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vendredi 30 mars 2012

Young Adult

Voilà le nouveau film de Jason Reitman. Pour rappel, Jason nous a pondu Juno et In the Air ces 5 dernières années, soit deux films que j'avais fortement appréciés. C'est donc confiant que je prends ma place, mon Coca et mes M&M's et m'assied confortablement. Je dois dire qu'une once d'inquiétude me chatouille à propos du premier rôle de Charlize Theron, dont je doutais qu'elle puisse assurer un premier rôle. Le film commence, nous offre quelques cartes postales de décrépitude et une Charlize Theron en mode loseuse adolescente en pleine dépression. Il faut dire que tout autour d'elle est déprimant. Son appartement, sa résidence, sa ville, sa vie. Et elle le fait transparaitre à merveille : "J'ai une vie de merde mais je vaux mieux que vous" parviendrait-on à lire sur son visage. Le récit se pose tranquillement et efficacement sur la première moitié du film. Petits effets de réalisation qui, même quand un peu gros, passent relativement bien (à l'image de la métaphore de la cassette sans cesse rembobinée au début une fois la chanson terminée). Mais une fois qu'on est au cœur de l'intrigue, tout cela patine un peu et devient mou du genou. Surtout, il manque une pincée de peps, un élément perturbateur, sans quoi le film sombre un peu pour difficilement retomber sur ses pattes à la fin. Dommage, il y avait une superbe matière à l'image d'une Charlize meilleure que jamais, magnifique dans ce rôle de dégénérée malsaine et mauvaise au possible cachée sous son image d'égérie Chanel. Quelques rires, comme toujours chez JR. Sympathique, mais peut mieux faire.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=179438.html


jeudi 29 mars 2012

Torpédo

François "l'embrouille" Damiens est la tête d'affiche de ce road-trip-movie franco-belge. Film qui est arrivé sans faire de bruit, inattendu, discret. On ne sait pas trop à quoi s'attendre, alors on s'installe dans un fauteuil et on se laisse faire. Et l'on est immédiatement pris en charge par l'acteur wallon. C'est dingue cette faculté qu'il a à accrocher l'écran, assez rare. Tout ce qu'il fait est juste, parce qu'il n'en rajoute pas. Un peu à l'instar de Joey Starr, ce type ne joue pas, il se met juste dans une situation qui pourrait être la sienne, et ça fonctionne à merveille. Ici, la dite situation est assez originale, et nous emporte dès le début. Pour renouer des liens avec son père, François doit gagner un concours auquel il est inscrit et où un diner avec Eddie Merckx est le gros lot. Seulement pour pouvoir y prétendre, il faut venir dans un magasin de sofa tourner la roue en famille, et c'est là qu'est tout le problème. Pas de famille à disposition. Alors il va s'en créer une. Et ce personnage accro au système D, gentil loser, va se transformer en porte-étendard de l'espoir, de l'optimisme, et devenir un modèle en son genre, donnant une belle leçon de vie à beaucoup de gens. Tour à tour drôle, gênant, touchant, ce film est un pari entièrement réussi. Non, les Américains ne sont pas les seuls à savoir faire ce genre de film. Non, le film ne tombe pas dans le tire-larme ou dans le pathos. Les acteurs sont géniaux ; tous. Le scénario est comme il faut. Pas de déjà-vus, pas de scène cliché, une fin honnête. La belle surprise du printemps est là, foncez !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=145069.html


