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dimanche 8 février 2015

Cinéma : le Top 10 de 2014

Longtemps inquiet quand me venait l'idée de réfléchir aux films qui pourraient faire partie de cette liste au cours de l'année, c'est soulagé par un second semestre bien meilleur que le premier que je peux fièrement vous présenter la liste de films qui suit. 2014 a été une assez bonne cuvée bien que, pour la première fois depuis la création de ce blog, aucun 4 étoiles n'ait été décerné durant cette année calendaire. Si 2013 était l'année de Leonardo Di Caprio, 2014 consacre le très bon Jake Gyllenhaal, découvert il y a une quinzaine d'année dans le curieux et culte Donnie Darko.
C'est avec beaucoup d'hésitation que j'ai classé les trois premiers films dans cet ordre, et c'est au final le choix du cœur qui l'a emporté, les qualités intrinsèques de chacun de ces films étant à mon avis de niveau semblable. La fin de classement aussi m'a beaucoup fait réfléchir, et c'est à regrets que j'ai du éliminer de très bons films comme Dallas Buyers Club, 12 Years a Slave, Diplomatie, Boyhood et Interstellar, qui méritent toute votre attention même s'ils ne font pas partie de la prestigieuse liste que voici.

Numéro 10 : Deux Jours, Une Nuit



Trois ans après leur dernier film, Le Gamin au Vélo, les frères Dardenne reviennent avec un film à nouveau centré sur un problème de société : la précarité due à l'insécurité de l'emploi. Dans le rôle principal, Marion Cotillard, plus maigre et apparemment en mauvaise santé que jamais, incarne Sandra, qui travaille en usine et que son employeur souhaite licencier suite à son retour d'arrêt maladie pour cause de dépression. Si elle en est officiellement guérie, la dépression guette et l'on sent qu'elle rôde, prête à envahir le sujet que nous suivons pendant un peu moins de deux heures. L'intrigue est simple : pendant l'absence de Sandra, ses collègues ont vu leur temps de travail augmenter légèrement pour combler son absence. En a résulté une augmentation substantielle de leur salaire. S'ensuit une terrible nouvelle pour Sandra ; tout le monde semble gagnant à entériner son départ. L'employeur récupérerait ainsi une équipe plus soudée, Sandra divisant l’audience, et les employés conservent leur conditions de travail avec les heures supplémentaires et ainsi un meilleur salaire. Un premier vote est alors réalisé auprès des employés qui ont choisi de se séparer de Sandra, et ainsi de conserver leur prime, substantielle, qui ne leur sera pas accordée si Sandra revient, faute de moyens. Sandra parvient à imposer un second vote avec l'aide de deux de ses collègues, et c'est ici que commence le film. Elle a donc un weekend pour faire changer d'avis suffisamment de monde pour conserver son emploi. On peut palper la tension qui règne entre ses collègues et elle, qui est quasiment en train de leur retirer la nourriture de la bouche semble-t-il, à les entendre, alors que sa vie à elle est presque en jeu. Exit la fraternité, la solidarité ou tout sentiment d'humanité lorsque votre confort de vie est directement en jeu. Tout cela est souligné par une mise en scène lourde de sens et facile à décrypter. Le sujet est lourd, mais est traité avec qualité. La conclusion est bien entendue difficile et amorale.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=219102.html



Numéro 9 : Enemy



Avant d'en dire davantage sur ce film, je vais pour une fois reprendre le synopsis du film sur Allociné : "Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple". Tout d'abord, ce film consacre définitivement Denis Villeneuve comme réalisateur de grand talent, ses deux précédents films, Incendies et Prisoners, ayant d'ailleurs été nommés dans deux Top 10 par Noir Amer. Le film, absolument envoûtant, vous plonge dans un calvaire mental que l'on partage avec le personnage principal. Est-il en présence d'un parfait sosie ou est-ce son cerveau qui lui joue des tours ? Sur ce point, je vous invite à lire cet article, très bien écrit, détaillé et appuyé, qui livre à mon avis un avis très proche de la volonté du réalisateur. Voilà un film qui nous amène à la réflexion et qui compte sur l'intelligence du spectateur. La figure de l'araignée, que l'on sait proche de la figure maternelle dans la psychologie, est omniprésente, jusqu'à la scène finale, magnifique d'intensité. Un film à voir, à revoir et à analyser, du genre de ceux dont l'on adore discuter entre amis, dont le scénario nous fascine, mais qui est également magnifiquement filmé et joué. Un inévitable de cette année 2014.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=205131.html



Numéro 8 : A Most Violent Year


N'ayons pas peur des mots. J. C. Chandor a 41, et il s'agit là de son troisième film ; les deux premiers, Margin Call et All is Lost, étaient de très belles réussites, et si il parvenait à confirmer avec A Most Violent Year, il entrait pour de bon dans la cour des grands. A chaque fois, le jeune réalisateur s'attaque à un thème différent et à des atmosphères différentes, et il réussit coup sur coup à nous émerveiller, tout en gardant une justesse qui est désormais associée à son nom. Ce troisième film ne déçoit pas, bien au contraire. C'est au polar sociétal et mafieux que JC s'attaque ici, et il nous livre un film à mi-chemin entre ce qu'aurait fait Scorsese et James Gray. Tout se passe dans le New York des années 80, avant le grand nettoyage de la ville par Rudy Giuliani, quand de nombreux quartiers étaient infréquentables et où la loi peinait à se faire appliquer. L'ambiance du film est absolument dingue de réalisme. On se croirait vraiment à cette époque, dans la grosse pomme, et la mise en scène ainsi que les décors sont totalement immersifs. J'en viens à l'histoire, qui se concentre sur un homme d'affaire joué par Oscar Isaac, à la tête d'une compagnie de livraison pétrolière. D'un côté, il doit gérer l'achat d'un emplacement qui lui permettrait de se développer de telle façon qu'il serait un grand industriel incontournable de la ville et de l'autre, il doit gérer les nombreux tracas du quotidien, causés par des jaloux concurrents ou juste des personnes dans le besoin qui ont choisi la voix de l’illégalité pour parvenir à leur fin. Les acteurs sont phénoménaux, que ça soit Isaac ou Jessica Chastain, qui est je pense la meilleure actrice au monde. Cet homme d'affaire va être attaqué de toute part, que ce soit directement, ou par des choix de vie ou des valeurs qui diffèrent des siennes, et à chaque fois il gardera son intégrité. Toute la ville semble être pourrie, et ses proches eux-mêmes ne sont pas nets, mais sa volonté de réussir sans tricher surpasse tout. C'est beau, c'est immersif et c'est poignant. Chandor est, assurément un très grand réalisateur qu'il faudra suivre dans ce siècle qui commence.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221729.html



