Suzanne est déjà le troisième long-métrage de la jeune Katell Quillévéré. Le film retrace à travers presque trois décennies la vie d'un père et de ses deux filles. François Damiens joue juste et nous impressionne à travers les transformations physiques qui lui donnent un âge différent, qui sont essentiellement capillaires et parfois minimes, mais terriblement efficaces. Suzanne est interprétée par Sara Forestier, habituée des rôles de fofolle, et la très bonne Adèle Haenel prête ses traits à sa jeune sœur. Rapidement, on se rend compte que Suzanne a une propension à foutre sa vie en l'air sur des coups de tête, alors que sa sœur assume les responsabilités que la vie lui impose. Tout au long de sa vie, Suzanne accumule les mauvais choix, semblant incapable de s'éloigner du danger telle une droguée en manque d'emmerdes. Le film est un exemple parfait de ce que le non-dit peut prendre en terme d'importance au cinéma. Aucun des évènements marquants et tragiques du film n'est montré. On passe directement de la scène qui précède le drame à celle qui le suit. Astucieux et très intéressant stratagème, qui hélas se voit noyé dans la répétition à outrance du procédé. Car le film n'est pas exempt de tout reproche. Certes l'histoire ne laisse pas indifférent et comporte des pics d'intensité très touchants, mais il est très hétérogène et à force de multiplier les "up and down" émotionnels, il devient lassant. En somme, un film prometteur pour l'avenir de la réalisatrice, mais qui ne restera pas dans les annales.
MA NOTE : 2/4
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=204062.html
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