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mardi 31 décembre 2013

Don Jon

Joseph Gordon-Levitt passe pour la première fois de sa vie derrière la caméra, et comme il ne voulait pas faire ça à moitié, il a décidé de maitriser toute la chaine du processus créatif ; scénariste, réalisateur et donc acteur, celui que l'on connaît comme un gringalet qui n’inquiéterait personne au croisement d'une ruelle sombre en pleine nuit a pris plus de cinq kilos de muscles préalablement au film pour se fondre dans son personnage. Jon est un jeune branleur qui consomme tout ce qu'il convoite, que ce soit les objets, les autres ou lui-même. Il flashe sur Barbara, jouée par une Scarlett Johansson méconnaissable et génialement transformée tant elle est vulgaire et bien moins attirante que ce que l'on a l'habitude de voir d'elle. Lui accro au porno et ne voyant sa copine que comme actrice X, elle ayant son plan de vie auquel elle ne veut déroger sous aucun prétexte, on se rend compte d'un mal qui ronge les jeunes couples d'aujourd'hui : les gens traitent les autres comme des objets, personne ne s'écoute, et l'effet est sans appel sur la qualité des rapports humains. Malheureusement, le personnage interprété par Julian Moore s'incorpore très mal au récit qui s'embourbe dans la seconde moitié. Mention spéciale à la jolie Brie Larson, omniprésente dans toutes les scènes familiales, mais qui n'a qu'une ligne de dialogue en toute fin de film pour ouvrir les yeux à ses proches. Plus la parole est rare, plus elle est chère et respectée. Un premier film intéressant mais pas totalement maitrisé, qui aurait pu être plus drôle et plus choquant.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203316.html


lundi 30 décembre 2013

Suzanne

Suzanne est déjà le troisième long-métrage de la jeune Katell Quillévéré. Le film retrace à travers presque trois décennies la vie d'un père et de ses deux filles. François Damiens joue juste et nous impressionne à travers les transformations physiques qui lui donnent un âge différent, qui sont essentiellement capillaires et parfois minimes, mais terriblement efficaces. Suzanne est interprétée par Sara Forestier, habituée des rôles de fofolle, et la très bonne Adèle Haenel prête ses traits à sa jeune sœur. Rapidement, on se rend compte que Suzanne a une propension à foutre sa vie en l'air sur des coups de tête, alors que sa sœur assume les responsabilités que la vie lui impose. Tout au long de sa vie, Suzanne accumule les mauvais choix, semblant incapable de s'éloigner du danger telle une droguée en manque d'emmerdes. Le film est un exemple parfait de ce que le non-dit peut prendre en terme d'importance au cinéma. Aucun des évènements marquants et tragiques du film n'est montré. On passe directement de la scène qui précède le drame à celle qui le suit. Astucieux et très intéressant stratagème, qui hélas se voit noyé dans la répétition à outrance du procédé. Car le film n'est pas exempt de tout reproche. Certes l'histoire ne laisse pas indifférent et comporte des pics d'intensité très touchants, mais il est très hétérogène et à force de multiplier les "up and down" émotionnels, il devient lassant. En somme, un film prometteur pour l'avenir de la réalisatrice, mais qui ne restera pas dans les annales.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=204062.html


dimanche 29 décembre 2013

Le Hobbit : La Désolation de Smaug

Un an après la sortie de Un Voyage Inattendu, voici le second volet de la trilogie du Hobbit, La Désolation de Smaug. "Qui est Smaug ?" me direz-vous. Et bien, si vous vous souvenez bien, il s'agit du dragon dont on voit l’œil s'ouvrir à la fin du premier volet. Voilà donc un titre qui promet du grabuge et de l'action à gogo, le cracheur de feu n'ayant pas l'air d'être un tendre. Je vous invite à relire ce que j'avais dit il y a un an sur les débuts de l'aventure (lien ici) et notamment sur le côté technique du film, car le second volet est sur ce plan là de qualité égale au premier. La première grosse différence entre les deux films est que ce dernier commence sur les chapeaux de roues, puisque la joyeuse compagnie que nous suivons est poursuivie par une horde d'orques et de créatures maléfiques en tout genre. La première demi-heure du film est très rythmée et nous replonge très vite dans l'ambiance, les paysages vastes, boisés, toujours magnifiques, aidant. De lisière de forêt en clairière, de plaines rocailleuses en collines verdoyantes, la troupe va passer un nouveau pallier quand elle atteindra une forêt maléfique peuplée de monstres à huit pattes velus. Or, le film aussi atteint un pallier à ce moment-là ; il commençait fort bien, et il va connaître par la suite un creux scénaristique d'une vingtaine de minutes longues comme tout, dans le repère des elfes, avec des tirades d'un ennui mortel entre un nain prisonnier et une elfe gardienne des clés. Ce coup de mou passé, le film ne cessera pas d'alterner entre temps forts et temps faibles, donnant un rendu global très hétérogène. Tous les décors sont magnifiques, il faut bien le dire, mais certaines séquences sont inutiles ou trop longues, comme la séquence Center Parcs du film où la bande échappe aux orques en navigant sur des rapides à bords de tonneaux. Cette séquence dénature l'esprit du Seigneur des Anneaux en donnant un côté trop puéril à mon goût au film. Les nouveaux personnages sont intéressants, bien que peu exploités, à l'image de l'homme-ours. Et puis vient la scène finale tant attendue de confrontation avec le dragon. Le trésor est somptueux, le monstre est magnifique, visuellement et oralement, la voix ayant bien été travaillée. Par contre, la confrontation entre Bilbot et le dragon est un peu molle du genou. Dans le même temps, Gandalf nous apporte des informations qui nous permettent de faire le lien entre cette nouvelle trilogie et celle du Seigneur des Anneaux, ce qui est fort appréciable. Bien entendu, le film se termine par une non-fin un peu frustrante, mais il faudra tenir son mal en patience pendant encore un an avant la sortie du dernier épisode.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=186918.html


vendredi 27 décembre 2013

All is Lost

All is Lost est de ces films de survie en milieu hostile qui nous rappelle étrangement les magnifiques écrits de Jack London, notamment Construire un Feu, que je conseille à tout le monde. Ici, Robert Redford en retraité que l'on sent fatigué des relations avec autrui prend du plaisir à découvrir le calme de la solitude en pleine mer, seul sur son bateau de plaisance. Seulement, les inconvénients inhérents aux avantages arrivent et lorsque l'incident imprévisible se produit et qu'on est livré à soi-même, il est nécessaire de vite réagir. Après avoir heurté un container à la dérive, Redford effectue des réparations de pacotille qui devraient tout juste lui permettre de rejoindre la terre ferme, mais au lieu de ça, le bougre décide de poursuivre l'aventure et se confronte rapidement à une tempête de grande envergure en pleine mer. Tout le bien-fondé du film réside dans l'inébranlable force de vie du seul maître à bord qui ne lâche rien face à la nature qui se déchaine et semble prête à tout pour le réduire à néant. L'acteur va tour à tour colmater le trou de la coque, se hisser au sommet du mat principal de son bateau, lutter contre les trombes d'eau et le vent violent de la tempête, survivre en créant de l'eau potable, et ce toujours sous nos yeux émerveillés devant tant de sang-froid et de ténacité. Le personnage semble dire au spectateur "je sais que tu n'attends que ça, mais je ne fléchirai pas". Et à un moment se produit l'inextricable : le point de non-retour ; il faut dire adieu au bateau et survivre comme on peut dans cet océan immense sur un radeau de survie. La population longtemps fuie devient le seul espoir pour continuer à vivre, mais elle est inexistante en ce lieu mystique. Chaque instant passé sur ce radeau est une pépite cinématographique. Ces scènes sont d'une force émotionnelle rare et d'une intensité qui profère à ce film un côté unique qui fait que l'on s'en souviendra longtemps.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=200956.html


