Pages

mardi 22 septembre 2020

Tenet

 Christopher Nolan sait mieux que quiconque créer l'attente autour de la sortie de son film suivant. Sorti de son style habituel pour le précédent, Dunkerque, le voilà de retour dans ce qui a fait sa renommée : un film qui mêle action, suspense et un soupçon de surnaturel. Souvent comparé à un James Bond survitaminé, Tenet n'a pas pourtant pas grand chose à voir avec l'agent secret britannique. En effet, Nolan a choisi de se focaliser sur sa trouvaille qui rend le récit non linéaire, puisque les personnages ont la capacité d'aller à contre-sens du temps via un inverseur temporel. Idée intéressante, mais insuffisante pour faire tenir sur ses seules épaules un film de 2H30. Hélas, Nolan met le paquet sur ce stratagème mais oublie le principal : les personnages ne sont absolument pas traités, à tel point qu'il ne s'est même pas donné la peine de nommer son héros, sobrement désigné par le terme de "protagoniste". Nous ne savons pas qui ils sont, ce qui les motive, et nous nous fichons franchement de ce qui peut leur arriver, tant ils ne dégagent aucune empathie. La mère, femme de trafiquant notoire, qui se rend soudainement compte que son mari est répugnant et tient à protéger son enfant alors qu'elle a toute sa vie affiché un mode de vie des plus égoïstes, n'est pas crédible pour un sou et très stéréotypée. Je ne comprends pas ce film. Quand je dis ça, les gens s'efforcent de m'envoyer le lien vers un schéma qui reprend la ligne temporelle de chaque personnage. Oui, ça, je l'ai compris, ce n'est pas si compliqué. Non, ce que je ne comprend pas, c'est que Nolan a voulu nous dire. Quel était son but en faisant ce film ? Lui qui a répété en campagne de communication, à laquelle il ne faut sans doute pas prêter plus attention que ça, que Tenet était son projet le plus muri, le plus abouti, nous livre là un brouillon, une œuvre stérile qui semble inachevée et nous livre un sentiment de frustration immense. Même le crash du Boeing, dont on nous a martelé qu'il s'agissait d'un véritable avion et pas d'images de synthèse, passe plutôt inaperçu car mal mis en valeur. Décidément, ce film est fade et décevant.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=251315.html


 

mardi 18 août 2020

Rocketman

A la mode depuis quelques années, les biopics sur les chanteurs les plus connus du XXème siècle se succèdent pour le meilleur et pour le pire, le genre étant assez difficile à maîtriser pour donner naissance à des films qui soient à la fois intéressants et qui respectent le caractère historique des protagonistes. Rocketman retrace la vie d'Elton John, né Reginald Dwight, appelé Reggie par tous ses proches jusqu'à ce que sa carrière décolle. Issu d'un milieu modeste, c'est surtout le déchirement familial autour de lui qui lui a causé du tord, ainsi que le manque de soutien de ses parents. Heureusement, sa grand-mère aimante lui a mis le pied à l'étrier, ou plutôt les mains sur un piano, et tout a basculé autour du petit Reggie. Surdoué pour la musique, elle a constitué pour lui une véritable échappatoire qui l'a mené vers le succès mais aussi toutes sortes de décadences liée à un train de vie soudainement multiplié par mille auquel personne n'est préparé. Le film est très bien fait, alliant à la fois humour, chansons classiques de l'icône et moments dramatiques, avec les moments les plus marquants de sa carrière bien entendu. Taron Egerton est un excellent choix pour incarner Elton. Eux deux avaient déjà un lien fort, puisque c'est le jeune acteur qui doublait le gorille dans Tous en Scène, qui interprétait I'm Still Standing à la fin du film, et Elton John était la guest star du second volet de Kingsman. Il faut dire que c'est bien Taron Egerton qui chante tous les morceaux, lui qui a beaucoup travaillé sa voix pour pouvoir tenir la route. Le film est vraiment plaisant, réussi, et permet de faire redécouvrir à un public large l’œuvre grandiose de l'un des plus gros vendeurs d'albums de tous les temps.

MA NOTE : 3/4

 

jeudi 11 juin 2020

Loving

Moins d'un an après l'excellent Midnight Special, Jeff Nichols revient avec un film bien différent de ce qu'il avait fait jusqu'alors, puisqu'il s'agit pour la première fois d'un biopic tourné autour d'un couple mixte en pleine ségrégation aux Etats-Unis. Le sujet est casse-gueule puisque propice à tous les excès de violence, de sentimentalisme ou de patho, or le talent de Nichols est tel qu'il évite ces pièges en nous offrant une oeuvre magistrale centrée sur la relation de couple, pièce centrale dont l'amour constitue le ciment. Les Loving essuient tellement de tirs, vivent tellement d'injustices, portées à un niveau institutionnel, qu'ils auraient facilement pu baisser les bras, or il n'en est rien. Les plans ainsi que les dialogues sont fins, nous laissant doucement prendre la mesure de la situation. Il s'agit bien là d'un des meilleurs réalisateurs en activité. C'est fort, c'est beau, c'est juste et c'est historique. C'est donc à voir.

MA NOTE : 3/4



dimanche 7 juin 2020

Docteur ?

Voilà la comédie de Noël franchouillarde pour toute la famille. En tête d'affiche, Michel Blanc en docteur itinérant SOS-médecins, alcoolique et dépressif suite au décès de son fils. Sa rencontre avec un livreur Uber-Eats le soir de Noël, liée à un accident l'empêchant de se mouvoir correctement est l'étincelle qui permet la naissance de l'histoire. Hakim Jemili, qui joue le livreur, apporte un vent de fraîcheur qui fait vraiment du bien, très juste entre l'empathie, l'humour, la crainte que quelqu'un découvre la supercherie. Car les deux protagonistes se mettent rapidement d'accord pour que le docteur devenu infirme reste dans sa voiture pendant que le livreur assure les tournées de livraisons de restaurants ainsi que les rendez-vous SOS médecin, en liaison permanente par téléphone, le second recevant dans son oreillette les conseils en temps réel du premier. On rit vraiment en se prenant au jeu, avec un running-gag autour d'un client/patient bien trouvé, mais le stratagème devient vite répétitif. On s'attend à ce qu'il y ait à un moment donné un problème de réception téléphonique qui romprait la communication entre les deux compères, ou à ce qu'un patient qui connaisse le médecin se rende compte que ce n'est pas lui qui fait la tournée, ce qui aurait donné un peu de piment au film, mais il n'en est rien, et c'est certainement dommage, puisque le long-métrage se déroule sans aspérité du début à la fin, d'un ton monocorde. Bonus : une excellente bande originale avec une chanson qui donne la pêche et vous restera dans la tête un bon moment.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=271088.html

Dragons 3 : Le Monde Caché

Voici le troisième et dernier volet de la trilogie initiée en 2010 avec l'initiation, et poursuivie en 2014 avec la récolte des fruits de leurs efforts par les personnages dans une phase d'adolescence. Ce dernier film est celui de l'émancipation, où les personnages, tels des amis inséparables pendant leur scolarité, prennent chacun des chemins différents une fois leur diplôme en poche pour fonder une famille et trouver un travail, chacun dans sa ville. Il ne s'oublieront pas, s'aimeront toujours, mais auront des échanges limités, voire inexistants après un certain temps. Le film a cette touche de nostalgie, ce côté poétique appuyée par des images éblouissantes de beauté. Le scénario est de meilleure qualité que celui du précédent opus, sans aucune fausse note, et au déroulé bien ficelé qui nous fait passer par toutes les couleurs de l'arc en ciel des émotions. Le point fort qui a fait de cette trilogie une réussite totale est d'avoir toujours le même réalisateur aux manettes, Dean Deblois, ce qui permet une régularité et une évolution sensée de l'histoire commencée il y a dix ans.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=222451.html

