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lundi 28 décembre 2015

Mon Roi

Voici le dernier film de Maïwenn, très attendu car le dernier, Polisse, fait partie des rares 4 étoiles décernées par Noir Amer. Ici, on se penche sur la rencontre de Tony (une femme jouée par Emmanuelle Bercot, récompensée pour ce rôle par le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes) et Georgio (Vincent Cassel), qui les mènera à une rupture assez violente. Toute la partie rencontre, séduction, premiers émois du couple est très agréable à suivre, bien qu'on sache que cela ne durera pas ; le film se passe en flash-backs et on voit bien que Tony est détruite, physiquement et mentalement. Et puis, le film entre dans le coeur du sujet. Passée la phase merveilleuse de la découverte innocente, arrive la vie à deux et le quotidien. Georgio ne souhaite pas perdre sa liberté, ce qui saoule Tony, qui se braque et saoule Georgio à son tour. On a tous connu ça, et il y a bien quelques scènes de discorde qui feront mouche à vos yeux, vous rappelant quelques heures sombres de votre passé. Sauf que c'est la répétition des comportements immatures de Georgio qui épuise Tony, et donc le couple, et Maïwenn décode de nous montrer toutes ces scènes, en alternant les belles promesses et les déceptions. Et si Tony vit tout cela de moins en moins bien, il en va de même du spectateur, qui fatigue également de ce traitement. De plus, la narration du film lui ôte tout suspense, et vient un moment où le spectateur éprouvé se demande ce qu'il a encore à attendre du film. Le générique de fin, sans doute. Il y avait de l'idée derrière cette histoire, mais elle n'a à mon avis pas été assez travaillée pour l'adapter au cinéma en en faisant un film vraiment intéressant.

MA NOTE : 2/4

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It Follows

Cela fait bien longtemps qu'un film d'épouvante ne m'avait pas emballé de la sorte. Le dernier en date était Conjuring, sorti en 2013, qui était basé sur la peur et avait un style très classique. It Follows apporte une touche nouvelle, un vent de fraicheur à ce genre assez élimé. Nous suivons une jeune femme, Jay (jouée par la magnifique Maika Monroe), qui après un rapport sexuel se retrouve poursuivie par une chose qui peut prendre l'apparence de n'importe qui pour la tuer. La chose se dirige 24h/24 vers elle. Elle est lente, mais intelligente. Jay sait par celui qui a refilé la vilaine bestiole que si elle couche avec quelqu'un d'autre, c'est lui qui sera poursuivi à son tour, et ainsi de suite. Le film est bien ancré dans son époque : il incite Jay à contaminer son partenaire lors de rapports non protégés, ce qui laisse place à de nombreuses interprétations et analyses du film. Le film est graphiquement sublime, tant les plans sont travaillés, esthétiques, flippants par ce qu'ils montrent, ce qu'ils suggèrent et ce qu'ils cachent, toujours intelligemment conçus. La musique, sorte de pop acidulée post 80s mêlée à de l'électro, donne un air surréaliste au film et une véritable ambiance propre. Chose rare, le film est dénué des passages cyniques ou de remise en question du héros par ses compatriotes, déjà vus et donc souvent lourds, pour se focaliser sur le cœur de l'action. C'est le bijou de l'année, inattendu, frais, proposé par le jeune David Robert Mitchell qu'il faudra suivre.

MA NOTE : 3/4

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lundi 7 décembre 2015

Seul Sur Mars

Il semblerait que les années 10 nous offrent chaque année une superproduction dans l'espace, avec des ambitions d'être le plus réalistes possible. Après Gravity et Interstellar, Seul Sur Mars complète la découverte à l'extérieur de notre monde, en se focalisant sur Mars, et plus généralement notre système solaire. On retrouve Matt Damon, qui jouait déjà le connard égoïste et lâche dans Interstellar, dans le rôle principal de l'astronaute abandonné par son équipage sur une planète hostile suite à une puissante tempête. Laissé pour mort, il doit se battre pour sa survie avec pour aide des équipements conçus pour durer une poignée de semaines. Le hic, c'est que personne ne sait qu'il est en vie et que lorsque l'on s'apercevra qu'il est encore en vie (si toutefois ça arrive), il faudra des mois à l'équipe de sauvetage pour venir le chercher. Tout d'abord, l'image est magnifique. Je ne sais pas où le film a été filmé, et quelle est la part de prise réelle et d'images numériques, mais le résultat est bluffant ; on est sur Mars, très clairement, et l'environnement est très justement rendu à l'écran à mon goût : ni trop hostile, ni trop stylisé. Ce survival inhabituel s'appuie sur la capacité de Matt Damon à converser seul face à la caméra. On a tendance à ne pas le souligner, mais cela fait 5 ans, depuis Green Zone, que Matt Damon n'a pas été tête d'affiche d'un bon film, et le bougre a connu une belle traversée du désert, à l'image de son personnage dans ce film. L'humour assaisonne agréablement le film, dont l'histoire et les détails cruciaux sont très justement vulgarisés afin que tout le monde comprenne. Les seconds rôles sont fort bien traités, avec des personnages plus vrais que nature que l'on sent investis dans leur mission et auxquels on croit. Le film a le mérite de ne pas tomber dans le pathos, mais on pourrait lui reprocher au contraire une certaine légèreté, Damon semblant vivre cette mésaventure comme un camp d'été de scouts. Toutefois, cette leçon de survie et d'inventivité indispensable sous pression est fort divertissante et réussit sa mission haut la main. A l'image de son acteur principal, le dernier vrai bon film de Ridley Scott date de 2007 avec American Gangster, et le septuagénaire restait notamment sur deux films décevants, Prometheus et Cartel. Maintenant, on pourra dire qu'il date de 2015.

MA NOTE : 3/4

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mercredi 2 décembre 2015

Everest

Cette fin d'année nous propose le grand retour des "Survivals", ce genre de films où le personnage principal doit survivre parmi un environnement hostile. ici, ce n'est pas un mais des personnages que nous suivons. Il s'agit d'une histoire vraie, mais la bonne chose réside dans le fait que personne (ou presque) n'en connait les détails, et donc le spectateur lambda conserve tout le suspense en entrant dans la salle. Nous sommes en fait ici en présence d'un groupe de touristes et de leur guide alpiniste qui partent en expédition au sommet de l'Everest. Tous sont entrainés, tous ont leurs raisons qui les poussent à l'exploit, et tous ont payé cher pour participer à cette aventure inoubliable. Après une demi-heure de présentation des personnages un peu longuette, avec des portraits un tantinet stéréotypés, on entre dans le vif du sujet. Le casting est XXL, avec notamment des prestations à souligner de la part de Jason Clarke, Josh Brolin et John Hawkes. Certains reprochent au film le côté lisse et moutons bien élevés des touristes ; je loue en revanche le scénario de nous épargner de traditionnels épisodes de rébellion. Le film n'en a à mon avis pas besoin. Le paysage magnifique, saisissant, bien épaulé par les effets spéciaux très justes, nous plonge dans l'atmosphère. Nous sommes avec eux et partageons leur vertige et le froid ambiant. Et puis, alors que les difficultés vont croissant, nous ne pouvons que contempler la beauté que représente la solidarité, la fraternité et la détermination à se battre de ces alpinistes confirmés. Je prends pour exemple ce personnage qui, après avoir atteint le sommet et entamé sa descente vers le campement, est le seul à capter le signal de détresse de deux camarades coincés plus hauts. Il sait qu'il risque sa vie s'il remonte, sans aucune garantie de sauver les camarades en question, alors que le campement est tout à fait atteignable, et qu'il y sera en sécurité. Tous ces moments font chaud au cœur, et contrastent avec l'austérité ambiante. C'est beau, c'est fort, c'est marquant et ça fait du bien. Une vraie réussite.

MA NOTE : 3/4

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lundi 23 novembre 2015

Agents Très Spéciaux - Code UNCLE

Guy Ritchie s'est fait connaitre par deux films quasi identiques (un très bon brouillon et un excellent travail fini avec soin), à savoir Arnaques, Crimes et Botanique et Snatch. Le problème, c'est que c'était respectivement en 1998 et en 2000, et que depuis, il n'a cessé de décevoir en proposant tour à tour du mauvais, du très mauvais et du moyen. Ce nouveau film est le premier à n'avoir aucun rapport avec Londres et sa banlieue, et c'est sans doute à remarquer. Débarrassé de ses habitudes, Guy a donc du innover, ce qui lui manquait cruellement. Il s'attelle ici à un film d'espionnage, mais version Ritchie, à savoir avec de l'humour et un côté décalé permanent. La mise en scène est punchy, en témoigne la scène d'ouverture où les deux personnages principaux se livrent à une course poursuite, très agréablement filmée, et qui met clairement le spectateur dans un contexte de film d'action / comédie et non dans un film historique. L'histoire se situe dans les premières années de la guerre froide, et met en scène deux agents secrets, américain et russe, devant s'allier avec une allemande de l'est pour mener à bien leur mission (que franchement, on oublie facilement, comme dans tout film d'espionnage...). Il doit sans doute s'agir du film GQ de l'année, car nos trois lurons répondent avec succès au diktat de la beauté, ce qui du coup fait réfléchir sur la présence éventuelle d'un anachronisme, tant cette beauté imposée et criarde sent le nazisme. Le film ne casse pas trois pattes à un canard, mais on rit, on est dépaysé et on tombe amoureux (les filles des deux acteurs, et les garçons de la splendide Alicia Vikander, déjà repérée dans Ex Machina.

 MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180341.html


dimanche 8 novembre 2015

Dheepan

Il faut attendre en moyenne 3 ans et demi entre chaque film de Jacques Audiard. Le meilleur réalisateur français avait atteint le zénith en 2009 avec son chef-d’œuvre, Un Prophète, et son dernier film, De Rouille et d'Os, avait marqué les esprits. Dheepan commence comme un documentaire, d'ailleurs d'actualité, sur des Sri-lankais qui tentent de fuir leur pays en guerre pour rejoindre la France. Un homme s’unit à une femme qui n'est pas sa femme et à une fille qu'il n'a jamais vue non plus pour former une famille et ainsi augmenter leurs chances d'être acceptés en tant que réfugiés politiques dans cette situation plutôt que séparément. Le côté documentaire dure pendant la moitié du film, jusqu'à ce que la simili-soit installée dans une citée des plus déprimantes. L'homme est instauré concierge de la cité HLM et prend à cœur de bien faire son travail pour s'intégrer dans la société et tirer un trait sur son passé, quitte à accepter une situation que peu d'entre nous tolèreraient. La femme doute, s'essaie à l'assistance aux personnes, et parait peu solidaire de ses compagnons de voyage. Surtout, elle a peur. Cette peur qui ne la quitte pas est accentuée par sa rencontre avec le caïd de la cité, qui flirte gentiment avec elle et fait planer une menace de plus en plus palpable sur sa "famille". C'est que le mari est prêt à accepter beaucoup de choses, dont un travail humiliant, mais pas la violence quotidienne qui vient menacer la vie de ceux dont il a appris à prendre soin. Ces trois-là n'ont pas tout quitté à des milliers de kilomètres pour revivre la même situation en France. Et, alors que monsieur fait savoir à tous sa volonté de ne plus se faire marcher sur les pieds, le film prend une nouvelle tournure. De documentaire romancé, il devient polar. La transition est extrêmement courte et intervient comme un coup de feu qui secoue le spectateur sorti de la monotonie dans laquelle Audiard semble nous avoir mis volontairement. Comme pour faire mouche avec plus d'intensité. La pression est à son comble, les enjeux sont clairs, et l'incertitude quand à l'issue est la plus totale. Coup de maitre, coup de fouet, coup de cœur, l'homme au chapeau réussit ses coups. Certes, le film n'est pas aussi bon que les précédents car le rythme n'y est pas pendant toute la longueur, mais le film marque et laisse une trace, en nous offrant de vraies belles séquences. Et c'est bien ce qui compte, non ? Et puis, les acteurs sont remarquables, nous offrant des prestations de haute volée.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=232070.html


dimanche 1 novembre 2015

Mission : Impossible - Rogue Nation

Brian De Palme, John Woo, J.J. Abrams, Brad Bird, Christopher McQuarrie. Cherchez l'erreur. Bon, si Chris n'est pas de la trempe de ses prédécesseurs, il n'est pas un quidam non plus. Scénariste aguerri et compagnon régulier de Tom Cruise, il s'est fait connaître du grand public avec le très bon Jack Reacher. Si les deux précédents volets avaient positionné la saga très haut dans la hiérarchie des films d'espionnage, ce cinquième opus avait fort à faire pour rivaliser avec un 007 meilleur que jamais. Côté casting, on garde les mêmes, dont la touche d'humour qui fait mouche un peu moins souvent que d'habitude, Simon Pegg, et le bras droit se plaçant en successeur, Jeremy Renner. Le film s'ouvre sur une scène d'action spectaculaire et dingue de réalisme, seulement il y a un hic. Si elle est bientôt suivie par une autre scène spectaculaire, il manque en effet un élément central nécessaire à tout film de qualité : une histoire qui tient la route, ou tout du moins un fil conducteur qui donne du sens au déroulé du film. Or ici, le scènes s'enchainent sans que l'on comprenne comment ni pourquoi on nous trimballe de part et d'autre du globe. C'est beau, c'est spectaculaire, les performances sont à souligner, mais il manque cruellement d'intensité et l'enjeu n'est pas clairement posé. Il existe des longueurs, aussi, mais le film reste agréable à voir et divertissant. Quid de la suite ? Aurons-nous droit à un sixième film ? Avec Tom Cruise ? Si c'est le cas, il faudra espérer quelque chose de plus abouti.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=201105.html


lundi 12 octobre 2015

Nos Futurs

Pour l'anniversaire de Yann, sa petite amie Estelle lui organise un anniversaire surprise. Or, Yann ne semble pas emballé, et fait même plutôt la gueule alors qu'une suite de photos de son enfance défile sous les yeux des convives, où on peut le voir à de nombreuses fois accompagné du même ami qui n'est pas présent lors de cette célébration. Voilà le point de départ de l'histoire. Yann, campé par Pierre "fils de" Rochefort inexpressif et caricatural, est un stéréotype du mec haut gradé et malheureux, coincé et enfermé dans son travail. Suite à une remarque de sa femme, campée par une Mélanie Bernier absolument magnifique, mais qui ne convainc pas par son jeu d'actrice, il décide de retourner vers son ami d'enfance, interprété par Pio Marmai qui est le seul à être au niveau. Suite à une succession d’invraisemblances, ils vont aller parcourir la France à mobylette, afin de convaincre leurs anciens camarades de participer à une fête. On en sait pas où l'on va ni où on veut nous emmener, et le film est volontairement opaque, sans que l'on sache trop pourquoi. Aussi, le renversement de situation brutal de fin est assez incompréhensible et rend le film assez inutile. Je me demande si tout ce projet a bien été pensé avant d'être mené à terme, car tout ça paraît bien brouillon.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=202807.html


La Femme au Tableau

Simon Curtis aime s'appuyer sur des faits historiques pour coposer ses films. Après s'être essayé au biopic en s'en tirant assez bien (Copperfield et Marilyn Monroe y sont passés), Curtis quitte le personnage historique pour s'attacher davantage à un fait historique. Ici, il s'agit d'une émigrée autrichienne juive de la seconde guerre mondiale, réfugiée aux Etats Unis, qui met un point d'honneur à récupérer un tableau de Klimt représentant sa tante appartenant initialement à sa famille, et qui est devenue propriété de l'état autrichien une fois la seconde guerre mondiale terminée et le nazisme détruit. Le film est assez hétérogène. Concernant l'histoire elle-même et la manière dont elle s'articule à l'écran, Curtis s'appuie beaucoup sur ses deux acteurs principaux. Ryan Reynolds est moins mauvais que d'habitude mais toujours très peu expressif, mais Helen Mirren sauve la mise en livrant une belle prestation. Le rythme souffre des flash-backs lourds, trop longs, et finalement inutiles qui plombent franchement le film. On sait ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale. On a vu ça dans plein de documentaires, de films, traité de bien meilleure façon, et ça ne devrait à mon avis pas être intégré au film, dont l'intérêt se situe ailleurs. En choisissant d'intégrer ces moments tire-larme, Curtis fait le choix d'aborder son film par l'angle populiste et facile, et lui fait perdre en qualité. L'intérêt, lui, se situe dans les difficultés énormes que rencontre le duo plaignante-avocat à naviguer parmi les législations internationales fort complexes afin de faire valoir leur bon droit. C'est absolument passionnant, et les enjeux sont posés de très belle façon, clairs et complexes à la fois. Aussi, le film nous fait poser la question suivante : s'il n'est pas légitime que le tableau reste entre les mains de l'Autriche, qui l'a récupéré à cause des agissements des Nazis, est-il légitime pour autant qu'une œuvre d'art de cette envergure appartienne à une personne physique qui pourrait donc cacher ce joyau, patrimoine mondial de l'art, de la vue de tous ? Une pointe d'humour vient égailler ce propos un peu dramatique.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=227206.html


lundi 28 septembre 2015

Ant-Man

Voici le dernier né de l'écurie Marvel. A peine a-t-on eu le temps de digérer le précédent qu'on nous livre la fournée suivante. Cet Ant-Man n'a pas grand chose d'innovant. On est dans un registre et un cadre bien connu, et le film pêche par ses enjeux qui sont franchement dépassés et lassants. Si le méchant met le grappin sur l'objet convoité, le monde va vers sa destruction. L'objet convoité, c'est une armure permettant à la personne qui l'utilise de rétrécir tout en conservant sa masse et donc sa force. Comment est-ce possible ? Et bien voyez-vous, dans un atome, il y a une certaine distance entre le noyau et les électrons qui gravitent autour. Ce vide compose la majorité d'un atome, et le costume permet de supprimer ce vide, ne conservant que le noyau et les électrons, vous rendant donc miniature en conservant vos propriétés. Pour le côté scientifique, le film colle sur ce point si l'on accepte de croire à cette histoire. Par contre, il faut rester cohérent, et le film ne le fait pas. Le film part du postulat qu'en supprimant tout le vide de nos atomes, nous aurions la taille d'une fourmi. Bien, mais alors pourquoi et comment le héros se retrouve-t-il rétréci à l'échelle sub-atomique ? Cela ne fait pas sens, puisqu'une fois que le vide a disparu, le costume ne devrait plus pouvoir faire rétrécir son hôte... Le rythme est mollasson et le film en général manque d'intérêt, de piquant, sans compter qu'il est cousu de fil blanc. L'ennui laisse poindre le bout de son nez et sa longueur ne l'aide pas à rendre les évènements plus dynamiques.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=130438.html


lundi 31 août 2015

Les Minions

Voici une sorte de spin-off issu des deux volets de Moi, Moche et Méchant. Souvenez-vous, le deuxième surpassait le premier car, entre autres, les Minions étaient justement beaucoup mieux intégrés au récit et le ponctuait avec talent de touches d'humour, sans que ce soit trop ou que ça soit lourd. Depuis 2013 et ce dernier film, les Minions sont devenus à leur insu le symbole du mauvais goût, et on ne compte plus le nombre de pages Facebook véhiculant des photos avec des citations censées être drôle, mais que l'on a déjà entendues, lues ou simplement vu venir avant même d'avoir atteint la moitié. A l'instar de Lacoste accaparé par les racailles au début des 2000's, les petites bêtes jaunes sont donc aujourd'hui assimilées aux beaufs, qui leur inventent même des citations sur les réseaux sociaux, alors que quiconque ayant prêté un minimum d'attention aux films sait que ces bestioles ne parlent pas (ou du moins pas intelligiblement). Si je parle tant des à côtés et pas du film lui même, c'est parce qu'il n'y a rien à dire. Il n'y a pas de film. Tout ceci n'est qu'un objet marketing, mais le film n'existe pas. Cette heure et demi n'a pas de saveur, pas de couleur, pas de texture. Ça n'est ni bon ni mauvais, c'est juste inexistant, et donc pas drôle, ce qui devrait être un minimum. Le concept a tué le film dans l’œuf et faute de film, voici une fausse couche cinématographique, que les producteurs ont eu la lâcheté de maintenir programmée. Quel ennui... Aucun scénario, seulement un enchainement de gags vus et revus à toutes les sauces ! C'est tout juste bon et calibré pour être programmé entre la météo et le 20h, version programmes courts.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=210493.html


