerre froide, soit une atmosphère tendue qu'il affectionne et où
il est tout à fait capable d'exceller. Aussi, il retrouve son comparse
du Soldat Ryan, Tom Hanks, absolument parfait dans la peau de James
Donovan, avocat d'affaires envoyé en Allemagne de l'est pour échanger un
espion russe contre un soldat américain. Tout ceci se veut tiré d'une
histoire vraie, même si Steven a eu la bonne idée d'arranger ça à sa
sauce pour ajouter humour (très fin, très plaisant et dispersé en
petites touches tout au long du film) et suspense au long-métrage. Les
décors sont magnifiques et réalistes, même s'il parait évident que nous
sommes dans un décor de cinéma. La lumière froide nous fait hérisser les poils et
rajoute au côté envoûtant de l'atmosphère. Mention spéciale à Mark
Rylance, époustouflant en second rôle interprétant l'espion russe, plein
de sang-froid et glacial face à la mort, avec son humour et son
auto-dérision cinglante, qui apporte beaucoup de sagesse et fait
relativiser le personnage principal, ainsi que les spectateurs face aux
petits problèmes de leur vie. On prend un vrai plaisir devant ce film,
également bien rythmé, qui nous éclaire sur les dessous diplomatiques,
sur l'écart abyssal qu'il existe entre l'image qu'un pays veut donner de
lui-même et les moyens qu'il est prêt à mettre en œuvre pour y
parvenir. On retrouve ici le grand Spielberg, porté disparu depuis une
décennie, et c'est peut-être là la meilleure chose du film.
MA NOTE : 3/4
Numéro 2 : It Follows
Cela fait bien longtemps qu'un film d'épouvante ne m'avait pas emballé de la sorte. Le dernier en date était Conjuring, sorti en 2013, qui était basé sur la peur et avait un style très classique. It Follows
apporte une touche nouvelle, un vent de fraicheur à ce genre assez
élimé. Nous suivons une jeune femme, Jay (jouée par la magnifique Maika
Monroe), qui après un rapport sexuel se retrouve poursuivie par une
chose qui peut prendre l'apparence de n'importe qui pour la tuer. La
chose se dirige 24h/24 vers elle. Elle est lente, mais intelligente. Jay
sait par celui qui a refilé la vilaine bestiole que si elle couche avec
quelqu'un d'autre, c'est lui qui sera poursuivi à son tour, et ainsi de
suite. Le film est bien ancré dans son époque : il incite Jay à
contaminer son partenaire lors de rapports non protégés, ce qui laisse
place à de nombreuses interprétations et analyses du film. Le film est
graphiquement sublime, tant les plans sont travaillés, esthétiques,
flippants par ce qu'ils montrent, ce qu'ils suggèrent et ce qu'ils
cachent, toujours intelligemment conçus. La musique, sorte de pop
acidulée post 80s mêlée à de l'électro, donne un air surréaliste au film
et une véritable ambiance propre. Chose rare, le film est dénué des
passages cyniques ou de remise en question du héros par ses
compatriotes, déjà vus et donc souvent lourds, pour se focaliser sur le
cœur de l'action. C'est le bijou de l'année, inattendu, frais, proposé
par le jeune David Robert Mitchell qu'il faudra suivre.
MA NOTE : 3/4
Meilleur Film de 2015 : Vice-Versa
Parmi les quatre derniers films de Pixar, on trouve trois suites (Toy Story 3, Cars 2 et Monstres Academy) et Rebelle, sans doute le moins bon long-métrage de la firme. Ainsi, il faut remonter à 2009 et Là-Haut pour trouver le dernier projet original et à la hauteur de Pixar.
Or, heureuse coïncidence, il se trouve que le très talentueux Pete
Docter en était déjà le réalisateur, lui que l'on retrouve donc ici.
Vice Versa nous offre un voyage dans la tête d'une petite fille que l'on
voit grandir à travers les émotions qui l'animent. ici personnifiées et
véritables personnages principaux du film, on retrouve Joie, Tristesse,
Colère, Peur et Dégoût, chacun étant un véritable stéréotype qui, en
apposant sa marque de fabrique sur les actions de la petite fille, en
fait un être humain complet et unique, comme vous et moi. Si l'humour
est toujours aussi fin et fait mouche auprès d'un public extrêmement
varié, le génie du film réside dans la vision absolument incroyable que
Docter et ses scénaristes ont du cerveau humain. Tout a été pensé,
réfléchi, élaboré pour nous faire voir comment ça se passe dans nos
têtes. C'est vulgarisé, mais on sent qu'il y a une solide base
scientifique derrière l'histoire. L'histoire, justement, est tantôt
inquiétante, tantôt triste, tantôt drôle, mais revêt toujours un grand
intérêt dans l'incroyable découverte de ce monde qui vit à l'intérieur
de chacun de nous. De quoi notre personalité est-elle faite, qu'est-ce
qui compose chacun de nous, pourquoi réagissons-nous comme nous le
faisons aux différentes situations de la vie ? C'est ce à quoi Pete et
son film tentent de répondre, avec brio. Quelque soit votre âge, votre
sexe, votre goût en matière de cinéma, vous devez voir cette perle.