Alita : Battle Angel

Voilà un film futuriste très intéressant et dont la genèse a été assez chaotique. Après moult rebondissements, c'est finalement le talentueux Robert Rodriguez qui prend les rennes en tant que réalisateur. Lui qui plutôt un habitué des films d'action parodiques de séries Z à prendre au second degré, avec du grain sur la pellicule et du sang qui gicle à gogo, le voilà sur un projet tout public très propre visuellement. Les effets visuels fonctionnent bien, et le début du film parvient à nous emporter, même s'il y a des longueurs, en témoigne la pseudo amourette d'Alita. Le film souffre en revanche d'une certaine hétérogénéité dans la succession des scènes qui posent parfois problème, ne faisant pas toujours sens, et qui rendent un aspect global assez confus une fois le visionnage terminé. On a l'impression qu'on ne sait pas où on veut nous emmener, et que même les producteurs sont perdus dans leur film. Il a certainement dû y avoir débat parmi la production et les compromis trouvés nuisent à l'intégrité du film. Autre problème : à l'instar d'un film comme A la Poursuite de Demain, qui se terminait pas une séquence appelant une suite, Alita se termine au beau milieu d'une offensive vers les tout puissants oppresseurs. Problème : il est fort possible qu'on ne voit jamais la suite de ces deux films pourtant pas dépourvus d'intérêt, puisque personne ne veut plus en prendre les rennes, et que la Fox qui avait commandé le film initialement a depuis été rachetée par Disney, qui n'a pas les mêmes attentes.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=61280.html

La Mule

Entre deux films sur des attentats, Clint nous sort une petite histoire attendrissante d'un grand-père fauché passionné par l'horticulture qui, pour sauver sa maison et sa famille qui lui a en grand partie tourné le dos, finit par accepter une solution de facilité qui consiste à transporter de la drogue à travers les Etats-Unis et même le Mexique pour un cartel. Le film est sympathique, et papy Clint nous fait sourire de temps en temps comme il sait le faire, entre provocations et blagues potaches. Ce qui me gène un peu, c'est le côté sous-jacent pro républicain, à la limite du prosélytisme politique. Son personnage s'évertue tout du long à afficher un savoir-être du républicain modèle, qui ouvre sa gueule pour lutter contre ce qu'il considère injuste et qui touche à ses valeurs, qui est un peu raciste parce qu'il traite différemment les personnes de couleurs mais sait être bon avec eux, et ne voit pas le problème dans le fait que son bar préféré ne puisse être sauvé que par un don de millionnaire, puisque les assurances sont hors de prix et peu couvrantes dans les Etats-Unis. Bref je vois davantage d'éléments dans le sous-texte que dans l'intrigue principale en regardant ce film, même s'il se regarde facilement non sans plaisir. Je trouve la fin bâclée en revanche, arrivant assez brutalement avec une conclusion qui tombe d'un coup.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=262272.html

jeudi 4 juin 2020

A Couteaux Tirés

Je dois admettre que je n'attendais rien de ce film et n'y suis allé que lorsque j'ai vu les critiques positives se succéder à son sujet. Et j'ai été pris dès les premières minutes. Tout est réussi dans ce film : l'ambiance à la Cluedo dans un manoir, l'assassinat au sein d'une famille noble de la figure patriarcale, des membres désunis, tous plus allumés les uns que les autres, des inspecteurs charismatiques qui n'ont pas leur langue dans leur poche, et un scénario hyper travaillé qui ne cesse de surprendre. Certains diront que le film n'invente rien et ils auront raison, Agatha Christie faisait déjà tout ça il y a des dizaines d'années, mais le plaisir que procure ce film avec tous ses retournements de situation a été immense en ce qui me concerne. On progresse à tâtons dans l'enquête, et le dernier quart d'heure est assez jouissif. C'est la pépite de fin d'année 2019.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=267546.html

Vice

Adam McKay a un parcours atypique et assez intéressant. Il vient effectivement du monde de la comédie, lui qui a dirigé à de nombreuses reprises les acteurs connus pour leurs rôles comiques tels que Will Ferrell, Danny McBride, John C.Reilly ou encore Steve Carell. Et puis, il a tenu à mêler son savoir-faire en terme d'humour à de l'information, en traitant dans The Big Short la crise financière des Subprimes de 2008 comme jamais auparavant, avec un résultant aussi bluffant que brillant. Vice est construit sur le même modèle, et reconstitue cette fois-ci la carrière politique de Dick Cheney, qui sera vice-président des Etats-unis pendant huit ans sous la présidence de George W. Bush. Le film nous apprend que Cheney, interpété par Christian Bale toujours incroyablement talentueux, est le vice président qui a eu le plus de pouvoir dans l'histoire américaine, et que c'est lui qui tenait les rennes du pays, discrètement, à l'ombre de Bush. C'est très documenté, le montage est très énergétique, peut-être trop parfois, donnant au film des airs de mauvais publicités par moment. Cependant, le fond l'emporte clairement sur la forme dans ce film, et le jeu des acteurs ainsi que les révélations faites compensent cet aspect dérangeant de la réalisation. Le running-gag autour des attaques cardiaques de Cheney et les conversations avec Bush, notamment celle qui précède l'élection, sont des plus savoureux. C'est un film qu'il faut voir, et Adam McKay est en train de prendre la place de Michael Moore, dans un style différent et plus cinématographique.*

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=251903.html

Toy Story 4

Il aura fallu neuf longues années pour que la bande de jouets qui s'est réunie à l'écran pour la première fois en 1996 trouve une suite au troisième volet, qui s'était terminé sur des chaudes larmes. Je ne ais pas détailler les personnages ou l'atmosphère du film que tout le monde connaît mais énumérer deux points intéressants que traite ce film. Le premier est l'utilisation d'un objet pour d'autre chose que ce pour quoi il a été conçu. "Fourchette", nouveau personnage du film, est un jouet par fonction, contrairement à tous les autres qui ont été conçu pour être des jouets, et qui le sont donc par destination. C'est un thème philosophique intéressant qui se projette très bien sur le plan humain "untel est arrivé à accomplir telle tâche alors qu'il n'était clairement pas destiné à faire ça". Le second est notre besoin viscéral de s'accomplir socialement. La nouvelle méchante du film n'est en fait pas si méchante que ça. C'est une accidentée de la vie qui ne cherche qu'à trouver l'âme sœur. Il est toujours plus intéressant d'avoir un méchant avec des motivations nobles. Ça le rend plus complexe, plus humain, plus crédible. Ce film soulève donc des problématiques auxquelles il est intéressant de réfléchir, avec toujours des pointes d'humour et une qualité d'animation à la pointe. En revanche, je reproche au film quelques longueurs et un manque de suspense. On sait très bien où on va et il n'y a guère de surprise, même en ce qui concerne l'acte de bravoure de Woody et des siens pour permettre à la "méchante" poupée d'accéder enfin au bonheur.

