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lundi 23 novembre 2015

Agents Très Spéciaux - Code UNCLE

Guy Ritchie s'est fait connaitre par deux films quasi identiques (un très bon brouillon et un excellent travail fini avec soin), à savoir Arnaques, Crimes et Botanique et Snatch. Le problème, c'est que c'était respectivement en 1998 et en 2000, et que depuis, il n'a cessé de décevoir en proposant tour à tour du mauvais, du très mauvais et du moyen. Ce nouveau film est le premier à n'avoir aucun rapport avec Londres et sa banlieue, et c'est sans doute à remarquer. Débarrassé de ses habitudes, Guy a donc du innover, ce qui lui manquait cruellement. Il s'attelle ici à un film d'espionnage, mais version Ritchie, à savoir avec de l'humour et un côté décalé permanent. La mise en scène est punchy, en témoigne la scène d'ouverture où les deux personnages principaux se livrent à une course poursuite, très agréablement filmée, et qui met clairement le spectateur dans un contexte de film d'action / comédie et non dans un film historique. L'histoire se situe dans les premières années de la guerre froide, et met en scène deux agents secrets, américain et russe, devant s'allier avec une allemande de l'est pour mener à bien leur mission (que franchement, on oublie facilement, comme dans tout film d'espionnage...). Il doit sans doute s'agir du film GQ de l'année, car nos trois lurons répondent avec succès au diktat de la beauté, ce qui du coup fait réfléchir sur la présence éventuelle d'un anachronisme, tant cette beauté imposée et criarde sent le nazisme. Le film ne casse pas trois pattes à un canard, mais on rit, on est dépaysé et on tombe amoureux (les filles des deux acteurs, et les garçons de la splendide Alicia Vikander, déjà repérée dans Ex Machina.

 MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=180341.html


dimanche 8 novembre 2015

Dheepan

Il faut attendre en moyenne 3 ans et demi entre chaque film de Jacques Audiard. Le meilleur réalisateur français avait atteint le zénith en 2009 avec son chef-d’œuvre, Un Prophète, et son dernier film, De Rouille et d'Os, avait marqué les esprits. Dheepan commence comme un documentaire, d'ailleurs d'actualité, sur des Sri-lankais qui tentent de fuir leur pays en guerre pour rejoindre la France. Un homme s’unit à une femme qui n'est pas sa femme et à une fille qu'il n'a jamais vue non plus pour former une famille et ainsi augmenter leurs chances d'être acceptés en tant que réfugiés politiques dans cette situation plutôt que séparément. Le côté documentaire dure pendant la moitié du film, jusqu'à ce que la simili-soit installée dans une citée des plus déprimantes. L'homme est instauré concierge de la cité HLM et prend à cœur de bien faire son travail pour s'intégrer dans la société et tirer un trait sur son passé, quitte à accepter une situation que peu d'entre nous tolèreraient. La femme doute, s'essaie à l'assistance aux personnes, et parait peu solidaire de ses compagnons de voyage. Surtout, elle a peur. Cette peur qui ne la quitte pas est accentuée par sa rencontre avec le caïd de la cité, qui flirte gentiment avec elle et fait planer une menace de plus en plus palpable sur sa "famille". C'est que le mari est prêt à accepter beaucoup de choses, dont un travail humiliant, mais pas la violence quotidienne qui vient menacer la vie de ceux dont il a appris à prendre soin. Ces trois-là n'ont pas tout quitté à des milliers de kilomètres pour revivre la même situation en France. Et, alors que monsieur fait savoir à tous sa volonté de ne plus se faire marcher sur les pieds, le film prend une nouvelle tournure. De documentaire romancé, il devient polar. La transition est extrêmement courte et intervient comme un coup de feu qui secoue le spectateur sorti de la monotonie dans laquelle Audiard semble nous avoir mis volontairement. Comme pour faire mouche avec plus d'intensité. La pression est à son comble, les enjeux sont clairs, et l'incertitude quand à l'issue est la plus totale. Coup de maitre, coup de fouet, coup de cœur, l'homme au chapeau réussit ses coups. Certes, le film n'est pas aussi bon que les précédents car le rythme n'y est pas pendant toute la longueur, mais le film marque et laisse une trace, en nous offrant de vraies belles séquences. Et c'est bien ce qui compte, non ? Et puis, les acteurs sont remarquables, nous offrant des prestations de haute volée.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=232070.html


dimanche 1 novembre 2015

Mission : Impossible - Rogue Nation

Brian De Palme, John Woo, J.J. Abrams, Brad Bird, Christopher McQuarrie. Cherchez l'erreur. Bon, si Chris n'est pas de la trempe de ses prédécesseurs, il n'est pas un quidam non plus. Scénariste aguerri et compagnon régulier de Tom Cruise, il s'est fait connaître du grand public avec le très bon Jack Reacher. Si les deux précédents volets avaient positionné la saga très haut dans la hiérarchie des films d'espionnage, ce cinquième opus avait fort à faire pour rivaliser avec un 007 meilleur que jamais. Côté casting, on garde les mêmes, dont la touche d'humour qui fait mouche un peu moins souvent que d'habitude, Simon Pegg, et le bras droit se plaçant en successeur, Jeremy Renner. Le film s'ouvre sur une scène d'action spectaculaire et dingue de réalisme, seulement il y a un hic. Si elle est bientôt suivie par une autre scène spectaculaire, il manque en effet un élément central nécessaire à tout film de qualité : une histoire qui tient la route, ou tout du moins un fil conducteur qui donne du sens au déroulé du film. Or ici, le scènes s'enchainent sans que l'on comprenne comment ni pourquoi on nous trimballe de part et d'autre du globe. C'est beau, c'est spectaculaire, les performances sont à souligner, mais il manque cruellement d'intensité et l'enjeu n'est pas clairement posé. Il existe des longueurs, aussi, mais le film reste agréable à voir et divertissant. Quid de la suite ? Aurons-nous droit à un sixième film ? Avec Tom Cruise ? Si c'est le cas, il faudra espérer quelque chose de plus abouti.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=201105.html