Pour la troisième fois consécutive maintenant, Noir Amer vous propose, en forme de mise en bouche avant le plus attendu Top 10, une sélection des pires films sortis au cours de l'année. Pour la première fois, cette nouvelle édition comporte sept films à gros budget, à gros casting ou à la prétention telle que la déception qu'ils ont apportée vaut à elle seule leur place dans ce classement. Car si Noir Amer ne se réclame en rien du rôle de Robin des Bois du cinéma, il me paraît juste de punir les mauvais films qui ont de gros moyens plus sévèrement que ceux qui n'en ont pas. Ce critère est très important lors du processus d'élaboration de mes notes, car je serai toujours plus indulgent avec un film sans moyens qu'avec une daube à 100 millions de dollars. Je vous laisse donc découvrir ma sélection des dix pires films de 2013 et vous donne rendez-vous fin janvier pour découvrir les dix meilleurs. Amusez-vous bien, et surtout, évitez d'aller voir ceux qui figureront dans le Pire 10 de 2014 !
Numéro 10 : Gatsby le Magnifique
Baz Luhrmann aurait, selon certains, fait de bons films. Selon moi, il
s'approche dangereusement du groupuscule de réalisateurs qui se battent
pour le titre de pire réalisateur au monde, mené par les trublions
Roland Emmerich et Michael Bay, cf. le dernier opus de Baz, Australia,
qui fait le même effet que de manger 2kg de cerises le premier jour où
l'on en trouve au marché. Son adaptation de Gatsby est sur la même
dynamique : il semblerait que Baz porte sans cesse ses lunettes de
Soleil ou ait la vue très basse, ce qui expliquerait qu'il pousse au
maximum la colorimétrie de ses films de façon tellement ignoble que ça
en devient gerbant. L'animation des effets visuels, par exemple les
longs plans zoomés ou les courses de voitures, sont tellement mal fichus
qu'on se demande comment a été dépensé l'argent qui coulait à flot pour
mener à bien ce projet... Il ne faut pas se leurrer, la 3D n'est là que
pour éviter le piratage du film (qui d'ailleurs ne mérite pas mieux que
d'être visionné en streaming sur des sites basés à l'étranger). Gros
problème récurant également en ce qui concerne le montage. Quand Baz a
de la matière pour faire un film d'1h40, il nous en sert 2h20 ! "Mais le
casting, il est pourtant super le casting ?" J'entends votre vaine
protestation. Oui, le casting est charmant, mais le film ne laisse
aucune place au jeu des acteurs qui sont totalement écrasés par la mise
en scène lourdingue. Carey Mulligan s'en sort assez bien, nous procurant
quelques émotions comme elle peut dans ce contexte, mais même DiCaprio
ne parvient à nous offrir davantage que son charisme. Quant à Tobey
Maguire, mystère. Il ne sert strictement à rien. On a voulu personnifier
le narrateur, mais cela n'apporte rien au récit. L'histoire n'est pas
très intéressante (je parle du film, je ne connais pas le livre) et
manque de rythme et d'originalité. En bref, un film à éviter de toute
urgence !
MA NOTE : 1/4
Numéro 9 : Insaisissables
Le Transporteur, Danny the Dog, L'Incroyable Hulk et Le Choc des Titans.
Voilà la filmographie de Louis Leterrier... Ou comment transformer le
film a priori sympathique de l'été pour toute la famille en cauchemar.
Car si le casting est costaud, il faut bien dire que rien ne suit, à
commencer par la prestation des acteurs, qui n'ont vraisemblablement pas
davantage compris où le réalisateur voulait aller que Louis lui-même.
Jesse Eisenberg surjoue, Isla Fisher et Woody Harrelson sont peu
convaincants comme d'habitude, Dave Franco et Mark Ruffalo voient leur
talents sous-exploités et Mélanie Laurent et Morgan Freeman sont comme
un cheveux sur la soupe. Le traitement de l'histoire est à montrer dans
toutes les écoles de cinéma comme exemple parfait de ce qui est à
bannir. Les personnages clament en effet l'exactitude de ce qu'ils nous
expliquent, tentant d'ancrer le récit dans une forme d'hyper réalisme,
tandis que le déroulement de l'histoire abuse de facilité scénaristiques
qui n'ont ni queue ni tête. Quand on veut arrêter quelqu'un, on ne le
laisse pas se reproduire sur scène me semble-t-il... Le pire, c'est
qu'il n'y a aucun enjeu clairement défini, donc les spectateurs ne sont
en attente de rien. Les amusements de galerie sont moins bonnes qu'un
programme court télévisé de milieu d'après midi de vacances scolaires,
et le tout est horriblement filmé, avec des couleurs criardes et des
gros plans malvenus. Le dénouement final, au lieu de nous laisser
scotchés à notre fauteuil comme voulu, ne nous fait ni chaud ni froid,
dans cet amas rocambolesque de bizareries visuelles que le spectateur a
dû subir pendant près de deux heures.
MA NOTE : 1/4
Numéro 8 : Gangster Squad
Voici ce qui est sans doute le film avec le plus beau casting de 2013.