MA NOTE : 2/4

Ad Astra

Je l'ai dit et répété, je considère James Gray comme l'un des meilleurs réalisateurs au monde. Il est monté en puissance sur ses premiers films jusqu'à Two Lovers, son chef d'oeuvre qui est à mon avis le meilleur de ses films. The Immigrant était plus austère et à mon avis moins réussi, mais j'avais adoré The Lost City of Z, qui était le fruit de son projet le plus ancien, qu'il avait eu tant de mal à financer et qui avait failli ne jamais voir le jour. C'est grâce à Brad Pitt que le projet avait pu se faire, lui qui avait financé une partie importante du film en tant que producteur du film. Hélas, il n'avait pu jouer dedans, étant engagé dans d'autres projets concomitants. Ce n'était que partie remise, assurait-il. Deux ans plus tard, bingo, avec le premier film spatial tant pour le réalisateur que pour l'acteur. Réunir ce qui se fait de mieux devant et derrière la caméra avait quelque chose d'assez jouissif pour les cinéphiles, et je n'ai pas été déçu. Gray a un talent certain pour créer une atmosphère pesante dans ces films. Pourquoi ? Parce les enjeux sont toujours à l'échelle humaine. Ici, ce qui importe n'est pas de savoir si Brad Pitt va sauver l'humanité, mais s'il va retrouver son père, qu'il connaît davantage de la bouche des autres que de ses propres souvenirs. Cette absence de repères, cette identité faussée, altérée par le regard des autres, est un handicap qui ressort comme une force aux yeux des recruteurs qui voient en lui un être infaillible dénué d'émotions, dont le rythme cardiaque ne s'emballe jamais. La mission toute particulière d'aller chercher son père aux confins de l'univers connu allie à la fois les difficultés techniques mais aussi ce supplément d'âme lié à la relation quasi inexistante entre un père et son fils. Le film nous offre quelques séquences splendides, comme une course poursuite lunaire mémorable, et des plans hyper travaillés avec une qualité photo très soignée. Le film reste longtemps en tête ; on y revient dans des moments de calme, et il fait son travail quelques jours après l'avoir vu.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=247520.html

Avengers : Endgame

Voici la suite directe d'Infinity War dans la frise chronologique, puisque Captain Marvel était une sorte de parenthèse qui se passait dans le passé. La moitié des êtres vivants de l'univers a disparu, et les survivants ont du mal à accepter ce coup du sort. Petit à petit, la vie reprend son cours, mais elle n'a plus le même goût pour beaucoup de monde, à commencer par les survivants des Avengers, qui ont retrouvé Thanos au fin fond de la galaxie et l'ont tué sans aucune difficulté, sans que ça ne soulage ni résolve quoi que ce soit. Ils essaient tous de tourner la page de manière différente, avec pour l'un d'entre eux un coup d'éclat inattendu dans l'humour, fil rouge tout au long du film et trouvaille géniale. Par un stratagème alambiqué, ils parviendront à voyager dans le temps et à nous ramener dans un grand nombre de films qui ont fait le succès du MCU. Toute cette partie là est assez jouissive, il faut bien le reconnaître. Le fait qu'il y ait moins de personnages donne aussi plus de visibilité à chacun d'entre eux, ce qu'on pouvait reprocher au premier. En plus, les scénaristes n'ont pas forcément choisi les personnages du devant de la scène du MCU, du moins pas tous. Certes, les deux têtes d'affiches que sont Iron Man et Captain America sont évidement de la partie, eux qui sont les deux historiques Avengers, mais StarLord, Spiderman ou Docteur Strange, eux, en sont absent. On peut reprocher au film un problème de rythme et une hétérogénéité entre chaque partie. Si les retours dans les films précédents constituent indéniablement la meilleurs d'entre elles, le début du film tarde, avec des scènes à mon avis inutiles, notamment celles impliquant Clint qui passe son temps en tuant des mafieux. La fin du film, elle, ne sert qu'à nous emmener aux toutes dernières séquences tire-larmes, même si la nostalgie d'une époque nous prend aux tripes.

MA NOTE : 2/4

Captain Marvel

Ce film a été très critiqué à sa sortie, que ça soit par les fans historiques de comics, de l'univers cinéma Marvel ou par les journalistes, et je ne comprends pas pourquoi. Nous assistons ici à la naissance à l’écran d'un nouveau personnage dans la galaxie Marvel Cinematic Universe (MCU). Je pourrais comparer ce film à Black Panther, par exemple, qui m'avait beaucoup déçu quelques mois auparavant, alors qu'il a été plébiscité par nombre de spectateurs. Je mets au crédit de Captain Marvel la découverte du personnage principal, là où nous connaissions déjà T'Challa dans Black Panther, puisqu'il apparaissait dans Civil War. Aussi, c'est Brie Larson qui a le rôle de la super-héroïne, elle que j'affectionne particulièrement et qui avait été auréolée de l'Oscar de la meilleure actrice en 2016 pour Room. Là encore, Chadwick Boseman n'arrive pas à sa cheville et peinait à remplir le costume, alors que l'actrice pétillante parvient à dynamiser l'action. Aussi, le film fait la transition entre la fin d'Infinity War et le début d'Endgame, répondant à l’interrogation que suscitait la scène post-générique où Nick Fury envoyait un message d'aide à un mystérieux destinataire.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=141110.html


Les Misérables

Quatre Césars pour ce film inattendu au moment de sa sortie, une nomination aux Oscars, aux Golden Globes, et un très beau parcours en salles pour ce film plébiscité par la critique. Le film suit la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil en Seine Saint Denis (93) pendant un peu plus de 24h. Le stratagème utilisé est connu : il s'agit de suivre les événements par le spectre de Stéphane, nouveau venu qui vit sa première journée dans l'équipe, ce qui nous permet de découvrir l'environnement par ses yeux en nous identifiant à lui naturellement. On s'aperçoit, sans que ça soit une découverte, que les officiers sont obligés de dépasser leur fonction pour réussir leur mission, ce qui peut mener à des excès plus ou moins graves. Une cascade d'événements débouchera sur une bavure, qui elle-même créera un scandale dans la priorisation des tâches (la santé des citoyens versus l'intégrité de l'insigne). Le film est tendu de bout en bout, rythmé, et ne prend partie ni pour les uns, ni pour les autres. La meilleure preuve est que les habitants des cités ont accusé Ladj Ly, le réalisateur, d'avoir fait un film pro-flics, tandis que des policiers ont dénoncés un film anti-flics attisant la haine envers eux. Comme on dit dans ces cas là, tant que les deux parties se plaignent, c'est que le film doit être assez juste. Le film prend encore plus d'ampleur à la lumière des manifestations mondiales pour protester contre les violences policières.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=273579.html

mercredi 13 mai 2020

Midnight Special

Jeff Nichols est un de mes réalisateurs préférés. Aussi jeune que talentueux, il est l'auteur de tous les scénarios des films qu'il réalise, et dont il a la main mise sur le final cut, si cher et difficile à obtenir pour les réalisateurs à Hollywood de nos jours. Take Shelter et Mud figuraient déjà dans mes Top 10 2012 et 2013, et je guette désormais chaque nouveau long métrage dont il est l'auteur avec impatience. Midnight Special est le premier essai de science fiction auquel il se prête, toujours son acteur fétiche Michael Shannon, grandiose comme d'habitude en père déchiré entre la mission qu'il est persuadé de devoir mener, alors qu'elle le conduira à la perte de son fils. C'est justement le bien-être de son fils qui le pousse dans cette direction, à travers un road movie haletant où la tension est omniprésente, la famille du petit Roy étant poursuivie tant par les membres de la sectes dont elle s'est enfuie que par les forces de l'ordre qui tentent de percer le mystère de gamin pas comme les autres. Adam Driver est lui aussi parfait dans son rôle de scientifique travaillant pour le gouvernement, faisant montre de justesse et d'intégrité entre soif de savoir et empathie envers l'enfant qui l'épate et qu'il respecte éminemment. C'est très beau, très juste, pas tire larme (Nichols ne l'est jamais tout en sachant retranscrire les émotions avec exactitude) et plein d'amour et d'espoir.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221391.html





