Sans préliminaires, voici la liste des 10 pires films que j'ai vus en 2015. A noter que j'ai eu la chance de ne pas avoir à mettre de 0 cette année.
Numéro 10 : American Sniper
N'y allons pas par quatre chemins, on est largement en droit de se
demander pourquoi ce film était oscarisable. La réponse est simple :
parce que c'est papi Clint qui l'a fait ! Quelques mois après la bonne
surprise que représentait Jersey Boys,
Clint revient avec un nouveau film de guerre, centré sur un héros
adoubé par les Républicains et détesté par les Démocrates et les
Européens. Ces querelles de spectateurs donnent bien beaucoup d'intérêt à
un film qui n'en mérite pas tant, puisqu'il me semble que rien de
nouveau n'y est traité. Le blues, puis la franche dépression du retour
ont été maintes et maintes fois transcrites à l'écran, de manière plus
brillante, à l'image d'une scène magistrale du récent Démineurs,
où le héros était encerclé par des boîtes en cartons multicolores dans
un rayon céréales de supermarché, complètement inadapté qu'il était
devenu à la vie en société. La folie des fous de la gâchette trouve elle
sa place dans un film comme Jarhead. American Sniper
manque d'un fil rouge clair, d'une volonté de montrer quelque chose. Les
péripéties du soldat se déroulent et finissent par nous perdre dans
l'indifférence, jusqu'à son assassinat dont la mise en scène fait tout
pour qu'il nous inspire l'indifférence. Reste une scène très graphique
de baston dans une tempête de sable, pépite au milieu d'un gâteau trop
farineux et lourd pour être digéré facilement.
MA NOTE : 1/4
Numéro 9 : Ant-Man
Voici le dernier né de l'écurie Marvel. A peine a-t-on eu le temps de
digérer le précédent qu'on nous livre la fournée suivante. Cet Ant-Man
n'a pas grand chose d'innovant. On est dans un registre et un cadre bien
connu, et le film pêche par ses enjeux qui sont franchement dépassés et
lassants. Si le méchant met le grappin sur l'objet convoité, le monde
va vers sa destruction. L'objet convoité, c'est une armure permettant à
la personne qui l'utilise de rétrécir tout en conservant sa masse et
donc sa force. Comment est-ce possible ? Et bien voyez-vous, dans un
atome, il y a une certaine distance entre le noyau et les électrons qui
gravitent autour. Ce vide compose la majorité d'un atome, et le costume
permet de supprimer ce vide, ne conservant que le noyau et les
électrons, vous rendant donc miniature en conservant vos propriétés.
Pour le côté scientifique, le film colle sur ce point si l'on accepte de
croire à cette histoire. Par contre, il faut rester cohérent, et le
film ne le fait pas. Le film part du postulat qu'en supprimant tout le
vide de nos atomes, nous aurions la taille d'une fourmi. Bien, mais
alors pourquoi et comment le héros se retrouve-t-il rétréci à l'échelle
sub-atomique ? Cela ne fait pas sens, puisqu'une fois que le vide a
disparu, le costume ne devrait plus pouvoir faire rétrécir son hôte...
Le rythme est mollasson et le film en général manque d'intérêt, de
piquant, sans compter qu'il est cousu de fil blanc. L'ennui laisse
poindre le bout de son nez et sa longueur ne l'aide pas à rendre les
évènements plus dynamiques.
MA NOTE : 1/4
Numéro 8 : Nos Futurs
Pour l'anniversaire de Yann, sa petite amie Estelle lui organise un
anniversaire surprise. Or, Yann ne semble pas emballé, et fait même
plutôt la gueule alors qu'une suite de photos de son enfance défile sous
les yeux des convives, où on peut le voir à de nombreuses fois
accompagné du même ami qui n'est pas présent lors de cette célébration.