Spy

Paul Feig est le réalisateur de l'excellent Mes Meilleures Amies, comédie féminine tonitruante sortie il y a quatre ans, qui révélait Melissa McCarthy, que l'on retrouve ici dans le rôle titre. Là où l'on sait l'actrice capable de briller dans des seconds rôles où elle joue de son physique d'obèse en se mettant dans des situations inattendues et en s'en tirant de manière originale, on attend cette fois-ci qu'elle exécute cette performance sur la durée totale du film. La durée, justement, est sans doute un des points faibles du film, trop long, et dont le rythme manque de panache pour une comédie d'action qui devrait nous marteler de rires et de cascades coups sur coups. Deux heures, c'est trop. Couper vingt minutes n'aurait pas été du luxe. Les acteurs s'en tirent de justesse. Jason Statham en fait trop et évolue clairement dans un registre qu'il ne maitrise pas. Rose Byrne surjoue elle aussi, même si le rôle de méchante version salope en manteau de fourrure lui va physiquement bien. L'idée de l'amitié entre l'héroïne et la méchante est bonne, et elle sauve le film de la médiocrité.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=222369.html


lundi 17 août 2015

Terminator Genisys

Dans les saga les plus cultes de l'histoire, on peut différencier deux catégories de suites ; celles qui sont confiées aux meilleurs réalisateurs du monde (OO7 avec Sam Mendes, Batman avec Nolan, Mission Impossible 3, Star Trek et Star Wars à Abrams...) et celles qui sont confiées à des quidams. Il faut croire que les producteurs de ce nouveau Terminator n'ont que peu d'estime pour ce qui est pourtant l'un des meilleurs films de science-fiction de tous les temps, puisqu'ils n'ont pas cru nécessaire d'engager un réalisateur au talent confirmé, mais ont à la place jeté leur dévolu sur Alan Taylor, un réal caméléon habitué aux séries US, et donc à tourner selon un story-telling très précis, sans dénaturer l'histoire en ajoutant sa propre patte. En ce sens, ils ont réussi. Le film est insipide, sans âme, sans personnalité, sans raison d'être ni but précis. On ne dirait pas une suite, mais une rétrospective. D'ailleurs, le seule point positif du film est la mine réjouie de Schwarzie, qui affiche une banane authentique tout du long qui fait plaisir à voir. L'histoire, elle, est un gloubi-boulga des deux premiers épisodes servis dans un simili Retour Vers le Futur, sans enjeu donc, et sans qualité non plus. Une fois la première demi-heure passée, et les clins d’œil passés en revue, le déroulement du scénario se fait péniblement, dans la douleur et l'ennui le plus total. Quel dommage d'insulter ainsi ce monument de cinéma.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=141609.html


Ex Machina

Voici le premier film d'Alex Garland, connu jusqu'ici pour ses talents de jeune scénariste (28 Jours Plus Tard, Sunshine...). Pour son premier film, il a la chance de composer avec un casting des plus prometteurs : Domhnall Gleeson et sa bonne frimousse joue l'étudiant naïf, rat de labo dans ce jeux organisé par son nouveau patron ; Alicia Vikander, nouvelle bombe du cinéma mondial, joue pour sa part le robot à l'intelligence artificielle révolutionnaire ; enfin, Oscar Isaac confirme son statut d'acteur au talent énorme en interprétant ce chef d'entreprise au génie dérangeant, davantage gourou que patron de CAC 40. Il habite dans une villa luxueuse, située en pleine nature, dans un domaine privé immense, où l'habitation a été conçue plus comme un bunker que comme un espace de villégiature à la Air BNB. Il recrute Caleb, jeune diplômé dans la programmation informatique, pour le faire participer à une mission novatrice de tout premier ordre dans le domaine de l'intelligence artificielle. Son but : établir si oui ou non cette intelligence artificielle a une conscience, alors même que Caleb est au courant qu'il a affaire à une machine. Le film nous amène à nous poser bien des questions sur notre responsabilité vis à vis de nos créations, mais aussi notre droit sur elles, et le bien-fondé de ce droit. Très étrange, bénéficiant d'une atmosphère envoutante et intrigante, ce long-métrage étonnant réussit par sa capacité tant à émerveiller, mais aussi à nous faire réfléchir sur notre société et son avenir très proche. Un film qui marquera 2015.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=219931.html


mardi 11 août 2015

A la Poursuite de Demain

Je dois bien l'admettre, Noir Amer a ses petits chouchous en matière de réalisateurs. Il se trouve que Brad Bird est l'un d'entre eux. Membre essentiel de l'équipe qui a fait de Pixar ce qu'elle est aujourd’hui, impliqué dans les superbes Les Indestructibles et Ratatouille, Bird était passé au film d'action avec prises de vue réelles il y a quatre ans dans Mission : Impossible, Protocole Fantôme. Or c'est sous l'étendard Disney que ce talentueux metteur en scène présente son nouveau long-métrage, arrivé de manière assez inattendue sur nos écrans. Alors qu'on pouvait s'attendre à un classique film fantastique un peu mièvre autour du noyau familial, A la Poursuite de Demain nous offre bien plus que cela. Le film est organisé comme une longue épopée vers un univers fantastique. Quand Casey, jeune héroïne, touche un pin's qui a été glissé dans ses affaires, elle est projetée dans une univers parallèle futuriste. La phase de découvert du film, où l'on nous montre cet univers intriguant et où l'on fait également connaissance avec les trois personnages principaux est très longue, et c'est tant mieux. C'est précisément ça qui fait la qualité des films du genre. Concrètement, on a l'impression de ne pas arrêter la découverte et l'immersion dans le film pendant 1h30. C'est après cette durée que le rythme accélère pour laisser place à l'affrontement entre gentils et méchants (qui d'ailleurs ne le sont pas vraiment, ce qui est un autre point positif). En revanche, le film aurait mérité d'être un peu plus court, et l'actrice principale a encore du pain sur la planche pour gagner un Oscar...

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=195031.html


lundi 3 août 2015

Un Moment d'Egarement

Jean-François Richet est connu pour avoir réalisé le diptyque sur Mesrine en 2008, déjà en collaboration avec Vincent Cassel. C'était il y a 7ans, et pourtant Richet n'a rien ressorti depuis. Peut-être avait-il besoin de souffler, ce qui expliquerait ce retour tout en douceur avec un film qui traite d'un sujet de société qui a matière à polémique, mais où le réalisateur choisi l'humour et la légèreté. Je viens là de citer le point fort et le point faible du film. L'humour, tout d'abord, est omniprésent et donne une atmosphère agréable au film, qui devient très plaisant à voir et véhicule son air de vacances. La légèreté, en revanche, va à l'encontre de l'enjeu principal du scénario où Cassel et la fille de Cluzet, Louna, ont une relation interdite qui doit absolument rester secrète, faute de quoi toutes ces relations risquent d'éclater, pour le malheur de tous. Le film a le bon gout de ne pas faire comme dans le pathos et de sombrer dans la lourdeur ridicule, comme le faisait Perfect Mothers, avec des sexes inversés entre parents et enfants.  Ici, le film a la bonne idée de ne pas jouer la carte du "choquant" quand Cassel craque pour la sublime plastique de la jeune Louna (car franchement, n'importe quel homme au monde craquerait bien plus rapidement si elle s'acharnait sur nous comme elle le fait sur lui dans le film). Par contre, il ne montre rien de leur relation, histoire de rester une comédie familiale, et le manque pèse dans la balance. Un mot sur Alice Isaaz, l'une des plus belles actrices du cinéma français, à qui on donne un rôle assez ingrat, et qui a du mal à apporter sa pierre à l'édifice en tant que brise rêve dans le film.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228542.html


Vice Versa

Parmi les quatre derniers films de Pixar, on trouve trois suites (Toy Story 3, Cars 2 et Monstres Academy) et Rebelle, sans doute le moins bon long-métrage de la firme. Ainsi, il faut remonter à 2009 et Là-Haut pour trouver le dernier projet original et à la hauteur de Pixar. Or, heureuse coïncidence, il se trouve que le très talentueux Pete Docter en était déjà le réalisateur, lui que l'on retrouve donc ici. Vice Versa nous offre un voyage dans la tête d'une petite fille que l'on voit grandir à travers les émotions qui l'animent. ici personnifiées et véritables personnages principaux du film, on retrouve Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût, chacun étant un véritable stéréotype qui, en apposant sa marque de fabrique sur les actions de la petite fille, en fait un être humain complet et unique, comme vous et moi. Si l'humour est toujours aussi fin et fait mouche auprès d'un public extrêmement varié, le génie du film réside dans la vision absolument incroyable que Docter et ses scénaristes ont du cerveau humain. Tout a été pensé, réfléchi, élaboré pour nous faire voir comment ça se passe dans nos têtes. C'est vulgarisé, mais on sent qu'il y a une solide base scientifique derrière l'histoire. L'histoire, justement, est tantôt inquiétante, tantôt triste, tantôt drôle, mais revêt toujours un grand intérêt dans l'incroyable découverte de ce monde qui vit à l'intérieur de chacun de nous. De quoi notre personalité est-elle faite, qu'est-ce qui compose chacun de nous, pourquoi réagissons-nous comme nous le faisons aux différentes situations de la vie ? C'est ce à quoi Pete et son film tentent de répondre, avec brio. Quelque soit votre âge, votre sexe, votre goût en matière de cinéma, vous devez voir cette perle.