mercredi 28 mars 2012

Les Adieux à la Reine

Voici donc les derniers jours de la vie de la cour à Versailles. Versailles, que l'on nous a toujours présenté comme une abondance de luxe, une démesure de richesses, un cocon de bien-être, que sais-je encore, un endroit totalement idéalisé. Or, ici, point de tout cela, on ne se contente pas de nous présenter à nouveau cette vision stéréotypées du château de la belle reine dévergondée. Et c'est là qu'est le point fort du film : le contexte dans lequel évoluent les personnages est des plus intéressants, et des plus marquants. On nous montre un château où les dorures recouvrent des bois en piteux états, cachant pourritures et moisissures. Une ancienne cabane de chasse où pullulent les rats et où l'eau des bassins est croupie. Où la crasse se cache derrière des accessoires bling bling. L'autre point fort que le film nous fait vivre, c'est le rapport à l'information en ces temps où elle mettait des jours à se propager et où il était fort difficile de faire la part des choses entre vérités et rumeurs. Alors que nous vivons une nouvelle ère de l'ultra-instantanné, nous assistons ici à une population qui vit dans le flou total de ce qui se passe à quelques kilomètres à peine. On savait déjà ça, mais le film nous offre une opportunité de nous plonger dans cet état d'esprit. Léa Seydoux est impériale, tout comme la très talentueuse et ancrée Noémie Lvosky. Belle mise en scène aussi qui nous immisce dans les coulisses de la vie des courtisans. A voir !

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=189188.html


lundi 26 mars 2012

38 Témoins

Voilà un film qui a le courage de traiter les conséquences psychologiques d'un meurtre violent sur les témoins sans pour autant montrer le dit évènement. On est mis dans les dispositions idéales pour se frayer un chemin dans la tête du très bon Yvan Attal, rongé par le remord et la culpabilité de n'avoir pas su agir. Les questions posées et les réactions de ses semblables sont légitimes et nous mettent, en tant que spectateur, devant un miroir, celui qui devrait nous révéler la façon dont on aurait ou pas agi dans de telles circonstances. Sophie Quinton n'est malheureusement pas tout à fait à la hauteur et ses répliques sonnent souvent faux, mais l'ambiance du film est là. On peut toute fois regretter le manque d'emballement, de folie qui permettrait au spectateur d'être à un moment donné totalement emporté dans le récit. Gros point fort tout de même : la reconstitution, qui remplace le vrai crime, et qui apparaît en fait comme bien plus terrible aux yeux des témoins, et de la femme qui n'était pas là le soir même, et dont la vision qu'elle se faisait jusqu'alors de son mari se retrouve chamboulée. Cette scène marquera le cinéma. Pour le reste, j'en doute, même si l'ensemble et de bonne facture.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=188408.html


jeudi 22 mars 2012

Hunger Games

Le film évènement du printemps 2012 est là. Après Harry Potter et Twilight, voici la nouvelle adaptation cinématographique tirée d'un roman pour ados qui a fait un carton. Le pitch était prometteur, voire alléchant : 12 districts qui doivent fournir chacun un garçon et une fille chaque année pour participer à un combat à mort. Ceci nous est présenté dans la bande annonce qui doit faire à peu près deux minutes. Le soucis, c'est que la première partie du film fait 1h20 (du générique du début au moment où les jeunes se retrouvent dans l'arène pour se battre) et qu'on ne nous dit rien de plus que dans la bande-annonce. On nous présente grossièrement les personnages, qui sont tous archi-stéréotypés. Pas de traitement psychologique non-plus sur le ressenti des candidats face à cette mise à mort, ou alors de (très) bas étage. Tout le monde joue excessivement mal, mis à part la parfaite Jennifer Lawrence qui crève l'écran et éclabousse tout sur son passage. Elle est la seule à sortir grandie de ce film très moyen, et le tient seule sur ses épaules. Un mot aussi sur le choix de la charte graphique hideuse et d'un mauvais goût sans nom. Costumes, décors urbains, coiffures sont loin de créer une atmosphère propre au film comme voulu (on est à des années lumières d'un Tim Burton), mais nous plutôt penser à la première partie d'une émission du type Nouveau Look pour une nouvelle vie... Plus d'une heure donc à attendre pour entrer dans le vif du sujet. Et, subitement, nous y voilà. Et, alors que la première partie du film est étirée à l'infini, ici tout va très vite. La moitié des participants meurt d'entrée. Et l'autre moitié s'auto-décime assez rapidement. Tout est cousu de fil blanc jusqu'à la scène de combat final, où l'évidente Jennifer l'emporte comme prévu. Le moment est assez dur à avaler pour le spectateur circonspect de voir la baston à un tel point bâclée. On a passé plus de temps à voir la présentation des "joueurs" assis à une table de restaurant qu'à les voir dans l'arène. De plus, le scénario souffre d'un déficit d'intelligence flagrant. On aurait aimé être surpris. Ce qui n'est pas le cas une seule seconde sur 2h30 de film, malheureusement. On aurait aimé voir que les personnages souffrent plus de la nature que de leurs concurrents, or tout ceci est très vite passé au second plan. Aussi, on aurait aimé voir les personnages avoir les pires difficultés pour se retrouver dans cette arène immense où ils n'ont quasiment aucun moyen de se repérer ; mais non, il semble que dès que quelqu'un souhaite trouver un adversaire, il se retrouve nez-à-nez avec lui deux minutes plus tard. Ahurissant. S'en suit juste une scène finale banale. Comme tout le film, qui n'est rien de plus qu'une belle déception.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=145083.html