La Ballade de Buster Scruggs

Les frères Coen jouissent d'une réputation unique dans le monde du cinéma ; loufoques, judicieusement impertinents, humour déjanté, propos décalés... C'est juste, mais force est de constater que ça ne fait pas toujours mouche. J'avais été moyennement convaincu par les deux derniers longs-métrages des deux frères, Ave Cesar ! en 2016, et Inside Llewyn Davis en 2013. Le dernier film qu'ils ont signé et qui m'a convaincu est True Grift, et il remonte quand même à 2010. Je pense qu'ils sont conscients de leur inconstance, et qu'ils ont en tête que le grand ouest leur sied à merveille, eux qui avaient été récompensé aux Oscars pour le génial No Country For Old Men. Les voilà donc de retour dans le genre Western avec un objet non identifié, moitié série moitié film. On dirait que le projet n'a pas été bien défini au départ. Nous avons donc six scènes se déroulant dans le farwest, sans qu'il n'y ait aucun lien entres elles, autre que le décor. Elles sont toutes bien distinctes en terme de ton utilisé, certaines étant plus comique que d'autres, certaines étant touchantes voire malaisantes. Leur qualité aussi est hétérogène. J'ai pour ma part adoré la quatrième histoire avec le chercheur d'or, que je trouve magnifique. Les acteurs sont tous bons, il faut le souligner, mais on est tout de même un peu frappés par le caractère un peu vain de la chose. Le fait d’avoir choisi de présenter un long-métrage rend le tout un peu long également, avec plus de deux heures et l'exercice imposé au spectateur de repartir de zéro à chaque nouvelle scénette, ce qui rend le visionnage plus fatigant que pour un film classique d'une longueur similaire.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=266453.html


lundi 13 avril 2020

X-Men : Dark Phoenix

Ceci est le premier film en tant que réalisateur de Simon Kinberg, jusque là producteur et scénariste. L'anecdote à savoir est qu'il était déçu de voir ses scénarios adaptés différemment de ce qu'il en attendait, ce qui l'a fait franchir le pas pour passer derrière la caméra. Notons toutefois qu'il a été scénariste pour des films quasiment tous médiocres, à part Days of Future Past. Pour ce dernier volet sur les mutants, il choisit de concentrer sur Jean, après le raté L'Affrontement Final en 2006. Or, c'est la quasi néophyte Sophie Turner qui incarne le phénix depuis le dernier volet, Apocalypse. Il se trouve que ses épaules ne sont pas assez larges pour y faire reposer un film de cette envergure. Un réalisateur et une tête d'affiche débutant : le film ne s'en remettra pas. L'histoire est bancale puisque les enjeux ne sont pas clairs. On ne sait pas ce qui motive les personnages ni où on va, et pourquoi les méchants sont méchants. Jessica Chastain est gaspillée et inutile. Le rythme est inexistant et la mayonnaise ne prend jamais. C'est une réelle déception pour cette saga qui reste donc sur deux déceptions de suite.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=242867.html



dimanche 12 avril 2020

Le Grand Bain

Voilà le premier projet en tant qu'unique réalisateur porté par Gilles Lellouche, qui s'était jusque là essayé à l'exercice dans des projets à la qualité médiocre. Il a choisi cette fois-ci de ne pas jouer dans son film, et c'est compréhensible, puisqu'il a demandé à tous ses acteurs de s'entraîner de manière intensive avec la coach de l'équipe de France de natation synchronisée à l'INSEP pendant 3 mois pour apprendre la chorégraphie qu'ils auront à réaliser à la fin du film. Or, on peut comprendre que se concentrer sur ces exercices en même temps que sur la réalisation du film apparaisse quasi impossible. Et quel casting ! On a ici quelques uns des noms les plus ronflants du cinéma français. On suit toute cette petite troupe par les yeux de Mathieu Amalric, en dépression depuis deux ans et ayant arrêté son travail quand le film débute. Par un concours de circonstances, il s'inscrit dans une équipe de natation synchronisée masculine coachée par Virginie Effira, qui comme tous les adhérent se trouve elle aussi dans une situation personnelle très compliquée. Leurs scéances hebdomadaires sont donc de réelles échappatoires, le bassin et les vestiaires constituant donc une bulle où rien de mal ne peut leur arriver et où personne ne les jugera. C'est beau, jubilatoire, ça fait du bien et on se prend au jeu en rigolant. Regardez le making-off si vous en avez l'occasion, on y voit les efforts faits par tous les acteurs.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=235582.html


vendredi 10 avril 2020

120 Battements par Minute

Ce film relate les actions réalisées par l’association Act'Up au début des 90's pour faire bouger les choses en terme de prévention, de traitements et de visibilité autour de la séropositivité et du sida à Paris et à travers les médias français principalement. Nous sommes plongés au début du film en plein milieu d'un amphi de fac lors d'une réunion hebdomadaire de l'association, où sont échangées les idées pour décider ensemble des actions futures. La diversité de la population est intéressante. On y trouve des homosexuels majoritairement, mais aussi des toxicos, des travailleurs du sexe, des victimes du scandale du sang contaminé, et quelques hétéros sensible à la cause. La dynamique des échanges fonctionne et nous prend au corps très rapidement, surtout que la grosse scène qui suit est une intervention marquante de l'association. Nous vivons aussi en fil rouge la rencontre entre Sean, membre historique de l'association, et Nathan, nouvel entrant au début du film, rare membre séronégatif du groupe. Leur relation va évoluer au fil de l'état de santé de Sean, s’aggravant jusqu'au décès inévitable et un moment de recueil d'une justesse et d'une beauté saisissantes. Le film est triste mais très beau sur l'entraide et l'humanité que des gens considérés par certains comme des rebus de la société sont capables de mettre en œuvre pour offrir au plus grand nombre la force, l'espoir et une cause à défendre dans la diversité et avec une dignité étincelante. Bravo à ces pionniers et merci, ce film vous rend hommage.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=245592.html


