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lundi 29 décembre 2014

Fury

Fury a eu cette bonne idée (qui n'est pas neuve, ne nous trompons pas) de narrer la seconde guerre mondiale à travers les yeux d'une petite équipe américaine et de son blindé, sillonnant l'Europe au printemps 1945. Le côté équipe soudée dans la guerre, bromance et langage grossier pour se donner du courage, c'est classique, mais le film réussit à nous faire voyager dans cette terre de guerre et nous transmets une ambiance assez authentique. On y est, avec eux, et l'on vit les difficultés qu'ils rencontrent. Les traits sont sans doute trop "cliché" mais ça fonctionne plutôt bien. Brad Pitt, en leader charismatique de la bande, voit là un rôle taillé pour lui. Le personnage principal est en fait un "bleu" qui découvre l'horreur de la guerre, et qu'il doit tirer sur de vrais gens, qui ne sont en fait pas très différents de lui, sauf qu'ils n'ont pas la même nationalité. Aussi, les Américains sont décrits comme barbares et profiteurs lors de leur conquête de l'Europe ; vol, viols et meurtres de guerre sont au menu, sans trop pousser dans le glauque pour garder un public large. L'image est belle, l'esprit de camaraderie nous emporte et le rythme est globalement bon, mais il y a des longueurs, et le film mériterait un quart d'heure de moins.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=218759.html


dimanche 28 décembre 2014

Le Juge

A priori, ce film a tout d'un téléfilm lambda qui pourrait passer en milieu d'après midi en période de vacances scolaires. Une relation tendue entre un père et son fils, un cadre familial difficile alors que l'argent coule à flots et le milieu judiciaire américain. Oui, sauf que les deux têtes d'affiches sont énormes : Robert Downey Jr. et Robert Duvall. Si l'histoire est toute banale et cousue de fil blanc, le film a le mérite de nous montrer les deux Roberts (pas de jeux de mots !) faire étalage de leur talent et de leur charisme, portant le film sur leurs épaules. Un des points forts de ce film est aussi la façon dont il montre le vieillissement et les maladies qui y sont liées, dont un début d’Alzheimer et de dépendance. Outre ça, le film est long, surtout à démarrer, et ne comporte aucune surprise de taille. Le point de déception réside dans le traitement insuffisant de la condition d' "accusateur accusé" de Duvall, qui aurait mérité davantage d'attention à mon goût, car assez originale. En somme un bon moment, facilement oubliable avec le temps...

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=215680.html


samedi 27 décembre 2014

Ninja Turtles

Ça devait forcément arriver un jour ou l'autre ; la bande de héros la plus cool de toute une génération est de retour sur les écrans avec une nouvelle adaptation au cinéma. La première critique que je vais faire est celle du choix de la répartition du budget alloué au film. Nous avons là un film qui comporte des scènes de combats indignes alors que le mot "Ninja" fait tout de même partie intégrante du titre, et à côté de ça on se permet de dilapider des billets en 3D inutile et mal foutue. Je suis obligé de comparer cette nouvelle version aux films des années 90, et le nouveau né fait pâle figure face aux anciens. Ici, on ne sent pas cet esprit de camaraderie qui était une religion autrefois. On s'attachait aux personnages, à leur personnalité, qui est à peine développée et assez creuse ici. J'oserais ajouter que les tortues sont franchement moches ici, et que Shreider a été bâclé en moins de deux. Tous les combats dans lesquels il apparaît sont ridicules. Même si l'on attend évidemment pas d'un tel film qu'il soit un chef d’œuvre du septième art, cette nouvelle adaptation est une déception tant la pauvreté du scénario mêlée à l'absence de développement des personnages prennent le dessus sur le reste.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=170209.html


