Pages

lundi 25 février 2013

Die Hard : Belle Journée pour Mourir

"Au mauvais endroit, au mauvais moment" est hélas devenue le citation que les spectateurs ont dû mouliner dans leur tête assez rapidement dans ce cinquième opus qui ne laisse que peu d'espoir dès les premières minutes. L'intrigue est posée au bulldozer, et on plonge directement dans une action mal filmée, au scénario bancal et peu intéressant et dont l'un des deux personnages principaux, le fils de Bruce Willis que l'on avait aperçu dans le très bon Jack Reacher, est aussi expressif qu'un adolescent à qui on offre un livre à Noël. Les scènes de canardage se succèdent sans lien entre elles, et sans intérêt non plus. Il y a des incohérences assez incroyables qui vont de véhiculer une pseudo coolitude dans le fait d'être Américain alors qu'il s'agit de la nationalité la plus détestée au monde, surtout en Russie, à la perle des perles du montage le plus grotesque de tous les temps : un Moscou - Tchernobyl effectué en voiture en 40 secondes comme s'il s'agissait d'un banal Paris - Neuilly. Je rappelle à ceux qui sont fâchés avec la géographie, dont John Moore, que 1 000 km séparent les deux villes et que Google Maps prévoit 12 heures de trajet en voiture... Les méchants sont aussi ridicules que les pseudos twist très attendus, et le film a perdu tout soupçon d'humour et d’auto-dérision qui faisaient le charme de ses aïeuls. Passez votre chemin.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=181111.html


lundi 18 février 2013

Passion

Brian De Palma restera à jamais ce réalisateur de génie de film de mafieux des années 80. Son Dalhia Noir des années 2000 avait fait circuler le bruit qu'il n'était plus capable de pondre quoi que ce soit pourvu de talent ; Passion arrive sur les écrans pour démentir ce constat. Et, dans ce film très old school sur la forme, on prend plaisir à voir l'intrigue évoluer grandement à deux reprises. On a donc trois films en un. Le premier nous fait danser sur la corde raide de l'admiration qu'une employée a pour sa chef tout en se tapant son mec. Au fur et à mesure qu'elle prend le dessus sur celle qui s'approprie son travail pour accéder à l'échelon supérieur, Rachel McAdams, magnifiquement froide, renverse le film en faisant étalage de tous ses pouvoirs de manipulatrice. On se retrouve alors dans un semblant de De Bon Matin traitant du harcèlement moral en entreprise, avec une dimension plus lyrique et moins réaliste. Et puis, au fur et à mesure que Noomi Rapace encaisse les coups, sa haine prend le dessus et fait exploser le film dans la dernière demi-heure. On passe d'un thriller psychologique à un film d'épouvante mystique sur fond d'enquête policière, comme aurait pu le faire Roman Polanski il y a 35 ans. Les plans s'articulent parfaitement avec la musique oppressante qui remplace toute parole devenue inutile. L'exercice de style et les surprises sont réussies, mais le film souffre tout de même quelque problème de rythme. Un peu plus de pêche et on avait à faire à un grand film.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=189900.html


dimanche 17 février 2013

Flight

A la Poursuite du Diamant Vert, Retour vers le Futur (1, 2 et 3), Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ?, Forrest Gump, Seul au Monde... Robert Zemeckis est l'un des plus grand cinéastes de ces 30 dernières années, et certainement le moins médiatique et connu du grand public. Plus de douze ans après son dernier film réussi, Zemeckis revient avec une histoire construite autour d'un homme ambigu, comme il sait bien le faire. Denzel Washington, très juste en jouant sobrement un pilote d'avion alcoolique, assume son rôle et fait du film une réussite. Surtout, n'arrivez pas en retard, car la première demi-heure est époustouflante. Jamais un crash d'avion n'a été filmé ainsi, avec une intensité parfaitement mise en œuvre sans verser dans le dramatisme ni le tirage de larme. Après cela, le film pêche un peu dans son troisième quart, le rythme ralentissant et l'histoire peinant à se frayer un chemin, entre développement des personnages secondaires et évolution du personnage principal. Si Kelly Reily n'est absolument pas exploitée, les trois apparitions de John Goodman sont du petit lait ! Aussi, si le film traite de façon frontale un mal international qu'est l'alcoolisme, il dépeint des États Unis rongés par un mal bien plus ancré dans la société et soutenu par toutes les instances politiques et sociales du pays : l’omniprésence et le pouvoir démesuré de la religion. La première puissance mondiale a un gros problème à régler avec cela et le film le montre très justement, avec comme paroxysme un avocat qui réussit à faire inscrire dans un rapport officiel des évènements du crash qu'il s'agissait d'un "acte de Dieu". Déboussolant... La chute du film est certes quelque peu moralisatrice, mais se tient et a le mérite de nous offrir une vraie fin qui fait retomber le film sur ses pieds.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=193101.html