jeudi 9 avril 2020

La Forme de l'Eau

Voici le vainqueur de l'Oscar du meilleur film 2018, ainsi que meilleur réalisateur, meilleurs décors et meilleure musique. C'est donc de manière un peu solennelle que j'ai regardé, presque par obligation, ce film. Guillermo del Torro oblige, l'univers est très particulier, très travaillé, étrange sans pour autant virer dans l'inquiétant (ce qui n'est pas toujours le cas pour le réalisateur mexicain), mais en tout cas envoutant, et il est tout à fait compréhensible que le film ait été récompensé pour ses décors, magnifiques. L'histoire est très simple, nous sommes en fait dans un conte moderne très facilement lisible, une sorte de Belle et la Bête avec une ambiance à la Amélie Poulain. C'est le coup de foudre entre deux être incompris retranscris avec beaucoup de douceur, de poésie, dans cette ode à l'amour et au romantisme qui se regarde avec beaucoup de plaisir. Les acteurs sont superbes et très justes, de la géniale Sally Hawkins au terrible Michael Shannon, sans oublier les seconds rôles tous très bons. Le dénouement final est aussi beau que le reste et clôt en beauté cette fable, qui reste en tête un bon moment après l'avoir vue.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=246009.html


mercredi 8 avril 2020

Baby Driver

Edgar Wright est le réalisateur britannique connu pour avoir réalisé les pépites avec le duo d'acteurs Simon Pegg / Nick Frost, dont le génial Shaun of the Dead. Il réalise ici ce que je pourrait décrire comme une sorte de Drive édulcoré moins abouti. Le personnage principal est incarné par un minot inconnu au bataillon dont le jeu d'acteur est correct, mais les seconds rôles comptent notamment Kevin Spacey, Jamie Foxx et Jon Hamm. J'en profite pour faire la transition vers le point faible majeur du film : le défaut de traitement des personnages secondaires qui n'existent que très peu et sont très caricaturaux. L'ambiance générale conférée par le film est très agréable, le rythme soutenu et l'amourette est franchement mignonne même s'il semble bien facile de se mettre Lily James dans la poche. La bande originale est riche et appuie cette atmosphère. Le happy ending qu'on voit venir casse un peu le potentiel du film qui est pour autant un joli moment de cinéma.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=230453.html


mardi 7 avril 2020

Réparer les Vivants

Voilà un film qui traite avec beaucoup de pudeur le cycle du don d'organe, assez peu relaté au cinéma. Tout ceci se fait en 3 actes, tous très sobres. Le premier nous présente le donneur, jeune ado de 17 ans amateur de surf à qui il arrive un accident terrible. Sa mort cérébrale sera évidemment un choc pour ses proches, dont ses parents très bien joués par Emmanuelle Seigner et Koolshen. La seconde partie nous présente la receveuse sous les traits de la magnifique Anne Dorval, qui élève seule ses deux jeunes fils que l'on devine pas toujours faciles à gérer. Il y a beaucoup de choses dans le non dit, ce qui confère un aspect très agréable au film qui nous laisse une part d'imagination et qui ne nous prend pas non plus pour des imbéciles en nous livrant tout clé en main. La dernière partie est une plongée dans le travail hospitalier avec la greffe et tout ce qu'elle induit. Je salue l'absence de musique pendant l'opération, ce qui nous maintient en haleine avec les chirurgiens qui interviennent. C'est beau, juste, bien joué et pas larmoyant. A voir, donc.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=238997.html

dimanche 22 mars 2020

Green Book : Sur les Routes du Sud

S'il a remporté l'Oscar du meilleur film en 2019, c'est parce que ce film traite de la ségrégation d'une façon inédite, à travers deux personnages que tout oppose : milieu social, références culturelles, couleur de peau, éducation, centres d'intérêt... Ce qui est intéressant aussi, c'est que c'est le Noir qui est la star aisée et le blanc issu du prolétariat, le gros bras dur à cuire au service du premier cité. C'est rare dans les états dans les états du Nord, mais encore plus dans ceux du Sud, où la ségrégation est une institution. Les deux rôles sont confiés à de grands acteurs que sont Mahershala Ali et Viggo Mortensen. Le personnage joué par le premier doit se confronter à une hostilité constante et généralisée dès qu'il se rend dans des lieux publics. On a beau avoir appris ça en cours d'histoire, ça n'en est pas moins choquant lorsqu'on y assiste à l'écran. La sauce qui fait que le film est un grand plat est l'humour omniprésent dans le long métrage. On rit très franchement, à gorge déployée, en alternant avec des moments assez durs. C'est cette alternance qui confère au film son caractère bien particulier. Réussite totale donc, pour un film qui traite d'un sujet grave avec finesse, au travers de la naissance d'une amitié improbable.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=256661.html


samedi 21 mars 2020

Once Upon A Time... In Hollywood

Il y a deux pré-requis absolument nécessaires avant de regarder ce film, sans quoi vous ne comprendrez pas la fin. Premièrement, dans la vraie vie, Sharon Tate, alors épouse de Roman Polanski, s'est fait abattre alors qu'elle était enceinte de 8 mois, à son domicile par les adeptes de la secte de Charles Manson. Deuxièmement, Tarantino adore utiliser des faits historiques plus ou moins macabres pour les réécrire en en modifiant le déroulé et en donnant leur revanche aux opprimés : c'est le cas dans Inglourious Basterds, Django Unchained, et c'est aussi la base des Kill Bill, même si dans ce cas ce n'est pas basé sur des faits réels. Tarantino arbore le rôle du psy qui aide la société à digérer les faits historiques les plus difficiles à accepter en offrant une revanche aux victimes. C'est exactement le même mécanisme que quand vous êtes agressé dans votre quotidien et que vous vous refaites la scène le soir devant le miroir ou dans votre lit, en refaisant la fin pour que vous vous en sortiez mieux qu'en vrai. Ce nouveau film est une plongée fantastique dans le Los Angeles de 1969, avec un travail monstrueux sur les décors et les costumes. Plus spécifiquement, nous suivons deux compères, l'un acteur et l'autre doublure cascadeur, dans leurs métiers comme dans leur vie privée. Le duo DiCaprio / Brad Pitt détonne, et l'aîné crève l'écran à chaque fois qu'il y est. Brad impose un tel charisme, une telle confiance en lui aux autres personnages qu'il en devient presque méprisant sans avoir à rien dire. Lorsqu'il se rend, absolument seul, en plein cœur de la secte Manson, à aucun moment nous n'avons peur pour lui, bien qu'il soit entouré par une cinquantaine de membres plus ou moins hostiles. Ceci est rendu possible par la confiance en lui dégagée par l'acteur. On rit, on s'émerveille, on apprécie le travail conséquent fait dans tous les aspects du film, et en résulte un long-métrage de très grande qualité. Il existe un pseudo débat sur la violence présente dans les films de Tarantino. Franchement, si effectivement les 5 dernières minutes sont assez corsées, la violence apparaît "justifiée" car pour réparer une injustice historique, et franchement c'est tellement drôle que ça n'est pas dérangeant.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=257482.html


