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lundi 26 juin 2017

Miss Peregrine et Les Enfants Particuliers

Léger malaise chez moi hier soir lorsqu'un couple d'amis qui venait diner a vu la boite du Bluray de Miss Peregrine sur le buffet. "Ah Charles, il est bien ce film ?" m'ont-ils lancé. Oui, il est agréable à regarder. "Qui l'a réalisé ?" Bon réflex que de poser cette question, il s'agit de Tim Burton. "D'accord, donc effectivement le film doit être bon !". Et bien non. Enfin si, mais non. Ce n'est pas parce que Burton est aux manettes d'un film qu'il est bon. "Tu exagères Charles, c'est un excellent réalisateur tout de même, c'est bien connu !" Vraiment ? Mais ce type n'a rien fait de bon depuis 10 ans ! Pour être tout à fait honnête, si, il a fait Frankenweenie, que j'ai beaucoup apprécié, mais qui est en fait une reprise d'un de ses courts-métrages d'école de cinéma, donc pas un nouveau projet. Depuis, il n'y a eu, au mieux, que du très moyen. Le grand Tim, surcoté comme nulle autre, a été choisi pour porter à l'écran ce roman pour ados. Quelque part entre Harry Potter et Un Jour Sans Fin, le film a une vraie poésie, et a pour lui de prendre le temps de poser l'intrigue. Un des principaux défauts du film réside dans le choix de l'acteur principal, qui a le charisme d'une huitre et l'expressivité qui va avec. Aussi, si j'apprécie que l'histoire prenne son temps avant de se lancer, il faudrait qu'elle s'emballe davantage lors des pics d'intensité. Heureusement, Burton fait du light et n'a pas la main aussi lourde qu'à son habitude, ce qui laisse au film une légèreté fortement appréciable. Fortement divertissant, esthétique et poétique, ce long-métrage est une réussite, indéniablement, même si il est à mon avis nettement perfectible.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=194075.html


samedi 24 juin 2017

Room

Une mère et son fils passent leur temps dans une pièce sans jamais sortir, avec comme seule vue de l'extérieur une télé et un vélux. Normal, on comprend assez vite qu'ils sont enfermés à leur insu, séquestrés. L'enlèvement de la jeune fille a eu lieu plusieurs années auparavant et le bébé est le résultat de son viol à répétition par son ravisseur. La réponse à la curiosité grandissante de l'enfant et l'établissement d'un plan de sortie sont remarquables de tension, de vérité, de naturel. Les personnages réfléchissent comme dans la vraie vie, ce qui est rare dans ce genre de films. Brie Larson a été primée de l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle, ce qui est compréhensible : elle y brille de mille feux. L'autre force du film est de ne pas s'arrêter à la libération des deux compagnons. Elle intervient à la moitié du film. La seconde moitié est moins dynamique mais en fait tout aussi importante : il s'agit du reconditionnement psychologique pour permettre à nos personnages de retrouver une vie normale, sans rester terré à craindre un hypothétique assaut et arriver à faire face, donc. Là aussi le traitement de l'histoire me parait tout à fait crédible : l'enfant s'habitue à sa nouvelle vie (qu'il n'avait pourtant jamais connue, étant né en captivité) bien plus rapidement que sa mère, qui avait tiré un trait sur sa vie antérieure et était presque résignée sur son sort. Un film brillant par son naturel donc, loin des long-métrages donneurs de leçons que l'on a vus sur des sujets de société ces derniers temps.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228263.html