mercredi 21 mars 2012

Cloclo

Le biopic est très certainement le genre cinématographique le plus difficile à maîtriser. Bien souvent, les auteurs, oubliant de nous raconter une histoire, croient qu'il leur suffit d’imiter celle du personnage à des moments clés pour en faire une. Ils ont tort. On pourrait ajouter à ce constat qu'une mention "tirée d'une histoire vraie" (ce qu'est un biopic par définition) veut souvent dire "argument commercial sorti pour cause de médiocrité du film". Cloclo ne déroge pas à cela. Je ne sais pas ce qui est le plus insupportable dans ce film. Commençons par des choses simples : la durée. 2h30. DEUX HEURES TRENTE MINUTES ! Il n'y donc pas eu de montage ? Enfin, un peu de bon sens voyons, le film pourrait dire tout ce qu'il a à dire en une heure de moins ! De ce premier problème découle le suivant : gros problème de rythme ! J'ai battu tous les records de coups d’œil à ma montre je crois. On se fait chier comme rarement dans un film (même plus que pour Les Infidèles). Les séquences sont interminables... La mise en scène est ou bien plate (on se fout de tout : amour, désir, jalousie, colère : rien ne parvient à emporter le spectateur), ou bien exagérée (conflit parental notamment). J'en viens à deux autres problèmes liés entre eux : le jeu des acteurs et la qualité des dialogues. Le jeu des acteurs est calamiteux (sauf peut-être celui de la mère), à l'image d'un Jérémie Rénier plus mauvais qu'il n'a jamais été. Ses dialogues sonnent faux, tout comme ses attitudes. On voit clairement, malgré la ressemblance physique, que ce n'est pas Claude François, mais quelqu'un qui fait semblant, tant tout ceci semble factice. On voit quelqu'un de déguisé, de maquillé, qui joue grossièrement la comédie, et il est très difficile de passer cette barrière tant elle s'impose à nous. Mention spéciale à Benoît Magimel hilarant contre son gré dans son rôle, avec son accent juif aussi crédible que moi en Terminator. Ce mec devrait une bonne fois pour toutes arrêter le cinéma. Je vous rends service en vous disant ceci : n'allez pas voir ce film. Si vous voulez en savoir plus sur Claude François, lisez sa page Wikipédia, ça vous prendra infiniment moins de temps, et je suis certain qu'elle comporte davantage de qualité littéraire que Cloclo ne comporte de qualité cinématographique...

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=179102.html


Target

On nous a dès le début annoncé la couleur : attention, ceci est une comédie qui ne se prend pas au sérieux ! Donc, c'est OK si on bâcle l'intrigue principale basée sur le travail des deux espions et qu'on se tourne quasi-uniquement sur l'intrigue secondaire : la course à la bonasse ! Déjà, c'est difficile à avaler : on aurait aimé voir un film où les deux intrigues s'entremêlent et où l'une sert l'autre. The Green Hornet, il y a un an, accomplissait ce travail avec brio, et était de plus très drôle. Ici, le scénario patine et rame pour relier les deux histoires, et le plus triste est que si on se prend à sourire de temps en temps, on ne rit jamais aux éclats. On ne se sent pas emporté par l'intrigue, on ne s'esclaffe pas... Y'a-t-il alors des points positifs dans ce film ? Hummm, je cherche toujours, et je ne saurai que vous conseiller de passer votre chemin, tant il apparaît facultatif de voir ce film. C'est sans doute le plus mauvais film où figure Tom Hardy, d'habitude excellent, et Chris Pine est très loin de son rôle phare de Star Trek (il faut aussi dire que n'est pas JJ Abrams qui veut...). Reese Witherspoon, si elle est toujours aussi belle, est elle une grande habituée des navets de la pire espèce, et ne nous étonne guère en figurant dans ce film. Next !

