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lundi 26 janvier 2015

Paddington

L'histoire commence au Pérou dans la première moitié du vingtième siècle, quand un explorateur anglais rencontre une colonie d'ours des plus amicales qui fait ami-ami avec lui. Surpris de constater qu'ils parlent sa langue, l'Anglais partage avec eux l'une de ses passions : la confection de la marmelade so british. Après des adieux déchirants, les ours promettent au britannique de lui rendre visite si jamais ils se rendent un jour dans le royaume, outre-Atlantique. C'est finalement un de leur descendant qui va faire ce voyage, contraint par la force des choses, après que l'habitat de la colonie soit dévasté par une tempête d’une rare force. L'essentiel du film nous montre donc l'arrivée de celui qui sera nommé Paddington (nom de la célèbre gare londonienne où il rencontre sa future famille adoptive) à Londres et son intégration à cette nouvelle vie. Opération séduction à grande échelle, il doit trouver une famille qui l'accepte et l'adopte pour lui fournir un toit. Si le scénario ne laisse pas beaucoup de place aux surprises, il émane de ce film un côté bon-enfant qui gagne le moral du spectateur. Quelques bons gags bien sentis s'ajoutent à une atmosphère londonienne assez fidèle et dépaysante pour former un film familial agréable et qui tient tout à fait la route. La séquence dans le musée d'histoire naturelle nous permet de voir ce magnifique bâtiment sous tous les angles, sans touristes.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207487.html


mercredi 21 janvier 2015

La French

La French relate les agissements de la French Connexion par le biais de l'affrontement à distance entre le magistrat Pierre Michel, chargé d'enquêter contre le grand banditisme et Tany Zampa, parrain du milieux mafieux marseillais. La vraie grosse réussite du film réside justement dans la reconstitution du Marseille des années 70, absolument sublime de réalisme. La ville est comme un personnage à part entière, magnifiquement filmée et utilisée, en adéquation avec le récit. Le ton choisi est également le bon, de manière générale, alternant sérieux et humour, bien que le jeune Jimenez soit tombé dans le piège de la lourdeur du mauvais goût au moment du très attendu assassinat du magistrat. Aussi, si Dujardin est bon et prenant dans son rôle, je pense que Lellouche n'a vraiment pas les capacités pour jouer un rôle comme celui là au cinéma. Il surjoue, se prend pour qui il n'est pas, et ça ne fonctionne pas à l'écran. Reste un polar grand public à gros budget agréable et qui tient la route, surtout par la qualité de son décor.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=221419.html


samedi 17 janvier 2015

Night Call

Ce film est avant tout le fruit de la performance exceptionnelle de Jake Gyllenhaal, qui a d'ailleurs perdu beaucoup de poids pour camper son rôle. Après avoir assisté à un accident meurtrier sur l'autoroute, il aperçoit une équipe de cameramen qui filme intégralement l'intervention d'une ambulance, avec extraction du corps ensanglanté du véhicule et mise sous respirateur artificiel en gros plan.On perçoit aussitôt l'excitation et l'attrait qu'il a pour cette activité dans laquelle il va s'empresser d'investir. La recherche du scoop, de l'exclusivité, passe alors par une course effrénée contre la montre et des entorses tant aux règles qu'à l'éthique. Un homme qui n'a pas ce respect fait naturellement voler en éclat des barrières invisibles, ce qui lui permet d'accéder rapidement à une place de choix dans les fournisseurs de chaines de télé locales de Los Angeles. La ville a d'ailleurs rarement été aussi bien filmée et rendue à l'écran. Tentaculaire, immense, sombre, désincarnée, vide de code moral, et où tout peut arriver, dans le culte de l'instantané, où ce qui arrivé il y a 1 heure est déjà périmé. Le film nous amène à nous demander jusqu'où nous serions prêts à aller pour passer de l'ombre à la lumière, pour connaître le succès et l’accomplissement de soi. L'ambiance du film est formidable et vous enveloppe pour une durée qui dépasse allègrement le générique de fin. A voir absolument. Pour tous les commerciaux, et ceux qui ont l'occasion de le faire dans leur vie privée, vous assisterez là à plusieurs leçons de négociation.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=222858.html


dimanche 11 janvier 2015

Hunger Games : La Révolte

Les deux premiers volets étaient calqués sur le même modèle, nous faisant éternellement languir en suscitant l'attente d'une action qui s'avérait systématiquement décevante. L'an dernier, L'Embrasement avait totalement touché le fond en insultant le spectateur avec un film qui ne présentait aucun intérêt. Cette fois, c'en est terminé du combat à mort entre jeunes jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Nous avons quitté l'arène, et sommes désormais officiellement en guerre entre le gouvernement et la rébellion organisée. On prend les vieilles recettes, et on les arrange à sa sauce, à l'image de Star Wars. Pour ne pas broder 107 ans sur ce film qui n'en vaut pas la peine, je vais directement dire qu'il s'agit du moins mauvais de la saga. C'est le seul qui comporte un scénario qui peut avoir un intérêt pour sa cible jeune : un "manuel de la révolution pour les nuls". Très bien, si le film parvient à enseigner à une partie de la population qui a la flemme d'ouvrir un livre d'histoire quelles sont les étapes d'une révolte du peuple contre son gouvernement. C'est d'actualité et ma fois, ça n'est pas mal fait du tout, même si les qualités cinématographiques sont assez faibles. Le film a tout de même l'intelligence, cette fois-ci, de s'appuyer sur ses meilleurs acteurs, qui à eux-seuls portent le film. Jennifer Lawrence, Julianne Moore et Philip Seymour-Hoffman assurent le show et comblent un manque de rythme par leur charisme et leur qualité. Aussi, le film est esthétiquement bien moins moche qu'auparavant ! On se prend au jeu, même si la fin est vraiment de piètre qualité. Si les deux premiers volets avaient été réunis en un seul (qui aurait pu durer moins de deux) et que La Révolte avait été réuni avec le prochain volet, ça aurait pu faire une saga de qualité. Une preuve de plus que le trop est l'ennemi du bien.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=200088.html