MA NOTE : 4/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=196960.html


dimanche 2 août 2015

San Andreas

Voici la deuxième collaboration entre Brad Peyton et The Rock, après Voyage au Centre de la Terre 2. Pas forcément rassurant donc, au premier abord, surtout qu'il s'agit d'un film survival de plus, dans la mode apparue au milieu des années 2000's des catastrophes naturelles qui envahissent les écrans. Dans cette longue liste de films, souvent très mauvais et peu crédibles, San Andreas défend fièrement sa place et se place parmi les meilleurs, pour ne pas dire les moins mauvais. Certes, l'unité familiale est au centre du film, qui relaie toujours des idées négatives sur la séparation et le divorce, idées d'un autre âge me semble-t-il. Mais l'histoire est fluide, fonctionne, même si elle est évidemment assez légère. Les effets spéciaux, eux, sont bien réussis et s'incorporent intelligemment à l'histoire, sans en faire des tonnes inutilement ni faire de démonstration de force technique. Bref, le film fait tout à fait le taff, à savoir nous offrir un grand spectacle familial, sans être trop moralisateur pour autant.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=200433.html


dimanche 26 juillet 2015

Gunman

Le film serait inspiré du livre de Jean Patrick Manchette "La position du tireur couché". Il se trouve que Manchette est un des plus grands écrivains de polars du vingtième siècle, et que j'ai lu ce bouquin. Je vous le dis tout de go, si l'origine du scénario n'était pas écrite très distinctement lors du générique de début, il m'aurait été impossible d'identifier un quelconque lien. L'intrigue tourne autour d'un règlement de compte qui s'organise autour d'un groupe d'anciens mercenaires qui actaient pour orienter des choix politiques sur le continent africain. A partir de là, on ne voit rien d'autres que des banalités sur la paranoïa d'une personne elle même lancée dans une mission de recherche et d'espionnage. Aussi, je crois qu'il faut dire que Sean Penn est un piètre acteur, qui surjoue et affaiblit considérablement le film. Pour le reste, que du banal jusqu'à une fin attendue.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=215648.html


mardi 30 juin 2015

Jurassic World

Vous connaissez Colin Trevorrow ? Non ? C'est normal. Ce qui ne l'est pas, c'est que ce soit lui qui ait été choisi pour reprendre l'une des franchises les plus cultes du cinéma. Ce quatrième volet reprend largement la trame du premier Jurassic Park, mais fait tout en moins savoureux. Nous sommes à l'ère du Coca Life, boisson imbuvable pour ceux qui ont connu le traditionnel Coca Cola. La première chose à m'avoir choqué est la piètre qualité esthétique du film. Les couleurs sont criardes, absolument pas crédibles, et font penser à un jeu vidéo. Les acteurs sont fort mal intégrés à ces images de synthèse, et ça pue les images de synthèse à plein nez. Les dinosaures, eux aussi, en pâtissent. il y a vingt ans, Spielberg avait eu l'intelligence d'exiger la création, grandeur nature, de dinosaures. Tout était créé en vrai, et ça se ressentait. Les scènes mythiques face au T-rex avaient une intensité et une beauté remarquables. Ici, il n'en est rien. Les frissons sont éphémères et la magie n’est pas au rendez-vous. Aussi, Steven savait ménager le spectateur, faire monter la pression doucement, et jouer avec sa peur. De tout temps, il a choisi de ne montrer les monstres de ses films qu'un minimum, pour faire fantasmer les gens, les faire imaginer le concept de peur avant de pouvoir lui donner un visage. Là, le méchant nous est livré très rapidement, et il est omniprésent par la suite, jusqu'à la fin du film. Par la suite, les évènements s'enchainent sans grande cohérence. Le spectacle est là, mais reste en tête l'impression d'un bon gros raté, sans innovation, sans point fort. Les acteurs sont ok, mais n'ont pas grand chose à faire.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=49319.html


La Résistance de l'Air

Ce film est le premier long-métrage de Fred Grivois, qui bénéficie pour débuter d'un casting XXL avec les très talentueux Reda Kateb, Johan Heldenbergh et Ludivine Sagnier, tous excellents dans leur rôle. Le film nous montre, avec brio et à l'aide d'un timing parfaitement maitrisé, comment une personne possédant un talent hors du commun peut être poussé à l'utiliser pour faire le mal, alors qu'il est a priori quelqu’un de bien. Ce thème n'est évidemment pas novateur, mais il est ici fort bien traité, ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut d'abord un contexte favorable, puis une sorte de gourou qui va faire le psy et s'avérer présent dans les moments difficiles, puis un appât, et enfin une mission. La dégringolade est également fort bien filmée, dans une atmosphère ni trop lourde ni trop quelconque, juste le milieu idéal pour qu'on sente un danger planant au dessus de la tête du personnage principal. Belle surprise, super premier film, et l'on attend la suite de ce nouveau réalisateur !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=226660.html


lundi 29 juin 2015

La Loi du Marché

Ce film a beaucoup fait parler de lui, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il met en scène un excellent Vincent Lindon (d'ailleurs primé à Cannes pour sa superbe prestation) incarnant un chômeur longue durée qui évolue au sein d'un décor où tous les autres rôles sont joués par des femmes et des hommes qui ne sont pas acteurs professionnels, mais qui exercent dans la vie le métier ou la fonction qu'ils incarnent à l'écran. Il faut ajouter à cela le fait que Stéphane Brizé n'a donné que des lignes directrices à Vincent Lindon avant chaque scène, lui disant juste ce qu'il faut de contexte et de direction à prendre pour orienter le comédien, libre du choix du cheminement et de la tournure des évènements. Dès la séquence d'ouverture, ce chômeur nous confronte à la réalité de Pôle Emploi : les conseillers aussi ont des objectifs et doivent "vendre" des formations, ce qu'ils font même en sachant qu'elles n'auront aucun impact sur l'avenir des gens qu'ils suivent. Lindon finit par accepter un job dans la surveillance en grande distribution. Or, si réprimander les petits vieux qui volent un steak par manque d'argent s'avère fort difficile, s'attaquer à ses collègues qui volent des bons de réduction relève de la mission impossible, et remet en cause la dignité et les valeurs fondamentales de fraternité de l'individu chargé de rapporter cet acte au sommet de la pyramide hiérarchique. Le ton est grave, la caméra est neutre, donne presque dans le documentaire. On se rend compte que les petites phrases toutes faites ont la vie dure mais qu'elles cassent le moral et peuvent détruire un homme. Puissant et marquant, ce film laissera une trace et mérite d'être vu.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=233913.html


dimanche 28 juin 2015

La Tête Haute

Voici le nouveau film coup de poing d'Emmanuelle Bercot, qui se spécialise donc dans les problèmes de la société, que ce soit en tant qu'actrice ou, comme ici, en étant derrière la caméra. Nous suivons le jeune Malony pendant une quinzaine d'années au travers son adolescence principalement. Dès le départ, on se rend compte de la famille de merde dans laquelle il est tombé, et on se dit qu'il lui sera fort difficile de s'en sortir avec ce background si peu favorable. Dans la famille monoparentale, la mère indigne et incapable d'élever ses gosses est incarnée par une Sara Forestier qui surjoue et tire légèrement le film vers le bas. Heureusement, les autres acteurs sont géniaux, à commencer par la révélation Rod Paradot, bluffant de réalisme dans le rôle principal. Catherine Deneuve, encore une fois, fait état de son talent immense en juge des enfants compréhensive et protectrice. Le film est violent, met mal à l'aise et dérange, peut-être un peu trop, car les temps morts sont quasi inexistants. Dès que Malony sort la tête de l'eau, il refait une connerie, et les bêtises de gamins versent peu à peu dans la délinquance. Tout est filmé sans chichi, de manière très naturelle, qui laisse penser à un documentaire. Le film est perfectible, notamment en variant un peu plus les émotions et les temps forts et temps faibles, mais comprends tout de même des sources d'intérêt indéniables.

MA NOTE 2/4


dimanche 21 juin 2015

Mad Max : Fury Road

Peu importe que vous ayez vu ou non la première trilogie amorcée en 1979. Si vous l'avez vue, peu importe que vous l'ayez appréciée. Une pelleté de détraqueurs aurait sans aucun doute jailli pour fustiger le fait que le film soit bien différent de ses prédécesseurs s'il avait été le fruit d'un réalisateur différent, mais voilà, ce n'est pas le cas. C'est bien George Miller himself qui est aux commandes du quatrième volet de son œuvre. Il a eu la bonne idée d'adapter son propos à l'époque et de changer le ton de son histoire. D'ailleurs, l'histoire est réduite au minimum pour laisser place à une gigantesque course poursuite en plein milieu d'un désert de sable dans un monde post-apocalyptique hostile où les humains se battent pour avoir accès à l'eau. Chalize Theron, en leadeur de l'armée du tyran local, trahit son supérieur pour sauver les quelques femmes qu'il détient dans son harem ainsi que sa propre peau et se fait la malle à bord d'un long convoi. Bien évidemment, les méchants ne se laissent pas faire, et se lancent à la poursuite des femmes, avec la présence, malgré lui, de Mad Max, joué par un timide Tom Hardy, pas à son meilleur. Celui qui crève l'écran, en revanche, c'est Nicholas Hoult, absolument excellent dans son rôle de petit soldat kamikaze aveuglé par la soif de postérité. Le film est en fait un gigantesque spectacle de son et lumière, et en ça, il excelle. Les images sont splendides, les cascades sont spectaculaires, et toute cette chorégraphie esthétique se fait accompagnée de bonnes idées réparties ici et là, à l'image du joueur de guitare électrique, rythmant l'action comme le faisaient il y a des siècles les romains dans les galères, à l'aide de tambours. Magistral.