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=178074.html


mardi 20 mars 2012

La Dame en Noir

Premier rôle de Radcliffe après la saga magique qui l'a révélé. Pas facile de se défaire de l'image qui lui colle à la peau. Pour se faire, il passe donc de jeune enfant un peu naïf et puceau dans l'âme à père de famille veuf, blasé par la vie et suicidaire. Bien joué pour le contraste, seulement l'univers qu'on lui propose est lui finalement assez proche d'un Pré-au-lard contrôlé par les mangemorts. Il faut noter que les décors sont sublimes. L'idée de la baraque hantée sur une île reliée au continent par une route recouverte la moitié de la journée par la marée est géniale. Elle n'est en revanche à mon goût pas suffisamment exploitée. Le film fonctionne sur la peur "surprise", du type sursaut quand surgit quelque chose d’inattendu. Par contre, aucune peur de fond (vous pourrez rentrer chez vous tranquille et vous endormir comme si de rien n'était). La construction est bien amenée jusqu'à la première visite de la maison par Daniel inclue. Et puis... Et puis le film se laisse aller. Entre séquences répétitives d'une part : Harry aperçoit quelqu'un dans le jardin et va voir ce qui s'y passe pour repartir bredouille ; puis il entend du bruit à l'étage et y va pour ne rien trouver ; puis à la cave, puis dans le grenier, puis passe moi des M&M's steuplait, puis tiens t'as vu le mec et la nana qu'on a repérés dans la file d'attente se sont enfin embrassés (voilà un film qui fait fonctionner les rencards !), puis ah, le jour s'est levé et Harry repart sur le continent. Je ne dévoilerai pas la fin, mais je peux dire que l'intrigue est complexe pour rien, et plus grave, que le sujet n'est pas vraiment traité, et le titre mensonger. La Dame en Noir n'est pas le sujet du film, et je pense d'ailleurs qu'il eut été meilleur sans elle, et qu'il aurait fallu trouver d'autre chose à raconter autour de ces personnages et de cette ambiance qui avait tout pour faire un très bon film. Mitigé donc.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=183556.html


lundi 19 mars 2012

A l'aveugle

Force est de constater que peu nombreux sont les bons polards français au 21ème siècle. Vous pouvez vous amuser à les compter et à en débattre, mais il ne doit pas y en avoir plus que d'étudiants en arts du spectacle qui trouvent un emploi. A l'aveugle faisait de l’œil avec son casting qui pouvait laisser espérer de bonnes choses. On imaginait bien Gamblin en inspecteur de police désinvolte et râleur. La première mauvaise surprise survient avant même le début du film ; pendant les pubs. Où l'on s'aperçoit que le film a été financé en bonne partie par Ford, qui place ses produits allègrement, tant et si bien que la pub que vous voyez avant le film n'est composée que d'images qui en sont directement tirées. Curieux procédé, comme si on disait explicitement "ce que vous allez voir n'est pas du cinéma mais un large clip publicitaire pour les nouvelles Ford Focus". Bon, soyons de bons moutons et avalons cette pilule. La seconde déconvenue est l'apparition à l'écran de l'animation Europa Corp, fournisseur officiel de gros navets. Mais, on est en droit d'espérer une exception, après tout. Et bien, dix minutes de films vous aurons fait perdre tout espoir. La première scène de crime d'un polar est censée vous mettre dans l'ambiance pour le reste du film, vous accrocher. Il n'en est rien ici. Un meurtre froid, très mal mis en scène (de manière générale la mise en scène est aux abois, et d'une lourdeur sans nom, appuyée par une musique qui ridiculise davantage l'ensemble) et très rapidement effectué. Puis, un second meurtre, sans aucun rapport apparent avec le premier. Et à partir de ça, on voudrait nous faire gober que Gamblin sent dès le début que l'auteur est la seule et même personne, et qu'il sait qui plus est qui c'est dès la première fois qu'il le voit. Là, n se fout carrément de notre gueule, tant la scénario n'a aucune cohérence ni crédibilité. Les dialogues, eux aussi, sont navrants, à l'image du tristement mythique "on cherche, parce qu'on est là pour chercher" de l'inspecteur. Et comme il restait de la place sur la tartine, on termine l'intrigue par une théorie du complot minable et qui ne tient pas debout. Un téléfilm largement évitable.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=193463.html