mardi 24 décembre 2013

Zulu

Le hasard a voulu que le film sorte au moment où Nelson Mandela rend l'âme. Alors que des millions de personnes sont en deuil pour saluer celui qui a tout fait pour réunir blancs et noirs en son pays, le film développe une intrigue autour d'une théorie du complot à grande échelle visant à éradiquer les hommes, femmes et enfants de couleur dans la nation arc-en-ciel qui n'aurait alors plus qu'une seule couleur à son arc. Dans les points positifs, on notera un Orlando Bloom méconnaissable en beau-gosse flic bad-boy, à l'opposé de l'asexué Legolas ou de l’efféminé pirate du dimanche qu'on lui connaissait. De plus, les décors somptueux et contrastés apportent une véritable atmosphère unique au film, qui nous fait visiter Le Cap, des quartiers chics aux townships, que l'on avait découvert dans le très bon District 9. Forest Whitaker n'est là que pour trainer sa frimousse médusée et pour apporter la caution noire au film. Son personnage handicapé à la suite d'une attaque étant enfant est d'un ridicule affligeant tant il n'est pas développé. De plus, c'est une copie honteuse du personnage joué par l'excellent Matthias Schoenaerts dans Bullhead. Pour ce qui est du développement de l'histoire, on oscille entre un joli téléfilm et un thriller d'entrée de gamme, tout de même plaisant à voir.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=190335.html


dimanche 22 décembre 2013

Casse-Tête Chinois

Il n'y avait eu que trois ans entre L'Auberge Espagnole et Les Poupées Russes, sorti en 2004. Cette fois-ci, neuf années se sont écoulées avant la sortie du troisième volet des aventures de Xavier. Entre temps, Klapisch a eu le loisir de montrer à l'envi qu'il était capable du meilleur (Les Poupées Russes) comme du pire, Ma Part du Gâteau. Duris, lui aussi, s'est embourbé dans quelques galères (L’Écume des Jours, Molière...) mais a participé à de beaux projets tels que De Battre Mon Cœur s'est Arrêté ou L'Arnacoeur. Dix ans après le dernier volet qui touchait les sommets, on retrouve nos anciens colocataires barcelonais proches de la quarantaine, et un peu esquintés par la vie. On retrouve avec plaisir les effets de mise en scène que l'on aimait auparavant chez Klapisch dès les premières secondes et le générique de début. Cette fois-ci, tout se passe dans la grosse pomme, avec quelques flash-back à Paris. Et, alors que le premier volet reposait sur son scénario et que le second misait gros sur la mise en scène, le troisième s'appuie sur les personnages que l'on connait bien désormais. Scénette après scénette, on nous invite à rire, parfois avec eux, parfois à leurs dépends, mais l'humour est plus présent que jamais et c'est un vrai plaisir pour le spectateur que d'assister à ce vent de fraicheur qui donne la patate. On pourra arguer que l'histoire est déconstruite, que les coups de sang de Romain Duris sont caricaturaux, ridicules et usants, ou encore que certains acteurs sont en dessous, à l'image de la très belle Kelly Reilly, il n'en reste pas moins que ce film respire la joie de vivre et la transmet à travers l'écran. Un petit plaisir coupable qu'il ne faut pas bouder !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=193911.html


lundi 16 décembre 2013

The Immigrant

Je l'ai déjà dit ici, James Gray est selon moi le meilleur cinéaste en activité au monde. En quatre films, il a réussi l'exploit d'être traité par ses pairs comme un réalisateur de génie, malheureusement peu reconnu par la presse spécialisée outre-atlantique et boudé par les spectateurs américains. Aussi, jusque là, chaque film qu'il réalisait était meilleur que le précédent, ce qui ajoutait au côté légendaire de la chose. Two Lovers, le dernier en date, est mon film préféré et j'étais curieux de voir comment James Gray allait s'en sortir pour continuer sur la même dynamique avec son nouveau film. The Immigrant se passe au début du siècle dernier, au cœur du système d'immigration américain et de l'endroit de transition obligatoire pour ceux qui débarquaient sur la côte Est, Ellis Island. Marion Cotillard joue le rôle d'une immigrée polonaise qui arrive aux USA avec sa sœur malade, laquelle se retrouve coincée sur l'île en attendant d'être soignée. Marion se retrouve seule, livrée à elle-même, dans un monde qu'elle ne connaît pas. Elle trouve alors une solution, moyennant sacrifice, auprès d'un personnage sombre et mystérieux, l'inévitable Joaquin Phoenix, qui lui propose son aide pour tirer sa sœur d'affaire. Évidemment, cette aide n'est pas gratuite, et la petite Polonaise devra vendre corps et âme pour sauver la seule personne de sa famille qui compte encore pour elle. Les deux acteurs principaux sont excellents ; Cotillard avec son accent polonais qu'elle a dû travailler énormément tant il paraît naturel, et Joaquin Phoenix tiraillé entre l'amour qu'il porte pour sa préférée et sa cupidité qui le pousse à la manipuler à ses propres fins. Vu du côté de Marion, on est fasciné par cette espèce de syndrome de Stockholm auquel elle fait face. Il faut dire que son proxénète est le seul à pouvoir l'aider et que malgré tout le mal qu'il lui fait, elle lui doit presque la vie. Celle qui ne sait même pas manger une banane en arrivant là où tout est possible se familiarisera très (trop) rapidement avec l'anatomie masculine pour sauver sa sœur. Jeremy Renner a un rôle de détonateur, peut-être moins crédible et moins évident que les deux autres, mais il parvient à s'en sortir tout à fait convenablement. Sur le plan visuel, le film est magnifique. Les couleurs, les plans, la lumière, offrent le meilleur du possible et sont un régal pour les yeux. Au final, ce film est à mon avis le moins bon de James Gray, mais il n'en reste pas un bon film pour autant.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=194666.html


jeudi 12 décembre 2013

Hunger Games : L'Embrasement

Je le dis d'emblée, la chose la plus surprenante de ce film est l'affluence qu'il provoque et la difficulté que j'ai eu à trouver un siège de libre dans la salle. Incompréhensible, quand on connaît la médiocrité du premier volet et sa longueur. Le second volet est construit de manière identique, avec quelques défauts en plus et quelques points d'intérêt en moins. Tout d'abord, il n'y a plus la découverte du premier volet et la curiosité naturelle qui va avec. Ensuite, La première heure 15 est totalement inutile et ridicule. J'ai le sentiment que même les acteurs se font chier. Comme dans le premier, l'arrivée de la scène de baston dans l'arène est un soulagement de courte durée puisque toute l'action est bâclée. Les effets spéciaux sont franchement dépassés et graphiquement laids et il n'y a aucun suspense. Ce qui est très fort, c'est que là où les deux premiers volets auraient largement pu (et du) loger dans un film d'une heure trente, on en a fait deux de deux heures quinze. Le foutage de gueule est poussé à l'extrême dans ce dernier film qui se termine par une non-fin, prenant en otage le spectateur pour l'obliger à payer un troisième ticket dans quelques mois. C'est honteux, tout simplement, quoique conforme à ce que fait le film de bout en bout : du remplissage. D'abord on remplit le film de scènes insignifiantes, ensuite on se remplit les fouilles. Normal.

MA NOTE : 0/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=196666.html


mercredi 11 décembre 2013

Last Vegas

Un peu à la manière du très bon, drôle et touchant Space Cowboys sorti en 2000, Last Vegas s'empare d'un genre de film a priori réservé aux acteurs jeunes et fringants et le met à sa sauce en les remplaçant par des acteurs mythiques plus très frais. Douglas, Freeman, De Niro et Kline incarnent quatre profils stéréotypés de septuagénaires (plus ou moins) ayant une dernière cartouche dans le chargeur et la ferme intention de l'utiliser. Si le contraste entre les acteurs choisis et les gens lourds qui pensent être originaux quand ils vous sortent en soirée chez votre ami André qui fête son anniversaire "what happens at Dédé's stays at Dédé's" est énorme, il n'est pas suffisant pour faire de Last Vegas un bon film. On ne voit pas assez la ville, puisque tout se passe au sein d'un casino. L'intrigue est trop limitée, pas assez intéressante et trop prévisible pour satisfaire notre attente, et l'humour n'est pas assez efficace pour nous emballer. Tout cela sent un peu le réchauffé à la version maison de retraite de Very Bad Trip en plus soft et moins drôle. En plus, deux acteurs d'un des pires films de 2012, Think Like a Man, sont présents, et ça n'ajoute rien de bon...

