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jeudi 28 août 2014

Under The Skin

Scarlett Johansson est une extraterrestre chasseuse d'hommes. Cette phrase qui pourrait être utilisée comme une métaphore est ici traitée au premier degré dans un film qui est un OVNI cinématographique tant il est original par sa forme. Le film est presque muet, et la musique joue un rôle capital tant elle accompagne le récit. Plus que compléter l'image, elle la surpasse, envoutante, inquiétante et parfois austère. Ce film nous montre, si besoin était, que n'importe quel homme serait prêt à suivre Scarlett dans sa camionnette, même si quelque chose de louche pointait le bout de son nez. Mais la belle blonde joue avec nous, comme elle se joue des consignes qui lui ont été fixées en s'essayant aux habitudes humaines. Elle se montre nue mais n'a pas de sexe. Elle finit en chasseur-chassé, poursuivie par un homme incarnant la frustration de toutes ses proies passées. Le film met mal à l'aise et n'est pas à la portée de tout le monde. Il est lent et dérangeant, mais une chose est sûre, il est marquant, même si il n'est pas toujours évident de donner du sens à tout ce que l'on voit, tant le réalisateur compte sur l'intelligence du spectateur pour le faire et ne nous donne que le minimum ; voilà qui diffère fortement de ce que l'on a l'habitude de voir de nos jours. L'évolution de l'alien en déserteur est fascinante, mais je trouve la mise en place un peu longue, quoique le film offre un scène splendide de rencontre entre l'incarnation du canon de beauté féminin et un homme difforme, sorte d'Elephant Man du 21ème siècle.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=187462.html


mardi 26 août 2014

On a Failli Être Amies

Anne Le Ny est une actrice que j'apprécie et qui a déjà une petite expérience de la réalisation, plus ou moins réussie, avec des films qui traitent systématiquement de problèmes de société ; des Joséphine, Ange Gardien plus soignés, en quelque sorte. Ici, nous suivons donc Karine Viard, conseillère dans un centre de formation professionnelle pour ceux qui souhaitent se reconvertir, par choix ou par obligation. Elle rencontre Emmanuelle Devos lors d'une de ses sessions collectives, qu'elle croise en suite fortuitement sur son lieu de travail, un grand restaurant renommé. Dans nos vies à nous, l'histoire s'arrêterait là, mais Devos, qui a feint l'ignorance, va bien entendu revenir à la charge en se confiant à Viard, laquelle va passer de la position de dominante à celle de dominée en l'espace de 2h de temps. Tout cela est cousu de fil rouge, mais le film comporte tout de même des bons points. Premièrement, d'un point de vu documentaire, toute la partie sur la machine qu'est l'administration et ses tests biscornus pour justifier qu'un tourneur fraiseur se voit proposer un poste de balayeur est des plus réussies. Ensuite, le film comporte de nombreuses séquences humoristiques qui font mouche. Les acteurs sont plutôt bons, même s'il est surprenant que la moins convaincante du trio soit Devos, elle qui est d'habitude si bonne.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221896.html


lundi 25 août 2014

Transcendance

C'est dès le tout début du film que l'on comprend la galère à bord de laquelle on a embarqué. Très tôt, le discours moralisateur écolo écrase l'intrigue du film qui n'a pas grand intérêt. Si vous ajoutez à ça un rythme lent et des acteurs peu concernés, vous êtes garantis de trouver l'ennui en cours de route. Désireux de ne pas s'arrêter là, le réalisateur Wally Pfister (qui entre nous a un nom qui fait plus penser à des pilules bleu pour assurer au lit qu'au cinéma) ajoute au scénario un couplet sur le terrorisme technologique... Les deux thèmes les plus intéressants qu'aurait pu soulever le film ne sont pas traités : comment est-il possible de vivre une relation amoureuse sans relation physique (thème magnifiquement traité dans Her) et l'absence totale de vie privée vers laquelle notre société se dirige (Mark Zuckerberg a dit en 2012 qu'il prévoyait la fin de toute vie privée en 2025). Ne restent que des images de 4x4 roulant à toute vitesse dans le désert, des effets spéciaux peu crédibles pour créer des supers humains aux cellules auto-régénérantes, et de la poussière menaçante... Bref, passez votre chemin.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=214763.html


dimanche 24 août 2014

Jersey Boys

Eastwood propose ici une plongée dans l'Amérique des années 60 en suivant un scénario et une mise en scène classiques, qui nous rappellent notamment les œuvres de Scorsese et Sergio Leone, Les Affranchis et Il Était Une Fois En Amérique. Le cadre est le même, à savoir un quartier populaire de New York, les personnages sont systématiquement issus d'une vagues d’immigration, ici italienne, et proches de la mafia. De al même façon, le film suit les quatre garçons dans leur jeunesse avec les conneries qui s'y produisent, leur talent qui s'affirme, la découverte du sexe opposé, de l'amour, l'atteinte du sommet et le déclin. Toutes ces étapes se succèdent avec des scènes de chansons pour faire le liant, et de l'humour bien disséminé tout du long. Après ses derniers échecs successifs depuis Gran Torino, Clint retrouve de sa superbe, épaulé par deux assistants (le générique le signale d'ailleurs de manière à ce que ça soit le moins dégradant possible) qui font tout le sale boulot à sa place. Les acteurs sont bons, la musique est bonne, l'image est bonne, l'histoire plaisante et le film divertissant. L'idée d'incorporer un procédé relativement récent en faisant en sorte que les acteurs parlent directement aux spectateurs à travers la caméra contraste avec le côté classique du film. Bref, un moment réjouissant en compagnie de ce groupe de pop vieux de cinquante ans.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=201568.html