Projet X

Un film à réserver aux amateurs de Coca Cola Light. On nous offre une fête avec des filles magnifiques bourrées et topless, sans le sexe. Juste des images de mec bourrés, de bastons, de dégradations malencontreuses. Le tout sur fond musical entrainant. En gros, on nous offre du MTV pendant une heure et demi. Aucun intérêt donc, même si quelques vannes sont efficaces. Tournez vous plutôt vers un CFF si vous voulez ce que ce film vous promet...

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=185031.html


mardi 13 mars 2012

Oslo, 31 août

Une journée en compagnie d'un trentenaire sortant d'une lourde cure de désintoxication. Le titre du film donne les repères spatial et temporel. Ce qu'il ne donne pas, en revanche, c'est la façon dont le film parvient à nous faire entrer dans la tête de jeune homme intelligent, qui a tout pour être brillant, mais qui est bloqué par la vasteté du monde et la peur de ne pas y avoir sa place. On ressent ses doutes, ses craintes, son malaise, son manque d'assurance, d'estime. Comme si le personnage se disait constamment "à quoi bon". Pourtant, il ne  chasse pas l'échange, au contraire. Les rencontres qu'il fait tout au long de cette journée sont belles et sincères. Combien de fois l'on peut voir dans la plupart des films les personnages s’énerver sur un désaccord et partir chacun de leur côté subitement, sur un coup de tête ? Point de ça ici. Désaccord signifie débat et écoute de l'autre. Et approfondissement des idées, au lieu d'une banale fuite. L'entretien d'embauche que passe Anders est à ce titre une des plus belles scènes de 2012, tant l'effort qu'il produit ne serait-ce que pour s'y rendre est grand pour lui. Une autre scène qui vaut le détour est le long moment où il est assis seul à une table d'un café bondé, tentant de saisir les conversations qui l'entourent. "Que font les gens normaux ? De quoi parlent-ils ? Que suis-je censé faire ?". Si quelqu'un a une réponse...

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=192866.html


samedi 10 mars 2012

John Carter

Un commandant de la guerre de Sécession se retrouve propulsé sur Mars, elle-même en pleine guerre pour sa survie. On pourra regretter la mise en place un peu longue dans l'Amérique du 19ème, qui, à l'inverse du début du dernier King Kong, ne sert pas à grand chose et n'est pas des mieux ficelés. Après quoi on se retrouve sur la planète rouge, qui ne serait pas qu'on nous a toujours décrite comme sans vie et sans air. Soit, acceptons ce postulat de départ. Le film a trouvé des "trucs" assez géniaux, notamment en jouant sur le fait que la gravité étant plus faible sur Mars, un Terrien y verra sa force décuplée ; si peu qu'il soit athlétique, il deviendra quasi-invincible. Je ne vais pas dévoiler les autres mais pas mal de choses sont bien trouvées, fonctionnent bien, mais ne sont hélas pas assez exploitées. Par contre, si l'atmosphère du film, et ses "trucs" donc, rapprochent le film d'un Star Wars, Avatar ou autre film de ce calibre, quand on s'attaque à l'histoire, on est plus proche d'un Chroniques de Riddick... Et ça, ça ne pardonne pas. On voit tout de suite comment le film va se dérouler, à partir du moment où il rencontre la population marsienne. Prévisible et médiocre, donc, niveau scénario. Le jeu d'acteur aussi laisse à désirer. La 3 D mérite son exploitation sur le plan large donnant sur les paysages rocailleux de la planète rouge. Je précise que bien que nettement perfectible, je ne me suis pas ennuyé devant ce film de tout de même 2h20.