MA NOTE : 4/4
Cinéma : le Pire 10 de 2015 !
Sans préliminaires, voici la liste des 10 pires films que j'ai vus en 2015. A noter que j'ai eu la chance de ne pas avoir à mettre de 0 cette année.
Numéro 10 : American Sniper
N'y allons pas par quatre chemins, on est largement en droit de se demander pourquoi ce film était oscarisable. La réponse est simple : parce que c'est papi Clint qui l'a fait ! Quelques mois après la bonne surprise que représentait Jersey Boys, Clint revient avec un nouveau film de guerre, centré sur un héros adoubé par les Républicains et détesté par les Démocrates et les Européens. Ces querelles de spectateurs donnent bien beaucoup d'intérêt à un film qui n'en mérite pas tant, puisqu'il me semble que rien de nouveau n'y est traité. Le blues, puis la franche dépression du retour ont été maintes et maintes fois transcrites à l'écran, de manière plus brillante, à l'image d'une scène magistrale du récent Démineurs, où le héros était encerclé par des boîtes en cartons multicolores dans un rayon céréales de supermarché, complètement inadapté qu'il était devenu à la vie en société. La folie des fous de la gâchette trouve elle sa place dans un film comme Jarhead. American Sniper manque d'un fil rouge clair, d'une volonté de montrer quelque chose. Les péripéties du soldat se déroulent et finissent par nous perdre dans l'indifférence, jusqu'à son assassinat dont la mise en scène fait tout pour qu'il nous inspire l'indifférence. Reste une scène très graphique de baston dans une tempête de sable, pépite au milieu d'un gâteau trop farineux et lourd pour être digéré facilement.
MA NOTE : 1/4
Numéro 9 : Ant-Man
Voici le dernier né de l'écurie Marvel. A peine a-t-on eu le temps de digérer le précédent qu'on nous livre la fournée suivante. Cet Ant-Man n'a pas grand chose d'innovant. On est dans un registre et un cadre bien connu, et le film pêche par ses enjeux qui sont franchement dépassés et lassants. Si le méchant met le grappin sur l'objet convoité, le monde va vers sa destruction. L'objet convoité, c'est une armure permettant à la personne qui l'utilise de rétrécir tout en conservant sa masse et donc sa force. Comment est-ce possible ? Et bien voyez-vous, dans un atome, il y a une certaine distance entre le noyau et les électrons qui gravitent autour. Ce vide compose la majorité d'un atome, et le costume permet de supprimer ce vide, ne conservant que le noyau et les électrons, vous rendant donc miniature en conservant vos propriétés. Pour le côté scientifique, le film colle sur ce point si l'on accepte de croire à cette histoire. Par contre, il faut rester cohérent, et le film ne le fait pas. Le film part du postulat qu'en supprimant tout le vide de nos atomes, nous aurions la taille d'une fourmi. Bien, mais alors pourquoi et comment le héros se retrouve-t-il rétréci à l'échelle sub-atomique ? Cela ne fait pas sens, puisqu'une fois que le vide a disparu, le costume ne devrait plus pouvoir faire rétrécir son hôte... Le rythme est mollasson et le film en général manque d'intérêt, de piquant, sans compter qu'il est cousu de fil blanc. L'ennui laisse poindre le bout de son nez et sa longueur ne l'aide pas à rendre les évènements plus dynamiques.
MA NOTE : 1/4
Numéro 8 : Nos Futurs
Pour l'anniversaire de Yann, sa petite amie Estelle lui organise un anniversaire surprise. Or, Yann ne semble pas emballé, et fait même plutôt la gueule alors qu'une suite de photos de son enfance défile sous les yeux des convives, où on peut le voir à de nombreuses fois accompagné du même ami qui n'est pas présent lors de cette célébration. Voilà le point de départ de l'histoire. Yann, campé par Pierre "fils de" Rochefort inexpressif et caricatural, est un stéréotype du mec haut gradé et malheureux, coincé et enfermé dans son travail. Suite à une remarque de sa femme, campée par une Mélanie Bernier absolument magnifique, mais qui ne convainc pas par son jeu d'actrice, il décide de retourner vers son ami d'enfance, interprété par Pio Marmai qui est le seul à être au niveau. Suite à une succession d’invraisemblances, ils vont aller parcourir la France à mobylette, afin de convaincre leurs anciens camarades de participer à une fête. On en sait pas où l'on va ni où on veut nous emmener, et le film est volontairement opaque, sans que l'on sache trop pourquoi. Aussi, le renversement de situation brutal de fin est assez incompréhensible et rend le film assez inutile. Je me demande si tout ce projet a bien été pensé avant d'être mené à terme, car tout ça paraît bien brouillon.