Numéro 7 : The Raid 2


Ce film fait suite à un premier opus sorti en 2012 que je n'ai pas vu, mais qui avait remporté à l'époque un franc succès à travers le monde. Je pense qu'il est intéressant de se pencher sur la genèse de ces deux films. Gareth Evans, illustre inconnu à l'époque, a rencontré Iko Uwais en Europe lorsque ce dernier, meilleur représentant de son art martial, fit une tournée pour faire découvrir le pencak silat. C'est à partir de cette rencontre que le cinéaste encore novice a décidé d'écrire un scénario autour du jeune sportif. Pour en revenir à ce second film, il peut tout à fait se regarder sans avoir vu le premier. La trame de l'histoire est classique ; le héros, Rama,  est un flic qui va devoir infiltrer la mafia locale pour dénicher tous les flics véreux de la ville et faire tomber les gros poissons. Rama passe d'abord par la case prison, où il se rapprochera du fils de la mafia, puis deviendra son bras droit à leur sortie. Certes, l'histoire est simple et classique, mais l'intérêt se situe ailleurs. Je pèse mes mots quand je dis que je n'ai jamais vu de combats aussi réalistes, violents et beaux. Toutes les scènes sont absolument spectaculaires, que ce soit la gestuelle même des combats, l’utilisation des décors (avec un combat dans la boue qui jonche la cour de la prison) ou encore l'utilisation d'accessoires (combats avec un manche à balais, une batte de baseball ou des piolets). La mise en scène épouse parfaitement ces combats, et les couleurs et textures sont là pour nous montrer la richesse et la diversité  des paysages urbains de l'Asie du Sud Est. Le film dure 2h30 et à aucun moment je ne me suis ennuyé, tant ce qui nous est présenté relève du grand spectacle. La scène finale est la plus belle scène de combat qui m'ait été donnée de voir et a définitivement acté mon enthousiasme pour ce film. Dépaysant, beau, spectaculaire, authentique, ce film est une véritable pépite de cette année 2014.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 6 : Gone Girl


Pour les passionnés de cinéma, Noir Amer y compris, chaque nouveau film de David Fincher est un évènement immanquable. Pour l'immense majorité des spectateurs qui n'ont pas lu le livre dont Gone Girl est adapté, ce film est arrivé en comprenant une grande part de mystère, ne dévoilant pas le contenu de son scénario ni ses enjeux. La surprise, ainsi que le plaisir, demeurent ainsi entiers lors de la découverte du film. Gone Girl dure un peu moins de 2h30, et est en fait divisé en trois tiers d'à peu près 45 minutes chacun. Dans le premier, Fincher pose les bases de ce qui semble être un polar classique et fluide, parfaitement réalisé avec une image somptueuse (premier film jamais filmé en 6K !) dans les tons automnaux que le réalisateur affectionne tant. Ben Affleck, parfait en beau-gosse quadragénaire désabusé et un peu bête, porte le chapeau du meurtre de sa femme, disparue, qui nous dépeint une situation tendue où elle serait sujette aux violences quotidiennes de son mari, par le biais de son journal intime lu en voix off par elle-même. Alors que l'on est convaincu que le film va se dérouler tranquillement de cette façon jusqu'à la fin, l'intrigue change complètement d'angle et nous fait sortir du mécanisme mis en place par notre cerveau pour nous éveiller. Tout à coup, nous nous mettons à la place d'un Ben Affleck manipulé et victime d'un jeu malsain, que tout le monde voit coupable à tort. Rosamund Pike se transforme alors en architecte diabolique d'un plan qui fait froid dans le dos. L'actrice nous offre au passage une prestation de très haute volée. Un des aspects passionnants du film est la façon dont il nous montre le fonctionnement du système judiciaire américain. Affleck fait appel à l'avocat le plus stylé de l'histoire du cinéma pour le sortir de ce mauvais pas, et nous offre au passage une leçon de communication pour s'attirer l'empathie du peuple. Et, une fois de plus, alors que le film commence à trouver son équilibre et sa logique dans cette dynamique, le scénario se risque une nouvelle fois à chambouler tout ce que nous pensons être acquis et nous offre l'inattendu : une rencontre entre les deux personnages principaux, que l'on croyait impossible, sous forme de réconciliation hallucinatoire. Le dénouement final est plein de surprise, et ces changements permanents nous obligent à rester attentifs et plongés dans l'histoire à tout moment. Il s'agit là d'un tour de passe totalement réussi et fort habile du maître du thriller. Encore une nouvelle pépite au palmarès de Fincher, assurément dans les meilleurs films de l'année.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 5 : Les Gardiens de la Galaxie