MA NOTE : 1/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=137263.html


jeudi 8 mars 2012

Louise Wimmer

En pleine campagne électorale présidentielle, voici un aperçu de la vie d'une femme cinquantenaire de la France d'en bas. De tout en bas. Qui vit dans sa voiture, et fait su système D son mode de vie. On est frappé par la force qui émane de cette personnalité hors du commun. Louise s'accroche à la vie, aux petits plaisirs quotidiens qui la maintienne éveillée, et qui font perdurer sa motivation, son envie de se battre. La mise en scène est très travaillée, notamment dans l'utilisation de la musique, qui, pa le biais de l’autoradio, tourne en rond et fait prendre conscience à notre héroïne que sa vie est comme arrêtée, sur pause, et qu'elle n'avance pas. Sa danse de la dernière chance, un peu à l'image d'une danse de la pluie, est magnifiquement interprétée, et très touchante. C'est à son issue qu'elle se débarrasse de son autoradio de malheur, et ouvre les bras à une nouvelle vie. Avant d'en arriver là, on est surpris par l'intelligence de cette femme pour ruser, profiter, voler aussi parfois afin de vivre le mieux possible, avec très peu d'argent. Un film marquant qui honore la prestation de Corinne Masiero, impeccable dans ce rôle.

MA NOTE : 3/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=179183.html


mardi 6 mars 2012

Les Infidèles

Jean Dujardin et Gilles Lellouche. On s'attendait à voir les deux têtes d'affiche en mode Oscar du meilleur acteur et tête d'affiche de l'efficace A bout portant. Au lieu de ça, on se rend très vite compte qu'on a plutôt affaire aux interprètes de Lucky Luke et de Ma part du gâteau, soit les pires films de 2009 et 2011. Car il faut bien le souligner, si ces deux acteurs ont actuellement la cote auprès des magazines féminins et autres suppléments cinéma de programmes télé, ils ont davantage mis leur talent au service de quelques uns des plus gros nanars de la décennie passée qu'à celui de nominés pour un Oscar. Et il semble que ces deux infidèles à la qualité cinématographique aient une nouvelle fois récidivé en nous infligeant une succession de sketchs indigestes, ni faits ni à faire. Déjà, le film a été vendu de manière complètement mensongère comme un film humoristique (ça n'est pas une mauvaise chose en soi, et les auteurs n'en sont pas responsables). Mais on est un peu troublé de na pas assister à ce à quoi on avait souscris en achetant le billet. Soit. Seulement, si le film n'est pas drôle et qu'il se refuse à traiter le drame psychologique que vit chaque personnage (les scénettes sont systématiquement coupées lorsqu'on touche du doigt un semblant d'émotion), il apparaît alors comme complètement vide. La répétition du procédé est pire qu'ennuyeuse, elle est énervante. Jamais auparavant je n'avais entendu le public d’une salle râler en apercevant une nouvelle scène, tant il voulait que le calvaire prenne fin. Ce qu'on nous donne à avaler n'est même pas digne d'une section "Scènes coupées", bonus d'un coffret DVD. C'est tout juste du niveau des merdes qui passent entre la météo et le 20h, à l'image du navrant Scènes de ménage. Et c'est long, très long. Le meilleur moment du film est la symbiose qui anime le public lorsqu'il exprime d'une même voix un "aaaah" de soulagement quand le générique de fin s'affiche à l'écran. En un mot : honteux.