MA NOTE : 1/4
Numéro 7 : Strictly Criminal
Scott Cooper avait bien commencé avec le bon Crazy Heart, sorte de romance assaisonnée à l'aigreur de la vie et au manque de volonté. Ensuite, il avait enchainé avec Les Brasiers de la Colère, qui était déjà un film sur la famille où la violence était maitre. Ici, il choisit d'ancrer son film à Boston, ville bien connue pour ses bas quartiers où certaines familles se disputent le pouvoir. L'histoire se concentre sur James "Whity" Bulger, à la tête d'un gang familial, qui s'allie avec le gouvernement, représenté par un de ses amis d'enfance, pour faire tomber la mafia italienne. Le gouvernement peut donc se féliciter de cette prise, et Whity lui a la paix pour faire sa loi. Rien que du classique, donc. Pour que le film fonctionne, il faut donc que tout soit réalisé de main de maître, pour sortir du lot. Or, c'est loin d'être le cas. Outre cette sensation de déjà vu mille fois, le choix de confier le rôle principal à Johnny Depp est une énorme erreur. Ce mec est une grosse blague. Ce n'est pas un acteur, c'est un travesti. Il aime se métamorphoser, se déguiser, change de peau ou ce que vous voulez, mais ça n'en fait pas un bon acteur pour autant. Il n'est pas crédible un seul instant dans ce rôle, dézingue à tout va sans réfléchir, à tel point que ça frôle la parodie. C'est long, répétitif, sans réel intérêt d'un point de vue narratif. La seule véritable qualité du film est la reconstitution du Boston des années 70.
MA NOTE : 1/4
Numéro 6 : Lost River
Le voilà, le tant attendu premier film de Ryan Gosling en tant que réalisateur. Peu de communication, une histoire assez floue dans les pitchs présentés par la presse, et donc le spectateur ne sait pas à quoi s'attendre quand il entre dans la salle. Tout se passe dans une ville désertée par une grande majorité de ses habitants. Ne reste que les plus défavorisés, qui n'ont pas eu les moyens de fuir, et ceux qui ont tiré profit de la situation, par quelque moyen que ce soit. La famille de Bones, élevé par sa mère, est dans la difficulté, alors que personne n'a de travail et que la banque menace de mettre la main sur la maison suite à des échéances impayées. S'ensuivent alors des péripéties où à la fois la mère et le fils aîné se mettent en danger pour rapporter de l'argent dans le foyer familial. Les pastilles ont toutes quelque chose d'intéressant, mais il y a un grave manque d'unicité et de liant entre chacune d'entre elles, accompagnées d'un manque cruel de rythme. Les bonnes idées ne sont jamais vraiment traitées, et certaines d'entre elles, dont le village enfoui sous l'eau, auraient carrément pu être retirées, car n'ont aucun intérêt dans le film. On sent que sur la forme, Gosling a été énormément influencé par Nicolas Winding Refn, lui qui l'a révélé dans Drive. Au niveau esthétique, Lost River est bien plus proche d'Only God Forgives, avec sa tonalité bi-chromatique bleu et rouge. Le blondinet se cherche donc et n'a pas trouvé son identité. Le film est fouillis, inachevé, que ça soit sur le fond comme sur la forme, et ce malgré la présence d'un casting XXL. Seul Ben Mendelsohn, trop méconnu et sous-estimé du grand public, tient correctement son rôle d'éternelle crapule. Hélas, ça ne suffit évidemment pas.
MA NOTE : 1/4
Numéro 5 : Gunman
Le film serait inspiré du livre de Jean Patrick Manchette "La position du tireur couché". Il se trouve que Manchette est un des plus grands écrivains de polars du vingtième siècle, et que j'ai lu ce bouquin. Je vous le dis tout de go, si l'origine du scénario n'était pas écrite très distinctement lors du générique de début, il m'aurait été impossible d'identifier un quelconque lien. L'intrigue tourne autour d'un règlement de compte qui s'organise autour d'un groupe d'anciens mercenaires qui actaient pour orienter des choix politiques sur le continent africain. A partir de là, on ne voit rien d'autres que des banalités sur la paranoïa d'une personne elle même lancée dans une mission de recherche et d'espionnage. Aussi, je crois qu'il faut dire que Sean Penn est un piètre acteur, qui surjoue et affaiblit considérablement le film. Pour le reste, que du banal jusqu'à une fin attendue.
MA NOTE : 1/4
Numéro 4 : Teminator Genisys
Dans les saga les plus cultes de l'histoire, on peut différencier deux catégories de suites ; celles qui sont confiées aux meilleurs réalisateurs du monde (OO7 avec Sam Mendes, Batman avec Nolan, Mission Impossible 3, Star Trek et Star Wars à Abrams...) et celles qui sont confiées à des quidams. Il faut croire que les producteurs de ce nouveau Terminator n'ont que peu d'estime pour ce qui est pourtant l'un des meilleurs films de science-fiction de tous les temps, puisqu'ils n'ont pas cru nécessaire d'engager un réalisateur au talent confirmé, mais ont à la place jeté leur dévolu sur Alan Taylor, un réal caméléon habitué aux séries US, et donc à tourner selon un story-telling très précis, sans dénaturer l'histoire en ajoutant sa propre patte. En ce sens, ils ont réussi. Le film est insipide, sans âme, sans personnalité, sans raison d'être ni but précis. On ne dirait pas une suite, mais une rétrospective. D'ailleurs, le seule point positif du film est la mine réjouie de Schwarzie, qui affiche une banane authentique tout du long qui fait plaisir à voir. L'histoire, elle, est un gloubi-boulga des deux premiers épisodes servis dans un simili Retour Vers le Futur, sans enjeu donc, et sans qualité non plus. Une fois la première demi-heure passée, et les clins d’œil passés en revue, le déroulement du scénario se fait péniblement, dans la douleur et l'ennui le plus total. Quel dommage d'insulter ainsi ce monument de cinéma.
