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mardi 30 juin 2015

Jurassic World

Vous connaissez Colin Trevorrow ? Non ? C'est normal. Ce qui ne l'est pas, c'est que ce soit lui qui ait été choisi pour reprendre l'une des franchises les plus cultes du cinéma. Ce quatrième volet reprend largement la trame du premier Jurassic Park, mais fait tout en moins savoureux. Nous sommes à l'ère du Coca Life, boisson imbuvable pour ceux qui ont connu le traditionnel Coca Cola. La première chose à m'avoir choqué est la piètre qualité esthétique du film. Les couleurs sont criardes, absolument pas crédibles, et font penser à un jeu vidéo. Les acteurs sont fort mal intégrés à ces images de synthèse, et ça pue les images de synthèse à plein nez. Les dinosaures, eux aussi, en pâtissent. il y a vingt ans, Spielberg avait eu l'intelligence d'exiger la création, grandeur nature, de dinosaures. Tout était créé en vrai, et ça se ressentait. Les scènes mythiques face au T-rex avaient une intensité et une beauté remarquables. Ici, il n'en est rien. Les frissons sont éphémères et la magie n’est pas au rendez-vous. Aussi, Steven savait ménager le spectateur, faire monter la pression doucement, et jouer avec sa peur. De tout temps, il a choisi de ne montrer les monstres de ses films qu'un minimum, pour faire fantasmer les gens, les faire imaginer le concept de peur avant de pouvoir lui donner un visage. Là, le méchant nous est livré très rapidement, et il est omniprésent par la suite, jusqu'à la fin du film. Par la suite, les évènements s'enchainent sans grande cohérence. Le spectacle est là, mais reste en tête l'impression d'un bon gros raté, sans innovation, sans point fort. Les acteurs sont ok, mais n'ont pas grand chose à faire.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=49319.html


La Résistance de l'Air

Ce film est le premier long-métrage de Fred Grivois, qui bénéficie pour débuter d'un casting XXL avec les très talentueux Reda Kateb, Johan Heldenbergh et Ludivine Sagnier, tous excellents dans leur rôle. Le film nous montre, avec brio et à l'aide d'un timing parfaitement maitrisé, comment une personne possédant un talent hors du commun peut être poussé à l'utiliser pour faire le mal, alors qu'il est a priori quelqu’un de bien. Ce thème n'est évidemment pas novateur, mais il est ici fort bien traité, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut d'abord un contexte favorable, puis une sorte de gourou qui va faire le psy et s'avérer présent dans les moments difficiles, puis un appât, et enfin une mission. La dégringolade est également fort bien filmée, dans une atmosphère ni trop lourde ni trop quelconque, juste le milieu idéal pour qu'on sente un danger planant au dessus de la tête du personnage principal. Belle surprise, super premier film, et l'on attend la suite de ce nouveau réalisateur !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=226660.html


lundi 29 juin 2015

La Loi du Marché

Ce film a beaucoup fait parler de lui, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il met en scène un excellent Vincent Lindon (d'ailleurs primé à Cannes pour sa superbe prestation) incarnant un chômeur longue durée qui évolue au sein d'un décor où tous les autres rôles sont joués par des femmes et des hommes qui ne sont pas acteurs professionnels, mais qui exercent dans la vie le métier ou la fonction qu'ils incarnent à l'écran. Il faut ajouter à cela le fait que Stéphane Brizé n'a donné que des lignes directrices à Vincent Lindon avant chaque scène, lui disant juste ce qu'il faut de contexte et de direction à prendre pour orienter le comédien, libre du choix du cheminement et de la tournure des évènements. Dès la séquence d'ouverture, ce chômeur nous confronte à la réalité de Pôle Emploi : les conseillers aussi ont des objectifs et doivent "vendre" des formations, ce qu'ils font même en sachant qu'elles n'auront aucun impact sur l'avenir des gens qu'ils suivent. Lindon finit par accepter un job dans la surveillance en grande distribution. Or, si réprimander les petits vieux qui volent un steak par manque d'argent s'avère fort difficile, s'attaquer à ses collègues qui volent des bons de réduction relève de la mission impossible, et remet en cause la dignité et les valeurs fondamentales de fraternité de l'individu chargé de rapporter cet acte au sommet de la pyramide hiérarchique. Le ton est grave, la caméra est neutre, donne presque dans le documentaire. On se rend compte que les petites phrases toutes faites ont la vie dure mais qu'elles cassent le moral et peuvent détruire un homme. Puissant et marquant, ce film laissera une trace et mérite d'être vu.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=233913.html