MA NOTE : 0/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=191442.html


lundi 5 mars 2012

Extrêmement fort et incroyablement près

Un petit garçon qui a perdu son père dans les attentats du 11 septembre tente de prolonger sa présence au maximum. Pour ce faire, il s'immerge dans le jeu d'énigme auquel il s'adonnait avec lui en partant du principe qu'une mystérieuse clé trouvée dans ses effets personnels ouvre une serrure censée lui dévoiler quelque surprise fantastique. Le fonctionnement du film nous rappelle beaucoup celui du récent et très bon Hugo Cabret. On n'atteint ici pas ce niveau, mais on s'en approche. Le garçon est campé par un excellent Thomas Horn, qui devrait percer dans les années à venir. Un peu troublé, son refus obstiné de faire le deuil pourrait le mener à sa perte et à la folie, mais par un heureux coup du sort, il lui permet de rencontrer beaucoup de gens, ce qui le pousse progressivement à relativiser sa détresse, et à constater qu'elle n'est pas unique en son genre. Évidemment, le film tombe quelques fois dans le tire-larmes et dans le pathos, mais il offre aussi son lot de passages forts et bien ficelés. La nouvelle relation qui se crée entre notre petit héros et son grand père est agréable et douce, et l'on se plait à les voir se découvrir, s'entre-aider sans en avoir l'air, avec pudeur et respect. On peut d'ailleurs regretter que le réalisateur ne creuse pas davantage ce volet du film, l'abandonnant sur un coup de tête à un quart d'heure de la fin. Étrange, pour un petit garçon qui fait preuve de tant de courage et de perspicacité par ailleurs que de laisser filer son aïeul si facilement. Même si c'est parfois gros, on est pris dans tout cet allant, dans toute cette volonté, cette force. Ces gens sont marqués à vie par ce drame qui a marqué le début du siècle, on a bien compris le message, et ce film nous donne une approche tragi-poétique de la chose.

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=179838.html


dimanche 4 mars 2012

Le Territoire des Loups

Premières images, et déjà premiers frissons. Nous sommes en Alaska, et le décor nous enveloppe entièrement. L'immersion ressentie est proche de celle que l'on pouvait vivre dans The Thing il y a une vingtaine d'année. Le premier ennemi de l'Homme est bien le froid, il ne faut pas s'y tromper, et c'est un combat de tous les instants que livrent ceux que l'on voit à l'écran pour survivre dans ces températures extrêmes. Le froid, disais-je, est à entendre dans tout ce qu'il implique : neige, glace, tempêtes... Et une vision très réaliste de la grande difficulté à avancer à un kilomètre/heure dans une poudreuse de 60 centimètres de profondeur. L'environnement du film a été travaillé, et il représente son gros point fort. Ensuite, pour apprécier l'histoire, il faut accepter de se laisser faire, et fermer les yeux sur des inexactitudes ou erreurs faites. La plus grosse concerne les loups et leur comportement face aux hommes. On part ici du constat qu'ils sont hostiles et s'attaquent aux hommes. Second point d'accrochage : les actes indispensables à la survie dans le grand froid. On voit notamment Liam Neeson plonger dans une rivière d'eau glacée et en ressortir sans problème (on sait que la survie dans ce cas là est estimée à deux minutes, les habits trempés gelant instantanément). Acceptons de faire une croix là-dessus, et focalisons-nous sur la force qui anime ce groupe de rescapés, la fraternité dont ils font preuve, la combativité qui les raccroche à la vie, l'intelligence qu'ils utilisent pour se tirer d'affaire. On est ici entre une nouvelle de Jack London et un épisode de Man Vs Wild. En totale immersion avec ces hommes auxquels on s'attache, ce film "survival" est une très belle surprise et nous offre une fin intéressante. Liam Neeson, d'habitude abonné aux navets, nous fait enfin plaisir ! Sinon, quelques clichés autour de gros bras entachent un peu le second quart du film...

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=177500.html


samedi 3 mars 2012

Le Nom des Gens

Je reviens sur l'une des merveilles de 2010. Ce film, qui a illuminé le cinéma français lors de son passage en salle, nous offre l'un des duos d'acteurs les plus marquants du début du 21ème siècle. Car il faut le dire, le vrai plus de ce film est le talent dont font preuve ces deux protagonistes hors-normes. Le surplus d'énergie de Sara Forestier couplé à une inattention et à une capacité à faire des gaffes au-dessus de la moyenne, et le stoïcisme de Jacques Gamblin, son ouverture d'esprit et sa bonté naturelle forment un couple qui fait de très belles étincelles. Beaucoup de créativité et de très bonnes idées dans le scénario, riche mais qui ne part pas dans tous les sens. Humour fin et anti-conformiste autant qu'anti-populiste. Un vrai régal. Une vision du militantisme très singulière qui donnerait envie à n'importe quel ado boutonneux de se pencher un peu plus sur la vie politique française ! Un film à voir, ou à revoir.

