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jeudi 5 février 2015

A Most Violent Year

N'ayons pas peur des mots. J. C. Chandor a 41, et il s'agit là de son troisième film ; les deux premiers, Margin Call et All is Lost, étaient de très belles réussites, et si il parvenait à confirmer avec A Most Violent Year, il entrait pour de bon dans la cour des grands. A chaque fois, le jeune réalisateur s'attaque à un thème différent et à des atmosphères différentes, et il réussit coup sur coup à nous émerveiller, tout en gardant une justesse qui est désormais associée à son nom. Ce troisième film ne déçoit pas, bien au contraire. C'est au polar sociétal et mafieux que JC s'attaque ici, et il nous livre un film à mi-chemin entre ce qu'aurait fait Scorsese et James Gray. Tout se passe dans le New York des années 80, avant le grand nettoyage de la ville par Rudy Giuliani, quand de nombreux quartiers étaient infréquentables et où la loi peinait à se faire appliquer. L'ambiance du film est absolument dingue de réalisme. On se croirait vraiment à cette époque, dans la grosse pomme, et la mise en scène ainsi que les décors sont totalement immersifs. J'en viens à l'histoire, qui se concentre sur un homme d'affaire joué par Oscar Isaac, à la tête d'une compagnie de livraison pétrolière. D'un côté, il doit gérer l'achat d'un emplacement qui lui permettrait de se développer de telle façon qu'il serait un grand industriel incontournable de la ville et de l'autre, il doit gérer les nombreux tracas du quotidien, causés par des jaloux concurrents ou juste des personnes dans le besoin qui ont choisi la voix de l’illégalité pour parvenir à leur fin. Les acteurs sont phénoménaux, que ça soit Isaac ou Jessica Chastain, qui est je pense la meilleure actrice au monde. Cet homme d'affaire va être attaqué de toute part, que ce soit directement, ou par des choix de vie ou des valeurs qui diffèrent des siennes, et à chaque fois il gardera son intégrité. Toute la ville semble être pourrie, et ses proches eux-mêmes ne sont pas nets, mais sa volonté de réussir sans tricher surpasse tout. C'est beau, c'est immersif et c'est poignant. Chandor est, assurément un très grand réalisateur qu'il faudra suivre dans ce siècle qui commence.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221729.html


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