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=181122.html


lundi 9 décembre 2013

Capitaine Philipps

Nombreux sont ceux, et j'en faisais partie, qui craignaient que ce film soit trop patriotique et soit une nouvelle tentative de montrer aux yeux du reste du monde que les USA sont au-dessus de tout, lois comprises. C'est en effet ce que la campagne de communication promotionnelle laissait craindre. C'était sans compter sur le fait que le réalisateur, l'excellent Paul Greengrass, est britannique et n'a que faire de la bannière étoilée. Le réalisateur de deux épisodes remarqués de la saga Jason Bourne et du très bon Green Zone n'a pas l'habitude d'être tendre et de retenir sa vision critique du monde d'aujourd'hui. Il avait d'ailleurs été repéré par un large public avec Bloody Sunday, sorti en 2002, qui traitait du conflit politico-religieux en Irlande. Autrement dit, les situations de crises en tout genre, Greengrass connaît, et il maîtrise à la perfection. Dans Capitaine Philipps, il explore une nouvelle facette de la peur moderne ; après la guerre civile, l'infiltration liée à l'espionnage et la lutte contre le terrorisme arrive le problème de la piraterie et de la prise d'otage. Comme à son habitude, tout est filmé de manière très brut, caméra à l'épaule, de manière à ce que l'on ait l'impression d'assister à un documentaire. Tom Hanks livre une prestation exceptionnelle, de la même façon que le leader des pirates, Barkhad Abdi, nouvelle sensation hollywoodienne. Après un quart d'heure de film, l'action est lancée et le film vous tiendra en haleine pendant deux heures. C'est d'abord le stress naturel lié à la traversée d'une zone connue dangereuse qui s'empare de vous, puis la menace qui pointe le bout de son nez, puis l'attaque, la confrontation et la situation de cohabitation violente qui s'installe sur le bateau. Le duel entre les deux acteurs principaux est magistral et restera dans les annales. Scotché à l'écran, vous n'avez plus la notion du temps et êtes totalement investi émotionnellement avec les membres de l'équipage. Vous vous demandez comment vous réagiriez dans de telles circonstances, et vous vous rendez compte que le Capitaine Philipps fait vraiment du bon boulot. La situation dégénère, et plus elle est sensible, moins vous savez comment elle va évoluer, contrairement à une majorité de film où l'on sait très bien comment ça va se terminer. C'est assurément un des films forts de 2013, sans doute le meilleur film d'action, de suspense et qui devrait bien figurer aux prochains Oscar. A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=191696.html


dimanche 8 décembre 2013

Quai d'Orsay

Des fois, je suis sidéré par les décisions prises par les têtes pensantes du cinéma. Qu'on puisse se dire, en 2013, dans une boîte de production, que l'on va adapter au cinéma une B.D. de toilettes aux dessins atroces et à l'humour à demi souriant me laisse sans voix. Toujours est-il que le projet est financé et que des têtes d'affiche comme Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz et Niels Arestrup rejoignent le navire. Si les deux premiers ne sont pas exempts de critiques, le dernier sauve le film et éclabousse l'écran de tout son talent à chaque scène où il apparaît. Je reproche au film de trop s’attarder sur des gags futiles à l'humour potache et de ne pas s'ancrer suffisamment dans le réel. Car que nous apporte le film ? Un humour cheap, une vision tronquée, populo et stéréotypée de la politique et aucune intrigue qui nous tienne en haleine. Où va le film ? Que cherche-t-il à montrer ? Il semblerait que même Bertrand Tavernier, pourtant pas n'importe qui, ne sache y répondre. A l'opposé des choix de réalisations faits dans ce film, nous avions pu nous délecter il y a deux ans de l'excellent L'Exercice de l’État. Ici, malgré quelques sourires et des décors authentiques intéressants, on s'ennuie ferme et le film est stérile.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203464.html


lundi 2 décembre 2013

Les Garçons et Guillaume, à Table !

De Guillaume Gallienne, le grand public ne connaît peut-être que le visage, sans savoir l'associer à un nom. Gallienne, c'est cet extra-terrestre qui nous offrait des scénettes de deux minutes dans le Grand Journal il y a de cela cinq ans. Toujours intelligentes, ces pastilles acidulées n'avaient selon moi pas leur place au sein de cette grande machine qui supportait mal qu'un comédien puisse prendre son temps, même en 120 secondes, pour poser son histoire, là où les plus grandes stars de la planète n'en ont pas le dixième pour répondre à une question existentielle lorsqu'ils sont sur le plateau en prime-time. S'il s'agit là du fait d'arme le plus connu de Guillaume, il n'est certainement pas représentatif de l’œuvre de ce dernier, bien plus tourné vers le théâtre. En tant que membre de la Comédie Française, il arpente (aujourd'hui encore) les planches pour jouer dans des pièces de théâtre classique, mais s'adonne aussi au théâtre moderne et crée en 2008 une pièce autobiographique, dont le film éponyme est adapté par l'auteur et acteur principal aujourd'hui. Gallienne maitrise donc beaucoup de ficelles, car c'est son œuvre, et il ne s'agit pas de la trahir. Excellent acteur, on se délecte tout au long du film de sa double performance en tant que Guillaume mais aussi dans la peau de sa mère. Le montage a du être un travail monumental pour conjuguer les scènes où les deux personnages interviennent. Au delà de ces deux points positifs, c'est surtout le rythme qui est à souligner dans ce film ; il est brillamment instauré. Pas une once d'ennui, pas un moment de moins bien, on est de tous les instants au cœur de l'histoire, pourtant très diverse, mais toujours passionnante, entrainante. L'humour est distillé avec une précision chirurgicale qui fait mouche à chaque fois. Le film ne tombe pas non plus dans le sentimentalisme exacerbé. Tout est juste, bien dosé. Le thème du film, les préjugés sur l’homosexualité et sur l'apparente virilité et le lien qui existe entre ces deux notions pourrait faire craindre un film moralisateur et lourd, mais ce n'est pas le cas. Bravo Monsieur Gallienne pour cette magnifique touche de fraicheur. Voilà un OVNI qui fait plaisir à voir !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180103.html


dimanche 1 décembre 2013

Evasion

La présence des deux mastodontes du cinéma d'action des 80's est sans contexte l'argument marketing numéro 1 de ce film, qui sans cela ne serait jamais sorti au cinéma. En effet, il s'agit là d'un téléfilm correct, mais ni le scénario très convenu et sans surprise, ni les acteurs secondaires caricaturaux, ni la mise en scène inexistante ne permettent à ce long-métrage de décoller à aucun moment. Dans le duel d'acteurs qui les a toujours opposés, Schwarzenegger sort encore une fois vainqueur, réussissant à nous offrir une palette plus large dans son jeu que son concurrent de longue date. Passez donc votre chemin, vous aurez tout loisir de voir Évasion en deuxième partie de soirée sur la TNT dans quelques mois.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=135257.html


dimanche 24 novembre 2013

Cartel

Au milieu des nombreux films sélectionnés à Cannes qui sortent en ce moment sur les écrans, le nouveau film du grand Ridley Scott ne semblait pas avoir à rougir ou à faire le timide. Car Cartel ne se contente pas d'être réalisé par l'inventeur d'Alien ou le réalisateur du mythique Blade Runner, il jouit également d'un casting XXL international : Michael Fassbender, Javier Bardem, Peneloppe Cruz, Cameron Diaz, Brad Pitt pour ne citer qu'eux. Normal, à partir de là, que les attentes autour du film soient importantes. Or, si vous voulez arriver à suivre l'histoire, il va falloir vous accrocher. Lorsque le film commence, vous avez très rapidement l'impression d'être arrivé en retard et d'avoir manqué les vingt premières minutes du film, cruciales à sa compréhension. Sauf que non, vous n'avez rien manqué. Et vous en êtes sûrs, puisque vous vous êtes tapé les pubs pour Magnum, Carte Noir et Conforama avant d'avoir le droit à ce pour quoi vous avez payé cher votre ticket. Cette désagréable impression de ne pas savoir ce à quoi on assiste et d'être complètement paumé dans le récit persistera jusqu'à la fin, je suis désolé de vous l'apprendre. C'est le montage, de façon générale, qui pêche. L'histoire n'a globalement pas grand-chose d'intéressant, et fait bien pâle figure face au classique du genre, Trafic. Ridley Scott lui-même avait réalisé un chef d’œuvre il y a une dizaine d'années, American Gangster, qui traitait également du trafic international, de drogue en l’occurrence. Dans Cartel, les acteurs semblent perdus, déboussolés, à l'image du scénario brouillon. On ne gardera pas grand chose de ce film, véritable échec, dont le souvenir s'évaporera en un instant.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=202971.html