MA NOTE : 3/4

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lundi 15 juin 2015

Connasse, Princesse des Coeurs

Voici l'adaptation inattendue du programme court qui a fait ses gammes dans le Grand Journal de Canal + il y a quelques années. Descendant éloigné des pères fondateurs Jackass, ce long-métrage tend plutôt vers les plus récents Borat et Brüno, du britannique Sacha Baron Cohen. Le pitch, qui fait guise de scénario, est simple : Camilia est une trentenaire insupportable qui estime mériter être traitée comme ne princesse alors qu'elle traite les autres comme ses sbires. Le tour de force du film consiste dans la façon dont il a été tourné ; la seule actrice, professionnelle et CONSCIENTE (c'est très important !) qu'elle joue dans un film est Camille Cottin, qui joue le rôle principal, et qui fait preuve d'un talent incroyable. Retranchées à quelques mètres de chaque action, les deux réalisatrices lui donnent des indications dans son oreillettes. Le gros intérêt donc, est de voir ce personnage ignoble parler de manière hautaine et presque insultante à autrui et de guetter la réaction des gens face à ce comportement tout à fait original. C'est drôle, oui, mais cela fait aussi réfléchir sur la façon dont on traite les gens (sans pour autant être moralisateur). A plusieurs reprises, on se dit que ça va mal se passer, que Camille va se prendre une gifle, ou pire. Et l'on est étonné par la puissance des règles de bienséance. Mis à part ce tour de force d'hyper-réalisme et de documentaire romancé, l'histoire en elle-même n'a pas grand intérêt, et est même anecdotique, tant l'intérêt ne se situe pas là.

MA NOTE : 2/4

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samedi 6 juin 2015

Broadway Therapy

Dix ans après sa dernière réalisation Peter Bogdanovich, un vieux de la vieille, enfile de nouveau le tablier et nous propose un petite comédie à l'ancienne, où les gags sont basés sur de l'humour que je qualifie de "situationnel". Un humour international donc, et trans-générationnel, qui fait aussi fi des religions et des appartenances ethniques ; idéal pour rire en famille, avec son banquier juif et sa nounou portugaise. Très semblable aux comédies de Woody Allen, le film va même jusqu'à avoir une simili Scarlett, qui n'a d'ailleurs rien à lui envier (physiquement tout du moins), en la personne d'Imogen Poots, absolument délicieuse. On rit, on est dépaysé, les acteurs sont bons et il n'y pas de chute de rythme. Bref, un bon moment de détente et de plaisir.

MA NOTE : 3/4

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dimanche 31 mai 2015

Avengers : l'ère d'Ultron

Trois ans après le premier opus, que Noir Amer avait jugé raté car entre autres fort ennuyeux, Marvel revient à la charge avec la suite des aventures de la bande de super-héros. Cette fois-ci, on ne tourne plus autour du pot. On ne passe pas les deux tiers du film à attendre l'action dans un vaisseau flottant. Non, ce coup-ci, ça pète dès les premières minutes du film, explosives. L'action est au rendez-vous, et c'est en grande partie pour ça qu'on est venus voir le film. Oui, mais pas que. Un scénario, c'est important, de même qu'une mise en scène et des personnages. Or, sur ce dernier point, le film souffre énormément. A force de vouloir intégrer toujours davantage de super-héros dans un film, le temps alloué à chacun d'entre eux s'en trouve réduit, partage de la gloire oblige. Au final, on a l'impression de ne vraiment en voir aucun. Ce qui fait la réussite des meilleurs films de super-héros, c'est justement la partie d'introspection, le doute, les défis relevés, la rédemption, qui ne peut avoir sa place dans un film où change de personnages présents à l'écran toutes les trois minutes pour être sûr de tous les balayer. Trop de héros tuent le héros. Et si d'un côté il y a toujours des longueurs, en témoignent les longues minutes où Hulk et Scarlett se tournent autour (j'espère pour elle qu'elle a les reins solides, d'ailleurs...), de l'autre, le scénario passe très rapidement sur un des éléments clés, les plus importants du film : la création d'Ultron. C'est complètement grotesque et incompréhensible ! Le film s'appelle L'ère d'Ultron, je le rappelle, et toute la phase de création du personnage est complètement inexistante ! Une fois qu'on a dit ça, le film se déroule sans accroc ni surprise. Plus dynamique que le premier, sans Alien sorti de nulle part, plus ancré dans le monde réel, on y trouve quand même son compte.

MA NOTE : 1/4

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samedi 23 mai 2015

Lost River

Le voilà, le tant attendu premier film de Ryan Gosling en tant que réalisateur. Peu de communication, une histoire assez floue dans les pitchs présentés par la presse, et donc le spectateur ne sait pas à quoi s'attendre quand il entre dans la salle. Tout se passe dans une ville désertée par une grande majorité de ses habitants. Ne reste que les plus défavorisés, qui n'ont pas eu les moyens de fuir, et ceux qui ont tiré profit de la situation, par quelque moyen que ce soit. La famille de Bones, élevé par sa mère, est dans la difficulté, alors que personne n'a de travail et que la banque menace de mettre la main sur la maison suite à des échéances impayées. S'ensuivent alors des péripéties où à la fois la mère et le fils aîné se mettent en danger pour rapporter de l'argent dans le foyer familial. Les pastilles ont toutes quelque chose d'intéressant, mais il y a un grave manque d'unicité et de liant entre chacune d'entre elles, accompagnées d'un manque cruel de rythme. Les bonnes idées ne sont jamais vraiment traitées, et certaines d'entre elles, dont le village enfoui sous l'eau, auraient carrément pu être retirées, car n'ont aucun intérêt dans le film. On sent que sur la forme, Gosling a été énormément influencé par Nicolas Winding Refn, lui qui l'a révélé dans Drive. Au niveau esthétique, Lost River est bien plus proche d'Only God Forgives, avec sa tonalité bi-chromatique bleu et rouge. Le blondinet se cherche donc et n'a pas trouvé son identité. Le film est fouillis, inachevé, que ça soit sur le fond comme sur la forme, et ce malgré la présence d'un casting XXL. Seul Ben Mendelsohn, trop méconnu et sous-estimé du grand public, tient correctement son rôle d'éternelle crapule. Hélas, ça ne suffit évidemment pas.

MA NOTE : 1/4

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Fast & Furious 7

La première grosse surprise du film est l'engouement qu'il suscite, en témoigne la fréquentation hors norme assez incompréhensible dans les salles. Malheureusement, une fois que l'on a réussi à trouver une place pour s'y asseoir, il n'y a plus grand chose de surprenant.J'ai eu un énorme frisson au moment du générique de début, qui est d'un mauvais goût sans limite. J'ai bien cru que ce septième épisode serait sur la même lignée que Fast & Furious 6, qui était très mauvais. Jason Staham est, qu'on se le dise une bonne fois pour toutes, un très mauvais acteur. Il doit ici interpréter le méchant, et en rajoute des tonnes. Heureusement, il n'y a pas que ça. Ce septième opus comporte une dimension qui laisse à rappeler les derniers Mission : impossible. J'en veux pour exemple une scène dantesque dans le Moyen Orient, avec grosses cascades à la clé. Le film tient la corde quand il s'agit de nous offrir du grand spectacle de ce genre, mais frôle le ridicule sur les dialogues et l'intrigue principale du film. Venons-en à un autre point d'attrait du film. Si vous ne le saviez pas encore, Paul Walker, le petit blondinet beau-gosse, est mort pendant le tournage de ce film (pendant le tournage, pas sur le tournage, attention). On sait que ses deux frères ont été appelés pour filmer quelques plans larges où ils l'ont remplacé pour fignoler les derniers raccords du film. On sait aussi que l'équipe a vécu ça comme un traumatisme, en particulier la tête d'affiche, Vin Diesel, gros dur au cœur tendre. Et la pépite du film, qui vaut à elle seule le détour, se situe dans les deux dernières minutes du film. Les deux personnages joués par Paul Walker et Vin Diesel se quittent, chacun dans leur voiture, en prenant des chemins différents. La voix-off de Vin Diesel sort alors des hauts parleurs et revient sur les moments forts vécus depuis le tout premier film, alors que des images des 4 films tournés ensemble défilent à l'écran. C'est là qu'intervient un évènement très fort. L'acteur transcende le personnage qu'il incarne. C'est Vin Diesel qui parle à Paul Walker, ce n'est plus Dom' qui parle à son pote Brian. C'est un véritable hommage à l'acteur décédé, pas trop lourd, vraiment touchant, sincère, honnête et tout simplement beau.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=198750.html


lundi 11 mai 2015

The Voices

Lorsque l'on vient à parler de ce film, ce sont avant tout les bonnes idées qui nous viennent à l'esprit en premier. La première d'entre elles est le choix du personnage principal, un américain moyen, dans une ville moyenne, avec un job basique, gentil au premier abord, tueur psychopathe schizophrène à ses heures perdues. Pour l'incarner, le choix d'un acteur moyen sans charisme parait justifié, en la personne de Ryan Reynolds, mais son manque de talent évident devient rapidement lassant. Aussi, les fameuses "voies", incarnant le bien pour son chien, le mal pour son chat, sont une idée originale et intéressante, mais un peu laissée de côté en cours de route. Les têtes de ses victimes, entassées dans son réfrigérateur, sont une excellente idée, couplée avec le changement de vision de la scène, des yeux du personnage principal ou d'une vision plus objective, bien différente et glauque... On peut adosser à chaque qualité un défaut, et je n'ai pas encore parlé du rythme monotone et de l'ennui palpable qui se dégage du film. J'allais presque oublier de mentionner que l'humour réhausse la qualité du film, noir, sale, macabre et qui fait toujours mouche. La réalisatrice de Persepolis peine à confirmer, même s'il ne faut pas jeter ce film à la poubelle.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=211238.html


vendredi 1 mai 2015

Chappie

Neil Blomkamp a une grosse pression sur les épaules. Chappie est son troisième film et si District 9 avait emballé la critique et le public, Elysium était un véritable échec qui pouvait laisser penser que le premier film du réalisateur était assez chanceux. Une nouvelle fois, Chappie se déroule à Johannesburg. Cette fois-ci, il s'agit de robots policiers droïdes aux allures de lapins, mis au service des hommes sur le terrain. Après une séquence d'ouverture magnifique où un groupe d'intervention policier tente d'appréhender deux gangs qui se rencontrent, un robot est neutralisé par les narcos qui le récupèrent, ainsi que leur programmeur, pour en faire un des leurs, en développant ses facultés cognitives. Le robot est rebooté, ce qui fait de lui le semblable d'un nouveau né à qui il faut tout apprendre. Et donc, passé le premier quart d'heure, les choses se gâtent. La morale fait son apparition, avec ses bons gros stéréotypes et son sentimentalisme dégoulinant ; le gangster brutal se dévoue pour la vie de son "fils", la femme de la bande se sent immédiatement mère, et le robot est incapable de tuer quelqu’un alors que c'est précisément ce qu'on lui a demandé de faire. Tout ça, on connaît. On a déjà vu ce genre de mièvreries et on souhaiterait ne plus jamais en voir ! Mais visiblement, le message n'est jamais arrivé jusqu'en Afrique du Sud... Encore une déception de plus pour le jeune réalisateur, qui fait pourtant l'actualité pour avoir été choisi pour mener à bien le projet du prochain Alien. Ça fait peur, et pas pour les bonnes raisons...