A l'instar de toutes les grosses franchises de la maison de production, voici un Marvel qui est arrivé sans trop faire de bruit, et qui donc n'était attendu que par les puristes et autres geeks fans du genre. A la croisée des chemins entre les cultissimes Star Wars et Star Trek, le film réunit une bande de anti-héros amenés à s'allier pour différentes raisons, qui finalement vont sauver l'univers. L'humour d'excellente qualité et omniprésent nous rappelle la première saga alors que la vision géopolitique et la finesse dans la description des différents mondes nous rappelle la seconde. Ce sont donc 5 individus, chacun d'une espèce différente, qui vont se réunir et affronter les différentes étapes du film ensemble. C'est Chris Pratt, jusque là cantonné à des seconds rôles et assez discret, qui se voit attribuer le rôle du leader humain, et qui l'incarne à merveille, sachant alterner l'humour, la provocation, le swag et la bogossitude, un peu comme Harrisson Ford le faisait il y a 40 ans. Incontestablement, un des points forts du film est sa bande originale, qui vous fait vivre l'aventure en rythme et vous met dans une ambiance bon-enfant dès les premières minutes. Ce mélange entre la pop dans les oreilles et l'action spatiale à l'écran est de fort bon goût et marche du tonnerre. Les effets visuels sont excellents et l'histoire ne souffre à peine que d'un petit moment de longueur qui ne gâche en rien la qualité du film, réussit de bout en bout. C'est LA belle surprise de l'été, alors que l'on attendait rien de cette énième superproduction, un peu comme Pacific Rim l'était en 2013. La vision qu'a ce film de la galaxie est fraiche et intéressante, et le film ringardise en ce sens les deux principales sagas dont il est inspiré car il est certainement plus réaliste dans la façon dont il aborde la personalité des personnages et les motivations de chacun, ainsi que la façon dont l'univers interagit. Le film donne une patate folle, et vous sortirez de la salle avec de belles chansons en tête et pas mal d'entrain ! A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

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Numéro 4 : Night Call


Ce film est avant tout le fruit de la performance exceptionnelle de Jake Gyllenhaal, qui a d'ailleurs perdu beaucoup de poids pour camper son rôle. Après avoir assisté à un accident meurtrier sur l'autoroute, il aperçoit une équipe de cameramen qui filme intégralement l'intervention d'une ambulance, avec extraction du corps ensanglanté du véhicule et mise sous respirateur artificiel en gros plan.On perçoit aussitôt l'excitation et l'attrait qu'il a pour cette activité dans laquelle il va s'empresser d'investir. La recherche du scoop, de l'exclusivité, passe alors par une course effrénée contre la montre et des entorses tant aux règles qu'à l'éthique. Un homme qui n'a pas ce respect fait naturellement voler en éclat des barrières invisibles, ce qui lui permet d'accéder rapidement à une place de choix dans les fournisseurs de chaines de télé locales de Los Angeles. La ville a d'ailleurs rarement été aussi bien filmée et rendue à l'écran. Tentaculaire, immense, sombre, désincarnée, vide de code moral, et où tout peut arriver, dans le culte de l'instantané, où ce qui arrivé il y a 1 heure est déjà périmé. Le film nous amène à nous demander jusqu'où nous serions prêts à aller pour passer de l'ombre à la lumière, pour connaître le succès et l’accomplissement de soi. L'ambiance du film est formidable et vous enveloppe pour une durée qui dépasse allègrement le générique de fin. A voir absolument. Pour tous les commerciaux, et ceux qui ont l'occasion de le faire dans leur vie privée, vous assisterez là à plusieurs leçons de négociation.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=222858.html



Numéro 3 : Mommy


Si Xavier Dolan était français, son compte en banque serait assurément au LCL. Pendant longtemps, "Plus, plus, un p'tit peu plus" était tout à fait applicable à ces films, remarquables tant par leurs élans inventifs que par le côté pénible de la célèbre maxime "le trop est l'ennemi du bien". A 25 ans, Mommy est son cinquième long métrage, ce qui relève de l'exploit et mérite d'être souligné. Le dernier sorti en salle, Tom à la Ferme, avait surpris par la sobriété de sa mise en scène mais compensait avec la lourdeur du scénario. Mommy, de son côté, a connu un accueil dithyrambique de la presse spécialisée et a longtemps été le favori de la dernière Palme d'Or, pour finalement repartir avec le Prix du Jury. L'histoire se concentre autour d'un adolescent hyper-actif sujet aux pulsions violentes, qui retourne vivre chez sa mère après un séjour en centre de détention pour jeunes. Aucune trace du père, les deux protagonistes sont seuls, à l'étroit dans leur vie et sans aucune marge de manœuvre, manquant de moyens et de ressources pour changer de vie. Le cadre en 1/1 souligne bien cette carence de liberté et ce sentiment d'étouffement des personnages. Un vent de fraicheur arrivera par le biais de la sublime Suzanne Clément, qui joue à mon avis le rôle le plus intéressant du film, celui de la voisine tue dans son mutisme, que l'on sent porter un fardeau dont elle refuse de parler, et qui garde sa dignité et sa droiture en toute circonstance. Ce film est avant tout la réussite de ses acteurs, dont les performances sont phénoménales. Ce sont eux qui portent l'histoire, et non l'inverse. On a vraiment l'impression de voir un documentaire tant le réalisme est prégnant. Il y a une vraie force qui anime ce film, un sentiment de malêtre propre à notre société. Mommy est assurément le meilleur film de Dolan, le plus abouti, et j'espère qu'il présage une suite de carrière sur cette lancée.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=223002.html