jeudi 21 novembre 2013

La Vénus à la Fourrure

Dans la continuité des semaines précédentes, voici un nouveau film sélectionné au dernier festival de Cannes. Celui-ci est l’œuvre de Roman Polanski, illustre réalisateur qui, même quand son nom est entaché lors d'une affaire de mœurs, reste une référence dans le monde du cinéma. Très actif depuis le début des années 10, il s'agit de son troisième film après les bons The Ghost Writter et Carnage. Or, si le cadre de La Vénus à la Fourrure diffère de celui des deux précédents films, le thème et l'ambiance ont ceci en commun qu'ils traitent du malaise provoqué lorsque plusieurs personnes qui ne sont apparemment pas compatibles se retrouvent contraintes à la cohabitation dans un espace confiné. Ce dernier long-métrage pousse même l'exercice à l'extrême, puisque seulement deux personnages sont mis en scène et que l'espace confiné est une salle de théâtre vide. Autrement dit, aucun échappatoire n'est disponible, que ce soit spatial ou relationnel. Pendant une heure et demi, nous aurons l'occasion de voir l'excellent Mathieu Amalric et celle qui n'en finit plus de faire pleuvoir les éloges (après Dans La Maison), Emmanuelle Seigner, interagir, se rentrer dedans, rire, disserter, jouer sur scène, se remettre en question, se provoquer, plaisanter, tout cela pour le plus grand plaisir des spectateurs. Le film est rempli de lectures au second et au troisième degrés, ce qui crée une richesse formidable de niveaux d'interprétation. De la même façon, puisque nos deux comédiens s'évertuent à répéter une pièce de théâtre dans le cadre de l’audition de madame, nous avons le droit à une histoire (la pièce de théâtre) encastrée dans une autre (le temps de narration du film). Or, l'une comme l'autre sont rapidement passionnantes, et finissent inexorablement par se confondre de la plus intéressante façon qui soit. L'humour est au rendez-vous et les renversements de situation sont nombreux. Le spectateur est régulièrement suscité, bichonné dans son fauteuil par les prestations de haute volée des deux acteurs et par les clins d’œil scénaristiques. On prend son pied et on en redemanderait lorsque défile le générique de fin.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=213080.html


mercredi 20 novembre 2013

Inside Llewyn Davis

Attendu comme chacun des films des frères Cohen, Inside Llewyn Davis est arrivé avec la pression supplémentaire qu'ont les films sélectionnés au festival de Cannes. De plus, le film intègre le couple chaotique du brillant et populaire Drive, joué par Carey Mulligan et Oscar Isaacs, ajoutant encore à l'attente autour de ce film, tout comme le fait que le précédent, True Grit, datait d'il y a deux ans et demi et que les fans inconditionnels n'en pouvaient plus d'attendre. L'histoire se concentre sur les déboires d'un jeune musicien, joué par le très bon Isaacs, qui s'entête à vouloir percer dans la musique folk malgré les échecs accumulés, et après la disparition de son ami et compère de scène. On voit dès les premières minutes le guitariste se faire casser la gueule, après avoir chanté une douce chanson mélancolique et morbide. L'on peut alors déjà s'assurer que l'image est magnifique, avec des teintes beiges, rendant la photo froide et transformant la ville de New York en une matrice qui écrase les individus, et que l'on a l'impression de découvrir pour la première fois sous cet angle. Ce qui m'a frappé et déçu, c'est le peu d'humour que comporte ce film par rapport à ses aînés. Certaines situations portent à sourire, mais jamais à rire franchement. De plus, si l'on est bien conscient du marasme et de la précarité dans laquelle se trouve notre personnage principal, le film ne pose pas vraiment les enjeux de l'histoire, tâtonnant un peu de tous les côtés, le musicien ne sachant vers où se tourner. Normal pour un personnage déboussolé qui espère vainement le succès comme un joueur de loto miroite le jackpot, sauf que cela procure un sentiment d'abandon chez le spectateur qui ne sait pas où le film va et ce à quoi il doit être attentif. La galère, le système D, la difficulté de réussir dans le monde artistique, voilà ce qu'on retiendra, mais je ne placerais pas ce film comme une œuvre majeure des Cohen.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=195051.html


samedi 16 novembre 2013

En Solitaire

Depuis quelques années, François Cluzet est cantonné à des rôles de bons samaritains, ou à défaut de anti-héros dont on sait que le public embrassera la cause. Un handicapé, Tony Musulin, un homme à la recherche de sa femme enlevée... Et maintenant, un skipper en course pour un tour du monde en solitaire (d'où le titre du film) dans le cadre du Vendée Globe. Le principal intérêt du film est le dépaysement qu'il nous offre, et à ce titre il ne démérite pas, nous plongeant en immersion dans le monde inconnu de la navigation en haute mer pour un quidam comme moi. L'océan, les couchers de Soleil, les conditions climatiques extrêmes, les réglages du bateau et les communications avec les propres restés sur la terre ferme, presque tout est traité. On ne voit pas notre héros faire ses besoins, t on aurait été curieux de voir comment ça se passe dans ce cadre là. Puis, vient le grain de sable dans l'engrenage. L'intrus à bord du bateau, embarqué en douce à l'insu du skipper lors d'une escale pour réparer l'embarcation, est rapidement découvert par Cluzet. Forcément, il est là pour une noble cause. Évidemment, l'histoire en les deux personnages débute mal, évidemment elle termine bien, et évidemment c'est chiant comme la mort. C'est ce sur quoi mise le film, alors qu'il se serait bien mieux porté sans ce rocambolesque retournement de situation. On aurait aimé voir, pour une fois, une histoire d'homme physiquement seul mais en fait entouré de technologie lui permettant de communiquer avec l'extérieur. On voudrait "vivre", à travers l'écran, ce qu'est l'expérience d'une telle course, ce que seul le cinéma peut faire, à la différence des documentaires. Mais non, il fallait une trouvaille débile qui vienne tout gâcher et apporter encore de la morale indigeste. Quel dommage.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=205978.html