MA NOTE : 1/4
Numéro 3 : Les Minions
Voici une sorte de spin-off issu des deux volets de Moi, Moche et Méchant. Souvenez-vous, le deuxième surpassait le premier car, entre autres, les Minions étaient justement beaucoup mieux intégrés au récit et le ponctuait avec talent de touches d'humour, sans que ce soit trop ou que ça soit lourd. Depuis 2013 et ce dernier film, les Minions sont devenus à leur insu le symbole du mauvais goût, et on ne compte plus le nombre de pages Facebook véhiculant des photos avec des citations censées être drôle, mais que l'on a déjà entendues, lues ou simplement vu venir avant même d'avoir atteint la moitié. A l'instar de Lacoste accaparé par les racailles au début des 2000's, les petites bêtes jaunes sont donc aujourd'hui assimilées aux beaufs, qui leur inventent même des citations sur les réseaux sociaux, alors que quiconque ayant prêté un minimum d'attention aux films sait que ces bestioles ne parlent pas (ou du moins pas intelligiblement). Si je parle tant des à côtés et pas du film lui même, c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Il n'y a pas de film. Tout ceci n'est qu'un objet marketing, mais le film n'existe pas. Cette heure et demi n'a pas de saveur, pas de couleur, pas de texture. Ça n'est ni bon ni mauvais, c'est juste inexistant, et donc pas drôle, ce qui devrait être un minimum. Le concept a tué le film dans l’œuf et faute de film, voici une fausse couche cinématographique, que les producteurs ont eu la lâcheté de maintenir programmée. Quel ennui... Aucun scénario, seulement un enchainement de gags vus et revus à toutes les sauces ! C'est tout juste bon et calibré pour être programmé entre la météo et le 20h, version programmes courts.
MA NOTE : 1/4
Numéro 2 : Jurassic World
Vous connaissez Colin Trevorrow ? Non ? C'est normal. Ce qui ne l'est pas, c'est que ce soit lui qui ait été choisi pour reprendre l'une des franchises les plus cultes du cinéma. Ce quatrième volet reprend largement la trame du premier Jurassic Park, mais fait tout en moins savoureux. Nous sommes à l'ère du Coca Life, boisson imbuvable pour ceux qui ont connu le traditionnel Coca Cola. La première chose à m'avoir choqué est la piètre qualité esthétique du film. Les couleurs sont criardes, absolument pas crédibles, et font penser à un jeu vidéo. Les acteurs sont fort mal intégrés à ces images de synthèse, et ça pue les images de synthèse à plein nez. Les dinosaures, eux aussi, en pâtissent. il y a vingt ans, Spielberg avait eu l'intelligence d'exiger la création, grandeur nature, de dinosaures. Tout était créé en vrai, et ça se ressentait. Les scènes mythiques face au T-rex avaient une intensité et une beauté remarquables. Ici, il n'en est rien. Les frissons sont éphémères et la magie n’est pas au rendez-vous. Aussi, Steven savait ménager le spectateur, faire monter la pression doucement, et jouer avec sa peur. De tout temps, il a choisi de ne montrer les monstres de ses films qu'un minimum, pour faire fantasmer les gens, les faire imaginer le concept de peur avant de pouvoir lui donner un visage. Là, le méchant nous est livré très rapidement, et il est omniprésent par la suite, jusqu'à la fin du film. Par la suite, les évènements s'enchainent sans grande cohérence. Le spectacle est là, mais reste en tête l'impression d'un bon gros raté, sans innovation, sans point fort. Les acteurs sont ok, mais n'ont pas grand chose à faire.
