Un nouveau Tarantino à l'affiche est toujours un évènement sans nul autre équivalent dans le monde du cinéma. Il faut dire qu'il constitue, avec un mec comme Tim Burton, l'un des réalisateurs au monde qui a une vraie "patte" reconnaissable parmi des milliers (exception faite des son compère Robert Rodriguez peut-être). Seulement, un bon film n'est jamais autant apprécié que lorsque l'on doute de sa qualité au moment d'entrer dans la salle ; c'était le cas avec Django. Tanrantino, c'est d'un côté Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Jackie Brown et Kill Bill entre 1992 et 2004. Seulement, c'est aussi Le Boulevard de la Mort et Inglourious Basterds de 2007 à 2009, deux films sympathiques mais pas du niveau du maître annoncé, surtout le dernier, nettement le moins bon de sa filmographie. Alors, sur la pente descendante Quentin ? Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce qui fait sa force réside dans les "temps faibles" de ses films, entre deux fusillades. C'est là qu'il a marqué de son empreinte ses films : Samuel L.Jackson et Travolta parlant de massage des pieds, la drague directe et crue DeNiro / Fonda, les conversations pré-action de Kill Bill ou encore les élucubrations diverses des femmes du Boulevard... Cet aspect avait été délaissé et bien moins saisissant lors de la seconde guerre mondiale revisitée, et il fallait un retour à un très haut niveau sur ce point précis pour retrouver du bon Tarantino. Quand les premières images défilent, on assiste directement à un Christopher Waltz comme toujours excellent, mais qui ici porte le film et crève l'écran. Son accent germanique et sa diction accrochent votre attention sans aucun effort. Jamie Foxx, lui, contrairement à mes craintes, n'en fait pas trop et se contente de jouer ce qu'il sait faire et de rester en retrait face à ses excellents partenaires. Car en plus d'un Waltz tonitruant, on trouve un Samuel L. Jackson du feu de Dieu en valet exécrable d'un Léonardo DiCaprio qui joue son premier rôle de méchant avec beaucoup de talent. Durant les 2h45 de film, les deux compères principaux enchainent les objectifs à court terme, nous invitant dans leur entreprise et nous procurant un délicieux plaisir. Comme toujours, l'humour noir, la dérision et le sanguinolent sont au rendez-vous, tout cela savamment mélangé. Le racisme est justement traité sans relâche ni excès, et surtout avec honnêteté vis à vis de l'époque. Le final est grandiose et clôt la plus belle aventure cinématographique du début de 2013, magistralement mise en scène par un Tarantino au meilleur de sa forme. Le petit plus ? Une bande originale comme d'habitude aux petits oignons, avec des musiques tranchant avec l'époque, comme un rap de Rick Ross sur un travelling de paysage désertique traversé par une calèche.
MA NOTE : 4/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=190918.html
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