vendredi 15 novembre 2013

Snowpiercer, Le Transperceneige

L'idée de base est proche de celle que l'on retrouve dans de plus en plus de films depuis la moitié du 21ème siècle : le monde se meurt, le froid envahit la planète, l'humanité est menacée et se retranche dans un espace confiné. Dès lors, le principal danger n'est plus le climat, mais l'Autre, et l'enjeu est de survivre face au danger qu'il représente. Le mal. L'originalité de ce film réside dans la nature de l'espace confiné ; un train, obligé de rouler sans arrêt à grande vitesse pour combattre l'immobilisme qui rendrait le véhicule vulnérable au froid. Plus de mouvement, plus de moyen de luter contre le froid, et dans ce cas là, c'est la mort assurée. Finalement, on se rend bien vite compte que le film tient moins du regrettable Le Jour d'Après que de Titanic, l'histoire s'appliquant à opposer la troisième classe de queue de train à la classe à la classe aisée de tête de train. Dans ce monde post-apocalyptique, pas de classe moyenne, et de manière générale, pas de demi-mesure. Les pauvres sont nourris avec une pâte à l'allure infâme fabriquée à base d'insectes broyés, mais ils ne travaillent pas, à la différence des riches qui ont le privilège d'avoir un emploi qui les tire de l'ennui. Curieux monde, pas dénué de sens pour autant. Lorsqu'à force de persécution, une inévitable révolte naît, les gentils pauvres s'en vont rencontrer le fondateur du train, responsable de leur salut comme de leur perte, afin de lui faire entendre leur mécontentement. Ils devront avant cela traverser chaque wagon du train, avec une surprise de taille à chaque fois et un univers propre, un peu comme dans le classique film Cube. Les acteurs sont dans l'ensemble bons, et Tilda Swinton est excellente en sous-chef dominatrice belliqueuse. A ce titre, le châtiment corporel infligé à tout passer rendu coupable d'insurrection est une trouvaille originale et de qualité. L'autre trouvaille, c'est que si les riches se sont taillé la part du lion en occupant les trois quarts du train alors qu'ils représentent à peine la moitié de l'effectif, ils n'ont nulle part où dormir. En effet, leur est alloué un espace pour manger des sushis, un aquarium, un sauna, un restaurant haut de gamme, un bar, une discothèque, mais aucun lieu dédié au sommeil, comme si dormir était une perte de temps réservée aux pauvres. Intéressant point de vue, peut-être pas assez développé. A côté de ces points forts, le film cumule quand même quelques défauts, notamment sa longueur, bien trop importante par rapport à ce qu'il a à dire. Une demi-heure de moins n'aurait pas été un luxe, car la durée se fait sentir en fin de film ; fin qui est d'ailleurs interminable à partir du moment où le héros se retrouve dans le wagon de tête et où il est face à un dilemme et à une crise de conscience pleine de bons sentiments dont on se passerait bien.

MA NOTE : 2/4

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lundi 11 novembre 2013

Blood Ties

Plus de cinq ans après la sortie du mitigé Les Liens du Sang, Guillaume Canet, alors acteur principal, est cette fois-ci aux commandes du remake version américaine. Le casting est bandant (Clive Owen, Billy Crudup, Marion Cotillard, Mila Kunis, Zoe Saldana, Matthias Schoenaerts, James Caan...) et le petit Guillaume certainement un peu léger pour mener cette troupe à la baguette. Or il se trouve que l'actorat est le plus bel atout de ce film, qui pêche surtout par le manque de rythme, comme le faisait avant lui son ainé dont il est issu. Le scénario, co-écrit par le génial James Gray, est de bonne facture, mais le film est trop long, trop lent et met du suspense là où il ne devrait pas y en avoir. L'image, elle aussi, est belle et bien travaillée, mais n'arrive jamais à rendre le film aussi bon que les exemplaires films de référence du genre, notamment La Nuit Nous Appartient, du même James Gray. Nous n'arrivons jamais à atteindre l'intensité nécessaire à nous faire adorer le film, faute de rythme, de lâcher prise (le film donne l'impression d'être trop sous contrôle et manque de naturel) et de véritable retournement de situation (ceux présents dans le film sont très attendus). C'est donc la même expression mitigée qui se dégage de ce remake, comme elle se dégageait de l'original.

MA NOTE : 2/4

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dimanche 10 novembre 2013

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2

Après le très bon La Graine et le Mulet, sorti en 2007 et acclamé par la critique, Abdellatif Kechiche revient cinq ans plus tard avec La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2. Très attendu du fait du précédent film, le long-métrage débute son existence en trombe en remportant la Palme d'or alors que le montage n'est même pas terminé (le film est projeté à Cannes sans générique, ce qui sera considéré comme la goutte d'eau qui fera déborder le vase par les techniciens ayant contribué au film, déjà passablement énervés par les méthodes capricieuses et le caractère ingrat et psychorigide du réalisateur). A ce début contrasté est venue s'ajouter la fameuse polémique portée par les deux actrices principales du film, dénonçant les conditions très difficiles de tournage auxquelles elles ont été confrontées. Avec tout ce remue-ménage, on en aurait presque oublié le principal. Il se cache un film derrière ces actualités "people". Comme il l'avait précédemment fait, Abdellatif s'est appuyé sur une jeune actrice pleine de talent, Adèle Exarchopoulos, et lui a confié le rôle d'un personnage éponyme, sans doute pour renforcer le réalisme. Nous la suivons durant son adolescence et les premières années de sa vie d'adultes, soit les deux premiers chapitres de sa vie post puberté. Il se trouve qu'Adèle est une jeune femme dont la beauté ensorcelle tous ceux qui la côtoient et qui a l'embarras du choix pour choisir la personne qui aura l'honneur de partager sa vie. J'aurais d'ailleurs aimé que le film développe un peu l'idée selon laquelle il est extrêmement difficile pour cette fille d'avoir des rapports "normaux" avec les autres, désintéressés sur le plan charnel, avec les hommes comme avec les femmes, du fait de sa trop grande beauté. Être belle, c'est bien, mais être somptueuse conduit à la solitude. Jalousie de ses semblables, désir du sexe opposé, il devient rapidement difficile d'interagir avec les autres sans éveiller l'un de ces deux sentiments. La solution peut passer par le travail avec les enfants en bas âge, qui n'auront pas ce type de réaction vis à vis de leur maitresse. Elle peut également passer par l'homosexualité. D'abord curieuse de la chose, Adèle va passer par une phase de découverte, laquelle s'avèrera payante grâce au choix de celle qui restera l'Amour de sa vie, interprétée par Léa Seydoux. La complémentarité du couple, avec un élément issu d'un milieu aisé et cultivé, doué artistiquement, et un autre qui maitrise les fondamentaux de la vie, notamment faire la cuisine, élever des enfants ou faire l'amour, sa propension à tirer l'autre vers le haut, nous emporte dans le récit. Nous vivons avec les deux amantes. On marche avec elles, bouffe avec elles, baise avec elles, travaille avec elles. Nous sommes une partie d'Adèle, et c'est bien la force du film. Ses soucis sont les nôtres, nous sommes heureux pour ses accomplissements, et peinés pour ses déconvenues. Malgré tout, et même si je n'ai pas trouvé de longueur à un moment précis du film, j'ai trouvé l'ensemble un peu long. Mais le film est fort et nous laisse plongés avec les deux personnages principaux pendant plusieurs jours après le visionnage du film, et c'est un joli tour de main !

MA NOTE : 3/4

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dimanche 3 novembre 2013

Malavita

Que Luc Besson jouisse d'une telle notoriété est assez étrange quand on se penche sur sa filmographie. Son dernier film potable, Le Cinquième Élément, date tout de même de 1997. Depuis, une succession de gros navets et de films pour enfants à la qualité bien médiocre. Sa plus grosse réussite en ce 21ème siècle est peut-être bien l'attraction du Futuroscope. Le producteur/réalisateur (c'est bien dans cet ordre qu'il faut le dire) avait d'ailleurs déjà collaboré avec De Niro qui faisait la voix d'un des personnage de la trilogie Arthur. Dans Malavita, Robert est le personnage principal, comme d’habitude un mafieux, mais qui cette fois-ci est contraint à l'exil après qu'il a dénoncé toute sa famille contre une immunité gouvernementale. Je fais ici une parenthèse ; beaucoup de personnes de moins de trente ans considèrent Robert De Niro comme un médiocre acteur qui ne joue que dans des mauvais films. Il faut dire qu'après 1997 et Jackie Brown, sa carrière se révèle assez chaotique... Mais les années 70, 80 et 90 ont vu un Robert De Niro du feu de Dieu dans plus de films légendaires qu'aucun autre acteur au monde ne peut espérer figurer. GQ disait en 2011 de lui qu'il avait la plus belle filmographie de tous les temps, et j'appuie leur classement. Ce type est un monstre du cinéma qui s'est doucement laissé reposer sur ses lauriers depuis maintenant une quinzaine d'années. Fin de parenthèse, et retour donc au personnage de notre histoire. Après quelques tentatives ratées de relocalisation, il se retrouve dans un bled de Normandie, relogé par la CIA. Et c'est là que les ennuis commencent. Malheureusement, ce sont les spectateurs qui en font principalement les frais. Le film est rempli de clichés pas vraiment drôles ni intéressants. En fait, l'intrigue est inintéressante au possible et le film tente d'embrasser la vie de chaque personnage de la famille à la manière de United States of Tara version mafieuse, sauf que le tout est d'une banalité affligeante. Comment Besson, qui dispose d'un carnet d'adresse bien rempli et de moyens financiers conséquents, peut-il proposer un film à peine meilleur qu'un téléfilm digne d'un Joséphine Ange Gardien au dessus du lot ? On a vraiment l'impression d'être devant TMC un dimanche après-midi ! Aucun rythme, aucune nouveauté, aucun intérêt, aucun rire, aucun plaisir dans la mise en scène ni dans la photographie, et des acteurs pas transcendants. Tout marche au ralentis, et on ressort avec la nette impression de s'être fait arnaquer. Luc, mets toi une chose dans la tête s'il te plaît : le Futuroscope a besoin de toi, pas le cinéma.