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=189702.html


lundi 20 avril 2015

Birdman

Ultra attendu depuis qu'il a remporté l'Oscar du meilleur film, Birdman est un film qui parle du milieu des acteurs, du théâtre, du cinéma et de la gestion des acteurs. De manière assez troublante, le personnage joué par Michael Keaton a exactement le même passé que lui, qui incarnait le Batman de Burton fin 80's début 90's. Depuis, le bonhomme a rapidement disparu des radars, et le personnage principal de cette histoire décide de revenir sur le devant de la scène avec un projet audacieux à Broadway. Le film contient à mon avis deux aspects très intéressants ; le premier est la relation entre les artistes, les acteurs, le réalisateur, les agents et les critiques, soit tous ceux qui composent ce petit monde. On comprend bien toute la difficulté à créer une pièce qui sorte de l'ordinaire, voire qui touche l'excellence, alors qu'à quelques détails prêts, elle serait complètement banale, voire ratée. Le second aspect concerne la mise en scène du film, et son incroyable traitement de la caméra. On a l'impression qu'il ne s'agit que d'un long plan-séquence sans aucune coupure, et c'est franchement bluffant. Les acteurs sont bons, avec à noter Edward Norton et Emma Stone. Ce qui me dérange, c'est que la seconde partie du film quitte l'aspect relationnel pour se focaliser sur l'aspect fantastique, mythique, schizophrène de notre anti-héros. C'est un peu long, confus, et le mélange de genre rend le film un peu lourd à digérer, alors que ce côté rêve intégré à la réalité fonctionnait bien jusqu'au dernier tiers.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=216633.html


mardi 14 avril 2015

American Sniper

N'y allons pas par quatre chemins, on est largement en droit de se demander pourquoi ce film était oscarisable. La réponse est simple : parce que c'est papi Clint qui l'a fait ! Quelques mois après la bonne surprise que représentait Jersey Boys, Clint revient avec un nouveau film de guerre, centré sur un héros adoubé par les Républicains et détesté par les Démocrates et les Européens. Ces querelles de spectateurs donnent bien beaucoup d'intérêt à un film qui n'en mérite pas tant, puisqu'il me semble que rien de nouveau n'y est traité. Le blues, puis la franche dépression du retour ont été maintes et maintes fois transcrites à l'écran, de manière plus brillante, à l'image d'une scène magistrale du récent Démineurs, où le héros était encerclé par des boîtes en cartons multicolores dans un rayon céréales de supermarché, complètement inadapté qu'il était devenu à la vie en société. La folie des fous de la gâchette trouve elle sa place dans un film comme Jarhead. American Sniper manque d'un fil rouge clair, d'une volonté de montrer quelque chose. Les péripéties du soldat se déroulent et finissent par nous perdre dans l'indifférence, jusqu'à son assassinat dont la mise en scène fait tout pour qu'il nous inspire l'indifférence. Reste une scène très graphique de baston dans une tempête de sable, pépite au milieu d'un gâteau trop farineux et lourd pour être digéré facilement.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=208041.html


lundi 6 avril 2015

Kingsman : Services Secrets

Matthew Vaughn a commencé sa carrière de réalisateur par Layer Cake, un film dont l'unique intérêt était de donner le premier rôle principal de sa carrière à un certain Daniel Craig, ce qui est une performance en soit. Plus tard, le jeune réalisateur américain s'est fait connaître avec les sorties de Kick-Ass et X-Men, le Commencement. Sa nouvelle pépite, Kingsman, est un savant mélange entre ces deux opus et une touche de "British étiquette" qu'il a sans doute connue pendant ses études dans le royaume. Le film reprend le côté apprentissage de son film de mutants, avec un groupe de jeunes gens talentueux, triés sur le volet, qui exercent leur savoir-faire dans un manoir secret coupé du monde, ainsi que le côté combats ultra violent et humour noir du gentil loser vengeur Kick-Ass. Colin Firth est impeccable en maitre spirituel représentant à merveille le gentleman parfait, impeccable et propre sur lui en toute occasion. Il y a un peu de James Bond et d'Austin Powers aussi, dans ce film, avec une intrigue d'espionnage et un méchant diaboliquement drôle et attachant en la personne de Samuel L. Jackson. On passe un moment fort agréable, on rit, on kiffe les cascades et les leçons de style, et on se laisse gentiment porter par toute cette troupe. Et l'on retiendra la magnifique leçon de gastronomie qui nous invite à marier un château Yquem à un Big Mac.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=198771.html


mardi 31 mars 2015

Imitation Game

Deuxième critique de l'année, et deuxième film sélectionné pour les Oscars. On est donc en droit d'attendre beaucoup de ce film, basé sur des faits historiques. Pendant la seconde guerre mondiale, Alan Turing, jeune mathématicien britannique, se fait recruter par la couronne pour décrypter les messages ennemis, à la base d'une organisation ravageuse de la part des allemands. Benedict Cumberbatch est, comme à son habitude, tout à fait excellent. A la limite de l'autisme, asocial et un brin hautain, ce petit génie comprend immédiatement que les méthodes jusqu'alors utilisées pour arriver à résoudre le mystère sont obsolètes, et qu'il lui faut inventer un stratagème capable de décrypter les codes ennemis qui changent quotidiennement. Un des points d'intérêt du film consiste à montrer le contraste qui existe entre le côté surdoué de Turing qui est un as du décryptage de code mathématique et le fait qu'il soit incapable de se plier aux codes sociaux. Le tiraillement moral qui survient lorsque la fine équipe triée sur le volet réussit à créer le premier ordinateur de l'histoire est fort intéressant et émouvant : nos héros se doivent de trier avec grand soin les informations qu'ils peuvent transmettre à leurs supérieurs, afin d'avancer masquer aux yeux de l'adversaire. Il faut utiliser le minimum d'informations possible pour gagner la guerre, sans toutefois éveiller les soupçons sur le fait que le code ennemi ait été découvert, sous peine que ce code disparaisse à tout jamais et que les alliés perdent leur atout. C'est prenant, l'ambiance est bonne et Benedict excellent, mais ça manque d'enjeu véritable, et le traitement de l'homosexualité de Turing est un peu lourd, mal traité, et n'apporte rien au film qui se retrouve un peu bancal.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=198371.html


mercredi 18 mars 2015

Foxcatcher

Très attendu suite à sa sélection dans diverses cérémonies, dont les prestigieux Oscars, Foxcatcher est arrivé sur nos écrans sans que l'on sache vraiment à quoi s'attendre. On sait que le film est tiré d'un fais divers réel, et l'on sait que ça se finit dans le sang, mais ce que l'on ne sait pas, c'est ce que le film veut et va nous montrer. Le film est monté comme une success story à l'américaine à la façon des Rocky, où les deux frères Schultz, se tirant mutuellement vers le haut, ont pour ambition de tout rafler aux Jeux Olympiques dans leur catégorie, la lutte gréco-romaine. Seulement, la lutte n'est pas la boxe, et très peu de gens sont prêts à investir pour ce sport minoritaire. Aussi, quand un riche homme d'affaires propose au frère cadet, le plus fragile des deux, de le prendre sous son aile et de devenir son mentor en échange d'être associé aux futures victoires, le jeune sportif y voit une occasion de réussir hors du giron de son ainé, plus charismatique et naturellement talentueux que lui. Une grande partie du film, disons le deuxième tiers, est ensuite une lutte d'influence à distance entre John Du Pont, le millionnaire propriétaire de la résidence nommée Foxcatcher où il installe le camp d'entrainement de lutte, et Dave, le frère ainé, sur le personnage principal, Mark, tiraillé et magnifiquement interprété par Channing Tatum. C'est un Steve Carrell méconnaissable qui joue Du Pont, homme que l'on sent dès le départ sournois, manipulateur et inquiétant. L'ambiance générale est menaçante, et il plane constamment une sorte de malaise. C'est quand les deux frères prennent tour à tour conscience de la folie de celui pour qui ils travaillent que les choses commencent à sérieusement s'envenimer. Du Pont a un rapport aux autres très malsain, attisé par la monétisation systématique de tous les rapports sociaux vécus par le propriétaire. Le film est intéressant, les acteurs bons, mais le rythme est selon moi trop peu soutenu pour totalement conquérir le public. Peut-être le film est-il un peu long ?

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=197897.html


dimanche 8 février 2015

Cinéma : le Top 10 de 2014

Longtemps inquiet quand me venait l'idée de réfléchir aux films qui pourraient faire partie de cette liste au cours de l'année, c'est soulagé par un second semestre bien meilleur que le premier que je peux fièrement vous présenter la liste de films qui suit. 2014 a été une assez bonne cuvée bien que, pour la première fois depuis la création de ce blog, aucun 4 étoiles n'ait été décerné durant cette année calendaire. Si 2013 était l'année de Leonardo Di Caprio, 2014 consacre le très bon Jake Gyllenhaal, découvert il y a une quinzaine d'année dans le curieux et culte Donnie Darko.
C'est avec beaucoup d'hésitation que j'ai classé les trois premiers films dans cet ordre, et c'est au final le choix du cœur qui l'a emporté, les qualités intrinsèques de chacun de ces films étant à mon avis de niveau semblable. La fin de classement aussi m'a beaucoup fait réfléchir, et c'est à regrets que j'ai du éliminer de très bons films comme Dallas Buyers Club, 12 Years a Slave, Diplomatie, Boyhood et Interstellar, qui méritent toute votre attention même s'ils ne font pas partie de la prestigieuse liste que voici.

