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lundi 21 avril 2014

Her

Spike Jonze est un type original peu conventionnel qui fait toujours dans l'inattendu. Son premier film, Dans la Peau de John Malkovich, montrait déjà l’étendue de son imagination et les qualités cinématographiques qu'il allait pouvoir afficher dans toute sa carrière. Quinze ans après, l'homme n'a réalisé qu'une poignée de longs-métrages, et Her a beau avoir une histoire a priori farfelue, il s'agit sans doute du film le plus réaliste du bonhomme. Cinq ans après son dernier film, Max et les Maximonstres, Jonze se penche sur un mal universel et presque intemporel : la solitude. Filmé de brillante manière, avec des tons pastel faisant ressortir tous les sentiments à l'écran, le film pose la question existentialiste de ce qui fait que l'amour existe. A l'heure où nous assouvissons nos désirs physiques, sexuels, parfois sous forme de pulsions, sans perdre de temps dans les sentiments, voici un film qui prétend que l'inverse peut aussi exister. L'amour sans désir ; du moins sans attirance visuelle, car le désir naitra au fur et à mesure de la relation. La relation, justement, est originale, puisque le personnage principal tombe amoureux de son nouvel OS ; son ordinateur, pour faire simple. Prenant place dans un futur très proche, l'OS en question peut le suivre n'importe où grâce à une sorte de smartphone et communique avec lui par le biais d'une oreillette qu'il porte en permanence. Le film traite d'ailleurs l'amour homme-machine sans jamais poser de préjugé. Les personnes que Theodore, notre "héros", côtoie, prennent sa relation avec son OS comme les progressistes au milieu du 20ème siècle approuvaient les relations entre un blanc et une noire. Joaquin Phoenix est comme à l'habitude éblouissant dans ce rôle où il doit combler visuellement l'écran pour deux personnes, mais Scarlett Johansson est également très bonne dans la façon dont elle pose sa voix. Le film donne énormément à réfléchir sur ce qu fait l'amour, ce qui l'anime, ce qui permet son existence et ce qui le menace, à l'image de l'exclusivité, si chère à nos yeux et pourtant pas si évidente que ça si l'on s'y penche un temps soit peu. En sortant de la salle, vous penserez à tout ça. A vos relations passées. A votre relation présente. Et à celles à venir. Vous vous demanderez ce qui compte vraiment. Her est ce genre de film, qui prend aux tripes par sa puissance et son intelligence. Un des tout meilleurs films de 2014.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=206799.html


dimanche 20 avril 2014

3 Days to Kill

Officiellement, le film est réalisé par McG, déjà coupable d'avoir apposé son nom sur Charlie et ses Drôles de Dames, Terminator Renaissance ou encore Target. Il s'avère que l'on sent en permanence la patte d'un certain Luc Besson, producteur et scénariste, dont on sent le souffle chaud sur notre nuque pendant toute la durée du film. Le film voudrait ressembler à un mélange de Die Hard, avec de nombreux gags au sein d'un film d'action, et de Taken, film qui a emmené Besson à un niveau international, qui mêlait action et famille dans un cocktail explosif. L'humour, c'est le vrai point fort de ce film spectacle sans prétention. La légèreté au milieu de cette violence fait office de décalage intéressant, avec des running gags sur la famille et les rapports père-fille qui font cliché mais sont assez efficaces. A côté de ça, on trouve tout de même de nombreux défauts, comme l'absence totale de surprise dans le déroulement du film ou l'inutilité de certains éléments du film, que ce soit la maladie de Costner, qui ne pourrait être qu'un prétexte au film sans en faire des caisses, ou la présence de la délicieuse Amber Heard, qui se contentera d'un magnifique "Tu penses vraiment que c'est à ça que ressemble l'enfer ?" alors que Costner a une vue sur son entrejambe. Voilà qui pourrait être un sujet au bac de philo en juin prochain. Reste un plaisir coupable à regarder ce film qui sentait le navet et qui reste une agréable surprise, se laissant regarder sans aucun problème.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=208084.html