MA NOTE : 1/4

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dimanche 27 octobre 2013

Gravity

Alfonso Cuaron a fait trois films assez connus, mais le grand public peut se faire une image de lui grâce au troisième volet d'Harry Potter, Le Prisonnier d'Azkaban. Sur les huit films, il s'agissait du seul dans lequel on remarquait une "patte" du réalisateur, une personalité autre que celle tirée des livres, ce qui en faisait à mon goût le meilleur film de la saga, alors que les studios le lui avaient reproché et avaient continué avec des réalisateurs de la BBC à qui ils avaient justement demandé la plus grande neutralité dans le traitement de l'histoire. Après le sortie en 2006 de Les Fils de l'Homme, adoré ou détesté, le Mexicain a pris son temps pour mettre sur pied un projet ultra novateur consacré à l'espace. L'objectif : offrir au spectateur une expérience unique et hyper réaliste de vie dans l'espace, en montrant les meilleurs côtés comme les pires. Pour être en orbite autour de la Terre à 600km d'altitude, les satellites doivent avancer à 8 km/s, soit près de 30 000 km/h. Trois fois plus vite qu'une balle de révolver. Cet élément que nous, spectateurs lambdas, avons du mal à intégrer, les personnages principaux de Gravity vont eux avoir à y faire face de plein fouet. En effet, lors de la destruction d'un satellite, les débris continuent de dériver à la même vitesse, et deviennent une menace à prendre très au sérieux pour tous ceux qui se retrouvent à a même altitude et sur le même rayon orbital. Le film nous montre ainsi une équipe d'astronautes en mission pour réparer un satellite lorsque les débris d'un autre satellite viennent les percuter et mettre en danger leur situation. Les seuls rescapés de cette collision sont le Docteur Stone (Sandra Bullock) et un "doyen" de l'espace, Matt Kowalski (George Clooney). Si ce dernier est parfait dans son rôle, je dois dire que l'un des rares défauts du film est la crédibilité du personnage interprété par Sandra. Émotionnellement instable, elle a perdu son enfant et se sent coupable, et est interprété par une actrice au visage déformé par le botox... Il est difficile de croire que quelqu'un comme ça ait été choisi pour être envoyé dans l'espace ! Seulement, le film réussit à nous faire oublier ce malentendu par sa force et par l'intensité de son histoire. En une heure et demi tournée en quasi temps réel, nous resterons bouche-bée, les yeux scotchés sur le devenir du Docteur Stone. Sa seule mission ne devenant rapidement plus que survivre, elle passera par de nombreuses étapes décisives avant de pouvoir espérer s'en sortir. Alors que nous prenons la dimension de notre monde et de notre existence, nous prenons après coup la dimension de l'importance des détails. Où l'arrivée dans une station spatiale ne se doit qu'à la présence d'un extincteur à portée de main... Après visionnage du film, vous aurez le plaisir de vous remémorer chaque détail qui a permis un tel parcours du personnage principal, et à quoi tout cela s'est joué. Vous avez peut-être entendu des spécialistes de l'espace à la radio ou à la télé en parler : tout dans ce film est conforme à la réalité de l'espace, de l'absence totale de sons à l'impossibilité de se mouvoir sans outil spécifique à propulsion en passant par les écarts de température. Grandiose, le film incarne à merveille la notion de "cinéma spectacle" dans le meilleur sens possible, vous emportant loin, très loin de votre fauteuil. A voir sur le plus grand écran possible, en 3D et dans une salle bien équipée au niveau son (car si l'espace est muet, le film, lui, ne l'est pas, et jouit d'un son surround au top de ce qui se fait).

MA NOTE : 3/4

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vendredi 25 octobre 2013

Shérif Jackson

Ce film est arrivé sur la pointe des pieds, c'est le moins qu'on puisse dire. A la réalisation, les frères Miller forment une équipe et font ainsi un clin d'oeil supplémentaire aux frères Cohen. Car le film est truffé de références à tout un tas de réalisateurs de diverses époques. Le film ne se prend pas vraiment au sérieux, allant jusqu'à tuer les deux réalisateurs lors de la séquence d'ouverture. La suite est composée d'un trio entre un pasteur fou à la tête d'une secte et qui use des tous les moyens pour arriver à ses fins quitte à contredire allègrement ce qu'il prêche, une veuve vengeresse dont le mari a été tué par ce même pasteur et un shérif aux méthodes peu orthodoxes interprété par un Ed Harris en mode clochard qui pue à travers l'écran. Le film nous offre une scène grandiose autour d'une table en bois exotique tout juste importée d'Amérique Centrale. Pour le reste, si l'on passe un bon moment, il faut être honnête et dire également que le film n'invente pas grand chose et n'est qu'une compilation de choses qu'on a vues à droite à gauche. Appréciable, mais pas unique ni même mémorable.

MA NOTE : 2/4

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mercredi 23 octobre 2013

Turbo

Turbo est le nouveau film d'animation des studios DreamWorks. Depuis 2010, je tiens à préciser que le studio n'a réalisé que des films médiocres, des suites ou des spin-off : Shrek 4, Megamind, Kung-fu Panda 2, Le Chat Potté, Madagascar 3, Les Cinq Légendes et Les Croods. Leur dernier film original de qualité, Dragons,  a donc plus de trois ans et il devient pressant pour toute l'équipe de retrouver le chemin du succès avec une nouvelle idée. En fait, Turbo n'a rien de très original. Il compile juste l’histoire du vilain petit canard qui avait un rêve inaccessible, l'histoire du super-héros qui acquiert des supers-pouvoirs de façon subite et une version allégée de Cars. Et, par la même occasion, le film manque cruellement de personalité, de moments forts uniques. Rien ne le démarque de ce qui a déjà été fait. Le scénario est prévisible, les personnages sympathiques mais oubliables, l'animation belle mais pas extraordinaire et la 3D dispensable. L'humour, lui, n'est pas assez incisif pour nous marquer. Comprenons-nous bien, le film est de meilleure facture que ses deux prédécesseurs mais il ne restera pas dans les anales.

MA NOTE : 2/4

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dimanche 20 octobre 2013

C'Est La Fin

Popularisée chez nous par l'excellente série Platane, une pratique est à la mode dans le monde du cinéma aujourd'hui : celle de faire jouer aux acteurs leur propre rôle. Sorte d'auto-fiction avec obligation d'auto-dérision due à la structure même de l'exercice, C'Est La Fin prend place dans la villa hollywoodienne de James Franco en pleine pendaison de crémaillère. Alors que se met en place l'Apocalypse et que tous ceux qui ont été bons durant leur vie se voient aspirés vers le ciel afin d'y mener un après-vie au paradis, les acteurs, eux, sont piégés sur Terre. Cette vision du milieu du cinéma, antipathique, égoïste et hypocrite lance le film sur les chapeaux de roues lors des vingt premières minutes. Le film est très intéressant quant à la personalité des stars et à leur façon d'inter-agir en société. Le début du cataclysme aux couleurs du jugement dernier (non, pas Terminator 2) marque un coup d'arrêt et le film devient alors moins drôle, moins intéressant, moins intense. En fait, les scènes les plus intéressantes sont celles qui ont lieu lorsque les congénères discutent entre eux sans se soucier des évènements qui ont lieu à l’extérieur du refuge. L'humour est inégalement parsemé tout au long du film mais on rit vraiment de bon cœur à plusieurs reprises. Et puis, quel casting ! James Franco, Jonah Hill, Seth Rogen pour ne citer qu'eux...