Numéro 2 : Her



Spike Jonze est un type original peu conventionnel qui fait toujours dans l'inattendu. Son premier film, Dans la Peau de John Malkovich, montrait déjà l’étendue de son imagination et les qualités cinématographiques qu'il allait pouvoir afficher dans toute sa carrière. Quinze ans après, l'homme n'a réalisé qu'une poignée de longs-métrages, et Her a beau avoir une histoire a priori farfelue, il s'agit sans doute du film le plus réaliste du bonhomme. Cinq ans après son dernier film, Max et les Maximonstres, Jonze se penche sur un mal universel et presque intemporel : la solitude. Filmé de brillante manière, avec des tons pastel faisant ressortir tous les sentiments à l'écran, le film pose la question existentialiste de ce qui fait que l'amour existe. A l'heure où nous assouvissons nos désirs physiques, sexuels, parfois sous forme de pulsions, sans perdre de temps dans les sentiments, voici un film qui prétend que l'inverse peut aussi exister. L'amour sans désir ; du moins sans attirance visuelle, car le désir naitra au fur et à mesure de la relation. La relation, justement, est originale, puisque le personnage principal tombe amoureux de son nouvel OS ; son ordinateur, pour faire simple. Prenant place dans un futur très proche, l'OS en question peut le suivre n'importe où grâce à une sorte de smartphone et communique avec lui par le biais d'une oreillette qu'il porte en permanence. Le film traite d'ailleurs l'amour homme-machine sans jamais poser de préjugé. Les personnes que Theodore, notre "héros", côtoie, prennent sa relation avec son OS comme les progressistes au milieu du 20ème siècle approuvaient les relations entre un blanc et une noire. Joaquin Phoenix est comme à l'habitude éblouissant dans ce rôle où il doit combler visuellement l'écran pour deux personnes, mais Scarlett Johansson est également très bonne dans la façon dont elle pose sa voix. Le film donne énormément à réfléchir sur ce qu fait l'amour, ce qui l'anime, ce qui permet son existence et ce qui le menace, à l'image de l'exclusivité, si chère à nos yeux et pourtant pas si évidente que ça si l'on s'y penche un temps soit peu. En sortant de la salle, vous penserez à tout ça. A vos relations passées. A votre relation présente. Et à celles à venir. Vous vous demanderez ce qui compte vraiment. Her est ce genre de film, qui prend aux tripes par sa puissance et son intelligence. Un des tout meilleurs films de 2014.

MA NOTE : 3/4

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Meilleur film de 2014 : Whiplash


"Engagement. Persévérance. Ténacité". Ces trois mots d'ordre qui me sont répétés en boucle par mon chef, au brief du mardi matin, est ici à la base du film, qui va encore plus loin. Ici, le personnage principal, Andrew Neyman, est poussé à bout, et même au-delà, au dépassement de soi, par son professeur de jazz et mentor Terence Fletcher. Très rapidement, le professeur se révèle tyrannique en instaurant un climat de souffrance nécessaire, selon lui, à l'accès à une étape supérieure. On est ici dans la recherche permanente de la perfection, du génie. Les puristes de l'univers de la musique qui ont critiqué le film en remettant en cause son authenticité n'ont rien compris et sont certainement un peu simples d'esprit. Il ne s'agit pas là d'un film sur la musique, mais d'un affrontement, d'un film initiatique, d'une sorte de western moderne. Damien Chazelle, le jeune réalisateur, a lui-même dit avoir fait dans Whiplash un film de guerre. La réussite est totale dans ce film, merveilleusement interprété, avec un J.K. Simmons excellent en professeur malsain et à la limite de la légalité, qui renvoie à son mythique rôle de nazi de la superbe série Oz. La réalisation aussi est magistrale, nous offrant un face à face entre un mentor et son apprenti, un prof et son élève. Et puis, lorsque l'un pense jouer un tour à l'autre, c'est l'attrapeur attrapé, et finalement un happy-ending réjouissif pour les trois parties : les deux personnages principaux et le spectateur. Voilà un film marquant et qui ne nous laisse pas souffler tout du long, nous mettant dans une atmosphère studieuse et rigoureuse totalement dépaysante et enveloppante, filmée avec beaucoup de talent. A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

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samedi 7 février 2015

Cinéma : le Pire 10 de 2014 !

L'entrée dans la vie active a ses avantages et ses inconvénients. Parmi ces derniers, la diminution du temps libre disponible, notamment celui que j'utilisais pour aller au cinéma. A partir de ce constat, j'ai du être plus sélectif dans les films que je suis allé voir, avec pour but d'éviter au maximum de voir des films susceptibles de figurer dans la liste qui suit. Ce n'est dont évidemment pas un Pire 10 absolu, mais juste les 10 pires films de 2014 que j'ai eu la malchance de voir. Alors, préparez vous à dégainer les tomates pourries et les œufs.

Numéro 10 : Monuments Men


Je pourrais très bien faire le gros flemmard, copier la critique que je viens juste de publier sur La Grande Aventure Légo et la coller ici. Et encore, le film d'animation a plus d'atouts dans son jeu, même si les défauts sont à peu près les mêmes. A défaut de film autour d'un enjeu fort, c'est une problématique qui est déclinée autour de mini sketches assez futiles qui ont pour but de faire connaître au monde une bribe de son histoire, de la plus haute importance. L'objectif de départ était noble, mais le résultat l'est moins. Clooney, qui n'est plus novice puisqu'il s'agit là de son cinquième long-métrage en tant que réalisateur, a perdu le talent qui lui avait permis de sortir un très bon Les Marches du Pouvoir, il y a trois ans. Il a le bon goût d'éviter les conflits entre allemands et alliés que l'on connaît déjà, mais il passe aussi sur les relations avec les habitants, les freins de la hiérarchie militaire et même les doutes au sein de l'équipe. Tout est fait avec une légèreté déconcertante, sans que l'on ait l'impression qu'il y ait le moindre enjeux, tant les pertes humaines ne nous font aucun effet, ni plus ni moins qu'aux survivants d'ailleurs. Le mauvais goût est symbolisé par la musique ridicule, pourtant signée Alexandre Desplat, qui est en total décalage avec le propos et le rythme que devrait avoir le film. En somme, le film ne prend aucune hauteur et ne traite pas l'histoire avec sérieux, ce qui lui fait perdre sa crédibilité ainsi que l'intérêt des spectateurs. Et l'humour, pourtant omniprésent, ne fait pas mouche. Quel dommage quand on voit le casting, l'un des plus XXL de cette année. A l'image de The Grand Budapest Hotel, Gangster Squad ou à moindre mesure Insaisissables, il s'avère que les gros castings sont très difficiles à gérer et donnent souvent de grosses déception ; ce film en est un exemple de plus.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=201434.html