mardi 16 décembre 2014

Annabelle

Annabelle est un spin-off du remarqué Conjuring : Les Dossiers Warren, sorti à l'été 2013. On y voyait à l'époque une Annabelle terrifiante, dans ce qui constituait une sorte d'introduction magistrale au reste de l'histoire. Le film dédié intégralement à la poupée diabolique était donc à juste titre très attendu. Hélas, il n'est pas réalisé par James Wan, brillant maitre d'ouvrage du grand frère, mais par John Leonetti, un type qui n'a réalisé que deux films auparavant, dont l'inoubliable Mortal Kombat, Destruction Finale... On se rend très vite compte que le film est chiant, le rythme étant aux abonnés absents, les acteurs dans le faux et la peur aux oubliettes. Ce qui me dérange le plus, c'est le manque total d'inventivité et les allusions aux classiques du genre, notamment Rosemary's Baby, alors que le film n'en arrive pas à la cheville. C'est franchement pénible, ennuyeux et ridicule de bout en bout, et le générique de fin arrive comme un soulagement après la seule et véritable torture du film : celle de l'avoir vu en entier pour le spectateur.

MA NOTE : 0/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=225218.html


dimanche 14 décembre 2014

Mommy

Si Xavier Dolan était français, son compte en banque serait assurément au LCL. Pendant longtemps, "Plus, plus, un p'tit peu plus" était tout à fait applicable à ces films, remarquables tant par leurs élans inventifs que par le côté pénible de la célèbre maxime "le trop est l'ennemi du bien". A 25 ans, Mommy est son cinquième long métrage, ce qui relève de l'exploit et mérite d'être souligné. Le dernier sorti en salle, Tom à la Ferme, avait surpris par la sobriété de sa mise en scène mais compensait avec la lourdeur du scénario. Mommy, de son côté, a connu un accueil dithyrambique de la presse spécialisée et a longtemps été le favori de la dernière Palme d'Or, pour finalement repartir avec le Prix du Jury. L'histoire se concentre autour d'un adolescent hyper-actif sujet aux pulsions violentes, qui retourne vivre chez sa mère après un séjour en centre de détention pour jeunes. Aucune trace du père, les deux protagonistes sont seuls, à l'étroit dans leur vie et sans aucune marge de manœuvre, manquant de moyens et de ressources pour changer de vie. Le cadre en 1/1 souligne bien cette carence de liberté et ce sentiment d'étouffement des personnages. Un vent de fraicheur arrivera par le biais de la sublime Suzanne Clément, qui joue à mon avis le rôle le plus intéressant du film, celui de la voisine tue dans son mutisme, que l'on sent porter un fardeau dont elle refuse de parler, et qui garde sa dignité et sa droiture en toute circonstance. Ce film est avant tout la réussite de ses acteurs, dont les performances sont phénoménales. Ce sont eux qui portent l'histoire, et non l'inverse. On a vraiment l'impression de voir un documentaire tant le réalisme est prégnant. Il y a une vraie force qui anime ce film, un sentiment de malêtre propre à notre société. Mommy est assurément le meilleur film de Dolan, le plus abouti, et j'espère qu'il présage une suite de carrière sur cette lancée.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=223002.html


