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jeudi 8 novembre 2012

Argo

En ce qui concerne Ben Affleck, c'est clair, il y a eu un avant et un après 2007. Alors qu'avant cette année fatidique, il incarnait le maillon faible du duo qu'il formait avec Matt Damon (qui avait réussi à s'imposer comme un gros cachet dans les productions américaines), Ben a vu la tendance s'infléchir lorsqu'il a réalisé son premier long-métrage, Gone Baby Gone. Salué par la critique, le film a sans doute eu un impact énorme sur la carrière du beau brun. Habitué des superproductions niaises où il tenait le rôle du grand dadet dénué de charisme, Ben change radicalement de registre et acquiert d'un coup de la crédibilité dans le monde du ciné d'auteur américain, d'autant plus qu'après Will Hunting, qui avait jusque là bien plus profité à son compère, cela faisait une belle piqûre de rappel. Second coup de force deux ans plus tard, cette fois-ci en tant qu'acteur, avec la sortie du très bon Jeux de Pouvoir, où Ben joue avec sobriété un rôle pas évident. Ceux qui croient toujours au coup de chance vont définitivement avoir le bec cloué avec le très bon The Town, de et avec monsieur Affleck. Il s'impose avec ce second long-métrage comme un réalisateur de grand talent qui aime traiter la violence avec un oeil subjectif et un angle "social". La sortie de son troisième long-métrage, Argo, est donc un évènement attendu. Et dès les premières minutes, on sait que l'on va assister à du grand cinéma. Les premiers rappels historiques sont immédiatement très critiques vis à vis du rôle joué par les USA dans les conflits mondiaux ; le film continuera sur cette ligne abrasive envers la politique extérieure américaine durant toute la durée du film. La narration est extrêmement bien faite : on jongle avec perfection entre faits historiques, scènes de tension et moments scénarisés avec beaucoup de touches humoristiques. On en apprend également beaucoup sur le fonctionnement de la grosse machine hollywoodienne, qui en prend pour son grade au passage. Si le film fonctionne aussi bien, c'est aussi parce qu’il est servi par les magnifiques prestations de ses acteurs, à commencer par John Goodman et Alan Arkin, superbes en producteurs de cinéma magouilleurs. Argo offre aussi une réelle tension palpable sans que le film n'en fasse trop à aucun moment. L'équilibre est parfait entre amusement dû à la solution proposée aux personnages qui se doivent de jouer le jeu et risque énorme de se faire prendre, ce jusqu'aux dernières minutes. Au final, Argo est non seulement le meilleur film d'espionnage de l'année, mais aussi un des immanquables de 2012, une petite pépite qui fait du bien au cinéma en temps de vache maigre.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=190267.html


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