Numéro 10 : Deux Jours, Une Nuit



Trois ans après leur dernier film, Le Gamin au Vélo, les frères Dardenne reviennent avec un film à nouveau centré sur un problème de société : la précarité due à l'insécurité de l'emploi. Dans le rôle principal, Marion Cotillard, plus maigre et apparemment en mauvaise santé que jamais, incarne Sandra, qui travaille en usine et que son employeur souhaite licencier suite à son retour d'arrêt maladie pour cause de dépression. Si elle en est officiellement guérie, la dépression guette et l'on sent qu'elle rôde, prête à envahir le sujet que nous suivons pendant un peu moins de deux heures. L'intrigue est simple : pendant l'absence de Sandra, ses collègues ont vu leur temps de travail augmenter légèrement pour combler son absence. En a résulté une augmentation substantielle de leur salaire. S'ensuit une terrible nouvelle pour Sandra ; tout le monde semble gagnant à entériner son départ. L'employeur récupérerait ainsi une équipe plus soudée, Sandra divisant l’audience, et les employés conservent leur conditions de travail avec les heures supplémentaires et ainsi un meilleur salaire. Un premier vote est alors réalisé auprès des employés qui ont choisi de se séparer de Sandra, et ainsi de conserver leur prime, substantielle, qui ne leur sera pas accordée si Sandra revient, faute de moyens. Sandra parvient à imposer un second vote avec l'aide de deux de ses collègues, et c'est ici que commence le film. Elle a donc un weekend pour faire changer d'avis suffisamment de monde pour conserver son emploi. On peut palper la tension qui règne entre ses collègues et elle, qui est quasiment en train de leur retirer la nourriture de la bouche semble-t-il, à les entendre, alors que sa vie à elle est presque en jeu. Exit la fraternité, la solidarité ou tout sentiment d'humanité lorsque votre confort de vie est directement en jeu. Tout cela est souligné par une mise en scène lourde de sens et facile à décrypter. Le sujet est lourd, mais est traité avec qualité. La conclusion est bien entendue difficile et amorale.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 9 : Enemy



Avant d'en dire davantage sur ce film, je vais pour une fois reprendre le synopsis du film sur Allociné : "Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple". Tout d'abord, ce film consacre définitivement Denis Villeneuve comme réalisateur de grand talent, ses deux précédents films, Incendies et Prisoners, ayant d'ailleurs été nommés dans deux Top 10 par Noir Amer. Le film, absolument envoûtant, vous plonge dans un calvaire mental que l'on partage avec le personnage principal. Est-il en présence d'un parfait sosie ou est-ce son cerveau qui lui joue des tours ? Sur ce point, je vous invite à lire cet article, très bien écrit, détaillé et appuyé, qui livre à mon avis un avis très proche de la volonté du réalisateur. Voilà un film qui nous amène à la réflexion et qui compte sur l'intelligence du spectateur. La figure de l'araignée, que l'on sait proche de la figure maternelle dans la psychologie, est omniprésente, jusqu'à la scène finale, magnifique d'intensité. Un film à voir, à revoir et à analyser, du genre de ceux dont l'on adore discuter entre amis, dont le scénario nous fascine, mais qui est également magnifiquement filmé et joué. Un inévitable de cette année 2014.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 8 : A Most Violent Year


N'ayons pas peur des mots. J. C. Chandor a 41, et il s'agit là de son troisième film ; les deux premiers, Margin Call et All is Lost, étaient de très belles réussites, et si il parvenait à confirmer avec A Most Violent Year, il entrait pour de bon dans la cour des grands. A chaque fois, le jeune réalisateur s'attaque à un thème différent et à des atmosphères différentes, et il réussit coup sur coup à nous émerveiller, tout en gardant une justesse qui est désormais associée à son nom. Ce troisième film ne déçoit pas, bien au contraire. C'est au polar sociétal et mafieux que JC s'attaque ici, et il nous livre un film à mi-chemin entre ce qu'aurait fait Scorsese et James Gray. Tout se passe dans le New York des années 80, avant le grand nettoyage de la ville par Rudy Giuliani, quand de nombreux quartiers étaient infréquentables et où la loi peinait à se faire appliquer. L'ambiance du film est absolument dingue de réalisme. On se croirait vraiment à cette époque, dans la grosse pomme, et la mise en scène ainsi que les décors sont totalement immersifs. J'en viens à l'histoire, qui se concentre sur un homme d'affaire joué par Oscar Isaac, à la tête d'une compagnie de livraison pétrolière. D'un côté, il doit gérer l'achat d'un emplacement qui lui permettrait de se développer de telle façon qu'il serait un grand industriel incontournable de la ville et de l'autre, il doit gérer les nombreux tracas du quotidien, causés par des jaloux concurrents ou juste des personnes dans le besoin qui ont choisi la voix de l’illégalité pour parvenir à leur fin. Les acteurs sont phénoménaux, que ça soit Isaac ou Jessica Chastain, qui est je pense la meilleure actrice au monde. Cet homme d'affaire va être attaqué de toute part, que ce soit directement, ou par des choix de vie ou des valeurs qui diffèrent des siennes, et à chaque fois il gardera son intégrité. Toute la ville semble être pourrie, et ses proches eux-mêmes ne sont pas nets, mais sa volonté de réussir sans tricher surpasse tout. C'est beau, c'est immersif et c'est poignant. Chandor est, assurément un très grand réalisateur qu'il faudra suivre dans ce siècle qui commence.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 7 : The Raid 2


Ce film fait suite à un premier opus sorti en 2012 que je n'ai pas vu, mais qui avait remporté à l'époque un franc succès à travers le monde. Je pense qu'il est intéressant de se pencher sur la genèse de ces deux films. Gareth Evans, illustre inconnu à l'époque, a rencontré Iko Uwais en Europe lorsque ce dernier, meilleur représentant de son art martial, fit une tournée pour faire découvrir le pencak silat. C'est à partir de cette rencontre que le cinéaste encore novice a décidé d'écrire un scénario autour du jeune sportif. Pour en revenir à ce second film, il peut tout à fait se regarder sans avoir vu le premier. La trame de l'histoire est classique ; le héros, Rama,  est un flic qui va devoir infiltrer la mafia locale pour dénicher tous les flics véreux de la ville et faire tomber les gros poissons. Rama passe d'abord par la case prison, où il se rapprochera du fils de la mafia, puis deviendra son bras droit à leur sortie. Certes, l'histoire est simple et classique, mais l'intérêt se situe ailleurs. Je pèse mes mots quand je dis que je n'ai jamais vu de combats aussi réalistes, violents et beaux. Toutes les scènes sont absolument spectaculaires, que ce soit la gestuelle même des combats, l’utilisation des décors (avec un combat dans la boue qui jonche la cour de la prison) ou encore l'utilisation d'accessoires (combats avec un manche à balais, une batte de baseball ou des piolets). La mise en scène épouse parfaitement ces combats, et les couleurs et textures sont là pour nous montrer la richesse et la diversité  des paysages urbains de l'Asie du Sud Est. Le film dure 2h30 et à aucun moment je ne me suis ennuyé, tant ce qui nous est présenté relève du grand spectacle. La scène finale est la plus belle scène de combat qui m'ait été donnée de voir et a définitivement acté mon enthousiasme pour ce film. Dépaysant, beau, spectaculaire, authentique, ce film est une véritable pépite de cette année 2014.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 6 : Gone Girl


Pour les passionnés de cinéma, Noir Amer y compris, chaque nouveau film de David Fincher est un évènement immanquable. Pour l'immense majorité des spectateurs qui n'ont pas lu le livre dont Gone Girl est adapté, ce film est arrivé en comprenant une grande part de mystère, ne dévoilant pas le contenu de son scénario ni ses enjeux. La surprise, ainsi que le plaisir, demeurent ainsi entiers lors de la découverte du film. Gone Girl dure un peu moins de 2h30, et est en fait divisé en trois tiers d'à peu près 45 minutes chacun. Dans le premier, Fincher pose les bases de ce qui semble être un polar classique et fluide, parfaitement réalisé avec une image somptueuse (premier film jamais filmé en 6K !) dans les tons automnaux que le réalisateur affectionne tant. Ben Affleck, parfait en beau-gosse quadragénaire désabusé et un peu bête, porte le chapeau du meurtre de sa femme, disparue, qui nous dépeint une situation tendue où elle serait sujette aux violences quotidiennes de son mari, par le biais de son journal intime lu en voix off par elle-même. Alors que l'on est convaincu que le film va se dérouler tranquillement de cette façon jusqu'à la fin, l'intrigue change complètement d'angle et nous fait sortir du mécanisme mis en place par notre cerveau pour nous éveiller. Tout à coup, nous nous mettons à la place d'un Ben Affleck manipulé et victime d'un jeu malsain, que tout le monde voit coupable à tort. Rosamund Pike se transforme alors en architecte diabolique d'un plan qui fait froid dans le dos. L'actrice nous offre au passage une prestation de très haute volée. Un des aspects passionnants du film est la façon dont il nous montre le fonctionnement du système judiciaire américain. Affleck fait appel à l'avocat le plus stylé de l'histoire du cinéma pour le sortir de ce mauvais pas, et nous offre au passage une leçon de communication pour s'attirer l'empathie du peuple. Et, une fois de plus, alors que le film commence à trouver son équilibre et sa logique dans cette dynamique, le scénario se risque une nouvelle fois à chambouler tout ce que nous pensons être acquis et nous offre l'inattendu : une rencontre entre les deux personnages principaux, que l'on croyait impossible, sous forme de réconciliation hallucinatoire. Le dénouement final est plein de surprise, et ces changements permanents nous obligent à rester attentifs et plongés dans l'histoire à tout moment. Il s'agit là d'un tour de passe totalement réussi et fort habile du maître du thriller. Encore une nouvelle pépite au palmarès de Fincher, assurément dans les meilleurs films de l'année.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 5 : Les Gardiens de la Galaxie