MA NOTE : 4/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=172167.html


jeudi 1 mars 2012

Howl

Un film sur un poète, qui plus est qui porte le nom d'un poème, doit-il contenir de longs extraits de poésie ? On a ici un film qui répond par l'affirmative. Et il y a de tout dans ces extraits. Ils sont tous répétés plusieurs fois, d'abord récités froidement hors contexte, et une seconde fois après un décryptage contextuel et sémantique. L'exercice est intéressant, mais trop systématique et trop répété. Aussi, le fil rouge du film est un procès fait par un représentant de la société bien-pensante contre l'éditeur du recueil de poème pour outrage à la dignité et autre balivernes. Or, ce débat manque de mordant, de conviction. Tout juste esquisse-t-on un sourire lors de son dénouement qui ne fait aucun doute quant à sa nature. En fait, les passages les plus intéressants du film résident dans l'entretien intimiste avec le poète, sur la vision qu'il a de sa poésie ; sur la façon dont les idées, les mots, les lettres lui viennent. Là, on entre dans un échange où l'on amené à doucement percevoir la magie de la création. James Franco est comme d'habitude bon. Attention toutefois à ne pas être catalogué comme l'acteur qui joue des rôles de gay acculé par la société (on avait déjà vu ça dans l'excellent Harvey Milk).

MA NOTE : 2/4

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=138478.html


Faites le mur !

Un film qui démarre par une mise en abîme. Le film raconte d'abord comment est née l'idée de faire un film, qui deviendra tardivement ce qui nous est donné de voir. Un passionné d'art un peu barge se met en tête de filmer tout ce qu'il vit et se sert de ses relations pour suivre dans leur péripéties des artistes renommés dans le Street Art. Si certains répondent à une pulsion qui les amène à augmenter leur visibilité, sorte de complexe d'infériorité, et se contentent d'afficher leur signature partout où ils le peuvent, d'autres font un travail qui se définit complètement comme de l'art. Avec, souvent, un message politique, ou critique sur la société et le système de consommation, avec toujours un minimum d'humour. Cette discipline est légitime et cohérente : on critique le système spéculatif, on aime l'art, et on propose donc de l'art à tous gratuitement, puisque dans la rue. Le plus réputé et sans doute talentueux d'entre eux est un Anglais répondant du doux nom de Banksy. Refusant la gloire, il avance masqué, tel Daft Punk ou Assassin, arguant que seul son travail mérite de faire la une. Et, alors qu'on se dirige vers une seconde moitié de film pépère, on prend alors un virage à 180°. Le filmeur devient filmé, et Banksy s'improvise en réalisateur. Thierry Guetta, le Français maniaque du caméscope au début du documentaire s'improvise artiste en bâclant et reproduisant certaines œuvres d'artistes, en modifiant quelques couleurs ou en ajoutant juste deux ou trois coups de pinceau. Il manipule ses amis qui ont la crédibilité du Street Art pour faire monter le buzz, et organise une super exposition où people et presse se mélangent. Et puis, il se met à vendre ses "œuvres" à des prix à six chiffres. Bafoue la culture qu'il adoubait au début en faisant un travail à peine digne d'un bon copié collé et en le marchandant, là où le Street Art se veut non lucratif. Et curieusement, ce type porte le patronyme Guetta. Étrange coïncidence, à mettre en rapport avec le célèbre DJ, qui lui aussi était un passionné de son art avant de le mener vers sa destruction, après l'avoir dégradé et vulgarisé à l'extrême. Au final, ce film peut être considéré comme une œuvre de plus de Banksy, qui montre les dérives de l'art et la folie de certains collectionneurs qui en font les règles.

MA NOTE : 3/4

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