Numéro 9 : Cold in July


Ce film est présenté comme un pur thriller et le pitch véhiculé par les médias se rapproche beaucoup de l'excellent A History of Violence. Un père de famille moyenne américaine, beauf qui plus est (interprété par le méconnaissable Michael C. "Dexter" Hall), surprend un voleur chez lui en pleine nuit. Surpris de se retrouver en tête à tête avec l'intrus, il en vient à l'abattre, apeuré par un geste brusque du chipeur. Le film prend un premier tournant quand le père de celui que la police a identifié comme sa victime vint alors rôder autour de sa vie de famille, menaçant, inquiétant, sous les traits du très bon Sam Shepard. On se dit alors qu'on va assister à un duel, mais il n'en est rien, puisque le film prend un nouveau tournant quelques minutes plus tard, lançant une théorie du complot où Dexter apprend qu'il n'a pas tué celui qu'on lui a dit avoir tué. Et là, je dénonce tranquillement le non-sens absolu du film : tout être humain normalement constitué, se rendant compte qu'il a tué quelqu’un d'autre que celui que la police a identifié, essaierait de savoir qui il a vraiment tué, n'est-ce pas ? Et bien non, ici, le père de famille se fait démarcher par un détective privé qui ne sort d'on ne sait où pour aller chercher le mec qu'on lui dit avoir tué - et qu'il n'a donc pas tué (vous suivez toujours ?). Tout cela en compagnie de Sam Shepard donc, à la recherche de son fils. Tout cela n'a aucun sens, et on se demande vraiment ce que fout le personnage principal dans cette affaire qui ne le concerne aucunement. De plus, le film ne répond pas à la question qui devrait le ronger lui (qui donc a-t-il tué, bordel ?), comme à beaucoup d'autres pistes lancées vainement, et l'on a vraiment l'impression que le scénario a été modifié à de maintes reprises, qu'il s'agit là du fruit du travail de diverses personnes aux objectifs diverses, avec un montage hasardeux et hétérogène. Reste un trio intéressant et charismatique, et une atmosphère agréable.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=223819.html



Numéro 8 : Le Hobbit 3 : La Bataille des Cinq Armées


Voici le sixième et dernier épisode du duo Tolkien/Jackson dans la Terre du Milieu. Nous avions quitté Bilbon et ses compères alors qu'ils s'attaquaient à Smaug, dragon a priori invulnérable, et c'est justement sur l'attaque du village situé au pied de la montagne du royaume des nains par le reptile volant que commence ce nouvel opus. La première déception du film commence après à peine 10 minutes, lorsque Smaug se fait descendre sans vraiment de difficulté apparente, alors qu'on s'attendait à un bel affrontement. Aussi, cette mort expéditive d'un personnage central de cette trilogie laissait présager qu'il devait y avoir des évènements plus importants par la suite, qui nécessitaient, eux, plus de temps. Il n'en est rien. La suite, ce n'est que le déroulement de l'intrigue, sans surprise sans passion, sans moment fort. C'est lent, c'est long, c'est même assez chiant, quand on voit la bouderie d'Ecu de Chêne qui traine en longueur alors que tout le monde sait qu'il va finir par craquer...
Les scènes de combat, qui font toujours référence à l'heure actuelle quand on parle des Deux Tours, sont ici ternes sans aucun intérêt. L'ensemble du film est comme ça, fade, sans pépite, sans saveur. Finir la saga comme ça n'est pas digne de Peter Jackson, et j'en suis désolé pour lui, car son adaptation de l'univers de Tolkien était jusque là de très haute facture, mais il la clôture par la plus mauvaise de ses créations. Une déception totale.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=210516.html



Numéro 7 : The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros


Après un premier épisode mitigé lors du reboot inattendu de 2012, Marc Webb revient aux commandes de ce second Spider-Man nouvelle génération. Les bandes annonces laissaient présager un film aux effets visuels d'une grande laideur rendant le film semblable à un jeu vidéo, mais le travail de post production ne devait pas être terminé quand les extraits sont sortis car le film a meilleure allure, heureusement. La réalisation reste toute fois assez impersonnelle et très loin d'être à la hauteur de celle de Sam Raimi, à qui l'on est obligé de penser en voyant ce que la saga est devenue. Car la psychologie des personnages, chères aux yeux du mythique réalisateur d'Evil Dead, est ici à tel point survolée qu'elle est ridicule. Le méchant, très mal interprété par Jamie Foxx, passe du statut d'adoration totale de Spider-Man à l'envie folle de l'étriper jusque parce que ce dernier est sur les écrans géants de Time Square à sa place... Harry Osborn, interprété par le toujours bon Dane DeHaan, s’énerve et veut à son tour tuer Spider-Man car celui-ci ne peut lui donner son sang, car son sang tuerait quiconque se l'injecterait. N'importe qui comprendrait ça, mais pas un mec qui pourtant est censée être plus intelligent et cultivé que nous, à la tête d'une multinationale qui fait dans la biochimie (autrement dit un gars qui devrait comprendre un tel refus, et remercier la bienveillance de Spider-Man, pas s’énerver contre lui). Tout le film est comme ça. Les réactions des personnages n'ont aucun sens. Pire, le personnage du héros, gentil loser attachant sous les traits de Maguire, est ici un ado agaçant qui aime se la péter, rouler des mécaniques et pour qui il est difficile de ressentir une quelconque empathie. Et puis, le film se déroule sous nos yeux comme une pelote de laine se déroule, sans aucun haut ni bas, sans relief, en témoigne la mort de la bien-aimée qui se fait sans que ça chagrine ni le spectateur, ni Peter Parker lui-même, puisqu'il retourne faire mumuse quelques secondes après comme si de rien n'était. Bref, un gros raté, tout ça pour permettre l'émergence d'un autre navet, un nouveau Avengers avec l'homme araignée dedans. C'est triste.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=192186.html



Numéro 6 : Triple Alliance


Cette petite comédie sans prétention aucune se veut le pendant féminin du bud-movie à l'américaine. Autant le dire franchement, il s'agit là d'un des films les plus sexistes de l'année. Les idées nauséabondes qu'il véhicule sont légion : ils faudrait donc trois femmes pour arriver à la hauteur d'un homme qui n'est pourtant pas un foudre de guerre. Ces trois femmes représentent ensemble les qualités que devrait avoir une femme digne de ce nom : être un bonne épouse, avoir une plastique de rêve et en avoir un minimum dans le crâne, mais aussi ne pas savoir quoi faire de sa vie sans un homme... Les gags sont moisis, le scénario peu crédible et le seul plaisir réside dans la plastique de Kate Upton pour les hommes et du mari pour les femmes. On peut aussi se dire à quel point on est intelligent en comparaison avec tous les idiots qui figurent à l'écran.