mercredi 21 juin 2017

Café Society

Café Society est le septième long métrage de Woody Allen, 81 ans s'il vous plaît, depuis 2010. Le boulimique de travail aime que ses tournages ne dépassent pas 2 semaines et refait assez peu de prises, préférant donner la primeur à l'instantané, à l'interprétation que ses acteurs font de ses personnages. C'est à mon avis la raison majeure de l'inégalité de ses films. Celui-ci se compose autour d'un trio d'acteurs de tout premier rang : Jesse Eisenberg, le petit neveu qui a soif de découvrir d'autre chose que son cocon familial et son quartier, Steve Carell, le tonton fortuné occupé et qui voit comme un fardeau l'arrivée du jeune de la famille à qui on a confié la tâche de s'occuper, et Kristen Stewart, plus belle que jamais, envoûtante, qui fait tourner la tête au deux et met la paix familiale en péril. Ce plan d'intrigue n'est ni nouveau ni inhabituel, mais il a le mérite d'être ici très bien réalisé. Sur la forme, rien à redire. Les couleurs et les jeux de lumière sont sublimes, mettant les visages en relief. Sur le fond, l'histoire évolue de manière intéressante tout au long du film jusqu'à son zénith, à peu près aux deux tiers du film, où on vit un vrai moment de tension avec une réelle incertitude sur l'issue de cette problématique à laquelle nous sommes préparés depuis pourtant de nombreuses minutes. Dramatique sans être lourd, drôle sans être désuet, Café Society réussit à mélanger les ingrédients sans fausse note, qui en font un bon Woody Allen.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=236050.html


Ave, César !

Ethan et Joel Coen sortent en moyenne un film tous les deux ans. Avec ce rythme intense de production, pas étonnant que le résultat soit irrégulier. Le meilleur (Fargo, The Big Lebowski, No Country For Old Man) côtoie donc le moins bon - difficile de dire "Le pire" en ce qui concerne les frères Coen tout de même (Intolérable Cruauté, Ladykillers, et donc Ave Cesar). Je n'avais déjà pas été emballé par Inside Llewyn Davis, admettant tout de même que le film comportait des qualités, mais j'attendais donc de retrouver l'esprit caractéristique des deux frères, cet humour noir décalé qui fait leur sauce bien à eux et que les spectateurs apprécient. Dans Ave César, la source d'intérêt ne vient pas de l’intrigue principale, ce qui constitue rapidement un frein à l'intérêt porté au film ; elle est plate, rocambolesque certes mais laisse complètement indifférent. La présence d'une sorte d'union syndicale communiste au sein d'Hollywood du début de la guerre froide pourrait être intéressante si le sujet n'était pas traité de manière si désintéressée, voire bâclé. Ce sont les petits moments de vie autour d'un tournage de cinéma qui constituent les points d'intérêt du film. Parfois drôles, parfois impressionnants, parfois interloquants, ces courts passages rythment le film tout en détruisant son unicité, renforçant le sentiment qu'on ne sait pas où l'on va, et que visiblement, les réalisateurs non plus. Sinon, belle performance de Josh Brolin, excellent acteur qui confirme qu'il fait partie des plus grands.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=225859.html


jeudi 1 juin 2017

Rogue One : A Star Wars Story

Je le dis d'emblée, ça me met mal à l'aise de parler de ce film. Pourquoi ? Parce qu'on connaissait depuis 30 ans le début et la fin, et qu'il n'avait donc pas grand intérêt ; parce que le lobby des fans de Star Wars y répondra "ah mais on le savait, le but n'était pas d'apporter quelque chose d'inattendu de toute façon" ; parce que malgré tout, je n'y vois rien de mauvais et j'ai passé un moment plutôt agréable. Le but, en effet, était de palper un maximum d'oseille, on l'a bien compris. Le film est formellement réussi, avec des plans très jolis, notamment au début, où les plans galactiques se succèdent. Cet épisode a aussi l'audace de tenter de ramener à la vie Carrie Fisher et Kenneth Colley, tous deux numérisés et intégrés au film, avec plus ou moins de succès, car la technologie n'est pas à la hauteur du naturel pour le moment, mais on notera toutefois la prouesse. L'action est un peu poussive, on rit de bon cœur à plusieurs reprises mais la mayonnaise peine à prendre.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218395.html