vendredi 20 mars 2020

Joker

Voilà un film qui a fait polémique comme rarement. D'un côté, les fans de films de super-héros et de super vilains, peu habitués aux films de qualité, qui ont cru que c'était le meilleur film de l'année ; de l'autre, les bien-pensant prétentieux renvoyant ce film à un message d'encouragement pour le soulèvement des classes sociales défavorisées pour faire la révolution par tout moyen contre les plus aisés, soit une apologie à la violence pour éliminer le 1 pour-cent qui possède les 99%. Franchement, le film n'est ni l'un ni l'autre, et j'ai beaucoup de mal à comprendre qu'il ait suscité autant de commentaires. Les premiers manquent clairement de culture cinématographique, quand les seconds sont jaloux qu'un film qui ne leur ai pas été destiné et qui sorte de ce qui est habituellement acclamé par la critique plaise autant à une partie significative de la population. D'un point de vue scénaristique, je ne comprends en fait pas l'intérêt de faire ce film. Que va nous apporter le fait de savoir pourquoi le Joker est devenu ce qu'on en a vu dans l'adaptation de Tim Burton ou de Christopher Nolan ? Je trouve assez lourd le fait que tout lui tombe sur la tête systématiquement. Ok, nous avons affaire au type le plus malchanceux de la planète : handicapé, élevé par une tarée, maltraité, pauvre, travailleur précaire, probablement puceau, bègue et incroyablement naïf. C'est une liste non exhaustive, vous y ajouterez ce que vous voudrez. Joaquin Phoenix s'est vu attribuer l'Oscar du meilleur acteur, sans que je comprenne bien pourquoi, lui que j'aime pourtant énormément, mais dont la prestation dans l'excellent Her, par exemple, me paraît bien meilleure, et alors même qu'il y avait en face de lui de sérieux prétendants. L'image est belle, mais c'est surtout le son que je voudrais mettre à l'honneur, puisque c'est à mon avis le point le plus réussi du film, avec notamment une bande originale magnifique qui colle parfaitement à l'histoire. C'est un bon film qui ne révolutionne pas le genre, avec des moments forts comme des longueurs, et pas mal de lourdeurs.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=258374.html

La Planète des Singes - Suprématie

Le premier volet était intéressant et posait les jalons d'une trilogie prometteuse. Le second volet, L'Affrontement, nous confortait dans le fait que les gens qui ont travaillé sur ces trois films l'ont fait avec dévouement et ont eu à cœur de faire de la qualité. Suprématie est le troisième et dernier volet, réalisé comme le précédent par le bon Matt Reeves. C'est de loin le meilleur des trois volets de la saga. Le ton est plus grave que dans les précédents, on sent l’atmosphère pesante dès le début. Les protagonistes, dont le chef César, ont vieilli et sont clairement sur le déclin. Les paysages sont magnifiques et c'est filmé comme dans un western des plus belles heures de ce genre si particulier, en laissant la part belle aux grands espaces, puis en alternant sur des plans resserrés sur les visages. On ne s'ennuie pas un instant, car le film fait varier avec brio les différentes étapes du film. La seconde moitié dans le camp qui renvoie aux camps d'extermination nazi est un pur moment jubilatoire et un très grand moment de cinéma, entre Les Evadés, un documentaire sur la seconde guerre mondiale et un film post apocalyptique, avec un chef humain inspiré de Marlon Brando dans Apocalypse Now. Ce méchant est génial car crédible et droit dans ses bottes car inflexible sur son discours, qu'il applique d'ailleurs lui-même lorsqu'il est concerné. Ce film clôt de la plus belle des manière ce qui est la meilleure saga des années 2010.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=226244.html

Atomic Blonde

De toute évidence, il s'agit d'un film d'action comme en a vu des dizaines et comme on en verra une pelletée dans les années à venir. Tout petit scénario, scènes qui se succèdent sans que ça fasse réellement sens, motivations tirées par les cheveux, méchant qui devait être une surprise qui n'en est finalement pas une... Quelques scènes de castagne qui valent le coup. Le réalisateur voulait jouer sur le contraste femme fatale de Chalize Theron qui se salit, que ce soit au sens propre (on peut se salir au sens propre ?) ou au sens figuré en accomplissant des basses œuvres. Le Berlin de la guerre froide est très cinématographique et confère à l'ensemble une ambiance agréable à regarder, mais le film est très vite oublié après visionnage, ce qui n'est pas plus mal.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=237763.html

Detroit

Detroit retranscrit une partie des événements dramatiques qui se sont déroulés dans la ville éponyme en 1967. Vols, émeutes, bavures, racisme, tout ceci est au menu d'un film assez long, où Katryn Bigelow pose ses dominos un par un pour nous emmener doucement là où elle le souhaite, et là où personne n'a envie de regarder : précisément où ça fait mal. Les images d'archives sont intercalées dans l'introduction pour que nous puissions avoir un retour de l'ambiance authentique qui régnait dans la ville à cette époque. La réalisatrice, déjà oscarisée pour l'excellent Démineurs, a beaucoup de talent et sait comment appuyer sur ce qui n'a pas assez été dit à son goût ; les noirs de Détroit ont beaucoup été critiqués pour leur comportement à ce moment là, et peu de médias ont fait l'écho des violences qu'ils subissaient et dont ils étaient victimes. La majeure partie du film va se passer dans un hôtel en huis-clos, avec d'un côté des policiers blancs, de l'autre des jeunes gens, dont quelques musiciens, noirs, et au milieu de tout ça, un agent de sécurité noir joué avec talent par John Boyega. Ce dernier personnage est passionnant, car pris en tenaille entre sa profession qui le renvoie à se rapprocher de ses (plus ou moins) "collègues" policiers, et de l'autre l'injustice à laquelle il assiste en constatant que d'autres noirs sont de toute évidence abusés par des hommes qui bravent la loi alors qu'ils sont censés la représenter, dans des excès d'autoritarisme dingues. Le film est malaisant, désagréable, et pourtant mené de main de maître. La pire injustice étant en fait la dernière, lorsque la défense du groupe de policiers criminels consiste à faire porter le chapeau à l'agent de sécurité noir.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=244774.html


jeudi 19 mars 2020

Millenium : Ce Qui Ne Me Tue Pas

Voilà la cinquième adaptation cinématographique issue de la saga littéraire à succès initiée par Stieg Larsson il y a une quinzaine d'années. Il y a beaucoup à dire tant sur l'aspect littéraire, où le quatrième volet éponyme est le premier à ne pas avoir été écrit par Larsson, décédé après l'écriture des trois premiers, que sur l'aspect cinématographique, où la trilogie originelle avait été adaptée dans un style académique en respectant à la lettre le texte de l'auteur, et avec une adaptation unique du tout premier volet signée David Fincher, magistrale sur le forme, mais dont la fin avait été réécrite et n'avait aucun sens. Pour ce quatrième Millenium, les cartes sont donc complètement redistribuées, puisque c'est pour la première fois David Lagercrantz qui en est l'auteur et qu'il n'a pas le talent de Stieg Larsson, et le réalisateur est un dénommé Fede Alvarez, inconnu au bataillon. Le casting est également revu de fond en comble, avec Claire Foy en tête d'affiche. Cela fait sens, puisque c'est pour la première fois Lisbeth Salander qui a le rôle de personnage principal. Il est clair qu'elle souffre la comparaison avec les deux superbes prestations de Rooney Mara et Noomi Rapace et ne leur arrive pas à la cheville. L'interprète de Mikael Blomkvist est nul, inexistant, inutile, ce qui est un énorme problème. J'avais lu le livre une semaine avant de voir le film, et le visionnage m'a choqué : le film ne reprend presque rien du livre, qui est bien sans être un chef d’œuvre. Tout est réécrit, sans que je comprenne pourquoi (cela peut avoir du sens pour raccourcir certains passages, dynamiser les séquences...). Le problème, c'est que plus rien n'a de sens ni d'intérêt. J'ai rarement vu un montage aussi calamiteux. Tout est fait pour rendre le spectateur hermétique à ce qui se passe à l'écran. On s'ennuie ferme, et les scènes d'actions sont dignes d'un téléfilm à petit budget. La méchante est ridicule, les flashbacks lourdingues, et le film est long... Tout ceci sent l'échec à plein nez. A éviter absolument.

