Le Hobbit, c'est d'abord une prouesse technique. Le film au plus gros budget de tous les temps est le premier de l'histoire du cinéma à avoir été filmé en 48 images par seconde, soit le double du standard cinéma. Peter Jackson a fait ce choix pour plusieurs raisons : il voulait une fluidité dans les travellings lors des courses poursuites très nombreuses dans le film, mais surtout, cela permet une vraie 3D "pleine", très clairement la plus belle jamais vue au cinéma. Les caméras utilisées ont d'ailleurs été modifiées par Jackson, bien que déjà ultra modernes et puissantes à la base. Tout a été filmé en IMAX 3D (format très peu accessible en France, malheureusement, mais c'est bien la version que j'ai eu la chance de voir à Londres) et filmé en DTS HD. Oui, le film est techniquement révolutionnaire. Les résultats sont effectivement époustouflants. C'est beau, c'est limpide, on s'en prend plein la gueule au niveau de l'image et du son qui pour une fois n'est pas le parent pauvre du film. Il y en a un, et il serait à chercher du côté du scénario. Si la mise en place est très longue, cela n'est en rien gênant selon moi, et c'est plutôt une force du film. Peter Jackson montre qu'il n'est en rien prisonnier des normes établies par Hollywood en prenant son temps. Bravo ! On a tout le temps de se glisser dans le film, de reprendre possession de l'atmosphère, de retrouver cette ambiance si particulière. En cela, toute la partie dans la Contée est une merveille, même si des grincheux trouveront à y redire et exigent sans cesse des films où l'action démarre au quart de tour. Non, ce qui me dérange, c'est le second tiers. Là où l'action est censée démarrer, on se prend les pieds dans le tapis. La sauce peine à prendre, le rythme est bancal et l'action bien pauvre. Du coup, c'est ce second tiers qui donne clairement une impression de longueur au film. On a le droit de faire durer l'introduction d'un film en l'étirant au maximum, mais cela ne vaut que si on assure par la suite, et ça n'est ici pas le cas pendant la deuxième heure. Et puis, nos petits héros se retrouvent capturés dans le repaire des orques, et Peter Jackson nous offre une des scènes de 2012 dont nous nous souviendrons de nombreuses années. La rencontre entre Gollum et Bilbon est magistrale et sort tout le monde de sa somnolence. Le film se termine sur un rythme plus élevé qui nous promet des prochains épisodes moins hachés et plus percutants. Comme si tout cela n'était en fait qu'une gigantesque mise en bouche. Les acteurs, eux, sont bons, en commençant par l'excellent Martin Freeman et en citant aussi Richard Armitage. Mention spéciale à la bande originale envoûtante très réussie.
MA NOTE : 2/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=119089.html
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