Gosling, Penn, Brolin, Stone, Nolte, Peña... Tout ce petit monde réuni
autour d'un film de gangsters mafieux du milieu du vingtième siècle dans
un Los Angeles décimé par la corruption nous donnait légitimement le
droit de rêver en grand et de sentir une bosse se former dans le
caleçon. Seulement, il ne nous faudra pas plus de cinq minutes pour être
assuré de ne pas souffrir de priapisme. La scène d'ouverture nous offre
une violence ridiculement orchestrée, qui vire dans le gore extrême
comme pour annoncer que c'était là la seule cartouche pour sortir le
spectateur de son petit confort. S'ensuit un portrait fait à la grosse
truelle imprécise du méchant campé par un lamentable Sean Penn en mode
"je joue le méchant comme mon voisin de 10 ans imite De Niro". D'il
touche le fond, tous les acteurs de manière générale sont au plus bas
dans ce navet qui ne sait jamais ce qu'il doit montrer ou pas à l'écran.
Seule Emma Stone a un personnage avec un peu de profondeur et digne
d'intérêt. Pour le reste... Tout est prévisible avec dix minutes
d'avance, la réalisation est exécrable, et le scénario n'est qu'un mix
de grands films de ces vingt dernières années. En moins bien. Ne
cautionnez pas ce terrorisme cinématographique, par pitié. Regardez
plutôt L.A. Confidential ou Les Incorruptibles dont cette merde s'inspire largement. Gangster Squad a sa place bien au chaud dans les pires films de 2013.
MA NOTE : 1/4
Numéro 7 : L’Écume des Jours
Je dois reconnaître que la perspective d'aller voir un nouveau film de
Michel Gondry m'enchante toujours. Celui qui s'est fait connaître du
grand public il y a presque dix ans grâce à Eternal Sunshine of the Spotless Mind suivi de La Science des Rêves (en 2004 et 2005) marque ses films d'une touche d'excentricité dynamisante et joyeuse. Il avait aussi signé Soyez Sympas, Rembobinez, soit l'un des films qui m'a le plus fait rire, et The Green Hornet,
que j'avais très fortement apprécié. Il revient sur ses terres cette
fois-ci pour tourner l’adaptation d'un livre de Boris Vian, avec comme
interprètes Romain Duris et Audrey Tautou. Cette dernière phrase avait
tout pour faire peur. Le très branché et novateur Gondry se retrouve à
devoir mettre sur l'écran l’œuvre du plus surfait des auteurs français,
avec sur ses basques les deux acteurs français les plus has-been du
moment. Périlleux exercice. Il s'avère que Michel a choisi de mettre le
paquet sur les effets visuels. On pourrait croire que tout cela ne
durera que quelques minutes et qu'il s'attachera par la suite à
développer le récit, mais il n'en est rien. En fait, l’histoire est
totalement remisée à l'arrière plan (car en fait inintéressante au
possible) et le film n'est qu'effets sonore, visuels, distorsions en
tous genres, ellipses narratives et j'en passe... Le résultat est une
bouillie indigeste ennuyeuse comme pas permis, qui dure sans ne jamais
s'arrêter (2h05...). Tout dans ce film tombe à l'eau. Je me demande
comment personne n'a eu le courage de dire à Michel qu'il se cassait la
gueule en faisant ces choix là. Et Audrey Tautou devrait sérieusement
songer à arrêter le cinéma. Non seulement elle s'enlaidit de jour en
jour, mais son jeu est monotone et énervant.
MA NOTE : 1/4
Numéro 6 : Un P'tit Gars de Ménilmontant
Olivier Marchal, acte 74 ! L'homme qui faisait toujours le même film une
fois par an revient donc au cinéma une énième fois avec le même rôle,
grosso modo : un ancien braqueur tout juste sorti de prison et en pleine
réinsertion. Seulement, ce qui entoure ce postulat de départ tient du
miracle : tout, absolument tout n'est que facilité scénaristique.
L'homme chez qui il avait planqué son butin est comme par hasard un
truand de première. Son ex-femme est en couple avec un homme qui comme
par hasard la trompe. Son fils qui est emmerdé par une bande de voyous
est comme par hasard fan de danse classique, ce qui ne fait que rajouter
au cliché. Je vais m'arrêter là alors que la liste exhaustive serait
longue comme la ligne droite Longchamps. Tous les problèmes sociaux sont
abordés sous forme de clichés ridicules. La pute qui tombe amoureuse du
client renfermé sur lui-même dès le second rendez-vous, qui passe la
nuit avec lui et refuse de le faire payer ; sérieusement ? En fait, on
se demande quand exactement Mimie Matty va entrer en scène. Et
finalement, ça ne serait pas pire. Au final, le film allume plein de
mèches de tous les côtés et ne va au bout que de la moitié des intrigues
qu'il a lancées. Il s'arrête brutalement sans raison apparente. Comme
cette critique.