Voilà le point de départ de l'histoire. Yann, campé par Pierre "fils de"
Rochefort inexpressif et caricatural, est un stéréotype du mec haut
gradé et malheureux, coincé et enfermé dans son travail. Suite à une
remarque de sa femme, campée par une Mélanie Bernier absolument
magnifique, mais qui ne convainc pas par son jeu d'actrice, il décide de
retourner vers son ami d'enfance, interprété par Pio Marmai qui est le
seul à être au niveau. Suite à une succession d’invraisemblances, ils
vont aller parcourir la France à mobylette, afin de convaincre leurs
anciens camarades de participer à une fête. On en sait pas où l'on va ni
où on veut nous emmener, et le film est volontairement opaque, sans que
l'on sache trop pourquoi. Aussi, le renversement de situation brutal de
fin est assez incompréhensible et rend le film assez inutile. Je me
demande si tout ce projet a bien été pensé avant d'être mené à terme,
car tout ça paraît bien brouillon.
MA NOTE : 1/4
Numéro 7 : Strictly Criminal
Scott Cooper avait bien commencé avec le bon Crazy Heart, sorte de romance assaisonnée à l'aigreur de la vie et au manque de volonté. Ensuite, il avait enchainé avec Les Brasiers de la Colère,
qui était déjà un film sur la famille où la violence était maitre. Ici,
il choisit d'ancrer son film à Boston, ville bien connue pour ses bas
quartiers où certaines familles se disputent le pouvoir. L'histoire se
concentre sur James "Whity" Bulger, à la tête d'un gang familial, qui
s'allie avec le gouvernement, représenté par un de ses amis d'enfance,
pour faire tomber la mafia italienne. Le gouvernement peut donc se
féliciter de cette prise, et Whity lui a la paix pour faire sa loi. Rien
que du classique, donc. Pour que le film fonctionne, il faut donc que
tout soit réalisé de main de maître, pour sortir du lot. Or, c'est loin
d'être le cas. Outre cette sensation de déjà vu mille fois, le choix de
confier le rôle principal à Johnny Depp est une énorme erreur. Ce mec
est une grosse blague. Ce n'est pas un acteur, c'est un travesti. Il
aime se métamorphoser, se déguiser, change de peau ou ce que vous
voulez, mais ça n'en fait pas un bon acteur pour autant. Il n'est pas
crédible un seul instant dans ce rôle, dézingue à tout va sans
réfléchir, à tel point que ça frôle la parodie. C'est long, répétitif,
sans réel intérêt d'un point de vue narratif. La seule véritable qualité
du film est la reconstitution du Boston des années 70.
MA NOTE : 1/4
Numéro 6 : Lost River
Le voilà, le tant attendu premier film de Ryan Gosling en tant que
réalisateur. Peu de communication, une histoire assez floue dans les
pitchs présentés par la presse, et donc le spectateur ne sait pas à quoi
s'attendre quand il entre dans la salle. Tout se passe dans une ville
désertée par une grande majorité de ses habitants. Ne reste que les plus
défavorisés, qui n'ont pas eu les moyens de fuir, et ceux qui ont tiré
profit de la situation, par quelque moyen que ce soit. La famille de
Bones, élevé par sa mère, est dans la difficulté, alors que personne n'a
de travail et que la banque menace de mettre la main sur la maison
suite à des échéances impayées. S'ensuivent alors des péripéties où à la
fois la mère et le fils aîné se mettent en danger pour rapporter de
l'argent dans le foyer familial. Les pastilles ont toutes quelque chose
d'intéressant, mais il y a un grave manque d'unicité et de liant entre
chacune d'entre elles, accompagnées d'un manque cruel de rythme. Les
bonnes idées ne sont jamais vraiment traitées, et certaines d'entre
elles, dont le village enfoui sous l'eau, auraient carrément pu être
retirées, car n'ont aucun intérêt dans le film. On sent que sur la
forme, Gosling a été énormément influencé par Nicolas Winding Refn, lui
qui l'a révélé dans Drive. Au niveau esthétique, Lost River est bien plus proche d'Only God Forgives,
avec sa tonalité bi-chromatique bleu et rouge. Le blondinet se cherche
donc et n'a pas trouvé son identité. Le film est fouillis, inachevé, que
ça soit sur le fond comme sur la forme, et ce malgré la présence d'un
casting XXL. Seul Ben Mendelsohn, trop méconnu et sous-estimé du grand
public, tient correctement son rôle d'éternelle crapule. Hélas, ça ne
suffit évidemment pas.