MA NOTE : 1/4

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Numéro 5 : Non-Stop


Liam Neeson, celui qui incarne désormais le héros indétrônable qui excelle dans la bagarre depuis 2008 et Taken, investit une fois de plus un rôle similaire. Cette fois-ci, il s'agit du rôle déjà vu mille fois du flic (de l'air) désabusé qui a perdu sa fille à cause d'une maladie à la con, histoire de bien s'assurer de l'empathie du public. Bien évidemment, le mec est alcolo, et bien évidemment, il est intègre et il est inenvisageable qu'il puisse être tenté de trahir son pays. Le méchant, lui, a été traumatisé par le 11 septembre et veut donner une bonne leçon à son pays en s'en prenant à ses ressortissants (c'est d'une logique implacable mais on voit tout le temps ça...). Tout cela sent le réchauffé ; ça a l'odeur des premiers Die Hard, mais ça n'en a pas le goût. Ça n'est absolument pas original et le suspense est nul, sans compter les longues minutes que l'on passe à regarder sa montre en espérant que l'action démarre enfin... Bref, le meilleur conseil concernant ce film, c'est de ne surtout pas aller le voir au cinéma. A la télé, vous pourrez toujours zapper quand vous en aurez marre.

MA NOTE : 1/4

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Numéro 4 : Transcendance


C'est dès le tout début du film que l'on comprend la galère à bord de laquelle on a embarqué. Très tôt, le discours moralisateur écolo écrase l'intrigue du film qui n'a pas grand intérêt. Si vous ajoutez à ça un rythme lent et des acteurs peu concernés, vous êtes garantis de trouver l'ennui en cours de route. Désireux de ne pas s'arrêter là, le réalisateur Wally Pfister (qui entre nous a un nom qui fait plus penser à des pilules bleu pour assurer au lit qu'au cinéma) ajoute au scénario un couplet sur le terrorisme technologique... Les deux thèmes les plus intéressants qu'aurait pu soulever le film ne sont pas traités : comment est-il possible de vivre une relation amoureuse sans relation physique (thème magnifiquement traité dans Her) et l'absence totale de vie privée vers laquelle notre société se dirige (Mark Zuckerberg a dit en 2012 qu'il prévoyait la fin de toute vie privée en 2025). Ne restent que des images de 4x4 roulant à toute vitesse dans le désert, des effets spéciaux peu crédibles pour créer des supers humains aux cellules auto-régénérantes, et de la poussière menaçante... Bref, passez votre chemin.

MA NOTE : 1/4

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Numéro 3 : Annabelle


Annabelle est un spin-off du remarqué Conjuring : Les Dossiers Warren, sorti à l'été 2013. On y voyait à l'époque une Annabelle terrifiante, dans ce qui constituait une sorte d'introduction magistrale au reste de l'histoire. Le film dédié intégralement à la poupée diabolique était donc à juste titre très attendu. Hélas, il n'est pas réalisé par James Wan, brillant maitre d'ouvrage du grand frère, mais par John Leonetti, un type qui n'a réalisé que deux films auparavant, dont l'inoubliable Mortal Kombat, Destruction Finale... On se rend très vite compte que le film est chiant, le rythme étant aux abonnés absents, les acteurs dans le faux et la peur aux oubliettes. Ce qui me dérange le plus, c'est le manque total d'inventivité et les allusions aux classiques du genre, notamment Rosemary's Baby, alors que le film n'en arrive pas à la cheville. C'est franchement pénible, ennuyeux et ridicule de bout en bout, et le générique de fin arrive comme un soulagement après la seule et véritable torture du film : celle de l'avoir vu en entier pour le spectateur.

MA NOTE : 0/4

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Numéro 2 : Babysitting



"La meilleure comédie française de l'année", "A ne manquer sous aucun prétexte" ou tout simplement "Hilarant", les superlatifs élogieux s'additionnent sur les affiches de ce petit film assez inattendu lors de sa sortie en salles. Babysitting reprend les codes du médiocre Projet X, en le scénarisant davantage et en le francisant. Le premier constat d'échec réside dans la nullité absolue du jeu que les acteurs nous proposent. C'est très gênant, car tous leurs gags sont téléphonés, réchauffés et jamais ne font mouche, ce qui fait montre d'une grande faiblesse lorsque l'on parle d'un film soit-disant humoristique. Habitués des merdes intercalées entre la météo et le 20h, les jeunes gens présents à l'écran sont en fait totalement inadaptés et incapables d'assurer un rôle au cinéma. La palme du mauvais jeu revient d'ailleurs à l'acteur principal, Philippe Lacheau, qui n'est là que parce qu'il réalise le film et que ça coûte moins cher d'utiliser la même personne pour remplir deux fonctions. Les réactions de son personnage sont incompréhensibles, et une envie monstre de passer de l'autre côté de l'écran pour lui mettre une bonne raclée monte progressivement tout au long du film. Le mauvais goût prend toute sa place dans l'élément perturbateur permettant la situation que traite le film : la fête qui dégénère. Cet élément, c'est le fils du patron du personnage principal (même Jugnot est mauvais dans ce film, incroyable...). Ce gamin, qui devrait juste être une terreur qui prend son pied en foutant la vie des adultes autour de lui en l'air, voit son hyperactivité et sa haine justifiée par l'absence d'un père trop égoïste. C'est dégoulinant de bons sentiments à gerber, de pétainisme, mais oui, tant l'adage "Travail, famille, patrie", semble au rendez-vous. Quant au fait de foutre le bordel dans une maison, rien de drôle là dedans lorsqu'il s'agit d'un film entièrement scénarisé. Dans ce style d'humour, les pères fondateurs membres de Jackass font office de repère, et ils auraient honte de voir un tel fiasco. Le rythme du film aussi est mauvais, d'autant plus que le suspense est inexistant, le film se passant en flash-back. Il faudra beaucoup de circonstances malheureuses pour déloger ce film en tant que pire film de l'année.