dimanche 28 juin 2015

La Tête Haute

Voici le nouveau film coup de poing d'Emmanuelle Bercot, qui se spécialise donc dans les problèmes de la société, que ce soit en tant qu'actrice ou, comme ici, en étant derrière la caméra. Nous suivons le jeune Malony pendant une quinzaine d'années au travers son adolescence principalement. Dès le départ, on se rend compte de la famille de merde dans laquelle il est tombé, et on se dit qu'il lui sera fort difficile de s'en sortir avec ce background si peu favorable. Dans la famille monoparentale, la mère indigne et incapable d'élever ses gosses est incarnée par une Sara Forestier qui surjoue et tire légèrement le film vers le bas. Heureusement, les autres acteurs sont géniaux, à commencer par la révélation Rod Paradot, bluffant de réalisme dans le rôle principal. Catherine Deneuve, encore une fois, fait état de son talent immense en juge des enfants compréhensive et protectrice. Le film est violent, met mal à l'aise et dérange, peut-être un peu trop, car les temps morts sont quasi inexistants. Dès que Malony sort la tête de l'eau, il refait une connerie, et les bêtises de gamins versent peu à peu dans la délinquance. Tout est filmé sans chichi, de manière très naturelle, qui laisse penser à un documentaire. Le film est perfectible, notamment en variant un peu plus les émotions et les temps forts et temps faibles, mais comprends tout de même des sources d'intérêt indéniables.

MA NOTE 2/4


dimanche 21 juin 2015

Mad Max : Fury Road

Peu importe que vous ayez vu ou non la première trilogie amorcée en 1979. Si vous l'avez vue, peu importe que vous l'ayez appréciée. Une pelleté de détraqueurs aurait sans aucun doute jailli pour fustiger le fait que le film soit bien différent de ses prédécesseurs s'il avait été le fruit d'un réalisateur différent, mais voilà, ce n'est pas le cas. C'est bien George Miller himself qui est aux commandes du quatrième volet de son œuvre. Il a eu la bonne idée d'adapter son propos à l'époque et de changer le ton de son histoire. D'ailleurs, l'histoire est réduite au minimum pour laisser place à une gigantesque course poursuite en plein milieu d'un désert de sable dans un monde post-apocalyptique hostile où les humains se battent pour avoir accès à l'eau. Chalize Theron, en leadeur de l'armée du tyran local, trahit son supérieur pour sauver les quelques femmes qu'il détient dans son harem ainsi que sa propre peau et se fait la malle à bord d'un long convoi. Bien évidemment, les méchants ne se laissent pas faire, et se lancent à la poursuite des femmes, avec la présence, malgré lui, de Mad Max, joué par un timide Tom Hardy, pas à son meilleur. Celui qui crève l'écran, en revanche, c'est Nicholas Hoult, absolument excellent dans son rôle de petit soldat kamikaze aveuglé par la soif de postérité. Le film est en fait un gigantesque spectacle de son et lumière, et en ça, il excelle. Les images sont splendides, les cascades sont spectaculaires, et toute cette chorégraphie esthétique se fait accompagnée de bonnes idées réparties ici et là, à l'image du joueur de guitare électrique, rythmant l'action comme le faisaient il y a des siècles les romains dans les galères, à l'aide de tambours. Magistral.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=125054.html


lundi 15 juin 2015

Connasse, Princesse des Coeurs

Voici l'adaptation inattendue du programme court qui a fait ses gammes dans le Grand Journal de Canal + il y a quelques années. Descendant éloigné des pères fondateurs Jackass, ce long-métrage tend plutôt vers les plus récents Borat et Brüno, du britannique Sacha Baron Cohen. Le pitch, qui fait guise de scénario, est simple : Camilia est une trentenaire insupportable qui estime mériter être traitée comme ne princesse alors qu'elle traite les autres comme ses sbires. Le tour de force du film consiste dans la façon dont il a été tourné ; la seule actrice, professionnelle et CONSCIENTE (c'est très important !) qu'elle joue dans un film est Camille Cottin, qui joue le rôle principal, et qui fait preuve d'un talent incroyable. Retranchées à quelques mètres de chaque action, les deux réalisatrices lui donnent des indications dans son oreillettes. Le gros intérêt donc, est de voir ce personnage ignoble parler de manière hautaine et presque insultante à autrui et de guetter la réaction des gens face à ce comportement tout à fait original. C'est drôle, oui, mais cela fait aussi réfléchir sur la façon dont on traite les gens (sans pour autant être moralisateur). A plusieurs reprises, on se dit que ça va mal se passer, que Camille va se prendre une gifle, ou pire. Et l'on est étonné par la puissance des règles de bienséance. Mis à part ce tour de force d'hyper-réalisme et de documentaire romancé, l'histoire en elle-même n'a pas grand intérêt, et est même anecdotique, tant l'intérêt ne se situe pas là.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=232095.html


samedi 6 juin 2015

Broadway Therapy

Dix ans après sa dernière réalisation Peter Bogdanovich, un vieux de la vieille, enfile de nouveau le tablier et nous propose un petite comédie à l'ancienne, où les gags sont basés sur de l'humour que je qualifie de "situationnel". Un humour international donc, et trans-générationnel, qui fait aussi fi des religions et des appartenances ethniques ; idéal pour rire en famille, avec son banquier juif et sa nounou portugaise. Très semblable aux comédies de Woody Allen, le film va même jusqu'à avoir une simili Scarlett, qui n'a d'ailleurs rien à lui envier (physiquement tout du moins), en la personne d'Imogen Poots, absolument délicieuse. On rit, on est dépaysé, les acteurs sont bons et il n'y pas de chute de rythme. Bref, un bon moment de détente et de plaisir.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218583.html