MA NOTE : 0/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=242475.html

Astérix - Le Secret de la Potion Magique

C'était LE film de Noël 2018 pour toute la famille, et c'est un carton, tant au niveau du box-office que de la réussite au niveau artistique. Première, et c'est ce qui frappe en premier, l'image est sublime. Sérieusement, l'animation a vraiment fait un bond en avant et on le voit sur ce film, où le travail sur la lumière et bluffant. Les passages entre forêt dense, clairsemée et clairière sont d'une justesse dingue. L'histoire, elle aussi, est intéressante et colle aux sujets d'actualité : travail des seniors, dépendance, difficulté de recruter du personnel qualifié... Tout ça sur fond de Top Chef, avec de l'humour bien dosé et un rythme soutenu. A voir donc, sans appréhension ni retenue.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=244560.html

First Man - Le Premier Homme sur la Lune

Après les magnifique Whiplash et La La Land, tous deux salués par la critique, tout nouveau film réalisé par Damien Chazelle devient forcément très attendu. La musique n'est cette fois-ci plus au centre du film. Le jeune réalisateur a choisi de dépeindre la carrière du mondialement célèbre Neil Armstrong, le premier homme à avoir posé le pied sur la Lune. C'est Ryan Gosling qui campe l'astronaute, lui partage avec son personnage cet aspect mutique et introverti qui lui sied à ravir et qui a fait sa renommé. Il continue donc sa collaboration avec Chazelle, et campe de fort belle manière cet homme dont tout le monde connaît le nom sans pour autant savoir qui il était. Il est intéressant de découvrir, pour la grande majorité des spectateurs je pense, tous les aléas et toutes les difficultés auxquelles se sont confrontés les Américains avant de réussir leur mission, un soir de juillet 1969. Il faut dire que les Russes avaient jusque là raflé tous les records de précocité en matière de conquête spatiale, et que les Etats-Unis avaient fait de la conquête de la Lune un enjeux politique majeur. L'image est sublime, le traitement du son également, extrêmement réaliste lorsque Buzz et Neil son sur la Lune. Enfin, il faut mentionner la part très important que le film accorde à Madame Armstrong, jouée par Claire Foy, sans qui son mari n'aurait pas pu accomplir la moitié de ce qu'il a fait. J'irai jusqu'à dire que le film est féministe tant il met l'accent sur l'importance de cette femme dans l'aventure qu'était la conquête de notre satellite naturel.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=135374.html


The Last Girl

Si le nom de Colm McCarthy ne vous dit rien, c'est normal. Le bonhomme n'était avant la sortie de ce film connu que pour avoir été derrière la caméra pour réaliser des épisodes de série. Du travail de commande donc, sur lequel il a pu se faire la main sans apposer sa patte. La singularité du film vient de son scénario, pas de la réalisation, qui est intéressante sans être ébouriffante. Le premier tiers de l'histoire est, je trouve, fort intéressant car jamais traité aussi consciencieusement. Les "zombis" sont là et ont envahi le monde. Nous sommes au sous-sol d'une base militaire scientifique où l'on suit une institutrice donner des cours à des enfants traités comme des menaces. La façon dont ils sont considérés par l'ensemble du corps militaire nous interpelle, puisque si on les croit, les enfants sont des monstres dont il faut se méfier, eux qui ont pourtant l'air parfaitement inoffensifs. Le film prend une autre tournure lorsque les protagonistes doivent fuir la base, et la dernière partie londonienne est en dessous du reste du film. Mais les idées directrices du film sont très bonnes. Notamment la façon dont les enfants résistent au champignon responsable et se sont adaptés. La fin est un happy ending hasardeux mais qui ne gâche toutefois pas le film.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=236389.html


samedi 29 février 2020

Equalizer 2

Que dire de ce film cousu de fil blanc ? Pas besoin de présenter le personnage puisqu'on le connaît depuis le premier volet, donc on entre directement dans le cœur de l'action. L'introduction étant zappée, on pourrait se dire que le film dure 30 minutes de moins, mais non : on aura bien le droit à deux heures de baston. J'exagère, évidemment, et à la limite j'aurais préféré dire vrai, à la condition que les scènes de combat soient de qualité, mais ça n'est pas vraiment le cas, et il y a un paquet de longueurs. Et puis, à aucun moment on a peur pour Robert, le personnage principal, ni pour son poulain. Tout est téléphone et se regarde facilement. Aussi vu, aussitôt oublié. Rien de spécialement bon ni mauvais, c'est juste un produit standardisé.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=227364.html


lundi 24 février 2020

BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan

Il est canon ce film ! Oui, je commence bille en tête, mais le film en fait de même. Quelle richesse, quelle générosité. On se repose sur des faits historiques en ajoutant une bromance, de l'humour, une bande originale aux petits oignons et des décors et costumes qui retranscrivent l'époque de fort belle manière. Je l'ai déjà dit, mais qu'est-ce que j'ai ri ! La tension monte au fur et à mesure que les minutes passent, et le duo d'acteurs fonctionne à merveille, avec une prestation XXL d'Adam Driver, qui décidément prend la direction pour être un tout grand du cinéma. Le suspense est au rendez-vous, et même si les méchants sont caricaturés, ça n'est pas nocif pour la qualité du film qui prend parfois le parti pris de l'absurde, tout comme Tarantino le ferait. Belle réussite de Spike Lee, dont la qualité des films n'est pas régulière.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=258805.html


mardi 11 février 2020

Mission Impossible : Fallout

Voici, aussi incroyable que ça puisse paraître, le sixième volet de Mission : Impossible. C'est encore Christopher McQuarrie, réalisateur de Rogue Nation qui avait précédemment collaboré avec Tom Cruise sur le très bon Jack Reacher, qui est aux manettes. Le précédent volet m'avait laissé une impression mitigée, notamment à cause d'un rythme irrégulier et d'une intrigue boiteuse. Ces défauts ont été corrigés ici. Il y a toujours des scènes d'actions dingues dont on se souviendra longtemps (l’atterrissage en urgence en parachute sur le Grand Palais), un humour retrouvé et une tension à son comble. Et puis, la fin est très finement menée et tient tout le monde en haleine. Henry Cavill en agent double apporte beaucoup à l'histoire, lui qui joue si bien le beau gosse un peu con à qui on a envie de faire confiance. On est ici dans le haut du pavé des films d'action.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=238132.html


lundi 10 février 2020

Les Indestructibles 2

14 ans. Il a fallu attendre 14 ans pour que Pixar sorte une suite au magnifique Les Indestructibles, déjà réalisé par Brad Bird. Cet excellent réalisateur, aussi à la manette de Ratatouille, a fait une pause dans l'animation en réalisant A la Poursuite de Demain et Mission Impossible : Protocole Fantôme, deux très bons films. J'avais adoré le premier volet pour l'aventure qu'il nous proposait, avec ce qu'il fallait d'action, de suspense et d'humour. Le film était assez précurseur dans sa vision des super-héros rangés dans une banale routine quotidienne déprimante. Le second volet est différent dans les sujets qu'il traite, se focalisant sur l'égalité hommes-femmes, la définition floue et corrigée de ce qu'un homme virile peut (doit?) être et le fléau du 21ème siècle : la notation permanente du travail par les utilisateurs ou bénéficiaires du service. Bob remplit ses missions, mais sa femme le fait à moindre frais. Exit Bob donc, qui doit se rendre compte que s'occuper des enfants n'est pas moins difficile ni moins fatiguant que de sauver le monde. Conclusion ? Nous, jeunes parents, sommes tous des super-héros du quotidien.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=198937.html