lundi 18 août 2014

Triple Alliance

Cette petite comédie sans prétention aucune se veut le pendant féminin du bud-movie à l'américaine. Autant le dire franchement, il s'agit là d'un des films les plus sexistes de l'année. Les idées nauséabondes qu'il véhicule sont légion : ils faudrait donc trois femmes pour arriver à la hauteur d'un homme qui n'est pourtant pas un foudre de guerre. Ces trois femmes représentent ensemble les qualités que devrait avoir une femme digne de ce nom : être un bonne épouse, avoir une plastique de rêve et en avoir un minimum dans le crâne, mais aussi ne pas savoir quoi faire de sa vie sans un homme... Les gags sont moisis, le scénario peu crédible et le seul plaisir réside dans la plastique de Kate Upton pour les hommes et du mari pour les femmes. On peut aussi se dire à quel point on est intelligent en comparaison avec tous les idiots qui figurent à l'écran.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=215685.html


mardi 12 août 2014

Palo Alto

Les jeunes gosses de riches de Los Angeles ont un moral et une morale inversement proportionnés à leur ennui. Ils ont tout, matériellement parlant ; ne leur manque plus que les expériences de la vie, qu'ils sont prêts à vivre le plus intensément possible. Le film est signé Gia Coppola, un patronyme qui aide quand on veut se lancer dans le cinéma. La nièce de Sofia semble d'ailleurs bien inspirée par les thématiques des films de sa tante, et les montre sous une lumière plus honnête, plus contrastée, moins absolue, à mon avis plus juste. Mention spéciale aux jeunes acteurs, dont la bombe atomique Emma Roberts et le très touchant Jack Kilmer, que l'on devrait revoir à l'écran bientôt si tout va bien. Le film manque tout de même d'originalité et d'une conclusion plus osée, mais l'ensemble est de bonne facture, surtout pour un premier film. A rapprocher du récent Maps to the Stars, en moins déprimant et plus beau, plus jeune.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=223474.html


lundi 11 août 2014

The Rover

David Michôd est un réalisateur australien qui s'est fait remarquer en 2011 avec la sortie de son premier long-métrage, Animal Kingdom. The Rover sort donc 3 ans plus tard et prend également place dans le paysage australien, qui joue ici une place prépondérante. Son désert y est aussi menaçant que la présence des hommes, tous hantés par le vice, dans ce qui semble être un monde post-apocalyptique qui n'est pas sans rappeler l'univers de Mad Max. Le personnage principal est incarné par Guy Pearce, qui jouait également dans le précédent film, et qui n'avait plus fait grand chose de bon depuis. Il se fait voler sa voiture, objet devenu assez rare dans ce monde de chaos, au tout début du film, et va donc faire tout ce qui est en son pouvoir pour la récupérer, d'où le titre du film. Il est intéressant de voir que le second rôle qui va l'épauler dans sa mission est également interprété par un acteur habituellement mauvais, Robert Pattinson, et que lui aussi se sublime pour offrir une belle prestation. La violence, la folie et la menace qu'elles représentent sont omniprésentes dans cette Australie profonde qui nous offre ses paysages à couper le souffle, où l'avenir de nos deux protagonistes semble incertain. Une chose est sûre, ce réalisateur là est bourré de talent, et il devrait nous offrir encore d'autres pépites dans les années à venir.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207205.html


lundi 4 août 2014

Edge of Tomorrow

Doug Liman a une carrière de cinéaste assez riche, et le moins que l'on puisse dire est qu'il a fait, comme on dit, "à boire et à manger". D'un côté, il est le réalisateur du premier volet de la saga Bourne, La Mémoire dans la Peau ; de l'autre, il est le malheureux auteur des médiocres M&Ms Smith et Jumper. Dans son nouveau film, les extra-terrestres envahissent la planète en commençant par l'Europe, en suivant exactement la même trame que les Nazis, ce qui nous donne un film futuristes aux allures d'Il Faut Sauver le Soldat Ryan, puisque la première scène de combat est le débarquement sur les plages de Normandie, avec comme différence notoire par rapport à son ainé que dans ce film, ce sont des Aliens en forme de méduse contre qui les humains se battent. Pour prolonger la comparaison, la base militaire d'où les opérations sont lancées, berceau de la résistance humaine, est située à Londres. C'est là que Tom Cruise réalisé qu'il a été enrôlé de force dans l'armée. Alors que son débarquement laborieux sur la plage normande se solde par sa mort peu après qu'il ait réussi à abattre un Alien, il est surpris de se réveiller exactement au même endroit que la veille, sur le tarmac militaire de Londres, quelques heures avant d'embarquer vers la France. Le film prend alors de sérieuses allures d'Un Jour Sans Fin, version jeu vidéo à l'ancienne, type Mario, où lorsque vous mourrez, vous devez recommencer depuis le départ. Vous vous améliorez à chaque tentative car vous savez d'où vient la menace et où vous placer à chaque instant, jusqu'à arriver à dépasser à chaque fois l'endroit où vous étiez arrivé précédemment. Très bien rythmé, le film n'offre aucun temps-mort, aidé par le génial Tom Cruise et la magnifique et charismatique Emily Blunt. Beaucoup d'humour vient parsemer ce film d'action-aventure afin de le rendre des plus agréables. Malheureusement, les dernières 20 minutes ne sont pas à la hauteur du reste du film et viennent un peu gâcher tout ça, en témoigne une fin un peu trop conventionnelle.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=185030.html