MA NOTE : 1/4
Numéro 5 : Gunman
Le film serait inspiré du livre de Jean Patrick Manchette "La position
du tireur couché". Il se trouve que Manchette est un des plus grands
écrivains de polars du vingtième siècle, et que j'ai lu ce bouquin. Je
vous le dis tout de go, si l'origine du scénario n'était pas écrite très
distinctement lors du générique de début, il m'aurait été impossible
d'identifier un quelconque lien. L'intrigue tourne autour d'un règlement
de compte qui s'organise autour d'un groupe d'anciens mercenaires qui
actaient pour orienter des choix politiques sur le continent africain. A
partir de là, on ne voit rien d'autres que des banalités sur la
paranoïa d'une personne elle même lancée dans une mission de recherche
et d'espionnage. Aussi, je crois qu'il faut dire que Sean Penn est un
piètre acteur, qui surjoue et affaiblit considérablement le film. Pour
le reste, que du banal jusqu'à une fin attendue.
MA NOTE : 1/4
Numéro 4 : Teminator Genisys
Dans les saga les plus cultes de l'histoire, on peut différencier deux
catégories de suites ; celles qui sont confiées aux meilleurs
réalisateurs du monde (OO7 avec Sam Mendes, Batman avec Nolan, Mission
Impossible 3, Star Trek et Star Wars à Abrams...) et celles qui sont
confiées à des quidams. Il faut croire que les producteurs de ce nouveau
Terminator n'ont que peu d'estime pour ce qui est pourtant l'un des
meilleurs films de science-fiction de tous les temps, puisqu'ils n'ont
pas cru nécessaire d'engager un réalisateur au talent confirmé, mais ont
à la place jeté leur dévolu sur Alan Taylor, un réal caméléon habitué
aux séries US, et donc à tourner selon un story-telling très précis,
sans dénaturer l'histoire en ajoutant sa propre patte. En ce sens, ils
ont réussi. Le film est insipide, sans âme, sans personnalité, sans
raison d'être ni but précis. On ne dirait pas une suite, mais une
rétrospective. D'ailleurs, le seule point positif du film est la mine
réjouie de Schwarzie, qui affiche une banane authentique tout du long
qui fait plaisir à voir. L'histoire, elle, est un gloubi-boulga des deux
premiers épisodes servis dans un simili Retour Vers le Futur,
sans enjeu donc, et sans qualité non plus. Une fois la première
demi-heure passée, et les clins d’œil passés en revue, le déroulement du
scénario se fait péniblement, dans la douleur et l'ennui le plus total.
Quel dommage d'insulter ainsi ce monument de cinéma.
MA NOTE : 1/4
Numéro 3 : Les Minions
Voici une sorte de spin-off issu des deux volets de Moi, Moche et Méchant. Souvenez-vous, le deuxième
surpassait le premier car, entre autres, les Minions étaient justement
beaucoup mieux intégrés au récit et le ponctuait avec talent de touches
d'humour, sans que ce soit trop ou que ça soit lourd. Depuis 2013 et ce
dernier film, les Minions sont devenus à leur insu le symbole du mauvais
goût, et on ne compte plus le nombre de pages Facebook
véhiculant des photos avec des citations censées être drôle, mais que
l'on a déjà entendues, lues ou simplement vu venir avant même d'avoir
atteint la moitié. A l'instar de Lacoste accaparé par les
racailles au début des 2000's, les petites bêtes jaunes sont donc
aujourd'hui assimilées aux beaufs, qui leur inventent même des citations
sur les réseaux sociaux, alors que quiconque ayant prêté un minimum
d'attention aux films sait que ces bestioles ne parlent pas (ou du moins
pas intelligiblement). Si je parle tant des à côtés et pas du film lui
même, c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Il n'y a pas de film. Tout
ceci n'est qu'un objet marketing, mais le film n'existe pas. Cette heure
et demi n'a pas de saveur, pas de couleur, pas de texture. Ça n'est ni
bon ni mauvais, c'est juste inexistant, et donc pas drôle, ce qui
devrait être un minimum. Le concept a tué le film dans l’œuf et faute de
film, voici une fausse couche cinématographique, que les producteurs
ont eu la lâcheté de maintenir programmée. Quel ennui... Aucun scénario,
seulement un enchainement de gags vus et revus à toutes les sauces !