MA NOTE : 1/4
Pire film de 2015 : Chappie
Neil Blomkamp a une grosse pression sur les épaules. Chappie est son troisième film et si District 9 avait emballé la critique et le public, Elysium était un véritable échec qui pouvait laisser penser que le premier film du réalisateur était assez chanceux. Une nouvelle fois, Chappie se déroule à Johannesburg. Cette fois-ci, il s'agit de robots policiers droïdes aux allures de lapins, mis au service des hommes sur le terrain. Après une séquence d'ouverture magnifique où un groupe d'intervention policier tente d'appréhender deux gangs qui se rencontrent, un robot est neutralisé par les narcos qui le récupèrent, ainsi que leur programmeur, pour en faire un des leurs, en développant ses facultés cognitives. Le robot est rebooté, ce qui fait de lui le semblable d'un nouveau né à qui il faut tout apprendre. Et donc, passé le premier quart d'heure, les choses se gâtent. La morale fait son apparition, avec ses bons gros stéréotypes et son sentimentalisme dégoulinant ; le gangster brutal se dévoue pour la vie de son "fils", la femme de la bande se sent immédiatement mère, et le robot est incapable de tuer quelqu’un alors que c'est précisément ce qu'on lui a demandé de faire. Tout ça, on connaît. On a déjà vu ce genre de mièvreries et on souhaiterait ne plus jamais en voir ! Mais visiblement, le message n'est jamais arrivé jusqu'en Afrique du Sud... Encore une déception de plus pour le jeune réalisateur, qui fait pourtant l'actualité pour avoir été choisi pour mener à bien le projet du prochain Alien. Ça fait peur, et pas pour les bonnes raisons...
MA NOTE : 1/4
Numéro 10 : American Sniper
N'y allons pas par quatre chemins, on est largement en droit de se demander pourquoi ce film était oscarisable. La réponse est simple : parce que c'est papi Clint qui l'a fait ! Quelques mois après la bonne surprise que représentait Jersey Boys, Clint revient avec un nouveau film de guerre, centré sur un héros adoubé par les Républicains et détesté par les Démocrates et les Européens. Ces querelles de spectateurs donnent bien beaucoup d'intérêt à un film qui n'en mérite pas tant, puisqu'il me semble que rien de nouveau n'y est traité. Le blues, puis la franche dépression du retour ont été maintes et maintes fois transcrites à l'écran, de manière plus brillante, à l'image d'une scène magistrale du récent Démineurs, où le héros était encerclé par des boîtes en cartons multicolores dans un rayon céréales de supermarché, complètement inadapté qu'il était devenu à la vie en société. La folie des fous de la gâchette trouve elle sa place dans un film comme Jarhead. American Sniper manque d'un fil rouge clair, d'une volonté de montrer quelque chose. Les péripéties du soldat se déroulent et finissent par nous perdre dans l'indifférence, jusqu'à son assassinat dont la mise en scène fait tout pour qu'il nous inspire l'indifférence. Reste une scène très graphique de baston dans une tempête de sable, pépite au milieu d'un gâteau trop farineux et lourd pour être digéré facilement.
MA NOTE : 1/4
Numéro 9 : Ant-Man
Voici le dernier né de l'écurie Marvel. A peine a-t-on eu le temps de digérer le précédent qu'on nous livre la fournée suivante. Cet Ant-Man n'a pas grand chose d'innovant. On est dans un registre et un cadre bien connu, et le film pêche par ses enjeux qui sont franchement dépassés et lassants. Si le méchant met le grappin sur l'objet convoité, le monde va vers sa destruction. L'objet convoité, c'est une armure permettant à la personne qui l'utilise de rétrécir tout en conservant sa masse et donc sa force. Comment est-ce possible ? Et bien voyez-vous, dans un atome, il y a une certaine distance entre le noyau et les électrons qui gravitent autour. Ce vide compose la majorité d'un atome, et le costume permet de supprimer ce vide, ne conservant que le noyau et les électrons, vous rendant donc miniature en conservant vos propriétés. Pour le côté scientifique, le film colle sur ce point si l'on accepte de croire à cette histoire. Par contre, il faut rester cohérent, et le film ne le fait pas. Le film part du postulat qu'en supprimant tout le vide de nos atomes, nous aurions la taille d'une fourmi. Bien, mais alors pourquoi et comment le héros se retrouve-t-il rétréci à l'échelle sub-atomique ? Cela ne fait pas sens, puisqu'une fois que le vide a disparu, le costume ne devrait plus pouvoir faire rétrécir son hôte... Le rythme est mollasson et le film en général manque d'intérêt, de piquant, sans compter qu'il est cousu de fil blanc. L'ennui laisse poindre le bout de son nez et sa longueur ne l'aide pas à rendre les évènements plus dynamiques.
MA NOTE : 1/4
Numéro 8 : Nos Futurs
Pour l'anniversaire de Yann, sa petite amie Estelle lui organise un anniversaire surprise. Or, Yann ne semble pas emballé, et fait même plutôt la gueule alors qu'une suite de photos de son enfance défile sous les yeux des convives, où on peut le voir à de nombreuses fois accompagné du même ami qui n'est pas présent lors de cette célébration. Voilà le point de départ de l'histoire. Yann, campé par Pierre "fils de" Rochefort inexpressif et caricatural, est un stéréotype du mec haut gradé et malheureux, coincé et enfermé dans son travail. Suite à une remarque de sa femme, campée par une Mélanie Bernier absolument magnifique, mais qui ne convainc pas par son jeu d'actrice, il décide de retourner vers son ami d'enfance, interprété par Pio Marmai qui est le seul à être au niveau. Suite à une succession d’invraisemblances, ils vont aller parcourir la France à mobylette, afin de convaincre leurs anciens camarades de participer à une fête. On en sait pas où l'on va ni où on veut nous emmener, et le film est volontairement opaque, sans que l'on sache trop pourquoi. Aussi, le renversement de situation brutal de fin est assez incompréhensible et rend le film assez inutile. Je me demande si tout ce projet a bien été pensé avant d'être mené à terme, car tout ça paraît bien brouillon.