MA NOTE : 1/4
Numéro 5 : Die Hard : Belle Journée Pour Mourir
"Au mauvais endroit, au mauvais moment" est hélas devenue le
citation que les spectateurs ont dû mouliner dans leur tête assez
rapidement dans ce cinquième opus qui ne laisse que peu d'espoir dès les
premières minutes. L'intrigue est posée au bulldozer, et on plonge
directement dans une action mal filmée, au scénario bancal et peu
intéressant et dont l'un des deux personnages principaux, le fils de
Bruce Willis que l'on avait aperçu dans le très bon Jack Reacher,
est aussi expressif qu'un adolescent à qui on offre un livre à Noël.
Les scènes de canardage se succèdent sans lien entre elles, et sans
intérêt non plus. Il y a des incohérences assez incroyables qui vont de
véhiculer une pseudo coolitude dans le fait d'être Américain alors qu'il
s'agit de la nationalité la plus détestée au monde, surtout en Russie, à
la perle des perles du montage le plus grotesque de tous les temps : un
Moscou - Tchernobyl effectué en voiture en 40 secondes comme s'il
s'agissait d'un banal Paris - Neuilly. Je rappelle à ceux qui sont
fâchés avec la géographie, dont John Moore, que 1 000 km séparent les
deux villes et que Google Maps prévoit 12 heures de trajet en voiture...
Les méchants sont aussi ridicules que les pseudos twist très attendus,
et le film a perdu tout soupçon d'humour et d’auto-dérision qui
faisaient le charme de ses aïeuls. Passez votre chemin.
Numéro 4 : Hansel & Gretel : Witch Hunters
On regarde sa purée, on trempe la fourchette dedans. L'odeur qui s'en
dégage n'est pas désagréable, mais elle ne sent pas vraiment les pommes
de terre. On trempe la fourchette dedans. Boum, tout s'affaisse. Pas de
tenue. En bouche, pas de saveur. Quelle arnaque. Cette purée nous fait
retomber dans les bassesses des films d'heroic fantaisy sur fond de
contes populaires type Van Helsing ou La Ligue des Gentlemen Extraordinaires...
Aucun plaisir partagé, avec comme seul point positif une digestion
rapide. Les deux acteurs principaux, normalement bons, sont ici
transparents. Les effets spéciaux sont dignes de téléfilms de jeunesse
en matinée de vacances scolaires, et l'intrigue est naze et
inintéressante et très, très, très mal construite. L'histoire des deux
chasseurs est révélée à la bétonneuse et n'est pas du tout exploitée.
Tout est sonne faux. Passez votre chemin, préférez plutôt Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires dans le même genre.
MA NOTE : 0/4
Numéro 3 : Crazy Joe
On pourrait penser que ce Joe fou pourrait au moins faire le taff pour
satisfaire un public assoiffé de bastons et d'action. Il n'en est rien.
Ce navet n'est rien d'autre qu'un Joséphine, Ange Gardien où l'on
aurait remplacé Mimie Mathy par Jason Statham. Le film enchaîne
facilités narratives, romance insensée à l'eau de rose et scènes de
combats sans aucun intérêt. Les quelques plan de Londres sont trop
rares, similaires et mal intégrés dans le récit pour que ça nous procure
un quelconque plaisir. Tout simplement grotesque.
MA NOTE : 0/4
Numéro 2 : Le Dernier Exorcisme 2
Un film d'épouvante qui ne fait pas peur, c'est un peu con. Quand il est
mal mis en scène avec des effets sonores débiles et que les acteurs
sont peu crédibles, on touche le fond. Rien de nouveau, d'intéressant.
Juste une sombre merde à vite oublier. Next.
MA NOTE : 0/4
Pire film de l'année 2013 : Hunger Games : L'Embrasement
Je le dis d'emblée, la chose la plus surprenante de ce film est
l'affluence qu'il provoque et la difficulté que j'ai eu à trouver un
siège de libre dans la salle. Incompréhensible, quand on connaît la
médiocrité du premier volet
et sa longueur. Le second volet est construit de manière identique,
avec quelques défauts en plus et quelques points d'intérêt en moins.
Tout d'abord, il n'y a plus la découverte du premier volet et la
curiosité naturelle qui va avec. Ensuite, La première heure 15 est
totalement inutile et ridicule. J'ai le sentiment que même les acteurs
se font chier. Comme dans le premier, l'arrivée de la scène de baston
dans l'arène est un soulagement de courte durée puisque toute l'action
est bâclée. Les effets spéciaux sont franchement dépassés et
graphiquement laids et il n'y a aucun suspense. Ce qui est très fort,
c'est que là où les deux premiers volets auraient largement pu (et du)
loger dans un film d'une heure trente, on en a fait deux de deux heures
quinze. Le foutage de gueule est poussé à l'extrême dans ce dernier film
qui se termine par une non-fin, prenant en otage le spectateur pour
l'obliger à payer un troisième ticket dans quelques mois. C'est honteux,
tout simplement, quoique conforme à ce que fait le film de bout en bout
: du remplissage. D'abord on remplit le film de scènes insignifiantes,
ensuite on se remplit les fouilles. Normal.
MA NOTE : 0/4
Bonne année à tous, je vous souhaite beaucoup de plaisir dans les salles obscures en 2014, et le moins de navets possibles !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire