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dimanche 10 novembre 2013

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2

Après le très bon La Graine et le Mulet, sorti en 2007 et acclamé par la critique, Abdellatif Kechiche revient cinq ans plus tard avec La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2. Très attendu du fait du précédent film, le long-métrage débute son existence en trombe en remportant la Palme d'or alors que le montage n'est même pas terminé (le film est projeté à Cannes sans générique, ce qui sera considéré comme la goutte d'eau qui fera déborder le vase par les techniciens ayant contribué au film, déjà passablement énervés par les méthodes capricieuses et le caractère ingrat et psychorigide du réalisateur). A ce début contrasté est venue s'ajouter la fameuse polémique portée par les deux actrices principales du film, dénonçant les conditions très difficiles de tournage auxquelles elles ont été confrontées. Avec tout ce remue-ménage, on en aurait presque oublié le principal. Il se cache un film derrière ces actualités "people". Comme il l'avait précédemment fait, Abdellatif s'est appuyé sur une jeune actrice pleine de talent, Adèle Exarchopoulos, et lui a confié le rôle d'un personnage éponyme, sans doute pour renforcer le réalisme. Nous la suivons durant son adolescence et les premières années de sa vie d'adultes, soit les deux premiers chapitres de sa vie post puberté. Il se trouve qu'Adèle est une jeune femme dont la beauté ensorcelle tous ceux qui la côtoient et qui a l'embarras du choix pour choisir la personne qui aura l'honneur de partager sa vie. J'aurais d'ailleurs aimé que le film développe un peu l'idée selon laquelle il est extrêmement difficile pour cette fille d'avoir des rapports "normaux" avec les autres, désintéressés sur le plan charnel, avec les hommes comme avec les femmes, du fait de sa trop grande beauté. Être belle, c'est bien, mais être somptueuse conduit à la solitude. Jalousie de ses semblables, désir du sexe opposé, il devient rapidement difficile d'interagir avec les autres sans éveiller l'un de ces deux sentiments. La solution peut passer par le travail avec les enfants en bas âge, qui n'auront pas ce type de réaction vis à vis de leur maitresse. Elle peut également passer par l'homosexualité. D'abord curieuse de la chose, Adèle va passer par une phase de découverte, laquelle s'avèrera payante grâce au choix de celle qui restera l'Amour de sa vie, interprétée par Léa Seydoux. La complémentarité du couple, avec un élément issu d'un milieu aisé et cultivé, doué artistiquement, et un autre qui maitrise les fondamentaux de la vie, notamment faire la cuisine, élever des enfants ou faire l'amour, sa propension à tirer l'autre vers le haut, nous emporte dans le récit. Nous vivons avec les deux amantes. On marche avec elles, bouffe avec elles, baise avec elles, travaille avec elles. Nous sommes une partie d'Adèle, et c'est bien la force du film. Ses soucis sont les nôtres, nous sommes heureux pour ses accomplissements, et peinés pour ses déconvenues. Malgré tout, et même si je n'ai pas trouvé de longueur à un moment précis du film, j'ai trouvé l'ensemble un peu long. Mais le film est fort et nous laisse plongés avec les deux personnages principaux pendant plusieurs jours après le visionnage du film, et c'est un joli tour de main !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203302.html


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