A l'instar de toutes les grosses franchises de la maison de production, voici un Marvel qui est arrivé sans trop faire de bruit, et qui donc n'était attendu que par les puristes et autres geeks fans du genre. A la croisée des chemins entre les cultissimes Star Wars et Star Trek, le film réunit une bande de anti-héros amenés à s'allier pour différentes raisons, qui finalement vont sauver l'univers. L'humour d'excellente qualité et omniprésent nous rappelle la première saga alors que la vision géopolitique et la finesse dans la description des différents mondes nous rappelle la seconde. Ce sont donc 5 individus, chacun d'une espèce différente, qui vont se réunir et affronter les différentes étapes du film ensemble. C'est Chris Pratt, jusque là cantonné à des seconds rôles et assez discret, qui se voit attribuer le rôle du leader humain, et qui l'incarne à merveille, sachant alterner l'humour, la provocation, le swag et la bogossitude, un peu comme Harrisson Ford le faisait il y a 40 ans. Incontestablement, un des points forts du film est sa bande originale, qui vous fait vivre l'aventure en rythme et vous met dans une ambiance bon-enfant dès les premières minutes. Ce mélange entre la pop dans les oreilles et l'action spatiale à l'écran est de fort bon goût et marche du tonnerre. Les effets visuels sont excellents et l'histoire ne souffre à peine que d'un petit moment de longueur qui ne gâche en rien la qualité du film, réussit de bout en bout. C'est LA belle surprise de l'été, alors que l'on attendait rien de cette énième superproduction, un peu comme Pacific Rim l'était en 2013. La vision qu'a ce film de la galaxie est fraiche et intéressante, et le film ringardise en ce sens les deux principales sagas dont il est inspiré car il est certainement plus réaliste dans la façon dont il aborde la personalité des personnages et les motivations de chacun, ainsi que la façon dont l'univers interagit. Le film donne une patate folle, et vous sortirez de la salle avec de belles chansons en tête et pas mal d'entrain ! A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

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Numéro 4 : Night Call


Ce film est avant tout le fruit de la performance exceptionnelle de Jake Gyllenhaal, qui a d'ailleurs perdu beaucoup de poids pour camper son rôle. Après avoir assisté à un accident meurtrier sur l'autoroute, il aperçoit une équipe de cameramen qui filme intégralement l'intervention d'une ambulance, avec extraction du corps ensanglanté du véhicule et mise sous respirateur artificiel en gros plan.On perçoit aussitôt l'excitation et l'attrait qu'il a pour cette activité dans laquelle il va s'empresser d'investir. La recherche du scoop, de l'exclusivité, passe alors par une course effrénée contre la montre et des entorses tant aux règles qu'à l'éthique. Un homme qui n'a pas ce respect fait naturellement voler en éclat des barrières invisibles, ce qui lui permet d'accéder rapidement à une place de choix dans les fournisseurs de chaines de télé locales de Los Angeles. La ville a d'ailleurs rarement été aussi bien filmée et rendue à l'écran. Tentaculaire, immense, sombre, désincarnée, vide de code moral, et où tout peut arriver, dans le culte de l'instantané, où ce qui arrivé il y a 1 heure est déjà périmé. Le film nous amène à nous demander jusqu'où nous serions prêts à aller pour passer de l'ombre à la lumière, pour connaître le succès et l’accomplissement de soi. L'ambiance du film est formidable et vous enveloppe pour une durée qui dépasse allègrement le générique de fin. A voir absolument. Pour tous les commerciaux, et ceux qui ont l'occasion de le faire dans leur vie privée, vous assisterez là à plusieurs leçons de négociation.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 3 : Mommy


Si Xavier Dolan était français, son compte en banque serait assurément au LCL. Pendant longtemps, "Plus, plus, un p'tit peu plus" était tout à fait applicable à ces films, remarquables tant par leurs élans inventifs que par le côté pénible de la célèbre maxime "le trop est l'ennemi du bien". A 25 ans, Mommy est son cinquième long métrage, ce qui relève de l'exploit et mérite d'être souligné. Le dernier sorti en salle, Tom à la Ferme, avait surpris par la sobriété de sa mise en scène mais compensait avec la lourdeur du scénario. Mommy, de son côté, a connu un accueil dithyrambique de la presse spécialisée et a longtemps été le favori de la dernière Palme d'Or, pour finalement repartir avec le Prix du Jury. L'histoire se concentre autour d'un adolescent hyper-actif sujet aux pulsions violentes, qui retourne vivre chez sa mère après un séjour en centre de détention pour jeunes. Aucune trace du père, les deux protagonistes sont seuls, à l'étroit dans leur vie et sans aucune marge de manœuvre, manquant de moyens et de ressources pour changer de vie. Le cadre en 1/1 souligne bien cette carence de liberté et ce sentiment d'étouffement des personnages. Un vent de fraicheur arrivera par le biais de la sublime Suzanne Clément, qui joue à mon avis le rôle le plus intéressant du film, celui de la voisine tue dans son mutisme, que l'on sent porter un fardeau dont elle refuse de parler, et qui garde sa dignité et sa droiture en toute circonstance. Ce film est avant tout la réussite de ses acteurs, dont les performances sont phénoménales. Ce sont eux qui portent l'histoire, et non l'inverse. On a vraiment l'impression de voir un documentaire tant le réalisme est prégnant. Il y a une vraie force qui anime ce film, un sentiment de malêtre propre à notre société. Mommy est assurément le meilleur film de Dolan, le plus abouti, et j'espère qu'il présage une suite de carrière sur cette lancée.

MA NOTE : 3/4

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Numéro 2 : Her



Spike Jonze est un type original peu conventionnel qui fait toujours dans l'inattendu. Son premier film, Dans la Peau de John Malkovich, montrait déjà l’étendue de son imagination et les qualités cinématographiques qu'il allait pouvoir afficher dans toute sa carrière. Quinze ans après, l'homme n'a réalisé qu'une poignée de longs-métrages, et Her a beau avoir une histoire a priori farfelue, il s'agit sans doute du film le plus réaliste du bonhomme. Cinq ans après son dernier film, Max et les Maximonstres, Jonze se penche sur un mal universel et presque intemporel : la solitude. Filmé de brillante manière, avec des tons pastel faisant ressortir tous les sentiments à l'écran, le film pose la question existentialiste de ce qui fait que l'amour existe. A l'heure où nous assouvissons nos désirs physiques, sexuels, parfois sous forme de pulsions, sans perdre de temps dans les sentiments, voici un film qui prétend que l'inverse peut aussi exister. L'amour sans désir ; du moins sans attirance visuelle, car le désir naitra au fur et à mesure de la relation. La relation, justement, est originale, puisque le personnage principal tombe amoureux de son nouvel OS ; son ordinateur, pour faire simple. Prenant place dans un futur très proche, l'OS en question peut le suivre n'importe où grâce à une sorte de smartphone et communique avec lui par le biais d'une oreillette qu'il porte en permanence. Le film traite d'ailleurs l'amour homme-machine sans jamais poser de préjugé. Les personnes que Theodore, notre "héros", côtoie, prennent sa relation avec son OS comme les progressistes au milieu du 20ème siècle approuvaient les relations entre un blanc et une noire. Joaquin Phoenix est comme à l'habitude éblouissant dans ce rôle où il doit combler visuellement l'écran pour deux personnes, mais Scarlett Johansson est également très bonne dans la façon dont elle pose sa voix. Le film donne énormément à réfléchir sur ce qu fait l'amour, ce qui l'anime, ce qui permet son existence et ce qui le menace, à l'image de l'exclusivité, si chère à nos yeux et pourtant pas si évidente que ça si l'on s'y penche un temps soit peu. En sortant de la salle, vous penserez à tout ça. A vos relations passées. A votre relation présente. Et à celles à venir. Vous vous demanderez ce qui compte vraiment. Her est ce genre de film, qui prend aux tripes par sa puissance et son intelligence. Un des tout meilleurs films de 2014.

MA NOTE : 3/4

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Meilleur film de 2014 : Whiplash


"Engagement. Persévérance. Ténacité". Ces trois mots d'ordre qui me sont répétés en boucle par mon chef, au brief du mardi matin, est ici à la base du film, qui va encore plus loin. Ici, le personnage principal, Andrew Neyman, est poussé à bout, et même au-delà, au dépassement de soi, par son professeur de jazz et mentor Terence Fletcher. Très rapidement, le professeur se révèle tyrannique en instaurant un climat de souffrance nécessaire, selon lui, à l'accès à une étape supérieure. On est ici dans la recherche permanente de la perfection, du génie. Les puristes de l'univers de la musique qui ont critiqué le film en remettant en cause son authenticité n'ont rien compris et sont certainement un peu simples d'esprit. Il ne s'agit pas là d'un film sur la musique, mais d'un affrontement, d'un film initiatique, d'une sorte de western moderne. Damien Chazelle, le jeune réalisateur, a lui-même dit avoir fait dans Whiplash un film de guerre. La réussite est totale dans ce film, merveilleusement interprété, avec un J.K. Simmons excellent en professeur malsain et à la limite de la légalité, qui renvoie à son mythique rôle de nazi de la superbe série Oz. La réalisation aussi est magistrale, nous offrant un face à face entre un mentor et son apprenti, un prof et son élève. Et puis, lorsque l'un pense jouer un tour à l'autre, c'est l'attrapeur attrapé, et finalement un happy-ending réjouissif pour les trois parties : les deux personnages principaux et le spectateur. Voilà un film marquant et qui ne nous laisse pas souffler tout du long, nous mettant dans une atmosphère studieuse et rigoureuse totalement dépaysante et enveloppante, filmée avec beaucoup de talent. A voir absolument !

MA NOTE : 3/4

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