MA NOTE : 0/4

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Pire film de l'année 2014 : Lucy



Quelques mois après nous avoir sorti le navrant Malavita, Luc Besson revient avec une nouvelle fois un film servi par une grosse tête d'affiche américaine, j'ai nommé Scarlett Johansson. Nul ne saura le blâmer d'avoir voulu côtoyer le sexe-symbole blond qui fait rêver tous les mâles de la planète, mais son entreprise sadique envers elle laisse pantois. En effet, on se rend très vite compte que Besson a fait une totale abstraction en ce qui concerne la présentation de ses personnages, qui sont pour le coup désincarnés. On ne sait pas qui ils sont, d'où ils viennent, ce qu'ils font, quelles sont leurs préoccupations, leurs envies, leurs peurs. Ça pourrait être voulu pour ménager l'intrigue ou le suspense, mais il n'en est rien. C'est simplement de la pure flemme, ce qui est intolérable pour un réalisateur expérimenté (et même pour un débutant, mais on serait tout de même plus clément). L'histoire est déjà légère et il faut fermer les yeux sur des facettes qui semblent peu crédibles, comme le fait de devenir un être supérieur en ingérant de grandes quantités de drogue, mais en plus, Besson ne fait que la survoler ! Il réussit, pauvre de lui, à atteindre l'intensité zéro dans ce film pénible à la fois pour les acteurs et les spectateurs. Les coupures narratives où le propos de la voix-off est appuyé par des images d'actualité démonstratives de la véracité des paroles prononcées et d'une lourdeur sans précédent, et je ne pense pas être le seul à m'être offusqué du culot que le réalisateur a eu de vouloir tourner une scène à la Terrence Malick, où Lucy l'héroïne rencontre Lucy notre ancêtre dans ne séquence qui ne fait pas que friser le ridicule. Le mauvais goût déborde de tous les côtés et rien ne permet à ce film de sortir la tête de l'eau, ne serait-ce que momentanément. Le pire réside sans doute dans le fait qu'aux yeux du monde, c'est à ça que ressemble le cinéma français. Honteux.

MA NOTE : 0/4

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jeudi 5 février 2015

A Most Violent Year

N'ayons pas peur des mots. J. C. Chandor a 41, et il s'agit là de son troisième film ; les deux premiers, Margin Call et All is Lost, étaient de très belles réussites, et si il parvenait à confirmer avec A Most Violent Year, il entrait pour de bon dans la cour des grands. A chaque fois, le jeune réalisateur s'attaque à un thème différent et à des atmosphères différentes, et il réussit coup sur coup à nous émerveiller, tout en gardant une justesse qui est désormais associée à son nom. Ce troisième film ne déçoit pas, bien au contraire. C'est au polar sociétal et mafieux que JC s'attaque ici, et il nous livre un film à mi-chemin entre ce qu'aurait fait Scorsese et James Gray. Tout se passe dans le New York des années 80, avant le grand nettoyage de la ville par Rudy Giuliani, quand de nombreux quartiers étaient infréquentables et où la loi peinait à se faire appliquer. L'ambiance du film est absolument dingue de réalisme. On se croirait vraiment à cette époque, dans la grosse pomme, et la mise en scène ainsi que les décors sont totalement immersifs. J'en viens à l'histoire, qui se concentre sur un homme d'affaire joué par Oscar Isaac, à la tête d'une compagnie de livraison pétrolière. D'un côté, il doit gérer l'achat d'un emplacement qui lui permettrait de se développer de telle façon qu'il serait un grand industriel incontournable de la ville et de l'autre, il doit gérer les nombreux tracas du quotidien, causés par des jaloux concurrents ou juste des personnes dans le besoin qui ont choisi la voix de l’illégalité pour parvenir à leur fin. Les acteurs sont phénoménaux, que ça soit Isaac ou Jessica Chastain, qui est je pense la meilleure actrice au monde. Cet homme d'affaire va être attaqué de toute part, que ce soit directement, ou par des choix de vie ou des valeurs qui diffèrent des siennes, et à chaque fois il gardera son intégrité. Toute la ville semble être pourrie, et ses proches eux-mêmes ne sont pas nets, mais sa volonté de réussir sans tricher surpasse tout. C'est beau, c'est immersif et c'est poignant. Chandor est, assurément un très grand réalisateur qu'il faudra suivre dans ce siècle qui commence.