MA NOTE : 1/4
Numéro 7 : Strictly Criminal
Scott Cooper avait bien commencé avec le bon Crazy Heart, sorte de romance assaisonnée à l'aigreur de la vie et au manque de volonté. Ensuite, il avait enchainé avec Les Brasiers de la Colère, qui était déjà un film sur la famille où la violence était maitre. Ici, il choisit d'ancrer son film à Boston, ville bien connue pour ses bas quartiers où certaines familles se disputent le pouvoir. L'histoire se concentre sur James "Whity" Bulger, à la tête d'un gang familial, qui s'allie avec le gouvernement, représenté par un de ses amis d'enfance, pour faire tomber la mafia italienne. Le gouvernement peut donc se féliciter de cette prise, et Whity lui a la paix pour faire sa loi. Rien que du classique, donc. Pour que le film fonctionne, il faut donc que tout soit réalisé de main de maître, pour sortir du lot. Or, c'est loin d'être le cas. Outre cette sensation de déjà vu mille fois, le choix de confier le rôle principal à Johnny Depp est une énorme erreur. Ce mec est une grosse blague. Ce n'est pas un acteur, c'est un travesti. Il aime se métamorphoser, se déguiser, change de peau ou ce que vous voulez, mais ça n'en fait pas un bon acteur pour autant. Il n'est pas crédible un seul instant dans ce rôle, dézingue à tout va sans réfléchir, à tel point que ça frôle la parodie. C'est long, répétitif, sans réel intérêt d'un point de vue narratif. La seule véritable qualité du film est la reconstitution du Boston des années 70.
MA NOTE : 1/4
Numéro 6 : Lost River
Le voilà, le tant attendu premier film de Ryan Gosling en tant que réalisateur. Peu de communication, une histoire assez floue dans les pitchs présentés par la presse, et donc le spectateur ne sait pas à quoi s'attendre quand il entre dans la salle. Tout se passe dans une ville désertée par une grande majorité de ses habitants. Ne reste que les plus défavorisés, qui n'ont pas eu les moyens de fuir, et ceux qui ont tiré profit de la situation, par quelque moyen que ce soit. La famille de Bones, élevé par sa mère, est dans la difficulté, alors que personne n'a de travail et que la banque menace de mettre la main sur la maison suite à des échéances impayées. S'ensuivent alors des péripéties où à la fois la mère et le fils aîné se mettent en danger pour rapporter de l'argent dans le foyer familial. Les pastilles ont toutes quelque chose d'intéressant, mais il y a un grave manque d'unicité et de liant entre chacune d'entre elles, accompagnées d'un manque cruel de rythme. Les bonnes idées ne sont jamais vraiment traitées, et certaines d'entre elles, dont le village enfoui sous l'eau, auraient carrément pu être retirées, car n'ont aucun intérêt dans le film. On sent que sur la forme, Gosling a été énormément influencé par Nicolas Winding Refn, lui qui l'a révélé dans Drive. Au niveau esthétique, Lost River est bien plus proche d'Only God Forgives, avec sa tonalité bi-chromatique bleu et rouge. Le blondinet se cherche donc et n'a pas trouvé son identité. Le film est fouillis, inachevé, que ça soit sur le fond comme sur la forme, et ce malgré la présence d'un casting XXL. Seul Ben Mendelsohn, trop méconnu et sous-estimé du grand public, tient correctement son rôle d'éternelle crapule. Hélas, ça ne suffit évidemment pas.
MA NOTE : 1/4
Numéro 5 : Gunman
Le film serait inspiré du livre de Jean Patrick Manchette "La position du tireur couché". Il se trouve que Manchette est un des plus grands écrivains de polars du vingtième siècle, et que j'ai lu ce bouquin. Je vous le dis tout de go, si l'origine du scénario n'était pas écrite très distinctement lors du générique de début, il m'aurait été impossible d'identifier un quelconque lien. L'intrigue tourne autour d'un règlement de compte qui s'organise autour d'un groupe d'anciens mercenaires qui actaient pour orienter des choix politiques sur le continent africain. A partir de là, on ne voit rien d'autres que des banalités sur la paranoïa d'une personne elle même lancée dans une mission de recherche et d'espionnage. Aussi, je crois qu'il faut dire que Sean Penn est un piètre acteur, qui surjoue et affaiblit considérablement le film. Pour le reste, que du banal jusqu'à une fin attendue.