Gangster Squad

Voici ce qui est sans doute le film avec le plus beau casting de 2013. Gosling, Penn, Brolin, Stone, Nolte, Peña... Tout ce petit monde réuni autour d'un film de gangsters mafieux du milieu du vingtième siècle dans un Los Angeles décimé par la corruption nous donnait légitimement le droit de rêver en grand et de sentir une bosse se former dans le caleçon. Seulement, il ne nous faudra pas plus de cinq minutes pour être assuré de ne pas souffrir de priapisme. La scène d'ouverture nous offre une violence ridiculement orchestrée, qui vire dans le gore extrême comme pour annoncer que c'était là la seule cartouche pour sortir le spectateur de son petit confort. S'ensuit un portrait fait à la grosse truelle imprécise du méchant campé par un lamentable Sean Penn en mode "je joue le méchant comme mon voisin de 10 ans imite De Niro". D'il touche le fond, tous les acteurs de manière générale sont au plus bas dans ce navet qui ne sait jamais ce qu'il doit montrer ou pas à l'écran. Seule Emma Stone a un personnage avec un peu de profondeur et digne d'intérêt. Pour le reste... Tout est prévisible avec dix minutes d'avance, la réalisation est exécrable, et le scénario n'est qu'un mix de grands films de ces vingt dernières années. En moins bien. Ne cautionnez pas ce terrorisme cinématographique, par pitié. Regardez plutôt L.A. Confidential ou Les Incorruptibles dont cette merde s'inspire largement. Gangster Squad a sa place bien au chaud dans les pires films de 2013.

MA NOTE : 1/4

 http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=186168.html

lundi 11 février 2013

Hitchcock

Filer les clés du biopic sur le maître du suspense à un parfait inconnu est une décision discutable, mais c'est celle qui a été prise par Hollywood, sans doute pour avoir plus de pouvoir sur les décisions à prendre en cours de route. Le choix d'Anthony Hopkins semble en revanche judicieux, même s'il paraît semi-paralysé autour de ses prothèses graisseuses qui parfois semblent grotesques. Il se trouve qu'on dirait bien que ce soit là la ligne directrice que le film ait décidé de prendre, pour le meilleur comme pour le pire. Déjà, à son crédit, le film comme son personnage principal se plient à un exercice d'auto-dérision permanent. L'humour y est omniprésent, et apparaît comme l'arme principale d'Alfred pour contrer la pression et le doute. S'il raconte le combat qu'a livré le réalisateur de génie contre les studios pour mener à bien son film Psychose, le film s'embourbe lorsqu'il consacre de bien trop nombreuses minutes à une pseudo-amourette entre Madame et un sbire envieux. Après son réveil tout en douceur, le spectateur pourra cependant apprécier la toute confiance et la complicité qui règne dans ce couple et qui donne ses lettres de noblesse à l'adage populaire "Derrière tout grand homme se cache une femme".