jeudi 8 janvier 2015

Qui Vive

2014 aura donc été l'année où Reda Kateb a décroché deux rôles principaux au cinéma. Après sa convaincante prestation dans Hippocrate, il revient avec celle qui était la révélation de 2013, à savoir Adèle Exarchopoulos, débarquée du succès de La Vie d'Adèle. Qui Vive est une sorte de polar social, faisant le portrait de notre société actuelle, à travers les yeux d'un trentenaire de banlieue qui travaille pour s'assumer et essaie de s'en sortir en menant des études en parallèle. Comme si batailler sur deux fronts n'était pas suffisant, voilà qu'il fait connaissance avec la bombe du quartier, plus jeune, plus belle et plus en réussite que lui. Seulement, celui qui est agent de sécurité dans un centre commercial pour subvenir à ses besoins voit ce job alimentaire commencer à lui pourrir la vie, lorsqu'il est pris pour cible par une bande de délinquants. L'escalade des provocations le mène à accepter un compromis qui le mènera à sa perte, en cédant aux sirènes de l'illégalité, troquant son intégrité contre une sécurité facile toute relative. L'intrigue et les enjeux sont assez clairement définis et classiques. Il n'y a pas beaucoup d'originalité là dedans, et le principal intérêt vient du charisme et du jeu d'acteur de Reda. S'il parvient à se mettre, sans surprise, tous ses proches à dos, sa tentative de pardon timide se conclue par la meilleure scène du film, très intéressante de réalisme et de froideur, où les protagonistes rejouent la scène du délit.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=224644.html


mercredi 7 janvier 2015

Interstellar

Comme tous les films de Nolan depuis qu'il s'est attaqué à la trilogie Batman, Interstellar était sans doute le film le plus attendu de l'année. Un an après le succès qu'a représenté Gravity, tant artistique que financier, le talentueux réalisateur anglais nous livre un film sur l'espace et son étendue, parfaitement complémentaire avec son aîné. Cette fois, c'est le spirituel qui l'emporte sur le réalisme, bien que Nolan se soit grandement renseigné pour sortir un scénario crédible. Et crédible, il l'est, ou tout du moins l'histoire garde une cohérence scénaristique, même si certains raccourcis sont pris pour fluidifier l'enchaînement des scènes. La première partie sur Terre nous montre un monde qui ressemble fort au nôtre, mais dans un futur proche, où les nouveaux héros seraient agriculteurs et vivraient à 3 générations sous le même toit, soit une idée assez pessimiste de l'avenir, pollué et où l'humanité se devrait de trouver un nouveau foyer sous peine d'extinction. Les acteurs sont bons, et à leur tête un McConaughey étincelant. Mon premier reproche concerne le passage un peu brutal qui se fait entre la première partie et le décollage, mais la suite des évènements nous le fait vite oublier. La beauté et l'immensité des paysages interstellaires sont époustouflantes, alors que le vaisseau sort du système solaire pour trouver un endroit où bâtir une nouvelle colonie. A ce moment là, alors que les personnages sont seuls (et seulement quatre) et coupés du reste de l'humanité, apparaissent pour moi les véritables enjeux du film, qui se développeront par la suite ; le principal étant "Suis-je en capacité d’œuvrer pour l'intérêt collectif au détriment de mon propre intérêt, en tirant un trait sur tout espoir de revoir un jour les miens ?". Le désespoir de mourir seul à des milliards de kilomètres de la Terre provoque des réflexes bien égoïstes mais que l'on peut parfaitement comprendre. On retrouve d'ailleurs ici un thématique déjà traitée par Dany Boyle, un compatriote, dans le très bon Sunshine. Ce film est aussi une magnifique expérience cinématographique jouant à la fois avec l'espace et le temps, et leur relativité. Il est dommage, dans le cadre de ces aventures, que les personnages annexes ne soient pas plus développés. On aimerait savoir à qui on a affaire. La présence de robots futuristes ergonomiques est une réussite, agrémentée d'un humour délicieux qui fait un clin d’œil à 2001, l'Odyssée de l'Espace. Le film est émouvant mais pas tire-larme, technique mais assez bien vulgarisé, et si la fin n'est pas parfaite, elle a le mérite d’offrir une conclusion honnête à deux heures trente de grand spectacle, d'une grande aventure incontournable de 2014.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=114782.html