MA NOTE : 1/4
Numéro 4 : Teminator Genisys
Dans les saga les plus cultes de l'histoire, on peut différencier deux catégories de suites ; celles qui sont confiées aux meilleurs réalisateurs du monde (OO7 avec Sam Mendes, Batman avec Nolan, Mission Impossible 3, Star Trek et Star Wars à Abrams...) et celles qui sont confiées à des quidams. Il faut croire que les producteurs de ce nouveau Terminator n'ont que peu d'estime pour ce qui est pourtant l'un des meilleurs films de science-fiction de tous les temps, puisqu'ils n'ont pas cru nécessaire d'engager un réalisateur au talent confirmé, mais ont à la place jeté leur dévolu sur Alan Taylor, un réal caméléon habitué aux séries US, et donc à tourner selon un story-telling très précis, sans dénaturer l'histoire en ajoutant sa propre patte. En ce sens, ils ont réussi. Le film est insipide, sans âme, sans personnalité, sans raison d'être ni but précis. On ne dirait pas une suite, mais une rétrospective. D'ailleurs, le seule point positif du film est la mine réjouie de Schwarzie, qui affiche une banane authentique tout du long qui fait plaisir à voir. L'histoire, elle, est un gloubi-boulga des deux premiers épisodes servis dans un simili Retour Vers le Futur, sans enjeu donc, et sans qualité non plus. Une fois la première demi-heure passée, et les clins d’œil passés en revue, le déroulement du scénario se fait péniblement, dans la douleur et l'ennui le plus total. Quel dommage d'insulter ainsi ce monument de cinéma.
MA NOTE : 1/4
Numéro 3 : Les Minions
Voici une sorte de spin-off issu des deux volets de Moi, Moche et Méchant. Souvenez-vous, le deuxième surpassait le premier car, entre autres, les Minions étaient justement beaucoup mieux intégrés au récit et le ponctuait avec talent de touches d'humour, sans que ce soit trop ou que ça soit lourd. Depuis 2013 et ce dernier film, les Minions sont devenus à leur insu le symbole du mauvais goût, et on ne compte plus le nombre de pages Facebook véhiculant des photos avec des citations censées être drôle, mais que l'on a déjà entendues, lues ou simplement vu venir avant même d'avoir atteint la moitié. A l'instar de Lacoste accaparé par les racailles au début des 2000's, les petites bêtes jaunes sont donc aujourd'hui assimilées aux beaufs, qui leur inventent même des citations sur les réseaux sociaux, alors que quiconque ayant prêté un minimum d'attention aux films sait que ces bestioles ne parlent pas (ou du moins pas intelligiblement). Si je parle tant des à côtés et pas du film lui même, c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Il n'y a pas de film. Tout ceci n'est qu'un objet marketing, mais le film n'existe pas. Cette heure et demi n'a pas de saveur, pas de couleur, pas de texture. Ça n'est ni bon ni mauvais, c'est juste inexistant, et donc pas drôle, ce qui devrait être un minimum. Le concept a tué le film dans l’œuf et faute de film, voici une fausse couche cinématographique, que les producteurs ont eu la lâcheté de maintenir programmée. Quel ennui... Aucun scénario, seulement un enchainement de gags vus et revus à toutes les sauces ! C'est tout juste bon et calibré pour être programmé entre la météo et le 20h, version programmes courts.
MA NOTE : 1/4
Numéro 2 : Jurassic World
Vous connaissez Colin Trevorrow ? Non ? C'est normal. Ce qui ne l'est pas, c'est que ce soit lui qui ait été choisi pour reprendre l'une des franchises les plus cultes du cinéma. Ce quatrième volet reprend largement la trame du premier Jurassic Park, mais fait tout en moins savoureux. Nous sommes à l'ère du Coca Life, boisson imbuvable pour ceux qui ont connu le traditionnel Coca Cola. La première chose à m'avoir choqué est la piètre qualité esthétique du film. Les couleurs sont criardes, absolument pas crédibles, et font penser à un jeu vidéo. Les acteurs sont fort mal intégrés à ces images de synthèse, et ça pue les images de synthèse à plein nez. Les dinosaures, eux aussi, en pâtissent. il y a vingt ans, Spielberg avait eu l'intelligence d'exiger la création, grandeur nature, de dinosaures. Tout était créé en vrai, et ça se ressentait. Les scènes mythiques face au T-rex avaient une intensité et une beauté remarquables. Ici, il n'en est rien. Les frissons sont éphémères et la magie n’est pas au rendez-vous. Aussi, Steven savait ménager le spectateur, faire monter la pression doucement, et jouer avec sa peur. De tout temps, il a choisi de ne montrer les monstres de ses films qu'un minimum, pour faire fantasmer les gens, les faire imaginer le concept de peur avant de pouvoir lui donner un visage. Là, le méchant nous est livré très rapidement, et il est omniprésent par la suite, jusqu'à la fin du film. Par la suite, les évènements s'enchainent sans grande cohérence. Le spectacle est là, mais reste en tête l'impression d'un bon gros raté, sans innovation, sans point fort. Les acteurs sont ok, mais n'ont pas grand chose à faire.