Gone Girl

Pour les passionnés de cinéma, Noir Amer y compris, chaque nouveau film de David Fincher est un évènement immanquable. Pour l'immense majorité des spectateurs qui n'ont pas lu le livre dont Gone Girl est adapté, ce film est arrivé en comprenant une grande part de mystère, ne dévoilant pas le contenu de son scénario ni ses enjeux. La surprise, ainsi que le plaisir, demeurent ainsi entiers lors de la découverte du film. Gone Girl dure un peu moins de 2h30, et est en fait divisé en trois tiers d'à peu près 45 minutes chacun. Dans le premier, Fincher pose les bases de ce qui semble être un polar classique et fluide, parfaitement réalisé avec une image somptueuse (premier film jamais filmé en 6K !) dans les tons automnaux que le réalisateur affectionne tant. Ben Affleck, parfait en beau-gosse quadragénaire désabusé et un peu bête, porte le chapeau du meurtre de sa femme, disparue, qui nous dépeint une situation tendue où elle serait sujette aux violences quotidiennes de son mari, par le biais de son journal intime lu en voix off par elle-même. Alors que l'on est convaincu que le film va se dérouler tranquillement de cette façon jusqu'à la fin, l'intrigue change complètement d'angle et nous fait sortir du mécanisme mis en place par notre cerveau pour nous éveiller. Tout à coup, nous nous mettons à la place d'un Ben Affleck manipulé et victime d'un jeu malsain, que tout le monde voit coupable à tort. Rosamund Pike se transforme alors en architecte diabolique d'un plan qui fait froid dans le dos. L'actrice nous offre au passage une prestation de très haute volée. Un des aspects passionnants du film est la façon dont il nous montre le fonctionnement du système judiciaire américain. Affleck fait appel à l'avocat le plus stylé de l'histoire du cinéma pour le sortir de ce mauvais pas, et nous offre au passage une leçon de communication pour s'attirer l'empathie du peuple. Et, une fois de plus, alors que le film commence à trouver son équilibre et sa logique dans cette dynamique, le scénario se risque une nouvelle fois à chambouler tout ce que nous pensons être acquis et nous offre l'inattendu : une rencontre entre les deux personnages principaux, que l'on croyait impossible, sous forme de réconciliation hallucinatoire. Le dénouement final est plein de surprise, et ces changements permanents nous obligent à rester attentifs et plongés dans l'histoire à tout moment. Il s'agit là d'un tour de passe totalement réussi et fort habile du maître du thriller. Encore une nouvelle pépite au palmarès de Fincher, assurément dans les meilleurs films de l'année.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=217882.html


mardi 9 décembre 2014

Bodybuilder

Roschdy Zem signe ici son troisième long métrage, plus de trois ans après le bon Omer m'a Tuer. Cette fois-ci, Roro a décidé de placer son film dans un univers inconnu du grand public et assez mystérieux, celui du culturisme. Toute la découverte de ce monde est passionnante, avec la plongée dans la vie d'un vrai champion, acteur d'un jour, qui nous fait partager sa préparation aux championnats, avec tous les efforts surhumains que cela comporte, tout cela pour une gloire toute relative, et une santé mise entre parenthèses. Le point négatif du film, qui n'est pas moindre, est l'habillage de ce docu-fiction, totalement banal et sans intérêt, à peine meilleur qu'un épisode de Joséphine Ange-Gardien ou d'un Pascal le Grand Frère. C'est fort dommage, car Vincent Rottiers a un réel talent et est à mon avis un grand espoir du cinéma français, mais le scénario est ici vraiment trop faible pour lui permettre de briller.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=224096.html


Sin City : J'ai Tué Pour Elle

Presque dix ans après, voici la suite du film tant adulé par les amateurs de cinéma. Ultra violent, ultra stylisé, Robert Rodriguez, la Tarantino mexicain, nous offrait le meilleur de son talent dans cet ovni filmographique. Le plaisir de retrouver la charte graphique unique à cet univers est là dès les premiers instants, mais il paraît évident que cette nouvelle histoire ne saura susciter le même intérêt chez les spectateurs que le premier. Ce qui est dommage, c'est que de toutes les histoires qui composent ce second tome, c'est à mon avis la plus intéressante qui est la moins traitée ; celle de Joseph Gordon Levitt, pour une fois très bon dans son rôle de joueur de poker en quête de vengeance. Le film s'éparpille à gauche à droite et manque cruellement de liant et d'une carotte qui tienne le spectateur en haleine. Ce qui tient tous les mecs en haleine, c'est assurément l'omniprésence d'Eva Green dénudée tout au long du film. Elle a beau être sensuelle et machiavélique, j'avoue avoir eu du mal à trouver un réel intérêt à cette histoire d'amour déchiré dont les éternels rebondissements sont franchement lassants. En bref, tout ceci aurait facilement pu faire l'objet d'un disque bonus avec le coffret Bluray du premier volet.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=61087.html