C'est tout juste bon et calibré pour être programmé entre la météo et le
20h, version programmes courts.
MA NOTE : 1/4
Numéro 2 : Jurassic World
Vous connaissez Colin Trevorrow ? Non ? C'est normal. Ce qui ne l'est
pas, c'est que ce soit lui qui ait été choisi pour reprendre l'une des
franchises les plus cultes du cinéma. Ce quatrième volet reprend
largement la trame du premier Jurassic Park, mais fait tout en moins savoureux. Nous sommes à l'ère du Coca Life, boisson imbuvable pour ceux qui ont connu le traditionnel Coca Cola.
La première chose à m'avoir choqué est la piètre qualité esthétique du
film. Les couleurs sont criardes, absolument pas crédibles, et font
penser à un jeu vidéo. Les acteurs sont fort mal intégrés à ces images
de synthèse, et ça pue les images de synthèse à plein nez. Les
dinosaures, eux aussi, en pâtissent. il y a vingt ans, Spielberg avait
eu l'intelligence d'exiger la création, grandeur nature, de dinosaures.
Tout était créé en vrai, et ça se ressentait. Les scènes mythiques face
au T-rex avaient une intensité et une beauté remarquables. Ici, il n'en
est rien. Les frissons sont éphémères et la magie n’est pas au
rendez-vous. Aussi, Steven savait ménager le spectateur, faire monter la
pression doucement, et jouer avec sa peur. De tout temps, il a choisi
de ne montrer les monstres de ses films qu'un minimum, pour faire
fantasmer les gens, les faire imaginer le concept de peur avant de
pouvoir lui donner un visage. Là, le méchant nous est livré très
rapidement, et il est omniprésent par la suite, jusqu'à la fin du film.
Par la suite, les évènements s'enchainent sans grande cohérence. Le
spectacle est là, mais reste en tête l'impression d'un bon gros raté,
sans innovation, sans point fort. Les acteurs sont ok, mais n'ont pas
grand chose à faire.
MA NOTE : 1/4
Pire film de 2015 : Chappie
Neil Blomkamp a une grosse pression sur les épaules. Chappie est son troisième film et si District 9 avait emballé la critique et le public, Elysium
était un véritable échec qui pouvait laisser penser que le premier film
du réalisateur était assez chanceux. Une nouvelle fois, Chappie
se déroule à Johannesburg. Cette fois-ci, il s'agit de robots policiers
droïdes aux allures de lapins, mis au service des hommes sur le terrain.
Après une séquence d'ouverture magnifique où un groupe d'intervention
policier tente d'appréhender deux gangs qui se rencontrent, un robot est
neutralisé par les narcos qui le récupèrent, ainsi que leur
programmeur, pour en faire un des leurs, en développant ses facultés
cognitives. Le robot est rebooté, ce qui fait de lui le semblable d'un
nouveau né à qui il faut tout apprendre. Et donc, passé le premier quart
d'heure, les choses se gâtent. La morale fait son apparition, avec ses
bons gros stéréotypes et son sentimentalisme dégoulinant ; le gangster
brutal se dévoue pour la vie de son "fils", la femme de la bande se sent
immédiatement mère, et le robot est incapable de tuer quelqu’un alors
que c'est précisément ce qu'on lui a demandé de faire. Tout ça, on
connaît. On a déjà vu ce genre de mièvreries et on souhaiterait ne plus
jamais en voir ! Mais visiblement, le message n'est jamais arrivé
jusqu'en Afrique du Sud... Encore une déception de plus pour le jeune
réalisateur, qui fait pourtant l'actualité pour avoir été choisi pour
mener à bien le projet du prochain Alien. Ça fait peur, et pas pour les
bonnes raisons...
MA NOTE : 1/4
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