MA NOTE : 2/4

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vendredi 18 octobre 2013

Machete Kills

Trois ans après un premier volet réussi et qui était aussitôt devenu une référence du genre, Robert Rodriguez remet ça. Une gueule de gros dur, des filles magnifiques en petite tenue, des flingues plaqués or, des explosions à gogo, et un casting XXL. Alors bon, il se trouve que le premier volet jouissait d'un côté old-school et d'un charme à base de violence stylisée et humoristique. Or, dans ce second volet, si on retrouve à peu près les mêmes éléments, l'intrigue s'éparpille beaucoup trop dans de petites scénettes qui dévient sans cesse de l'intrigue principale, ce qui perd le spectateur. L'humour, lui, est bien plus rare et fait moins mouche qu’auparavant. Tout cela sent un peu le réchauffé et manque d'originalité. Le pire, c'est qu'après avoir perdu du temps en anecdotes annexes, le film ne nous offre même pas de fin et se termine en queue de poisson. Décevant...
P.S. : Amber Heard serait-elle la plus belle femme du monde ?

MA NOTE : 1/4

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mercredi 16 octobre 2013

Players

Je n'irai pas par quatre chemins : ce film est un navet. Tout d'abord, il va définitivement arrêter de faire jouer des rôles à Justin Timberlake pour lesquels il a dix ans de trop, parce que ça devient vraiment gênant. Ce mec a 32 ans et fait son âge, et que ce soit dans Time Out ou dans Players, on voudrait faire croire qu'il en a 25. L'écart ne semble pas énorme, et pourtant, à cet âge là, il l'est. Ensuite, le scénario est simple mais se complique la vie en introduisant des situations et des personnages pas utiles au développement de l'intrigue. Le film a également la responsabilité de pourrir un idéal féminin pour nous les hommes : l'anciennement magnifique Gemma Arterton apparaît défigurée par la chirurgie esthétique et me fait dorénavant davantage penser à une dorade du rayon poissonnier de Carrefour qu'à un sexe-symbole, d'autant plus qu'elle est bien trop maquillée. Seul Ben Affleck sort un peu son épine du jeu en prêtait ses traits à un chef d'entreprise un peu extrême, quasi gourou, aux pratiques managériales un peu douteuses. On se fait chier, on n'est pas surpris, les paysages ne sont pas beaux et les acteurs ne sont pas bons. Une justice là-dedans ? Le film n'est déjà plus à l'écran !

MA NOTE : 1/4

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mardi 15 octobre 2013

Prisoners

Le dernier film de Denis Villeneuve, Incendies, avait remporté de nombreux prix, au festival Sundance, à la Mostra de Venise, aux BAFTA Awards, mais surtout le César et l'Oscar du meilleur film étranger. D'ailleurs, Noir Amer l'avait fait figurer dans son Top 10 de 2011. C'est donc avec de gros espoirs que nous avons découvert ce film qui marque le passage du réalisateur à un univers nouveau pour lui : celui des gros studios américains, avec un casting XXL. Et il y avait à boire et à manger dans ce casting, car si Paul Dano et Jake Gyllenhaal défraient la chronique, Hugh Jackman est davantage au premier plan de navets pour décérébrés qu'autre chose, et sa qualité de jeu d'acteur laissait jusqu'alors largement à désirer. Il se trouve que si Paul Dano est la hauteur de sa réputation dans ce film, Jake illumine l'écran à chacune de ses apparitions. Son personnage, bourré de tiques et donnant l'impression de sans cesse luter pour ne pas sortir de ses gonds donne une impression de puissance qui n'est pas maitrisée et qui du coup se traduit par une fragilité perceptible. La grosse surprise du long-métrage, c'est Hugh Jackman. Il est bon. Oui, ce mec est capable est capable de bien jouer ! L'escalade de la violence, la transformation physique, la paranoïa qui l'anime avant même le drame familial qui survient en font l'élément différenciant du film, qui lui permet de rentrer dans une autre dimension. Celle des films qui feront date et dont on gardera un souvenir impérissable. Non pas celui d'une scène précise, mais celui d'une impression laissée, ressentie ; celui d'un état d'esprit dans lequel le film nous aura plongés pendant un bon moment. Enfin, impossible de ne pas aborder la mise en scène superbe de Villeneuve. On est tenus à la gorge sans que rien ne nous soit caché ou presque (juste l'élément final de l'enquête). La lumière est sublime, les plans sont magistraux. L'esthétique du film et la tension qui s'en dégage m'ont beaucoup fait penser au déjà très bon Zodiac, d'un certain David Fincher. Et on sait tous ce qu'être comparé à Fincher veut dire...

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180887.html


dimanche 13 octobre 2013

The Way, La Route Ensemble

Emilio Estevez est un patronyme qui ne doit pas dire grand chose à la plupart d'entre vous. En effet, après avoir été tête d'affiche de films à succès il y a près de vingt ans, le bonhomme s'est ensuite essentiellement contenté de réaliser des épisodes de séries policières américaines à la qualité moyenne. Peut-être en a-t-il eu marre, crise de la quarantaine aidant, mais toujours est-il qu'il est sorti de l'ombre pour nous livrer une œuvre personnelle sous forme de récit initiatique. Au départ, un père va chercher le cadavre de son fils mort sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle lors d'un accident. Il décidera assez rapidement de faire lui-même le chemin que son fils avait entrepris, sans trop savoir pourquoi. La chose se fait naturellement et avec une envie démente, liée à l'ultime hommage qu'un père peut rendre à son fils décédé avant l'heure. Martin Sheen, personnage principal donc, tient le film sur ses épaules tout autant que les paysages, tout simplement sublimes. On est amenés à partager ce périple et à voyager avec les personnages. Certes, les péripéties relèvent du conte et les traits de caractère des camarades rencontrés au fur et à mesure sont clichés, mais l'on reste frappés par tant de beauté. Les tensions et colères du début font leur travail, et une fois l'abcès percé, la troupe se renforce en une union simili-familiale qui fait chaud au cœur. Ce film est une très bonne surprise et favorise le plaisir des sens pendant deux heures de marche à travers les Pyrénées comme on les a rarement vues.

MA NOTE : 3/4

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samedi 12 octobre 2013

Insidious : Chapitre 2

A peine un mois après la sortie du très réussi Conjuring, on retrouve James Wan pour la suite du remarqué Insidious. Le film commence là où le premier volet s'était terminé. Tout tourne donc autour du personnage du mari, sauf que cette fois-ci le point de vue est quasi omniscient, la caméra suivant tour à tour la mère, le fils, mais aussi des experts dans le domaine de la possession et des démons. Wan continue à sortir des sentiers battus en s'évitant quelques scènes rébarbatives à bases de fausses peur et de chats qui déboulent dans le champ avant que la vraie menace ne montre son visage. On ne flippe pas vraiment, et le film ne fait que dérouler sans accroc la bobine installée il y a déjà trois ans. Pas vraiment de surprise, donc, mais un film d'une bonne facture générale.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203056.html


vendredi 4 octobre 2013

Elle s'en va

Après Les Miller, voici donc, à une semaine d'intervalle, un nouveau road-trip en famille, cette fois-ci sur les routes de campagnes françaises. Le côté franchouillard est poussé à l'extrême avec pour actrice tête d'affiche Catherine Deneuve, très bonne et très touchante dans ce rôle, icône du pays depuis un demi siècle. La crise de la soixantaine de cette mamie sexy nous fait un peu penser à un American Beauty édulcoré. Hélas, le film patauge un peu par moments, se montrant trop muet et attentiste parfois, et trop bavard et explicatif à plusieurs reprises. Certaines rencontres (belles ou cocasses) resteront dans les anales, ainsi que certaines tirades, notamment le phrasé très (trop) travaillé d'un amant d'un soir amateur de cougars. La relation qu'elle entretient avec son petit-fils est intéressante, mais aurait peut-être mérité d'être davantage creusée ; et sa fille joue comme un pied et vient un peu foutre en l'air la fin du film. Intéressant donc, mais pas à la hauteur de quelques critiques dithyrambiques que le film a reçues.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=210032.html