MA NOTE : 1/4
Pire film de 2015 : Chappie
Neil Blomkamp a une grosse pression sur les épaules. Chappie est son troisième film et si District 9 avait emballé la critique et le public, Elysium était un véritable échec qui pouvait laisser penser que le premier film du réalisateur était assez chanceux. Une nouvelle fois, Chappie se déroule à Johannesburg. Cette fois-ci, il s'agit de robots policiers droïdes aux allures de lapins, mis au service des hommes sur le terrain. Après une séquence d'ouverture magnifique où un groupe d'intervention policier tente d'appréhender deux gangs qui se rencontrent, un robot est neutralisé par les narcos qui le récupèrent, ainsi que leur programmeur, pour en faire un des leurs, en développant ses facultés cognitives. Le robot est rebooté, ce qui fait de lui le semblable d'un nouveau né à qui il faut tout apprendre. Et donc, passé le premier quart d'heure, les choses se gâtent. La morale fait son apparition, avec ses bons gros stéréotypes et son sentimentalisme dégoulinant ; le gangster brutal se dévoue pour la vie de son "fils", la femme de la bande se sent immédiatement mère, et le robot est incapable de tuer quelqu’un alors que c'est précisément ce qu'on lui a demandé de faire. Tout ça, on connaît. On a déjà vu ce genre de mièvreries et on souhaiterait ne plus jamais en voir ! Mais visiblement, le message n'est jamais arrivé jusqu'en Afrique du Sud... Encore une déception de plus pour le jeune réalisateur, qui fait pourtant l'actualité pour avoir été choisi pour mener à bien le projet du prochain Alien. Ça fait peur, et pas pour les bonnes raisons...
MA NOTE : 1/4
lundi 8 février 2016
Le Pont des Espions
Il nous aura fallu attendre trois ans entre Lincoln, dernier film de Spielberg, et celui-ci. Trois longues années dont le réalisateur le plus connu au monde avait sans doute besoin pour souffler, lui qui avait enchainé les navets entre Tintin, Indiana Jones ou Cheval de Guerre. Il a donc eu le temps de préparer son retour, et le fait avec un film sur la guerre froide, soit une atmosphère tendue qu'il affectionne et où il est tout à fait capable d'exceller. Aussi, il retrouve son comparse du Soldat Ryan, Tom Hanks, absolument parfait dans la peau de James Donovan, avocat d'affaires envoyé en Allemagne de l'est pour échanger un espion russe contre un soldat américain. Tout ceci se veut tiré d'une histoire vraie, même si Steven a eu la bonne idée d'arranger ça à sa sauce pour ajouter humour (très fin, très plaisant et dispersé en petites touches tout au long du film) et suspense au long-métrage. Les décors sont magnifiques et réalistes, même s'il parait évident que nous sommes dans un décor de cinéma. La lumière froide nous fait hérisser les poils et rajoute au côté envoûtant de l'atmosphère. Mention spéciale à Mark Rylance, époustouflant en second rôle interprétant l'espion russe, plein de sang-froid et glacial face à la mort, avec son humour et son auto-dérision cinglante, qui apporte beaucoup de sagesse et fait relativiser le personnage principal, ainsi que les spectateurs face aux petits problèmes de leur vie. On prend un vrai plaisir devant ce film, également bien rythmé, qui nous éclaire sur les dessous diplomatiques, sur l'écart abyssal qu'il existe entre l'image qu'un pays veut donner de lui-même et les moyens qu'il est prêt à mettre en œuvre pour y parvenir. On retrouve ici le grand Spielberg, porté disparu depuis une décennie, et c'est peut-être là la meilleure chose du film.
MA NOTE : 3/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228473.html
MA NOTE : 3/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228473.html
Strictly Criminal
Scott Cooper avait bien commencé avec le bon Crazy Heart, sorte de romance assaisonnée à l'aigreur de la vie et au manque de volonté. Ensuite, il avait enchainé avec Les Brasiers de la Colère, qui était déjà un film sur la famille où la violence était maitre. Ici, il choisit d'ancrer son film à Boston, ville bien connue pour ses bas quartiers où certaines familles se disputent le pouvoir. L'histoire se concentre sur James "Whity" Bulger, à la tête d'un gang familial, qui s'allie avec le gouvernement, représenté par un de ses amis d'enfance, pour faire tomber la mafia italienne. Le gouvernement peut donc se féliciter de cette prise, et Whity lui a la paix pour faire sa loi. Rien que du classique, donc. Pour que le film fonctionne, il faut donc que tout soit réalisé de main de maître, pour sortir du lot. Or, c'est loin d'être le cas. Outre cette sensation de déjà vu mille fois, le choix de confier le rôle principal à Johnny Depp est une énorme erreur. Ce mec est une grosse blague. Ce n'est pas un acteur, c'est un travesti. Il aime se métamorphoser, se déguiser, change de peau ou ce que vous voulez, mais ça n'en fait pas un bon acteur pour autant. Il n'est pas crédible un seul instant dans ce rôle, dézingue à tout va sans réfléchir, à tel point que ça frôle la parodie. C'est long, répétitif, sans réel intérêt d'un point de vue narratif. La seule véritable qualité du film est la reconstitution du Boston des années 70.
MA NOTE : 1/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=142528.html
MA NOTE : 1/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=142528.html
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