MA NOTE : 3/4

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mardi 3 février 2015

Cold in July

Ce film est présenté comme un pur thriller et le pitch véhiculé par les médias se rapproche beaucoup de l'excellent A History of Violence. Un père de famille moyenne américaine, beauf qui plus est (interprété par le méconnaissable Michael C. "Dexter" Hall), surprend un voleur chez lui en pleine nuit. Surpris de se retrouver en tête à tête avec l'intrus, il en vient à l'abattre, apeuré par un geste brusque du chipeur. Le film prend un premier tournant quand le père de celui que la police a identifié comme sa victime vint alors rôder autour de sa vie de famille, menaçant, inquiétant, sous les traits du très bon Sam Shepard. On se dit alors qu'on va assister à un duel, mais il n'en est rien, puisque le film prend un nouveau tournant quelques minutes plus tard, lançant une théorie du complot où Dexter apprend qu'il n'a pas tué celui qu'on lui a dit avoir tué. Et là, je dénonce tranquillement le non-sens absolu du film : tout être humain normalement constitué, se rendant compte qu'il a tué quelqu’un d'autre que celui que la police a identifié, essaierait de savoir qui il a vraiment tué, n'est-ce pas ? Et bien non, ici, le père de famille se fait démarcher par un détective privé qui ne sort d'on ne sait où pour aller chercher le mec qu'on lui dit avoir tué - et qu'il n'a donc pas tué (vous suivez toujours ?). Tout cela en compagnie de Sam Shepard donc, à la recherche de son fils. Tout cela n'a aucun sens, et on se demande vraiment ce que fout le personnage principal dans cette affaire qui ne le concerne aucunement. De plus, le film ne répond pas à la question qui devrait le ronger lui (qui donc a-t-il tué, bordel ?), comme à beaucoup d'autres pistes lancées vainement, et l'on a vraiment l'impression que le scénario a été modifié à de maintes reprises, qu'il s'agit là du fruit du travail de diverses personnes aux objectifs diverses, avec un montage hasardeux et hétérogène. Reste un trio intéressant et charismatique, et une atmosphère agréable.

MA NOTE : 1/4

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lundi 2 février 2015

Whiplash

"Engagement. Persévérance. Ténacité". Ces trois mots d'ordre qui me sont répétés en boucle par mon chef, au brief du mardi matin, est ici à la base du film, qui va encore plus loin. Ici, le personnage principal, Andrew Neyman, est poussé à bout, et même au-delà, au dépassement de soi, par son professeur de jazz et mentor Terence Fletcher. Très rapidement, le professeur se révèle tyrannique en instaurant un climat de souffrance nécessaire, selon lui, à l'accès à une étape supérieure. On est ici dans la recherche permanente de la perfection, du génie. Les puristes de l'univers de la musique qui ont critiqué le film en remettant en cause son authenticité n'ont rien compris et sont certainement un peu simples d'esprit. Il ne s'agit pas là d'un film sur la musique, mais d'un affrontement, d'un film initiatique, d'une sorte de western moderne. Damien Chazelle, le jeune réalisateur, a lui-même dit avoir fait dans Whiplash un film de guerre. La réussite est totale dans ce film, merveilleusement interprété, avec un J.K. Simmons excellent en professeur malsain et à la limite de la légalité, qui renvoie à son mythique rôle de nazi de la superbe série Oz. La réalisation aussi est magistrale, nous offrant un face à face entre un mentor et son apprenti, un prof et son élève. Et puis, lorsque l'un pense jouer un tour à l'autre, c'est l'attrapeur attrapé, et finalement un happy-ending réjouissif pour les trois parties : les deux personnages principaux et le spectateur. Voilà un film marquant et qui ne nous laisse pas souffler tout du long, nous mettant dans une atmosphère studieuse et rigoureuse totalement dépaysante et enveloppante, filmée avec beaucoup de talent. A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

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dimanche 1 février 2015

Timbuktu

Parce qu'il parle de l'intégrisme religieux et des mesures libertaires qui en découlent, Timbuktu a reçu un accueil chaleureux parmi la population française et, en général, dans la presse. Effectivement, le fond du film nous permet de voir les aberrations et l'atteinte à la liberté que certains se permettent, au nom d'une divinité qui n'est là que pour leur servir d'excuse afin d'assouvir leur soif de pouvoir, qui se traduit en autoritarisme tout à fait déplacé (et souvent en opposition avec les prétendues valeurs religieuses auxquelles ils font référence). Ce véritable asservissement de la population est bien présent à l'écran, mais sur la forme, il y a à redire. Ce film est pour moi un film "pédagogique", parfait pour une diffusion en collège/lycée. En revanche, je ne lui trouve pas beaucoup de qualités cinématographiques. Manque de rythme, manque de fil rouge, manque d'enjeux, mais aussi pas assez dur à mon goût. J'aurais aimé quelque chose d’écœurant autant dans la forme que dans le fond, de plus sale, de moins policé. Enfin, voilà un élément qui ne trahit jamais : trois jours après l'avoir vu, vous aurez totalement oublié ce film.

MA NOTE : 2/4

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Le Hobbit 3 : La Bataille des Cinq Armées

Voici le sixième et dernier épisode du duo Tolkien/Jackson dans la Terre du Milieu. Nous avions quitté Bilbon et ses compères alors qu'ils s'attaquaient à Smaug, dragon a priori invulnérable, et c'est justement sur l'attaque du village situé au pied de la montagne du royaume des nains par le reptile volant que commence ce nouvel opus. La première déception du film commence après à peine 10 minutes, lorsque Smaug se fait descendre sans vraiment de difficulté apparente, alors qu'on s'attendait à un bel affrontement. Aussi, cette mort expéditive d'un personnage central de cette trilogie laissait présager qu'il devait y avoir des évènements plus importants par la suite, qui nécessitaient, eux, plus de temps. Il n'en est rien. La suite, ce n'est que le déroulement de l'intrigue, sans surprise sans passion, sans moment fort. C'est lent, c'est long, c'est même assez chiant, quand on voit la bouderie d'Ecu de Chêne qui traine en longueur alors que tout le monde sait qu'il va finir par craquer...
Les scènes de combat, qui font toujours référence à l'heure actuelle quand on parle des Deux Tours, sont ici ternes sans aucun intérêt. L'ensemble du film est comme ça, fade, sans pépite, sans saveur. Finir la saga comme ça n'est pas digne de Peter Jackson, et j'en suis désolé pour lui, car son adaptation de l'univers de Tolkien était jusque là de très haute facture, mais il la clôture par la plus mauvaise de ses créations. Une déception totale.

MA NOTE : 1/4

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