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=189691.html


mercredi 6 février 2013

Lincoln

Huit ans après son dernier bon film, et après les navrants Indiana Jones 4, Tintin et Cheval de Guerre il y a un an, Spielberg choisit d'effectuer son retour avec le plus risqué des genres cinématographiques : le biopic. Seulement, on s'aperçoit très vite que de biopic il n'y a que sur le papier. En effet, le film se concentre intelligemment sur une période très réduite de la vie de Lincoln, et Steven ne se réduit pas à une simple reconstitution des faits historiques. C'est un véritable film qu'il livre là, avec des libertés prises et un vrai travail de création. Bête à Oscar annoncé, Daniel Day-Lewis est formidable dans son rôle qu'il habite à la perfection, je dois bien l'avouer. Sa petite voix fluette habillant de la meilleure façon ses anecdotes incessantes tranchant avec le sérieux de la situation et l'étendue de ses pouvoirs et responsabilités. Ces touches d'humour tout au long du film sont une véritable force du film qui pêche tout de même par sa longueur. Je ne parlerais pas d'ennui car le film est ainsi fait que malgré l'absence totale d'action, les discours sont passionnants et une vraie force s'en émane, mais je parlerais plutôt de lassitude. Deux heures auraient suffi. Mais ô bonheur, la guimauve n'est plus au menu du réalisateur. Les seuls vestiges sont les musique un peu lourde et systématique qui surligne au stylo jaune fluo les scènes de discours plutôt qu'elle devrait les accompagner finement. L'image, elle, est un peu sombre à mon goût, et aurait souffert un traitement plus chaleureux de la lumière. Sur le fond, le scénario montre intelligemment les rouages du système politique américain qui ne semble pas avoir beaucoup changé en 150 ans... Spielberg a eu l'intelligence de vulgariser le propos exactement au niveau requis pour que tout le monde comprenne les enjeux du moment traité par le film.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=61505.html


lundi 4 février 2013

Zero Dark Thirty

Après avoir gagné l'Oscar du meilleur film en 2010 avec l'excellent Démineurs, raflant au passage le titre au nez et à la barbe de son ex-mari James Cameron qui présentait cette année là un film techniquement révolutionnaire, Kathryn Bigelow revient trois ans plus tard avec un nouveau film traitant de la guerre que mènent les Etats Unis au Moyen Orient. Ici, il s'agit de suivre une analyste de la CIA dans ses recherches pour traquer Ben Laden. Le film est traité de la façon la plus neutre possible et nous fait part de tous les aspects d'une telle entreprise ; la torture et toutes les séquelles qui en découlent de part et d'autre, la difficulté à recueillir, analyser et mettre en lien l'immense quantité de témoignages et la façon dont l'oncle Sam se croit partout chez lui. Jessica Chastain, toujours aussi formidable à l'écran, est le vecteur qui nous fait petit à petit nous rendre compte de la difficulté de la tâche qui lui est confiée. Les photos qui sont montrées aux prisonniers provoquent de leur part des dizaines de noms différents, qui ont déjà été donnés pour d'autres photos qui elles-mêmes... Tout cela semble sans fin et sans espoir. A ce titre, si de nombreuses critiques ont comparé Zero Dark Thirty au précédent travail de la réalisatrice, me vient plutôt à l'esprit le très bon Green Zone, qui, de la même manière, traitait de l'impossibilité pour les Etats Unis de trouver des armes de destruction massives en Irak et de leur difficulté à traiter les tonnes d'informations (souvent fausses) qui leur parvenaient. Trouver Oussama peut paraitre superflu et symbolique, toujours est-il que ce projet est véritablement prenant grâce au tempo serré que le film suit. On assiste à de nombreux rebondissements qui font tantôt avancer, tantôt reculer l'histoire. Il faut savoir que Bigelow a commencé à travailler sur ce film avant que Ben Laden soit déterré de son trou et exécuté. Elle devait donc terminer son film par un échec de l'armée américaine. Les faits lui ont fait modifier la fin de son film, qui, malgré le fait qu'elle soit connue, vous scotche à votre siège tant la tension et l'importance de la mission transpirent de l'écran. Au final, le film oscille parfaitement entre cinéma de fiction s'appuyant sur des faits réels (pour le meilleur cette fois-ci) parfaitement documentés, tension et malgré tout suspense dirai-je, avec un traitement honnête et pas tendre du tout avec les USA (torture généralisée et exécution de Ben Laden commanditée sans jamais avoir parlé de le capturer pour le juger). Une œuvre forte qui mérite largement d'être vue.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=193444.html