vendredi 7 février 2020

Sicario La Guerre des Cartels

Trois ans après la sortie du premier volet, voici le second, intitulé La Guerre des Cartels. Les deux différences majeures sur l'équipe qui participe à ce second volet sont l'absence d'Emily Blunt, qui n'avait pour rôle que de nous faire entrer dans le récit par ses yeux néophytes dans le premier, et le remplacement de Denis Villeneuve, trop occupé par ailleurs, par Stefano Sollima derrière la caméra. Sollima n'est pas un inconnu propulsé là par hasard, même si son nom n'évoquera rien à beaucoup de monde. Il a notamment réalisé des épisodes de Gomorra et le très remarqué Suburra, soit des œuvres ancrées dans l'univers de la mafia. La grande force de ce réalisateur est de savoir filmer la violence de manière crue, sans ajouter ni musique ni coupes intempestives, comme si elle était naturelle et n'avait rien d'anormal. La palette de couleurs est dingue de beauté, ainsi que certains plans dans le désert. L'intensité monte en flèche dès le début et ne redescend jamais. Ce film met une claque au spectateur à tous les niveaux : visuellement, scénaristiquement, et les acteurs sont géniaux, avec des petits jeunes qui sont à la hauteur de leurs aînés. Pour ceux qui ont aimé Narcos, regardez les Sicario, et vice-versa.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=241153.html


Sans un bruit

Après s'être essayé à la réalisation sur plusieurs épisodes de The Office, dont il était un des principaux acteurs, et sur deux téléfilms, John Krasinsky était enfin prêt à passer le cap du grand écran. Le concept est simple et génial puisqu'il est crédible et fonctionne à merveille, dans la mesure où il est extrêmement cinématographique. Nous sommes quelques années après une invasion extraterrestre. Les grosses bêbêtes qui nous ont rendu visite sont très hostiles et beaucoup plus fortes que nous, si bien que nous n'avons a priori aucune chance face à elles. Rapidement, il a été remarqué que ces bestioles sont miro comme des taupes et se repèrent grâce à une ouïe surdéveloppée, et une espèce de sonar comme les dauphins en possèdent. La famille que nous suivons, qui est restée dans sa ferme, doit donc évoluer sans aucun bruit au quotidien. Car tout bruit devient rapidement synonyme de mort, le son attirant immédiatement les monstres alentours. Les moments de tension sont délicieux, et la splendide Emily Blunt sait comme personne donner ses traits à un mélange de peur, de détermination et de révolte. Le film comporte quelques scènes mémorables fort bien réussies. Il ne faut pas oublier non plus tout ce qui entoure la fille aînée, malentendante frustrée qui rentre dans l'adolescence et qui commence à avoir du mal à accepter son handicap et à trouver sa place dans la société, dans le cas présent réduite à sa famille.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=254612.html


samedi 1 février 2020

Jurassic World : Fallen Kingdom

Jurassic World premier du nom, sorti en 2015, était déjà une grosse bouse. Le deuxième volet ne fait pas mieux. Il ne faut pas rater le début car seules les 20 premières minutes valent le coup. On retrouve un peu du charme de la première trilogie, en version très accélérée. Et puis, tout à coup, on assiste une avalanche de scènes toutes plus rocambolesques les unes que les autres, qui n'ont pas vraiment de sens, sont mal réalisées ou mal interprétées, avec au choix une perfusion sur un T-Rex, une séance d'enchères où on rend les Asiatiques et les Russes plus méchants que les occidentaux sans aucune raison, et surtout un mélange des genres absolument indigeste. Car Fallen Kingdom n'est officiellement plus un film sur les dinosaures. C'est un huis-clos d'épouvante avec un monstre à l'ADN créé de toute pièce par des scientifiques. C'est mal fait, long, déjà vu, et ça n'est pas ce qu'on attend de ce film, mais pour une raison très difficile à comprendre, c'est ce qu'Universal a choisi de produire.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228558.html


lundi 27 janvier 2020

Avengers : Infinity War

J'avais trouvé le premier volet très long et bavard, le second complètement à cause d'un méchant bâclé et inexistant. Le point commun était l'énorme difficulté à faire (co)exister des têtes d'affiches trop nombreuses pour avoir la visibilité qu'elle sont habituées à avoir dans des films qui leur sont habituellement entièrement dévoués. Or il se trouve que ce point critique aurait nettement pu s'empirer puisque les Gardiens de la Galaxie, le Docteur Strange, Black Panther ou encore Spiderman ont rejoint le casting, pour ne citer qu'eux. Et pourtant, ce troisième volet fonctionne du tonnerre. Les raisons ? Premièrement, un rythme très soutenu dès la première seconde du film, qui suit immédiatement la fin de Thor : Ragnarok. Aussi, bien que plus nombreux, les personnages ont plus de visibilité. Ils trouvent leur place et aident, chacun à leur façon, à faire avancer le récit. Enfin, le plus bel atout de cette super production vient de son méchant qui est, contrairement aux précédents films, magistral. Véritable LeBron James version super vilain, le bonhomme est intéressant à voir évoluer. Les raisons qui le motivent sont au cœur de notre époque, et on sent bien qu'il ne fait pas ça par plaisir. Le film monte sans cesse en puissance pour terminer avec une bonne grosse bataille (qui n'a pas vraiment d'intérêt) et qui se termine bien entendu sur le claquement de doigts tant attendu, avec la disparition de bien des protagonistes, nous laissant complètement sur notre faim. On peut critiquer les précédents films de chez Marvel qui n'étaient que des amuses bouches sous forme de longues bandes annonces dont le but n'était que de nous présenter de nouveaux personnages en attendant le final. La première partie de ce final, en tout cas, répond à cette attente et est complètement réussie.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218265.html


dimanche 26 janvier 2020

Ready Player One

Voilà plus de dix ans que Spielberg alterne le bon et le moins bon. Son précédent film, Pentagon Papers, ne m'avait pas emballé, et je préfère ne pas évoquer davantage le Bon Gros Géant devant lequel je n'ai pas tenu plus de 15 minutes. Ce qui est bluffant, en revanche, avec Steven, c'est sa capacité à alterner des films de genres très différents et à savoir briller dans chacun d'entre eux, même si il le fait avec de moins en moins de régularité. Ready Player One frappe d'abord par la réussite totale de l'univers dans lequel il se situe. Des univers, devrais-je dire, puisque l'intrigue repose sur la relation diptyque qui existe entre le réel et le virtuel, dans un monde qui se situerait dans un futur proche totalement accro et dépendant à la "réalité virtuelle", soit un mélange de ces deux entités qui tend à nous faire perdre pied sur la véracité de tout ce que les personnages vivent. Fort de ce paysage à architecture minutieusement menée, l'intrigue est elle aussi au niveau où on l'attend. Suspense, humour, clins d’œil s'enchainent à un rythme soutenu et c'est avec plaisir qu'on se laisse mener dans cette quête du Graal. Seul défaut que je trouve au film, la qualité esthétique du monde virtuel, pénible à mon goût.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=229831.html