jeudi 3 octobre 2013

Blue Jasmine

77 ans. Ça impose le respect, non ? Et bien, pour respecter comme il se doit notre cher Woody Allen, critiquons son travail sans tenir compte ni de son âge ni de la popularité de l'auteur, et concentrons-nous sur le film lui-même. Après avoir parcouru Paris, Rome, Londres, Barcelone et j'en passe, Woody a remis les voiles vers le pays de la toute puissance. Cette force, notamment financière, démesurée, est à l'origine de comportements déviants, à l'image du personnage magnifiquement interprété par Cate Blanchett, ex-femme d'un escroc de grande envergure. Elle incarne donc une femme à la folie inconstante, victime des maux modernes des pays développés. Le problème, c'est qu'un personnage comme celui-ci, si bien joué soit-il, est épuisant pour le spectateur (comme il le serait dans la vraie vie) et rend le film rapidement usant, voire austère. On voit où Woody veut en venir, le besoin d'exister à travers l'autre, de se sentir supérieure, aimée, mais tout cela est un peu attendu, systématique et moralisateur pour me faire prendre mon pied. Sur la forme, on notera le passage du réalisateur au format 2.35, lui qui privilégiait jusqu'alors le 1.85 (ce que les gens appellent le 16/9). Si la bobine s'est élargie, il n'en va pas de même pour l'intrigue qui reste assez mince et linéaire. En somme, il s'agit d'un Woody Allen moyen, mais très loin des éloges qu'il a reçues de certains journaux.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=206191.html


mercredi 2 octobre 2013

2 Guns

Denzel Washington et Mark Wahlberg sont deux grands acteurs que le public aime. Malheureusement, le premier alterne entre bon (Flight) et moins bon (Sécurité Rapprochée) et le second n'a rien fait de bon depuis plus de trois ans, avec Fighter, et reste sur cinq nanars de suite (Crazy Night, Ted, Contrebande, Broken City, No Pain No Gain)... Ce film œuvre donc avant tout dans le but de réhabiliter ces deux stars au sein d'un film où la véritable plus-value viendra justement de son casting et de la relation entre les personnages joués par les deux acteurs à l'écran. Noir Amer l'a noté à plusieurs reprises, mais le film d'action cool où les anti-héros charismatiques volent entre les balles sans jamais être inquiétés, tendance lourde des années 90, revient à la mode et ici, on aime ça ! Action, humour, complicité en Mark et Denzel, autant ne pas faire de fausse hypocrisie, on prend un malin plaisir à assister à tout ça. Après, le scénario manque d'originalité et pêche en allant chercher dans la fameuse théorie du complot qui me sort par les yeux. Dommage, mais pas suffisant pour bouder son kiff.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=189472.html


samedi 28 septembre 2013

Ma Vie avec Liberace

Revoilà le très énigmatique Steven Soderbergh. Le plus controversé des réalisateurs actuels, boulimique de travail à la façon d'un Woody Allen, bénéficie toujours d'un soutien inconditionnel d'une partie de la profession, et l'on se demande bien pourquoi quand on a vu ses derniers travaux ; Effets Secondaires, Magic Mike ou Contagion auraient-t-ils reçu le même accueil s'ils avaient été signé de la main d'un quidam ? J'en doute. Ma Vie avec Liberace est sensé être son dernier long-métrage, l'homme ayant décidé de se retirer du monde du cinéma. Parlons d'abord du casting : pour incarner le pianiste vieillissant, c'est le sex-addict Michael Douglas qui a été choisi, ce qui s'avère au minimum un choix intéressant et plaidable ! Celui qui a choppé un cancer de la gorge à force de lécher des chattes pas fraîches se trouve mué en grande folle friande de jeunes hommes qui jouent pour lui le rôle de muse. Dans ce rôle, Matt Damon est comme souvent : ni mauvais, ni vraiment bon. Je continue à dire que cet acteur est surestimé et qu'il n'a pas les épaules pour faire monter d'un cran un film. De plus, sa carrière prend décidément un sale tournant depuis Green Zone, son dernier véritable bon film (il y a plus de trois ans...). Le film lui-même n'est que profusion d'intérieurs bling-bling, de chirurgie esthétique, de costumes à strass et paillettes et de collection de perruques. On s'ennuie sérieusement, la relation de domination totale qu'exerce la cantatrice sur son poulain étant très loin du niveau des meilleurs films du genre. Le rythme est bien trop lent, il n'y a pas de véritable enjeu et les acteurs eux-même ne semblent pas vraiment y croire. Et puis, tout ce monde est présenté de façon bien trop opaque pour qu'on puisse s'intégrer dans le récit. D'ailleurs, Liberace est apparemment pianiste, mais on ne le voit que très rarement travailler, ce qui aurait sans doute apporté davantage de naturel au film.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=139160.html


vendredi 27 septembre 2013

Les Miller, une Famille en Herbe

Je m'attendais, à la sortie de ce film arrivé sans faire de bruit, à un résultat à l'image de l'affiche : un truc un peu niais, gentillet, à l'humour convenu et qui ne soit pas trop dérangeant. Ma foi, j'ai été ravi d'avoir fait l'effort de me déplacer pour infirmer ce pré-jugement hâtif ! Il se trouve que mis à part le fiston, les trois autres personnages ont une personalité intéressante et sont incarnés par des acteurs solides qui livrent une bonne prestation. Il n'y a aucune perte de temps au départ et on est très rapidement dans le cœur de l'action proprement dite. Il y a une vraie synergie autour des effets comiques qui sont tantôt surprenants, tantôt choquants (dans le bon sens du terme !) mais qui font toujours mouche ! Le format du road trip à l'américaine revisité dans un contexte où tous les protagonistes doivent prétendre être une famille marche du tonnerre. Tout ça ne redescend un peu que lors du dernier tiers du film, où les valeurs de la vraie famille américaine et la mise en place du happy-ending viennent ternir la qualité du film et son originalité. Mention spéciale à Jennifer Aniston, pour une fois très bonne et qui libère totalement son potentiel comique !

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=193459.html


jeudi 26 septembre 2013

Riddick

Cette saga interplanétaire est curieuse. Le premier volet, Pitch Black, était une sorte de revanche sur Alien où l'on anéantissait tout risque de peur en remplaçant Sigourney Weaver par Vin Diesel, soit le mec pour qui on ne se faisait pas trop de soucis au milieu des méchantes bébêtes. Le film fonctionnait bien et avait le mérite d'être très rythmé et musclé. Le second volet, sorti en 2004, soit quatre ans plus tard, apportait à boire et à manger. L'univers avait été travaillé et offrait une palette de planètes aussi originales qu'austères, mais l'arrivée d'une armée de Power Rangers méchants venait un peu tout casser. Après leur avoir mis une leçon, Riddick revient dans ce troisième volet éponyme presque dix ans plus tard et , chose surprenante, toujours avec le même réalisateur. Quand on sait à quel point Vin fait sa diva sur les tournages et impose dans modifications de dialogues et de scénario aux réalisateurs, on ne peut que tirer son chapeau à David Twohy pour tenir le coup au fil des années. Tout de même, pour entrer dans le vif du sujet et de Riddick, on note que dans ce nouveau film, il semblerait que le chauve musclé ait refusé de faire le moindre effort ; toute la confrontation entre son personnage et les chasseurs de prime venus le capturer ne tourne qu'autour de la crainte que son nom évoque, sans que jamais il n'ait à confirmer ce statut d'homme dangereux par aucune action plus périlleuse que de bavarder en se la pétant. Et si la période de survie du anti-héros solitaire a son charme, l'absence de tout doute à propos du Furien nous laisse de marbre devant sa période de reconquête de ses moyens physiques. L'affrontement avec ses chasseurs n'est rien de plus qu'une banales série B, et les monstres serpentesques ne jouent pas un rôle assez grands pour vraiment peser sur l'histoire. Bref, les promesses ne sont pas tenues.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=178185.html